17 mai 2004

Do the locomotion with me

Pour le retour des beaux jours, une photo de l'opération choc réalisée par la SNCF et la ville de Paris en juillet 2003. Il s'agissait de promouvoir un nouveau "produit", le "Téoz" - nom ridicule pour un concept qui ne l'est pas moins : assujettir un Corail aux contraintes du TGV, tout en diminuant son confort et en augmentant son prix. Mais qu'importe le prétexte : voir rouler un train entre la Concorde et le rond-point des champs élysées, ça n'est pas rien ; admirer wagons et locomotives du musée de Mulhouse sans avoir à se rendre dans le Haut-Rhin, ça n'est pas pire.

À propos, d'autre que moi se souviennent-ils des serviettes en papier décorées de vieilles locos qui servaient d'essuie-mains dans les trains de grandes lignes ? J'étais tout môme, ce qui nous met dans les années 70 ; je serais bien empêché de préciser date ou lieu.

Revenons à nos moutons. Moi, contempler des bébêtes comme ça, j'aime bien :

Il s'agit de la locomotive Seguin de 1829, première locomotive de fabrication française, conçue pour le Lyon-Saint-Étienne. Elle inaugure la chaudière tubulaire ; les étonnants ventilateurs latéraux sont conçus pour accélerer la circulation des gaz dans les tubes. Ca n'a pas été une grande réussite, semble-t-il, et les locomotives Stephenson, plus rudimentaires, marchaient mieux et plus vite... Peu importe : c'est un bien joli monstre.

Et voilà, les historiens sont incorrigibles. Invitez-les à diner et ils vous endormiront l'assemblée avant même l'arrivée du gigot, retraçant en long, en large et en travers le glorieux passé de l'endive que vous leur avez servi...

Le Plume vous salue bien.

13 mai 2004

Petit pont (mais pas de bois)

Bon, puisque ce sont les saints de Glace paraît-il ("saints", j'ai dit, pas de mauvais esprit s'il vous plait), je ressors une photo de décembre dernier. Il s'agit du pont de Guillot sur le Bandiat, à Feuillade (Charente). Je n'en connais pas la date de construction, mais je le soupçonne du XVIIIe siècle.


Pont de Guillot, Feuillade, 29 décembre 2003.

Ce qui est amusant, c'est qu'il y a un pont, mais pas de route : celle-ci atteint le moulin qui se trouve à gauche du cadre, puis se transforme en chemin agricole pour desservir les champs de l'autre côté du Bandiat.

Alors, pourquoi un pont s'il n'y a pas de route ? C'est que le moulin de Guillot n'était pas un moulin ordinaire, mais un moulin à minerais et une forerie de canons. On y lavait et concassait le minerai avant de l'envoyer dans les hauts-fourneaux des environs (il y en avait trois ou quatre dans un rayon de quelques kilomètres) et surtout à la fonderie de Ruelle. Ce pont était donc tout indiqué pour supporter les tombereaux de minerais en provenance des bois de Varaigne, sur la rive droite.

Donc non seulement c'est un joli petit pont, mais en plus il intéresse l'historien. On peut être dans une région à forte histoire sidérurgique sans que ça ressemble à une zone industrielle !

Le Plume vous salue bien.