29 mars 2011

Le rivage des Syrtes

Maintenant que j'ai donné mon avis hautement autorisé sur le nucléaire, il me reste pour être un parfait éditorialiste (ce rude métier qui consiste à avoir un avis sur tout) de donner un avis ferme et définitif sur l'intervention internationale en Libye.

Le seul ennui, c'est que je n'en ai pas. Par contre le hasard d'un tournage de film (en tout cas je suppose que c'est ce dont il s'agissait !) sur mon chemin de retour m'a fourni l'image idéale pour illustrer l'entrée du jour. C'est déjà ça.


Place de l'hôtel de ville, Paris 4e, en début de soirée.

Pourquoi n'en ai-je pas ? Parce que je pense que le monde ne se porterait pas plus mal sans Kadhafi. Pas forcément beaucoup mieux dans l'état actuel des choses, mais les Libyens, il y a des chances. Pour autant, n'est-il pas un peu téméraire de choisir son camp dans une guerre civile lorsqu'on connait finalement mal les forces en présence ? Une guerre qui n'est d'ailleurs pas née du printemps, puisque c'est loin d'être la première fois que la Cyrénaïque tente de se dégager de l'emprise tripolitaine ; le conflit existait à l'état larvé depuis des années, avec de temps à autre des épisodes violents. Ce qui était nouveau cette année c'est l'intérêt porté par la communauté internationale à la situation : après avoir assisté au spectacle des foules renversant leurs potentats chez les deux riverains de la Libye, retrouver le spectacle du cycle rébellion armée/répression militaire, à l'ancienne en quelque sorte, c'était plutôt difficile à digérer.

Alors, intervenir, pourquoi pas ; certainement, cela sauve pas mal de vies dans l'Est du pays, où l'on aurait assisté après l'écrasement dans le sang de la rébellion à une élimination systématique des élites de la région suspectées d'avoir participé au soulèvement. Pour autant, il y a pas mal de questions sans réponse : d'abord, la rébellion peut-elle l'emporter, tout du moins sans interventions de troupes terrestres de la coalition (et il est clair que si troupes terrestres il y a, il n'y aura pas un soldat américain) ? L'intervention est bien tardive pour cela ; l'autre hypothèse serait celle d'une partition du pays vers le milieu du golfe de Syrte, Kadhafi conservant la Tripolitaine et sa région natale au Sud-Ouest de Syrte, conforté auprès de sa population par l'étiquette de défenseur de la patrie qu'il ne manque d'ores et déjà pas de s'octroyer. On voit mal dans ce cas le bénéfice géostratégique de l'opération.

Il n'est cependant pas impossible que le régime Kadhafi, contrôlé finalement par un tout petit nombre de fidèles et de parents, s'effondre dès lors que le levier de la peur perdra de son efficacité. Mais alors, quoi ? La Libye n'est pas la Tunisie ou l'Égypte, où une élite intellectuelle était prête à prendre le relai de régimes à bout de souffle. Alors, qui ? LE CNT de Benghazi ? Mais qui sont-ils ? Comment voient-ils l'avenir de leur pays et notamment sa place dans un champ géostratégique particulièrement délicat ? Le Sahara central, entre Niger, Algérie et Mali est en effet devenu (ou redevenu) une zone de non-droit, dont les dynamiques échappent pratiquement aux efforts des États, malgré la présence plus ou moins officielles de troupes et de forces spéciales occidentales. La Lybie, et plus particulièrement la Tripolitaine, a nécessairement un rôle à jouer sur ce terrain - il suffit pour s'en convaincre de se replonger dans les conflits du début du XXe siècle entre le colonisateur Français arrivant au Tchad par l'Ouest et le Sud et la confrérie musulmane Senoussi venue de Tripolitaine. Notons d'ailleurs que les rebelles se revendiquent de l'ex-roi Idris, issu de la dynastie fondatrice de cette confrérie...

Beaucoup d'incertitudes donc. Valent-elles mieux que les certitudes que nous avons sur le régime actuel ? Probablement, mais peut-être pas... D'où mon absence d'avis sur la question !

Le Plume vous salue bien.

Appareil numérique compact Optio RZ10.

Gustav Holst, The Planets, 1 : « Mars, the Bringer of War » (1918), par le Royal Philarmonic Orchestra, dir. Orwain Arwel Hughes, CD APEX, 2004. On appréciera mes efforts pour trouver des musiques qui aillent avec le texte, j'espère !

28 mars 2011

Propos raisonnables sur le nucléaire

L'énergie nucléaire : un sujet sur lequel il est difficile d'avoir des propos raisonnables plutôt que passionnels. Surtout quand l'actualité est plutôt brûlante. J'ai eu le plaisir d'en discuter avec un professionnel de la chose ; voici quelques réflexions qui en émergent.


Trois générations de réacteurs à la centrale de Chinon-Avoine, août 2006.

D'abord : il est très douteux que l'accident de Fukushima ait été évitable, compte tenu de ce qu'a encaissé la centrale. On est en dehors de l'épure, dans une zone statistique où l'on ne peut plus guère distinguer l'improbable du très improbable. Et du coup, on est clairement en dehors de ce que les centrales ont été calculées pour supporter.

Ensuite : l'évolution de la situation montre qu'il y a eu des circonstances aggravantes, dues notamment à la conception des réacteurs BWR. Par exemple, le circuit d'eau qui passe ans les turbines est le même que celui qui passe dans le cœur, ce qui fait beaucoup d'eau très irradiée qui circule en dehors de l'enceinte de confinement ; c'est sans doute cette eau qui est en train de s'infiltrer dans le sol et d'être rejetée à la mer.

Enfin : il n'y a pas eu d'emballement du cœur (comme il y en a eu à Tchernobyl) ; les cœurs ont été semble-t-il stoppés comme il faut. Mais même dans un cœur arrêté, il reste des réactions résiduelles, quelques pour-cents de la puissance nominale. Mais ça, ça fait encore quelques millions de watts, qu'ils faut évacuer, sinon tout fond, et là on ne contrôle plus rien, puisque la géométrie normalement savamment calculée se retrouve sans dessus-dessous.

Et là on tombe sur le point majeur de l'affaire, on le sait bien : comment assurer le refroidissement des cœurs quand on n'a plus assez d'énergie pour ça et que les pompes de secours ont été noyées. Et ça, c'est un problème qui se pose de la même manière sur tous les types de centrales ; d'ailleurs, celle du Blayais, près de Bordeaux, s'était fait une grosse frayeur à l'issue de marées hautes en Gironde qui avaient fortement débordées. Une demi-heure sans pompes ; c'était reparti après. Plus longtemps, ça aurait fait du vilain. Sur ce point-là il y a manifestement énormément de travail à faire ; certaines centrales devront sans doute être fermées (quid de celle de Golfech, sur la Garonne, qui en été manque franchement d'eau...).

En tout cas c'est sur ces points-là que l'on se fiche de nous : on ne peut pas dire que l'accident de Fukushima soit impossible chez nous. Hautement improbable, encore heureux ; plus improbable encore qu'au Japon, c'est possible. Mais un cœur qui ne pourrait pas être refroidi ne serait pas plus frais ici que là-bas ; et les fameuses piscines à combustible usagé sont les mêmes en France et au Japon...

En résumé : je ne suis pas anti-nucléaire et je ne vais pas le devenir maintenant. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille s'imaginer que c'est inoffensif, ces bestioles ; le pire serait de refuser tout investissement dans la filière pour faire plaisir à l'opinion en laissant donc se dégrader un parc dont on pourrait difficilement se passer (sauf en achetant le courant à l'étranger, comme les Allemands, ce qui évidemment ne fait que déplacer le problème)... Il faut au contraire que le retour d'expérience de Fukushima puisse permettre d'améliorer la sécurité des centrales ; faire beaucoup plus en particulier pour résoudre le problème du refroidissement après un arrêt d'urgence dans des circonstances très défavorables.

Évidemment, tout ça coûte très cher. Et c'est en dernier ressort le point faible du nucléaire : l'économie. Si le développement du nucléaire a été pratiquement stoppé dans le monde entier, ce n'est pas pour faire plaisir aux écolos : c'est parce que ce n'est pas rentable, tant les coûts sont énormes en terme de construction (à mettre au regard d'une durée de vie relativement brève), de sécurisation, et de démantèlement. En France on est allé bien au delà de ce qui se faisait ailleurs parce que la volonté politique a primé sur la rationalité économique. Le problème, c'est que dans un contexte de privatisation ou de semi-privatisation des producteurs, la tentation de rogner sur la sécurité va être forte ; on le voit dès aujourd'hui avec l'usage massif de sous-traitance plus ou moins bien contrôlée dans nos centrales...

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-10.

André Jolivet, concerto pour ondes Martenot (1947).

27 mars 2011

Nationale Sept

Petit bout de banlieue, petit bout de RN7. C'était le week-end.


La Nationale 7 à Orly hier soir.

Parmi les convives, un ingénieur en sûreté nucléaire. Très demandés pour les discussion de fin de repas, des gens comme ça. On en reparlera, c'est intéressant.

Le Plume vous salue bien.

25 mars 2011

Sakura no hana

Encore un peu de beau temps avant le retour prévisible de l'hiver. Profitons-en.


Jardin des plantes ce midi.

Le cerisier dont je parlais l'autre jour le fait très bien : il est couvert de fleurs, comme tous ses congénères. Évocation d'un Japon à l'envers, au cœur d'un jardin à la Française.

Le Plume vous salue bien.

Appareil numérique compact Pentax Optio RZ10.

Carl Maria Von Weber, quintette avec clarinette op. 34, par Jean-François Verdier et le quatuor Debussy.

23 mars 2011

Du côté du casoar

La dernière fois que je l'ai vu, le casoar casqué se portait comme un charme.


Jardin des plantes, 21 mars 2011.

Pas pu passer le voir aujourd'hui, ceci dit : un gros rhume fait son chemin comme une trainée de poudre dans la population parisienne - en écrabouillant au passage yours truly. La journée de travail s'en est trouvée écornée et mon pic-nique au jardin des plantes remis à un jour meilleur.

Le Plume vous salue bien.

21 mars 2011

Fleurisme

S'il y a des fleuristes, c'est qu'il y a un fleurisme. Non ?

Pour un début de printemps la météo est monstrueusement printanière. Ça cache sûrement quelque chose. Et fort à propos le vieux cerisier du jardin des plantes commence à fleurir.


Jardin des plantes, Paris 5e, ce midi.

Ceux d'entre vous, s'il y en a, qui lisent ce weblog depuis ses débuts ont déjà vu cette floraison : en avril 2005 en effet, alors qu'elle battait son plein, j'y avais aperçu une corneille sur fond de fleurs blanches ; belle occasion de faire de la photo couleur.

Aujourd'hui j'ai bien photographié un émeu et un casoar, mais ce n'était pas sous le cerisier. Tant pis pour eux.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique compact Pentax Optio RZ10.

20 mars 2011

Ici et là

Une fin de semaine paisible ; de la clarinette en quantité, et une grande promenade au bord du canal Saint-Martin, à regarder les éclusages.


Écluse des Récollets, en fin de matinée.

Et cependant, voilà que nous sommes en guerre, paraît-il. Je m'avoue perplexe : je ne serais pas plus contrarié que n'importe qui si le monde pouvait se débarrasser de Khaddafi ; cependant, ne pourrait-on trouver mieux pour cela, du simple point de vue de l'efficacité, que d'envoyer la cavalerie pour soutenir une révolte qui a déjà perdu la bagarre sur le terrain ?

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 135mmf:3.5.

18 mars 2011

Dirigeable

Dans le ciel gris de Paris ce matin un dirigeable tourne et tourne...


De la fenêtre du bureau ce matin.

Le journal Libération quant à lui faisait tourner la tête à ses lecteurs : faisant d'une actualité chargée une idée racoleuse, la rédaction l'avait doté de deux unes, une de chaque côté. Même à l'époque où l'ayatollah Khomeini avait eu l'étrange idée de mourir en pleine répression place Tien an Men, personne ne s'était senti obligé de faire ça ; c'était une époque où l'on n'hésitait pas à remplir des pages de texte imprimé analysant les enjeux avec soin. Enfin, pas dans Libé, tout de même.

Le Plume vous salue bien.

16 mars 2011

Sabordage de la flotte

En cette période de l'année, mon bateau dort sagement à son ponton costarmoricain, attendant le retour de la belle saison et de ses propriétaires. Ce qui m'arrangerait toutefois serait de le retrouver dans cette posture, plutôt que le seul mât dépassant de l'eau.

J'ai un cousin dans le secteur qui passe régulièrement sur le port voir si tout va bien, et qui l'autre jour lui a trouvé un petit air penché ; vérification faite, il avait fait de l'eau, de quoi remplir quelques seaux en tout cas. Loin du naufrage, mais quand même pas à laisser traîner.


Canot tout-temps de la société nationale de sauvetage en mer, en baie de Perros-Guirec, août 2010.

Le coupable : moi. J'ai sans doute mal resserré le bouchon d'un passe-coque, laissant ainsi une petite fuite, suffisante tout de même pour représenter pas mal d'eau au bout de six mois. Franchement, je préfère laisser les problèmes de robinets et de baignoires aux enfants des écoles.

Le vaillant sauveteur gagne en tout cas, outre l'assurance de ma gratitude, le droit à des promenades en mer à volonté. Qu'il avait au demeurant déjà. Bon, pareil mais plus, donc.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5.

15 mars 2011

Vernal

Ce nonobstant, le printemps est dans l'air de Paris - même dans les couloirs les plus reculés de la vieille Sorbonne.


En Sorbonne cet après-midi, salle H627 me semble-t-il.

Malencontreusement une réunion me retenait dans ces parages plutôt que de me promener dans les rues de Paris ; dommage, j'avais des visites de sites à faire avec un consultant un peu partout dans le quartier : j'ai dû déléguer pour cette noble tâche mon supérieur hiérarchique, qui s'est plié à cette consigne sans rechigner.

Le Plume vous salue bien.

14 mars 2011

Big one

Il paraît que lorsqu'une catastrophe se produit, les blogs redoublent d'activité de part le monde. Le mien, non : ça me coupe le sifflet, et puis le silence me semble toujours plus convenable que le bruit.

Passé le lâche soulagement de savoir mes amis chers à l'autre bout du pays (et dans une ville sismiquement sûre, toute chose égale par ailleurs), essayer de saisir la magnitude de la chose. Magnitude, déjà : bien au delà du séisme Hanshin qui avait ravagé Kôbé il y a seize ans - n'oublions pas que les échelles de mesure des séismes sont exponentielles.


Kôbe après la reconstruction, juillet 1998.

En gros, il faut se mettre la chose en tête : une secousse comparable se serait produite à Paris, il n'y aurait plus rien. À part la tour Eiffel, peut-être, surmontant un champs de ruine.

Et le nucléaire... nos centrales PWR auraient-elles mieux résisté que la centrale de Fukushima ? Peut-être ; le mécanisme de relâche passif des barres de contrôles aurait sans doute limité la surchauffe du cœur. Mais qui peut le savoir, à ce niveau de secousse ?

Le Plume vous salue bien.

P.S. : nos écolos, jamais en retard d'une catastrophe, réclament à cor et à cri la sortie du nucléaire. Mais pas l'évacuation préventive généralisée des zones littorales, dont la dangerosité n'est plus à prouver... Hmmm, il doit y avoir quelque chose qui m'échappe.

Boîtier Pentax MZ-10.

10 mars 2011

Système de fichiers

Dans une bibliothèque, un usage de base des réseaux informatiques, c'est la consultation des catalogues. Il est donc parfaitement logique de cacher les prises réseau juste derrière des fichiers papier !


Bibliothèque de portugais, en Sorbonne, cet après-midi.

Il m'en a fallu, du temps, pour la trouver : je savais qu'il y avait sept prises dans la pièce et n'en avais localisé que six. Par conséquent, le bout de plastique dont on distinguait la tranche entre le fichier et le mur, ce devait être la septième. Ce que le déplacement (laborieux) de l'objet a confirmé...

Moyennant un petit décalage et pas mal de gymnastique, ça devrait être utilisable. Informatique, un fort des halles, disait un de mes anciens patrons.

Le Plume vous salue bien.

09 mars 2011

Mosquée, etc.

Une bonne manière de réagir à la démagogie ambiante : aller manger un couscous à la mosquée. Voilà qui est fait. En causant des projets de vacances en Israël, tant qu'à faire.


Mosquée de paris, novembre dernier.

Sinon, la clarinette est réparée ; je vais voir au cours de demain si j'ai un tant soit peu progressé. Un tout petit peu, peut-être ?

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

08 mars 2011

Panne de musique

Je cause beaucoup de musique en ce moment - parce que j'y consacre pas mal de temps et d'énergie, alors forcément, ça déborde un peu.

En prime ce soir, une frustration : au moment d'assembler la clarinette, pas moyen, ça ne passe pas, les deux parties du corps ne s'emboitent pas comme il faut.. Un joint en liège qui avait lâché. Passé voir le loueur, qui m'a pris rendez-vous avec son luthier demain matin. Il n'y en a pas pour longtemps, mais du coup, pas de clarinette ce soir.


Cité de la Musique, Paris, mai 2009.

De toute façon, je dois faire un aveu : je commence à avoir sérieusement envie de m'en acheter une, de clarinette. La différence étant que bien sûr dans ce cas réglages et réparations seront à mes frais, évidemment !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax ME Super, film Fuji Pro160S, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7.

Franz Schubert, octuor pour cordes et vents D. 803, I : adagio - allegro.

06 mars 2011

Canal

Premiers beaux jours sur le canal Saint-Martin ; après avoir couru dans le jardin, jeter des chatons de peuplier dans l'eau est une belle manière de clôturer la matinée. Il sera toujours temps ensuite de monter sur les épaules de papa pour rentrer déjeuner.


« un champignon ! », quai de Valmy, Paris 10e, ce matin.

Dominical, suite : me suis remis une autre manière d'écouter de la musique, les podcasts d'écoute comparées. On écoute chaque passage cinq ou dix fois, dans des interprétations différentes... Ça ne remplacement l'écoute intégrale de l'œuvre dans une seule et même interprétation, mais c'est sympa et instructif, justement pour voir ce que l'interprétation peut apporter à l'œuvre. Et puis, ça fait deux heures de radio sur un morceau qui souvent fait plutôt 20 à 30 minutes : c'est tout bénéfice !

J'y suis venu parce que les écoutes comparées de France Musique (la tribune des critiques de disque, de 14h à 16h le dimanche) faisait passer sur ses platines l'un de mes compositeurs favoris, Darius Milhaud. Il faut dire que l'émission avait lieu à Aix-en-Provence : le choix du compositeur s'imposait. Bref, j'ai pu écouter quelques minutes de l'émission, et pour le reste je suis allé voir comment réécouter. Dans le même esprit, on trouve sur Qobuz les écoutes comparées du magazine Classica : plutôt moins bien léché du point de vue radiophonique, normal, puisque ce n'est pas fait pour la radio. Ça m'a permis d'écouter par petit morceau la quintette avec clarinette de Mozart, tout de même. C'est beau, la clarinette, quand c'est bien joué...

Le Plume vous salue bien.

W.-A. Mozart, quintette avec clarinette K. 581.

05 mars 2011

Douzièmes

Dernières nouvelles de la clarinette : je commence à jouer de la clé de douze ; ou plutôt, de douzièmes.

Sur pas mal d'instruments à vents, il y a une clé particulière, la clé de registre, qui permet non pas de passer d'une note à la suivante mais de sauter à un registre plus aigu. On monte ainsi d'un octave sur les sax et les hautbois ; d'un octave et une quinte pour la clarinette : on monte donc à la douzième par rapport à la note de base, d'où le nom.


La clé de douzième de la clarinette.

Cette clé se situe à portée du pouce gauche, donc derrière la clarinette pour le spectateur. Mode d'emploi de base : on pousse avec le bout du pouce (qui généralement bouche un trou situé sympathiquement juste en dessous de la base de la clé) et hop, d'un sol grave on passe à un ré aigu, un octave + sol-la-si-do-ré, une quinte. Pareil pour toutes les notes du registre grave (ce qu'on appelle le registre du chalumeau), du mi jusqu'au fa. Et si on la relâche... eh bien, ça ne redescend pas si facilement que ça ; il faut au moins une toute petite interruption du son pour revenir à la note de base. Un peu comme lorsqu'on essaye de repasser d'une voix de fausset à une voix normale, quoi.

L'intervalle de douzième n'est pas arbitraire, évidemment : il correspond à une fréquence triple de la note de base. Or la clarinette a des harmoniques impaires très marquées ; l'harmonique 3 (fréquence triple de la fréquence de base) est la mieux représentée. En d'autre terme, la fréquence du ré aigu est déjà dans le sol grave ; tout ce que fait la clé de douzième c'est de faire taire la fréquence principale pour faire entendre la troisième harmonique.

Un des problèmes majeurs de la clarinette (mais je n'en suis pas encore là), c'est ce qu'on appelle le saut de registre : à partir du mi grave, on ouvre de plus en plus de trous pour monter dans l'aigu, jusqu'au sol (tous les doigts levés), puis les sol#, la et la# en ouvrant des trous supplémentaires avec des clés. Et par contre, le demi-ton suivant, pour arriver au si du milieu de la portée, il demande de revenir directement au doigté du mi grave (tous les trous bouchés) avec la clé de douzième enfoncée en plus. Pas tout à fait évident, surtout si on doit faire vite.

Une autre propriété de cette clé, c'est de casser les pieds du clarinettiste lorsqu'il nettoie son instrument. En effet, le trou bouché par cette clé ne se contente pas de traverser le bois ; il est prolongé par une petite cheminée métallique qui avance à un tiers environ du diamètre de la perce. Et du coup si l'on n'y prend pas garde le petit chiffon avec ficelle qui sert d'écouvillon vient se coincer joyeusement là dedans.

Le Plume vous salue bien.

03 mars 2011

Atelier clarinette

La course, la course, la course : du coup, pour pratiquer la clarinette, je n'ai pas mieux que le petit atelier de l'équipe réseau, avec les piles de switchs en guise de pupitre...


Nature morte à la clarinette, aux switchs et aux vieilles bornes wifi.

Demain, premier cours de clarinette depuis pas mal de temps : pas assez bossé, pas assé progressé, reculé peut-être... Sans compter que ma clar de location révèle petit à petit ses défauts, tampon de fa qui fuit un peu et autres petits problèmes de réglage.

Avec ça, le petit bonhomme est patraque, les dents paraît-il - les dernières de la série, mais pas les moindres; Et en plus ça le contrarie drôlement d'être pas bien, le pauvre chou.

À part ça, ma foi, ça va pas mal !

Le Plume vous salue bien.

02 mars 2011

Jeu

Un jour de congé, un vrai !

Ce matin, dépose du jeune homme à la crèche ; et puis, descente en pente douce : passage sur un site de l'université situé pas loin pour voir des copains (et faire un petit repérage, ce qui contredit quelque peu le paragraphe précédent, mais on n'est pas à ça près) puis marche tranquille vers le haut de la rue Montmartre : je devais aller récupérer des partitions aux bureaux de la librairie musicale en ligne Di Arezzo (pourquoi payer des frais d'envois lorsque c'est à deux pas de chez soi). Ensuite, un grand café juste en face, sur une terrasse couverte mais ensoleillée.


Café en terrasse rue Montmartre, avec la suite pour violon, clarinette et piano de Milhaud.

En fait ce que je devais acheter, c'est une méthode pour débutant : les 55 études faciles pour clarinette de J.-P. Labaste, recommandées par mon professeur. Mais la tentation a frappé : j'y ai ajouté quelques partitions pas du tout pour débutant, histoire de voir à quoi ça ressemble : les contrastes de Bartok, la suite pour violon, clarinette et piano de Darius Milhaud et la réduction pour clarinette et piano de Scaramouche, pour saxophone alto et orchestre, du même.

Du coup j'ai enfin trouvé un morceau pour clarinette et violon : le troisième mouvement de la suite, « Jeu », pendant lequel le pianiste peut faire une pause pipi express (entre 1'25" et 1'35" suivant les interprétations). Une instrumentation qui pourrait m'intéresser car, bien que clarinettiste convaincu, j'ai de très bons amis violonneux. Seul problème (pour moi) : il s'agit d'une sorte de duel de virtuosité entre les deux instruments... Un jour peut-être !

Pas demain la veille, d'ailleurs : j'ai travaillé la clarinette jusqu'à n'être plus étanche - au sens le plus strict : la bouche qui fatigue et qui ne contrôle plus les fuites d'air tout autour du bec, sûrement très rigolo à voir. Malgré ça, je ne suis toujours pas un virtuose. C'est quand même râlant !

Le Plume vous salue bien.

Appareil numérique compact Pentax Optio RZ10.

Darius Milhaud, suite pour violon, clarinette et piano op. 157b (1936), III : « jeu ».

01 mars 2011

Botanique

D'humeur solitaire ce midi : casse-croute en déambulant dans les allées de l'école de botanique, cette section du jardin des plantes où l'on trouve, précisément, des plantes, rangées par familles dans de petites plates-bandes. Encore un peu vide, les petites plates-bandes : le printemps s'approche, mais il est encore loin.


École de botanique du muséum d'histoire naturelle, ce midi.

Sinon, pas très productif aujourd'hui. Demain, journée recharge des batteries : j'ai pris un jour de congé. Au programme, clarinette, quelques courses, un peu de maltraitance de bonsaï peut-être.

Le Plume vous salue bien.