30 avril 2008

Ferraillage

Il y a quinze jours, le chantier de la rue Eintein n'en était qu'au début du commencement du ferraillage de la future dalle de franchissement de la rue Watt.


Premiers éléments de ferraillage du franchissement de la rue Watt, 14 avril dernier.

Quand j'y suis repassé tout à l'heure, la dalle inférieure était coulée, les murs longitudinaux s'apprêtaient à l'être ; quand ce sera fait, le coulage de la dalle supérieure sera une question de jour. Côté Masséna, la préparation de la couverture de la future bretelle ferroviaire allait bon train.

Pour ma part, beaucoup moins de dynamisme, il faut bien le dire. Pas de brassage, mais de la transformation de données XML... Tiens, un de ces jours, il faudra que j'essaye de vous parler d'XML en termes compréhensibles. Enfin, essayer tout au moins.

Et maintenant, vacances derechef, et même pas de travail d'archives prévu !

Le Plume vous salue bien.

29 avril 2008

Brassage

D'après le Littré (édition abrégée) :

brassage (brasser) sm. Action de brasser de la bière. ◊ Travail des ouvriers qui brassent ou remuent les métaux dans les ateliers de monnaie. ◊ Droit accordé au fermier des monnaies pour les frais de fabrication.

Et cependant, depuis dix ans et quelques que je suis dans les « courants faibles », le brassage, ça va de soi : les prises murales, téléphnne ou réseau, sont ramenées à des connecteurs dans un local technique (le répartiteur ou sous-répartiteur) ; brasser, c'est activer ces prises en les raccordant à l'équipement approprié. Ça me semblait aller de soi, comme nom, jusqu'à ce que je l'emploie devant un profane qui était très surpris par cette acception du terme...


Ancien brassage téléphonique, faculté de médecine Xavier Bichat, février 2008.

Bref, aujourd'hui, une des rares activités vaguement productive que j'ai réussi à avoir, c'est le brassage d'une trentaine de prises pour la mise en route d'une salle de cours toute neuve. Et ce n'était pas bien sûr sur d'antiques « fermes » téléphoniques comme celles de la photo, mais entre des panneaux de brassage RJ45 et des commutateurs Cisco. Plus moderne, mais c'est le même principe - il s'agit d'établir un circuit électrique sur de la paire torsadée. Eh oui, rien de virtuel là-dedans : si les électrons ne passent pas, pas de web !

Ne pas confondre (Littré toujours) :

brassiage sm. T. de mar. Mesurage à la brasse. ◊ La quantité de brasses d'eau que l'on trouve avec la sonde.

Pour ça, on verra vendredi.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, film Fuji Neopan Acros 100]

28 avril 2008

Reprise (brève)

Il m'est singulièrement facile, lorsque je suis en vacances, de me désintéresser des questions liées à mon travail. Pas entièrement, totalement, complètement (intervenir ponctuellement lorsque c'est nécessaire et que je peux le faire ne m'a jamais dérangé) mais pas loin : il me semble que, très vite, ce sont des questions qui ne se posent plus.

Il est vrai que la concentration que requiert le travail en archives se prête assez bien à cela. Même s'il y a des fenêtres dans la salle de lecture, l'espace au dehors semble vite singulièrement exotique...


Depuis la salle de lecture des archives de la préfecture de police, jeudi dernier.

Inversement, et ça ne surprendra personne, il est plus délicat de se replonger dans le boulot en rentrant. Surtout quand il s'agit de trois jours de travail séparant deux semaines de congés : jeudi, je suis de nouveau en vacances, et vendredi, je file vers l'ouest pour quelques jours. Un nouveau concept, tiens : ce n'est pas un pont, c'est... quoi ? Une mare peut-être ? Une flaque ?

Le Plume vous salue bien.

27 avril 2008

Bicyclette

C'est la semaine des reprises : j'ai repris mes recherches, je me suis remis à la basse et, aujoud'hui, j'ai repris le vélo.

Ça faisait quelques mois que je ne l'avais guère fait rouler, mon vélo ; les pneus dégonflés étaient là pour le prouver. Mais aujourd'hui, aucune excuse météorologique : je me suis mis en route pour quelques petits tours de pédalier.


Le « guetteur » de l'hôpital Robert Debré a les yeux braqués vers le bois de Vincennes, Paris, 5 avril 2008.

Dans ces cas là, le plus simple, c'est d'aller tourner au bois de Vincennes. Pas tourné beaucoup : une quarantaine de kilomètre en comptant le trajet, c'est bien peu de chose... Il n'est pas impossible que j'ai accumulé un peu de ballast depuis l'été dernier !

Ciel couvert en fin d'après-midi ; je suis donc rentré dans une certaine pénombre, dans la mesure où je n'avais que mes lunettes de soleil. Et que rouler sans lunettes, autant me bailloner les yeux. Ce qui semble fréquent chez les piétons et les vélibiens, d'ailleurs.

Verdict demain en ce qui concerne les courbatures. En tout cas, une chose est sûre : tout ceux qui parlent du vélo comme d'une « circulation douce » ne font pas beaucoup de vélo.

Le Plume vous salue bien.

[appareil Semflex Otomatic B, film Ilford HP5+ (120)]

26 avril 2008

Rotonde

Aujourd'hui - un petit resto en famille ; et puis, allé acheter quelques trucs chez les marchands d'instruments de musique du boulevard de Clichy. Et puis, promenade en scooter, des petites rues pavées de la butte Montmartre jusqu'au bassin de la Villette, pour profiter du printemps...


Rotonde de la Villette, 16 février 2008.

La rotonde de Ledoux, au bout du bassin de la Villette, est étroitement embrassée par le viaduc du métro. De la sorte, elle reste complètement parisienne. Et légèrement incongrue, ce qui n'est pas contradictoire.

Les quelques achat musicaux : de quoi utiliser ma vieille guitare basse qui trainait dans un coin. Un accordeur, et un micro-ampli VOX amPlug : deux petites piles, on branche directement sur le jack de la guitare, et un casque audio en sortie. Pas vraiment fait pour de la basse, mais ça marche de manière tout à fait acceptable.

Ceci dit, cette basse, qui n'était pas dans un état exemplaire quand je l'avais achetée à bas prix il y a vingt ans (hélas !), avait quelque peu souffert de l'outrage des ans. Il m'a donc fallu jouer de la perceuse et du fer à souder une heure ou deux avant de pouvoir tester mes nouveaux jouets... Maintenant, je suis content : je peux m'entendre jouer. Pas que j'ai jamais été brillant à cet instrument - mon sens du rythme faisant facilement défaut - mais j'aime ça quand même. Na.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, film Fuji Neopan Acros 100]

25 avril 2008

Rue des quatre fils

La langue française est une belle chose : je n'ai jamais su si les quatre fils qui ont une rue dans le troisième arrondissement de Paris étaient fils de leur père ou fils de lin.

Hier, les archives du conseil de salubrité de la préfecture de la Seine m'indiquaient la présence, en 1824, de la fonderie d'acier d'un sieur Fontaine, installée au 11 rue des quatre fils. Adresse à laquelle je me suis rendu aujourd'hui, pas pour rechercher des vestiges, mais parce que c'est l'adresse du CARAN - le lieu de consultation des archives nationales. Bien sûr, j'ignore si le numéro 11 de 1824 est le numéro 11 de 2008. Ça n'est pas impossible, somme toute : avant la construction du CARAN dans les années 1980 se trouvaient là de vieux immeubles insalubres et des ateliers. Dans tous les cas, la coïncidence me réjouit. Il m'en faut peu, surtout par une belle journée.


Rue des quatre fils, côté pair, ce soir vers cinq heure.

Il faisait beau en effet rue des quatre fils et ailleurs. Entre deux liasses des livres de comptes de la fonderie du Creusot, un petit verre entre amis à la terrasse d'un café, ça ne fait pas de mal. Il est temps de se rappeler que, somme toute, je suis en vacances.

Une fois fini le dernier carton de la semaine, ressortir dans la rue. Un réverbère a la tête de travers, moi aussi ; le ciel dégagé mais légèrement brumeux - moi aussi. L'état dans lequel je suis en sortant d'une séance d'archives : la tête vide, les yeux un peu dans le vague - un peu comme en sortant d'un examen. Rentrer à la maison, s'étirer en buvant une tasse de thé en écoutant de la musique. Moi, j'aime bien.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : le site web des Archives nationales m'apprend que les fils en question seraient quatre frères, et pas des fils à linge - les quatre fils Aymond, qui fuyèrent la colère de Charlemagne sur le légendaire cheval Bayard... Notons d'ailleurs que Bougainville nomma d'après ces frangins de légende (et leur père) cinq élévations de terrain qui marquent la côte de Patagonie, au nord-ouest du premier goulet du passage de Magellan.

Une note à lire en écoutant : Gabriel Fauré, sonate pour violon n°1 en la majeur, opus 13.

24 avril 2008

Salubrité publique

Passé aujourd'hui ma journée dans un commissariat. La Madame, à qui j'annonçais ça en rentrant, s''est immédiatement inquiété du délit pour lequel j'avais été appréhendé - mais non : j'étais aux archives de la préfecture de police. Lesquelles se trouve dans le bâtiment qui abrite le commissariat du 5e arrondissement, un gros immeuble grisâtre place Maubert. De même d'ailleurs qu'un musée de la préfecture dont j'ignorais totalement l'existence.

Pourquoi la préfecture de police ? Parce qu'à partir de 1806, le conseil de salubrité installé auprès du préfet était notamment en charge de faire un rapport sur toutes les installations susceptibles d'être dangereuses ou insalubres du département de la Seine, ce qui inclue la totalité des ateliers métallurgiques en raison du risque d'incendie. C'était donc ma lecture du jour : les recueil de rapports du conseil de salubrité. À première vue, une lecture plutôt sévère, comme une façade d'hôpital de ce même siècle...


Hôpital Saint-Louis, façade nord du bâtiment Lallier.

Et de fait, ni l'épidémie frappant l'école impériale vétérinaire de Maison-Alfort, ni l'emploi des carcasses de cheval pour la fabrication des colles fortes ne sont des questions propres à déclencher l'hilarité. Mais j'ai tout de même relevé un rapport assez curieux*, concernant une certaine Madame Dulac, installée au 99 rue du Faubourg Saint-Denis et qui fabrique un élixir de jouvence miraculeux dont le rapporteur ne résiste pas à l'envie de recopier pratiquement verbatim le prospectus :

Elle propose trois sortes de bains. Les premiers qui ne sont sans doute que préparatoires se nomment Bains de jouvence ordinaires et se payent 25f. chaque.

Les seconds sont décorés du nom de Bains d'Eucharis. Ils concernet la régénération, ils font disparaitre les traces de la grossesse, et remettent les dames dans l'état où elles étaient avant leur mariage. Un avantage aussi précieux doit se payer fort cher, aussi les bains d'eucharis coutent-ils cent francs chaque.

Les troisièmes, les bains de Calypso achèvent la métamorphose. Ils ont, dit Mme Dulac, la propriété de faire remonter la gorge et de faire reparaitre les boutons de rose sur les hémisphères d'albâtre. Ces derniers se payent deux cent francs chaque et il en faut prendre sept consécutivement pour en voir les merveilleux effets.

Charmant programme, mais qui n'est pas vraiment du goût des médecins et des pharmaciens du conseil de salubrité, dont l'une des attribution est de luter contre le charlatanisme. Ils ajoutent, avec assez peu de galanterie, que la dame Dulac « ne s'est pas rajeunie elle-même, ce qui auroit été une prévention favorable à sa découverte » et concluent que :

C'est une jonglerie d'autant plus ridicule et blamable qu'il est à Paris un grand nombre de coquettes surannées assez folles pour tenter l'expérience.

Les élixirs de la dame Dulac ne sont donc pas autorisés. Ce qui n'empêche que, 180 ans plus tard, on trouve des gogos pour payer fort cher des injections de poison dans le visage pour faire disparaitre leurs rides. Il est à craindre toutefois que la toxine botulique n'ai guère d'effet sur les boutons de rose des globes d'albâtre.

Le Plume vous salue bien.

* Lettre du conseil de salubrité au préfet de la Seine, 12 juillet 1821, rapport n°143 du recueil pour l'année 1821.

[appareil Voigtlander Bessa 1, film Ilford HP5+ (120)]

23 avril 2008

Boîtes Cauchard

Me voilà donc jusqu'au cou dans mes boîtes Cauchard - ces belles boîtes de fort carton gris sombre, fermées d'un ruban, qui forment la brique de base des collections des Archives nationales. Je maîtrise maintenant parfaitement le demi-nœud de chaussure qui, sur le dessus de la boîte, permet de la refermer solidement et sans dommage - moi qui ait eu un mal fou à apprendre à lacer mes chaussures.


Ma première boîte du jour, ce matin. Euh. Ce midi.

À l'intérieur de cette boîte - dont l'avant peut se rabattre afin d'en sortir le contenu sans trop d'acrobatie - on trouve généralement une grosse liasse, dans une chemise en papier neutre si elle a été reconditionnée récemment (et en un vieux papier quelconque sinon), et entourée d'une sangle à boucle inox pour retenir le tout. Dans cette liasse, eh bien... ça dépend.

Bien souvent, les documents en question sont eux-mêmes répartis en dossiers, parfois chronologiques ; c'était le cas de celui ci, qui contenait des minutes de notaires triées par date et regroupées par mois - l'ensemble de la boîte contenait quatre mois. Souvent, ce sont tous les documents concernant une affaire donnée ; c'est le cas des dossiers d'autorisation d'usine qui m'ont pas mal occupé ces temps-ci, et qui étaient eux-même regroupés par départements. Et puis, le cas le plus défavorable : le foutoir, des documents entassés au petit bonheur la chance, sans ordre chronologique ou thématique : c'est le cas des deux gros cartons qui ont pris une bonne partie de mon temps hier et aujourd'hui. Genre, un beau jour du XIXe siècle, on a pris le contenu d'un tiroir et on en a fait un carton d'archive... Dans ces cas-là, le dépouillement peut prendre un peu plus de temps, évidemment : il faut tout regarder, feuille par feuille.

Demain, il faudrait que j'aille du côté d'un autre dépôt : les archives de la préfecture de police. On va voir ça !

Le Plume vous salue bien.

22 avril 2008

Savants travaux

Je le disais : mes recherches d'hier, si elles m'avaient donné&es une foultitudes de jolis dessins, n'avaient pas fait beaucoup avancer mon propos. Aujourd'hui, un mieux très net : même si l'embonpoint du carton auquel j'ai consacré l'essentiel de ma journée m'a mis très en retard sur mes prévisions, j'en retire quelques éléments pour construire un étage de mon édifice...


Le troisième étage d'un immeuble en chantier, au coin de la rue Thomas Mann et de la rue des Frigo, ZAC Paris Rive Gauche.

Pour autant, je ne fais pas dans le préfabriqué : mon sujet n'est pas de ceux où l'on part dans le désert avec son lasso, et on ramène une thèse attachée au pommeau de sa selle. Les sources sont rétives, allusives : une nouveauté technique peut être lourde de conséquences sans que les contemporains y voient grand chose à raconter... La question de ce qu'on attend de la technique à un moment donné de son histoire fait d'ailleurs clairement partie du volet immatériel de l'histoire des techniques. Great expectations!

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 200mm f:4, film Fuji Neopan Acros 100]

21 avril 2008

Grandeur et décadence du papier calque

Le papier calque, tout le monde connait. On a tous laborieusement décalqué une carte ou un dessin à travers le papier translucide et, jusqu'à ce que les logiciels dont le titre se terminent par CAD prennent le pouvoir, c'était le principal champ d'exercice des rotrings de l'architecte.

Mais le calque a une autre propriété : celle d'être un cauchemar pour les archivistes. Je ne pense pas que les archivistes qui me lisent me contrediront ! Ce papier (et en particulier ses premières versions, qui apparaissent dans les dossiers à partir du milieu du XIXe siècle) a tendance à très, très mal vieillir.


Un bout de plan (calque sur papier), daté de 1849.

Bien sur, ça se passe mieux quand le calque est doublé de papier, même si le papier se trouve passablement fragilisé par son dangereux voisin. Le document représenté ici était de ce fait relativement maniable, même si un courant d'air aurait pu faire de sacrés dégâts. Mais il faut dire qu'une tornade dans la salle de lecture du CARAN ferait de toute façon de sacré dégâts ! Même pour les calques seuls, la différence de tenue est saisissante : certains (généralement plus tardifs) se déplient sans trop de difficulté ; d'autres - mieux vaut renoncer. L'un des plans contenus dans mes cartons du jour n'était guère plus qu'un paquet de miettes - je n'ai même pas eu le cœur de le photographier...

Sinon, journée d'archive légèrement décevante du strict point de vue de mon sujet. Au moins, j'ai compris pourquoi - ce sont les attendus d'un avis du conseil des Mines du 5 décembre 1845, tançant de braves entrepreneurs anglais pour avoir déposé le mauvais dossier d'autorisation, qui me l'a appris : les usines de seconde fusion (mon sujet stricto sensu) ne sont pas soumises à la loi du 21 avril 1810, qui concerne notamment les hauts fourneaux, mais au décret du 15 octobre de la même année. Bon sang, mais c'est bien sûr !

En attendant, ça veut dire que s'il y a bien des demandes d'autorisation, c'est au niveau du préfectoral qu'elle se font, et non à l'exécutif national sous ses diverses moutures. Va y avoir du kilométrage !

À part ça, je commence à connaître toutes les forges des cours de l'Iton, de la Risle et du Sarthon. Dommage que ce ne soit pas mon sujet !

Le Plume vous salue bien.

20 avril 2008

En débat

Discussion l'autre jour en sortant de cours avec une poignée d'étudiant (alors que je commençais à friser l'hypoglycémie, le cours se terminant à 14h - mais c'était sympa quand même) : quel était, me demandaient-ils, mon point de vue sur les organismes génétiquement modifiés. C'est bien embêtant : je ne suis pas certain d'en avoir une, de position. Ce qui, compte tenu de la pression considérable de l'« opinion publique », n'est pas loin d'être en soi une position...


Place de la Sorbonne, 11 avril 2008.

Pour commencer, j'ai de la mémoire : je me rappelle mes lectures du début des années 1980, alors que s'ouvrait le champ de ce que l'on commençait à nommer les biotechnologies. Avec beaucoup d'espoirs, notamment en termes d'agronomie : il s'agissait en quelque sorte de prendre le relai de l'intensification de l'agriculture qu'avait rendu possible la chimie industrielle de la fin du XIXe siècle et dont on commençait à voir qu'elle avait atteint ses limites. La prise de conscience des conséquences catastrophiques de l'utilisation massive du DDT et son interdiction sont sans aucun doute un moment clé de cette prise de conscience.

En même temps, l'Inde, en adaptant ces pratiques à son agriculture, arrivait enfin à nourrir sa population, ce qui n'est tout de même pas rien... Et l'utilisation de produits chimiques en agriculture, sur les deux fronts de l'augmentation des rendements d'une part et de la conservation des produits d'autre part, nous permet de manger à notre faim. Mais la question n'est pas là : il était devenu clair qu'il n'y avait plus guère d'améliorations de ce côté là, alors que la biologie et la génétique avaient, elles, fait des progrès considérables en une vingtaine d'année. On allait donc voir ce qu'on allait voir de ce côté là.

Mais entre le moment où l'on a commencé à entrevoir ces perspectives et le moment où les premières applications ont commencé à voir le jour, l'opinion publique (encore elle !) était devenu unanime, ou presque : les OGM, c'était sûrement horriblement dangereux, on voulait notre mort, c'était sûrement un coup des américains, et pourquoi vouloir produire plus alors qu'on produit déjà trop, etc. J'ai en général du mal à me reconnaître dans ce genre de prises de position viscérales ; en prendre le contrepied sans réfléchir, ce peut être se faire l'agent de groupes pas forcément désintéressés, et pas nécessairement soucieux de l'intérêt général. Il faut donc essayer de réfléchir. Et ce n'est jamais si facile qu'on le croit !

Premier point : non, on ne produit pas trop. De 1920 au années 1980, peut-être ; ce n'est plus le cas aujourd'hui. Que la stupide promotion des biocarburants suffise à faire monter en flèche le cours des céréales suffit à le démontrer. Seulement voilà : on a tous en mémoire les montagnes d'excédents d'il y a vingt ans et on n'a pas actualisé nos images mentales depuis...

Deuxième point : dire les OGM sont dangereux n'a aucun sens. Il y a OGM et OGM, sans guère de points communs entre eux. La question devrait donc être : « comment évaluer la dangerosité d'un produit donné, et peut-on évaluer ce risque au regard de ce qu'il peut apporter ? »

Et ce sera mon dernier point pour aujourd'hui : quand on veut exiger que l'on prouve l'innocuité (des OGM, des « produits chimiques », des ondes radio de telle ou telle fréquence...) on fait, il me semble, un contresens logique. ce qui est généralement un mauvais départ. On ne peut pas plus prouver l'absence d'effets nocifs que l'on peut prouver l'inexistence de quelque chose. On peut juste tenter d'évaluer les probabilité, et attendre de voir si quelqu'un fait irruption dans l'assemblée agitant le quelque chose à bout de bras.

Tout ceci nous ramène donc à la question du risque et de son évaluation. On en reparlera. Et par ailleurs, je ne suis pas naïf : je sais bien que ni Monsanto, ni la FNSEA, ni les députés à sa solde n'ont comme premier objectif de mener à bien une telle évaluation de la manière la plus objective possible...

Le Plume vous salue bien.

P.S. : un projet de recherche d'envergure est en cours, sous la houlette du professeur Dominique Lecourt, sur les enjeux épistémologique de la notion d'évaluation du risque et sur le sens à donner au fameux « principe de précaution ». C'est dire si les chances de venir à bout de ces questions en quelques entrées de blog ou en quelques minutes de discussion dans les couloirs de la Sorbonne sont faibles. Mais réfléchir, c'est toujours mieux que de laisser réfléchir les autres pour nous, il me semble.

[appareil Voigtlander Bessa 1, film Ilford HP5+ (format 120)]

19 avril 2008

La migration des grues

Puisqu'il y a beaucoup de grues dans les entrées de ces derniers jours, en voici une de plus, pile deans l'axe.


Une grue vue du bâtiment Lamarck la semaine dernière.

Je serais plus disert demain ; là, j'ai du sommeil à rattraper.

Le Plume vous salue bien.

18 avril 2008

Pluie, vent

Je faisais cours aujourd'hui - toujours avec plaisir, même si c'est épuisant. Puis, passé sur le campus de Jussieu, en grande partie pour perdre mon temps dans le foutoir absolu de cet immense chantier. Le tout sous un temps lourd, un peu moite, un temps où votre sac à dos se met à peser des tonnes...

Mais il faut dire qu'il y a une certaine noblesses aux barres dénudées quand le vent se lève dans les bâches et les filets de protection.


Jussieu, vue de la tour 14-24, mars 2008.

La pluie, quant à elle, a attendu que je reparte de mon bureau pour tomber à torrents. Bien fait pour moi ; j'avais trop traîné ! Effet secondaire de cette météo : dissoudre tout regret que j'aurais pu avoir à avoir différé d'une douzaine de jours mon séjour en Bretagne, pour cause de moteur hors-bord non disponible à temps. Ajoutons que l'état du boulevard périphérique et de la voie sur berge ne donnaient pas franchement envie de prendre la route.

La semaine prochaine, ce sera donc archives. À l'abri de la pluie - du moins j'espère.

Le Plume vous salue bien.

Une note à lire en écoutant la deuxième gymnopédie de Satie. Si vous lisez lentement il faudra l'écouter deux fois.

P.S. : j'en profite pour ajouter un «à lire en écoutant... » à ma note de mercredi.

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, film Fuji Neopan Acros 100]

17 avril 2008

Et ce quartier ? ça pousse, ça pousse

Pendant ce temps le nouveau quartier prend petit à petit de la densité, s'étoffe. Commence à ressembler à de la ville. Les petites rues compensent plus ou moins la perspective sinistre de l'avenue de France. Et les toits commencent à « faire ville » eux aussi.


Vue depuis le septième étage du bâtiment Lamarck.

À part ça aujourd'hui, récupéré mon dernier rouleau de photos (prises avec le Voigtlander) : c'est loupé, j'avais un problème d'alignement d'objectif. Corrigé, pour la prochaine fois. Récupéré mon Pentax MX après révision générale, pas donné mais il le vaut bien. Trouvé du même coup un labo capable de développer le format 110 : le minuscule Pentax Auto 110 va pouvoir reprendre du service.

Et puis : remplacé en urgence un commutateur ethernet récalcitrant, préparé la pose de bornes wifi dans des coins inaccessibles, supprimé des morceaux de configuration rendus inutile du fait des déménagements. Et plein d'autres choses du même tonneau, y compris donné un coup de main à des enseignants pour faire marcher une visiophonie avec le Japon.

Et aussi : reprogrammé mes vacances, ce qui va me permettre de pratiquer une curieuse activité : le repos.

Le Plume vous salue bien.

16 avril 2008

Zone

À la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Guillaume Apollinaire, Zone.

De l'autre côté des boulevards des Maréchaux, il y a la zone - c'est à dire la zone non constructible qui ceinturait les fortification de Paris, et qui s'étendait jusqu'à l'actuel boulevard périphérique. Là avait été relégués les rôdeurs de barrières dont parle Hugo, les gens « sans feu ni aveu » et donc potentiellement « sans foi ni loi ». La zone.

Dès que les remparts ont été démantelés, le vingtième siècle s'est chargé de combler le vide. Mais entre les voies de la gare d'Austerlitz et la Seine, c'est toujours un petit bout du monde.


Le boulevard périphérique vu de la rue Bruneseau, mars 2008.

Bruneseau, tiens : j'en avais parlé déjà. Il a son chapitre dans Les Misérables, justement (cinquième partie, livre deuxième, chapitre III). Il y a là quelque chose qui ressemble à une cohérence. Ou presque.

Voilà pour aujourd'hui. De quelle plantes sont ses infloraisons cotoneuses ? Je n'en sais fichtre rien.

Le Plume vous salue bien.

Une note à lire en écoutant : Ysaÿe, deuxième sonate pour violon seul.

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, film Fuji Neopan Acros 100]

15 avril 2008

Vaisseau immobile

Un lecteur attentif me signale la dernière hypothèse à la mode concernant le nauffrage du Titanic : la qualité des rivets serait en cause. J'ai quelques doutes sur les arguments apportés même si, dans une coque en métal riveté, il est bien évident que les lignes de rivets sont, par construction, un élément de faiblesse. Si ça peut inciter à étudier précisément cette question d'histoire des techniques, c'est tant mieux.

Et cependant, aux portes de la ville qui fluctuat nec mergitur un chantier que vous connaissez bien prend, vu de haut, des allures de chantier naval...


Le chantier de la rue Einstein toujours, vu du 7ème étage du bâtiment Lamarck.

Pas étonnant dans ces conditions que la rue dont il s'agit parte à l'abordage de la rue voisine ! L'espèce de couloir en biais que vous voyez derrière la partie qui est presque terminée, c'est le passage d'une bretelle ferroviaire qui reliera les voies de la gare d'Austerlitz au faisceau de la gare de Lyon, en prenant un bout de l'ancienne petite ceinture. La rue passera au dessus pour rejoindre le boulevard Masséna au niveau de l'hôtel industriel Berlier, à peu près là où l'on voit de gros tas de terre.

Sinon, je vous avais parlé des élections au conseil scientifique de Paris 1 - eh bien voilà, je suis élu, de justesse et par le miracle du plus fort reste. C'est malin, maintenant va falloir siéger et tout. Bon, ce n'est pas une instance qui se réunit tous les quatre matins, mais tout de même...

Le Plume vous salue bien.

14 avril 2008

Rue de la Croix-Jarry

Une erreur s'est malencontreusement glissée dans notre entrée de vendredi dernier, dûment signalée par un lecteur attentif : la rue qui longe le chantier de la rue Albert Einstein n'est pas la rue Jean de Baïf mais la rue de la Croix-Jarry - le changement de nom se fait au coin de l'ensemble Biopark. Voilà. La correction est faite.


Le chantier de la rue Einstein, 27 mars dernier.

Aujourd'hui, beaucoup de boulot et une toute petite forme. Les gros chantiers se multiplient mais les équipent ne grossissent pas pour autant... À la fin de la semaine, les vacances. Va falloir tâcher de tenir jusque là !

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, film Fuji Neopan Acros 100]

13 avril 2008

Un dimanche au mouillage

Finalement, pour se reposer, le mieux, c'est de ne pas faire grand chose. Café croissants pour commencer, hamburgers maison pour midi, thé, pain, beurre et miel dans l'après-midi, pizza (maison aussi) pour le soir, voilà qui résume à peu près la journée qui se termine. L'excursion à vélo prévue pour brûler toutes ces calories a même été annulée pour cause d'averse post-méridienne...

Un dimanche à l'ancre en quelque sorte. Ça fait un de ces biens !


Un cargo russe au mouillage devant Copenhague, 19 août 2007.

À propos d'ancre, les vacances de printemps approchent, et avec elles le moment du carénage annuel. Qui n'a pas eu lieu l'an dernier d'ailleurs... J'irais passer quelques jours en Bretagne, histoire de faire ça et de prendre quelques photos de l'eau salée. En plus, pour une fois, les horaires de marée collent à peu près avec mes projets ; étonnant non ?

Le Plume vous salue bien.

12 avril 2008

Un samedi à Paris

Un peu de repos, un peu de vie domestique, un peu de lecture, un peu de rêve, un peu de courses, et pour finir un bon diner entre amis dans une brasserie frénétique : un samedi à Paris.


La butte Montmartre vue de la rotonde de la Villette, samedi 16 février 2008.

J'en ai profité pour avancer le classement de mon petit portefeuille d'agrandissements : j'ai pris l'habitude de faire tirer au format 18×27 cm mes photos préférées sur chaque pellicule. Ça m'en fait à peu près 75 à l'heure actuelle, sachant qu'il y a quelques films relativement anciens qui n'ont pas encore subi cette sélection. Je conserve ces tirages en classeur, histoire de pouvoir les consulter facilement, et j'en affiche quelques unes, à la maison ou au bureau.

Reste à trancher un délicat problème : quelles photos faire agrandir dans mes derniers rouleaux, l'Acros 100 du Pentax MX que vous subissez ces jours-ci et la Ilford HP5+ du Semflex, qu'il faut que je numérise un de ces quatre. De toute façon, j'ai fini un autre rouleau au format 120 vendredi, il faudra que je l'amène au labo lundi.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 200mm f:4, film Fuji Neopan Acros 100]

11 avril 2008

Rue Jean de Baïf

En repartant ce soir, petit tour dans la rue Jean de Baïf - à la lisière entre la ville construite et la ville à construire. Elle passe le long de l'école d'architecture, du bâtiment Lavoisier, puis retourne vers la rue Watt en contournant l'immeuble Biopark. Et passe donc le long du chantier de la rue Albert Einstein, dont je vous parlais l'autre jour.

J'y ai pris des photos, couleur - ce sera pour plus tard, bien sûr. Mais j'en avais prises en noir et blanc le moi dernier dans les mêmes parages.


Rue Jean de Baïf : le chantier de la rue Albert Einstein, 12 mars 2008.

Je commence à trouver l'esprit de la photo en noir et blanc. Il faut changer de regard, oublier un peu les volumes que l'on a devant soit pour n'en retenir que les lignes. Ça tombe bien, mes sujets usuels sont plein de lignes. À condition d'être assez près. If your pictures aren't good enough, you aren't close enough disait Cappa. De plus loin, j'aime mieux la couleur.

Côté pellicule, j'aime bien le résultat de la Fuji Acros 100, assez péchue - la même gamme que la Neopan 400 que j'avais utilisé en 6×6 avec le YashicaMat, avec des résultats dont je n'étais pas mécontent. Par contre, pour les appareils plus anciens, j'aime mieux des pellicules plus soft, façon Ilford. Pas de raison de se limiter.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, film Fuji Neopan Acros 100]

10 avril 2008

Champ de Mars

Le Champ de Mars, en principe, ça doit être martial : un terrain de manœuvre pour l'exercice des troupes. Tout au fond, l'École de guerre - ou, dans la parlance contemporaine, l'École militaire, car il convient de faire semblant d'oublier que les militaires sont payés pour faire la guerre.


En sortant de l'École militaire : le champ de mars, ce soir, 20h30.

J'ai réussi à m'extraire de mes occupations ce soir pour venir au séminaire d'histoire de l'armement qui se déroule dans les locaux de cette école. Sympa et intéressant, avec l'auteur du fameux bouquin sur un sujet voisin de celui de mon Master et dont le jury dudit Master m'avait appris l'existence. Ça valait le coup de courir un peu - et de slalomer entre des groupes de manifestants pas très paisibles, sur le boulevard du Montparnasse, pour me rendre à l'autre bout de la Rive Gauche.

Maintenant, finir un peu de boulot que j'ai dû laisser en plan pour filer au séminaire, et puis au lit. Avant une grosse journée demain...

Le Plume vous salue bien.

09 avril 2008

Élections, élections

Élections encore : hier et aujourd'hui, on élisait les représentants des « usagers » aux conseils de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Les usagers, ne cherchez pas, ce sont les étudiants. Appellation ridicule, mais passons. Étant moi-même étudiant dans cette université, je suis allé voter. Le choix n'était pas particulièrement cornélien : suite à une succession de coïncidences, j'étais candidat, sur les listes de l'UNEF, pour représenter les doctorants au conseil scientifique...


L'urne du deuxième tour des municipales, en début de scrutin, dimanche 16 mars 2003.

J'ai donc eu le plaisir de voter pour moi. Ça limite les cas de consciences, vu que le candidat en question, j'ai tendance à être plutôt d'accord avec lui. On aura les résultats vendredi, le dépouillement procédant à un rythme quelque peu zimbabwéen... Je suis en position raisonnablement éligible - la deuxième, sachant qu'il y a deux listes et quatre sièges. Je vous en reparlerai.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : récupéré ce matin une pellicule noir et blanc prise avec mon dernier boîtier 24×26 ; il y en a dont je ne suis pas mécontent. Demain, je récupère un rouleau 6×6 prise avec le Semflex, et pendant ce temps je photographie malgré la grisaille avec le Voigtlander Bessa : du noir et blanc dans tous les formats !

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, film Fuji Neopan Acros 100]

08 avril 2008

Une rue à l'abordage

Nouveau bâtiment, nouveau point de vue : le bâtiment Lamarck offre une vue imprenable sur le chantier de la rue Einstein et de la future parcelle M6. Ce qui nous permet d'observer l'ultime assaut de ladite rue vers son futur raccordement à la rue qui longe la parcelle M3 et qui répond à l'apellation médiocrement euphonique de rue Alice Domont et Léonie Duquet. À moins que ce soit l'inverse.


Vu du bâtiment Lamarck, ce soir, 18h30.

Explications : au fond, le bâtiment Biopark. L'espèce d'immeuble en construction, à droite, c'est la future rue Einstein. Ses galeries techniques, encore apparentes, vont être recouverte d'une dalle de béton qui formera son tablier. À gauche, la rue qui longe le bâtiment Lamarck (avec, tout en bas à gauche le trou percé par la pelleteuse d'hier, à l'arrivée semble-t-il d'un joint de dilatation). Entre les deux, le plancher temporaire qui préfigure l'ultime raccordement, franchissant la rue Watt, qui passe tout en bas - au niveau du fond du trou de la parcelle M5i2 que je vous montrais vendredi dernier.

L'espèce de gros fil rouge qui passe derrière, d'un poteau à l'autre, c'est pour nous... En effet, passer une fibre optique vers le bâtiment Lavoisier (derrière Biopark) est pratiquement infaisable tant que la nouvelle voirie n'est pas achevée. La SEMAPA, qui est en charge de l'aménagement du quartier, nous fournit donc à titre temporaire ces fameux fourreaux, dont j'aurais de meilleurs clichés un de ces jours, qui longent la zone de travaux, accrochée à des poteaux, puis plonge dans le trottoir, traverse le carrefour et rejoint le sous-sol du bâtiment Lamarck. Dès que le bâtiment Lavoisier nous sera accessible, nous pourrons donc sans problème utiliser ce cheminement pour notre fibre optique. Avant de prendre un chemin plus classique dès que l'état des constructions le permettra...

Marrant, de voir tout ça avancer. Positivement marrant.

Le Plume vous salue bien.

07 avril 2008

La hantise des pelleteuses

Au début des années 80, à la journée portes ouverte du Centre national d'études des télécommunications de Lannion, on nous présentait un câble d'un type nouveau, qui ne transportait pas de l'électricité mais de la lumière : la fibre optique. On expliquait aux visiteurs quelque peu incrédules que cet espèce de fil de pêche pouvait transporter des centaines, peut-être des milliers de coups de téléphone simultanément...

Aujourd'hui, une unique fibre optique peut supporter des débits de 10 gigabits par seconde, et même plus avec des équipements de pointe. Le revers de la médaille : s'il est facile de faire passer énormément de données dans pas grand chose, ce quelque chose reste toujours aussi facile à couper accidentellement - et dans ce cas, plus rien ne passe !

Aussi les ingénieurs réseau sont-ils toujours un peu nerveux quand ils voient des pelles mécaniques en action quelque part où ils pensent avoir des fibres optiques qui passent !


Près du bâtiment Lamarck jeudi dernier.

Petite frayeur la semaine passée : des travaux au droit de la future rue Albert Einstein avaient mis au jour (et sérieusement esquinté) des fourreaux dans une zone où il n'était pas entièrement impossible que nous en ayons à nous, pour faire passer nos fibres vers le prochain bâtiment à entrer en service. Renseignement pris, c'était une fausse alerte : les nôtres passent bien plus profondément que ça.

Début des premières arrivées de personnel dans le bâtiment Lamarck aujourd'hui, qui en fin d'après-midi avaient téléphone et réseau sur leurs bureaux. Une jolie performance, dans la mesure où le passage de la fibre optique reliant ce bâtiment au reste du campus n'a commencé que jeudi dernier. La manière de procéder est assez curieuse : on pose des conduits, ressemblant à une espèce de tuyau de jardin. Dans ce câble, un certain nombre de tubes plastiques étanches de 6 ou 7mm de diamètre. On construit construit le parcours de la future fibre en raccordant les tubes, de câble en câble ; une fois que c'est fait, la fibre est soufflée dans le tube, comme dans une sarbacane, à l'aide d'une grosse bombonne d'air comprimé. La revanche du télégramme pneumatique, en quelque sorte !

Le Plume vous salue bien.

06 avril 2008

Embarquement immédiat

Vu sous un certain angle, la passerelle des Grands Moulins vous a des petits airs d'embarcadère.


Rue marguerite Duras, 4 avril 2008.

Alors, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente*... embarquement immédiat pour une nouvelle semaine.

Le Plume vous salue bien.

* Rayer la mention inutile. If any.

05 avril 2008

(...)

Voilà à peu près l'état de mon cerveau aujourd'hui :


La future parcelle M6, à la lisière des voies d'Austerlitz et de la ZAC rive gauche, 3 avril 2008.

Inutile de dire qu'à ce train-là, l'entrée de ce soir avait toute les chances d'être laconique au possible. Et en effet : elle l'est.

Le Plume vous salue bien.

04 avril 2008

Un de plus !

Et voilà : un bâtiment de plus sur le campus, relié à notre réseau : le bâtiment Lamarck, consacré à la biologie et à la biochimie, juste au dessus du bâtiment Buffon, dont j'avais parlé. La longue parcelle qui relie les bords de Seine au prolongement de l'avenue de France se remplit donc doucement : en remontant, on a d'abord la sous-parcelle M3c, où se trouve le bâtiment Condorcet (physique), puis M3f avec le bâtiment Buffon (biologie), et maintenant M3i1, avec le bâtiment Lamarck. Il ne reste plus pour nous séparer de l'avenue de France que le petit bout M3i2 : pour l'instant, ce n'est rien d'autre qu'un trou, descendant du niveau de la chaussée (surélevée) au niveau du sol.


Le pied du bâtiment Lamarck vu de l'avenue de France, hier en fin d'après-midi.

Évidemment, on était un tantinet pressé : il y a déjà des gens qui ont aménagé dans ce bâtiment, alors qu'on vient juste d'y avoir accès. Et ces gens veulent avoir téléphone et réseau, bien sûr... Du coup, il y avait foule ce matin dans le local réseau du deuxième sous-sol : un technicien en train de terminer les tests de réflectométrie sur la fibre optique, posée la veille, qui relie le bâtiment au reste du campus ; nous autres, qui installions l'onduleur destiné à alimenter les équipements réseau ; les électriciens de notre service technique immobilier, passant le câble triphaxé pour alimenter ledit onduleur... Le tout dans quelques mètres carrés. Moi, je ne gênait pas, j'étais recroquevillé à l'intérieur d'une armoire technique, en train de tâcher de visser des vis sans avoir de place entre le mur et la vis pour un manche de tournevis.

L'onduleur et ses quelques centaines de kilos de batterie, j'ai dû filer avec la célérité du puma (mon totem*) pour aller improviser en Sorbonne sur la conception Saint-Simonienne du progrès et de l'organisation. Avant de retourner sur mon (autre) lieu de travail pour aider mes petits camarades à installer l'équipement de cœur de réseau...

Satisfaction du devoir accompli : le réseau informatique de l'université Paris Diderot a conquis un nouveau territoire.

Le Plume vous salue bien.

* comme dirait l'indien Oumpah-pah de Goscinny et Uderzo.

03 avril 2008

Un peu de bleu

Doucement, progressivement, un peu de bleu fait son apparition dans nos ciels.


Bâtiment Lallier, hôpital Saint-Louis, 2 avril 2008.

Et aujourd'hui, par surprise, tant de lumière !

Le Plume vous salue bien.

P.S. : il faudrait que je travaille à rendre mieux l'aspect légèrement inquiétant du pavillon Lallier, au coin ouest de l'hôpital Saint-Louis. Très particulier, ce bâtiment, d'un point de vue visuel. Enfin, je trouve.

02 avril 2008

Fantaisie

Musique toujours : je ne me lasse pas de la fantaisie pour piano et violon en Ut majeur D.934, de Schubert. Pas très original, comme inclination, me direz-vous... C'est un morceau enlevé, quelque peu déjanté même - la fantaisie permet au compositeur de s'affranchir des contraintes formelles de la sonate, de se faire plaisir et de faire plaisir au public, en donnant aux interprètes l'occasion de faire des prouesses.


Théâtre de rue, cours des petites écurie, automne 1998.

La Fantaisie pour piano et violon avait été composé pour in violoniste tchèque qu'appréciait Schubert. Et c'est effectivement un morceau à forte résonance bohémienne, pour ne pas dire klezmer - le violon (c'est lui qui est au premier plan, alors même que la partition demande au pianiste de faire des miracles) vous tire, vous entraîne ; c'est l'élan de vie au bout de l'archet.

Je connaissais l'interprétation de Szymon Goldberg et Radu Lupu ; j'ai découverte celle de Maxim Vengerov - brillante, intéressante souvent, mais je l'ai trouvée plus cérébrale, moins entêtante que celle de Goldberg. Sûrement l'effet de l'habitude : quand on a aimé une œuvre d'après une certaine interprétation, il est difficile de s'en détacher pour en découvrir une autre. Je ne peux m'empêcher de penser malgré tout que les fantaisies de Schubert, morceaux pour virtuoses, font courir aux virtuoses le risque d'en faire trop.

J'avais noté ça pour la célébrissime fantaisie Wanderer, pour piano seul, un morceau fantastique mais qui peut à l'occasion se transformer en un simple tour de force pianistique, admiré par les pianistes mais légèrement ennuyeux pour l'amateur profane. Heureusement, c'est loin d'être toujours le cas. La version de Badura-Skoda au pianoforte (dont j'ai déjà parlé ici) est dans les morceaux les plus joués sur mon iTunes il me semble.

C'était l'épisode du jour de notre série Le Plume découvre la musique classique et du coup il en dit plein de bêtises. Merci de nous avoir suivis.

Le Plume vous salue bien.

01 avril 2008

Sur les chantiers

Pas de poisson pour ce premier avril, à part dans mon assiette. Le chantier de Jussieu, peut à la rigueur passer pour un poisson d'avril si l'on se rappelle des rodomontade d'un ancien président qui pensait régler le problème en six mois - preuve que, comme le président actuel, il n'avais pas la moindre notion de ce qu'est une université.

Il faut dire qu'il s'agit du plus gros chantier de désamiantage jamais réalisé en France, peut-être même dans le monde : les superficies concernées, la quantité d'amiante qui s'y trouve, tout est hors norme. Sans compter qu'il fallait déplacer UFR et laboratoires de recherche (dont certains sont lourdement équipés) pour pouvoir progresser.


Jussieu : le chantier de la tranche ouest, 5 février 2008.

Lorsque ça a commencé, il n'y avait tout simplement personne qui ait les moyens et les connaissances nécessaires à entreprendre un tel chantier ; c'est pourquoi on a démarré tout doucement, par une seule barre, la 65-66, dans laquelle j'ai eu mon bureau peu après sa rénovation. Car une fois le désamiantage achevé, il ne reste plus rien, sinon des plateaux de béton et les poutres qui les retiennent... On a pu ensuite accélérer la marche, les entreprises compétentes montant progressivement en puissanceau fur et à mesure aussi que l'université Paris-Diderot rejoignait son nouveau campus tout neuf, bien connu de mes lecteurs.

Et cependant, le jeu de taquin continue : de temps en temps, nos collègues qui se trouvent encore à Jussieu déménagent d'une barre vers l'autre, parfois de quelques dizaines de mètres, parfois pour quelques mois seulement. Il faut bien que le chantier avance...

Sinon, sur le front de la photo, je suis en train d'essayer un peu de noir et blanc en 24×36, avec du Fuji Acros 100 dans le boîtier Pentax MX. On va voir ce que ça donne... Je pense la finir demain, après quoi le boîtier ira chez Monsieur Formosa pour une petite révision - il n'y est pas encore passé, et certaines photos me laissent penser que l'obturateur (horizontal, une particularité de ce boîtier) a besoin d'une petite toilette. Et puis, j'ai une pellicule Reala 100 dans le boîtier ME Super, qui lui a été révisé l'hiver dernier. Avec les beaux jours, la chasse à la couleur va pouvoir recommencer.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, film inversible Fuji Provia 400X, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7]