25 avril 2008

Rue des quatre fils

La langue française est une belle chose : je n'ai jamais su si les quatre fils qui ont une rue dans le troisième arrondissement de Paris étaient fils de leur père ou fils de lin.

Hier, les archives du conseil de salubrité de la préfecture de la Seine m'indiquaient la présence, en 1824, de la fonderie d'acier d'un sieur Fontaine, installée au 11 rue des quatre fils. Adresse à laquelle je me suis rendu aujourd'hui, pas pour rechercher des vestiges, mais parce que c'est l'adresse du CARAN - le lieu de consultation des archives nationales. Bien sûr, j'ignore si le numéro 11 de 1824 est le numéro 11 de 2008. Ça n'est pas impossible, somme toute : avant la construction du CARAN dans les années 1980 se trouvaient là de vieux immeubles insalubres et des ateliers. Dans tous les cas, la coïncidence me réjouit. Il m'en faut peu, surtout par une belle journée.


Rue des quatre fils, côté pair, ce soir vers cinq heure.

Il faisait beau en effet rue des quatre fils et ailleurs. Entre deux liasses des livres de comptes de la fonderie du Creusot, un petit verre entre amis à la terrasse d'un café, ça ne fait pas de mal. Il est temps de se rappeler que, somme toute, je suis en vacances.

Une fois fini le dernier carton de la semaine, ressortir dans la rue. Un réverbère a la tête de travers, moi aussi ; le ciel dégagé mais légèrement brumeux - moi aussi. L'état dans lequel je suis en sortant d'une séance d'archives : la tête vide, les yeux un peu dans le vague - un peu comme en sortant d'un examen. Rentrer à la maison, s'étirer en buvant une tasse de thé en écoutant de la musique. Moi, j'aime bien.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : le site web des Archives nationales m'apprend que les fils en question seraient quatre frères, et pas des fils à linge - les quatre fils Aymond, qui fuyèrent la colère de Charlemagne sur le légendaire cheval Bayard... Notons d'ailleurs que Bougainville nomma d'après ces frangins de légende (et leur père) cinq élévations de terrain qui marquent la côte de Patagonie, au nord-ouest du premier goulet du passage de Magellan.

Une note à lire en écoutant : Gabriel Fauré, sonate pour violon n°1 en la majeur, opus 13.

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