31 août 2009

Le vide et le plein

J'en termine avec mes achats de disques du mois dernier : j'ai parlé de Darius Milhaud et de Bach ; j'ai acheté le troisième parce que son contenu même me semblait tout à fait incongru : deux œuvres pour orchestre, écrites par des compositeurs français ayant en commun d'être organistes, d'une part, et d'avoir été considérés de leur vivant comme les plus grands compositeurs français de l'époque. Mais les points communs s'arrêtent là.

Les œuvres en question, ce sont la symphonie n°3 avec orgue de Camille Saint-Saens (1835-1921 si j'en crois le livret du CD) et l'ascension, quatre méditations symphoniques pour orchestre d'Olivier Messiaen (1908-1992). Le tout est joué par l'orchestre de l'opéra Bastille sous la direction de Myung-Whun Chung. Ce qui est étonnant dans cette cohabitation, ce n'est pas tant les différences formelles entre les deux œuvres, c'est (à mon incompétente opinion) leur approche de ce qu'est une composition musicale : l'opposition entre le vide et le plein.


Débris sur le Danube à Budapest, juillet 2009.

Il me semble que la tradition de la musique occidentale est une esthétique du plein - au sens où, dans une peinture à l'huile, qu'elle soit surchargée ou du plus grand dépouillement, on ne voit plus la toile : le peintre a tout recouvert. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de silence, évidemment ; mais, globalement, l'espace musical est rempli, tant dans l'étagement des sons que dans le déroulement des mélodies. D'ailleurs, les sommets de cette musique occidentale, en termes d'instruments, c'est l'orgue et l'orchestre symphonique - dans les deux cas, il s'agit de couvrir la plus large palette de sons possibles, du plus grave au plus aigus, et de les faire jouer en même temps. Alors quand en plus on a un orchestre et un orgue...

La musique de Messiaen me donne l'impression d'être là d'avantage pour sculpter le vide : structures rythmiques qui n'emportent pas, mais qui pointent une direction sans y aller vraiment ; lignes mélodiques qui ne donnent pas l'impression de suivre un cours naturel, incontestable, mais qui donnent plutôt à voir les chemins qu'elles n'ont pas empruntés. Bon : ce n'est qu'un point de vue de béotien sur une musique que je découvre à peine.

N'empêche : combiner les deux sur un seul disque, c'est curieux. C'est vrai que si on associe plusieurs compositeurs sur un disque, c'est l'un ou l'autre : soit on joue la cohérence - par exemple, Saint-Saens et Wienawski, pour un disque (que je réécoute souvent) de concertos pour violon. Ou alors on joue le contraste absolu, comme ici. Mais peut-on vraiment écouter les deux à la suite et les apprécier chacun pour ce qu'ils sont ? Le moins qu'on puisse dire est que ça demande une certaine adaptation.

Ça n'empêche pas les deux morceaux d'être magnifiques et magnifiquement joués. La symphonie avec orgue est peut-être jouée un peu trop sérieusement : l'interprétation que je connaissais, par l'orchestre de Philadelphie dirigé par Ormandy, s'amusait plus avec le côté grand tsoin-tsoin de la chose ; là c'est du sérieux, mais c'est plus nuancé du coup.

Le Plume vous salue bien.

Camille Saint-Saens, symphonie n°3 en ut mineur avec orgue op. 78 (orgue : Michael Matthes) ; Olivier Messiaen, l'Ascension, quatre méditations symphoniques pour orchestre. Orchestre de l'Opéra bastille dirigé par Myung-Whun Chung, CD Deutsche Gramophon, 1993.

Deux extraits des œuvres en question, dans des versions, moins bonnes sans doute que celle dont je parle mais disponibles sur deezer : le troisième mouvement de la symphonie n°3 de Saint-Saens et la première partie de l'Ascension de Messiaen.

30 août 2009

Fini

Les vacances se terminent pour de bon ; fini les châteaux de sable !


Louannec, la grève, 21 août dernier.

Demain le p'tit Plume retourne à la crèche, et le grand à son bureau. La vraie vie, quoi - même si j'ai de plus en plus de mal à la reconnaître dans le béton et l'asphalte.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Fuji Reala 100, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

29 août 2009

En suite

La suite de mes dernières acquisitions musicales : des suites justement, les suites pour violoncelle de J.-S. Bach. On parlait hier de concertos, c'est à dire de morceaux composés pour un instrument solo et un orchestre, les deux se répondant en quelques sorte. Là, c'est autre chose : l'instrument solo, il est en solo. Et comme les instruments à cordes sont plutôt fait pour vivre en bande, ça donne un genre musical assez particulier ; cf. aussi les compositions pour violon seul, des partitas de Bach aux sonates d'Ysaÿe.


Mes paysages parisiens : quai de Jemmappes, 14 juin 2009.

Quant au principe de la suite : une forme assez codifiée dans ce qu'on nomme musique baroque, avec un prélude de forme assez libre, suivi de cinq ou six petits mouvements sur différents rythmes de danse, rapides ou lents. Pour les suites de Bach, ça donne en général allemande, courante, sarabande, « galanterie » (pièce double basée sur une danse française, bourrée, gavotte ou menuet), gigue.

Évidemment, si on écoute les six suites à la suite (si l'on peut dire), ça fait un peu beaucoup, même si on aime le violoncelle. Mieux vaut à mon avis les déguster séparément, sachant que ce ne sont pas les bonnes versions qui manquent : j'avais pris une version rééditée d'un enregistrement des années 50, par Piere Fournier, du solide. Et c'est parfait pour accompagner le coup de blues de fin de vacances...

Le Plume vous salue bien.

P.S. : coïncidence, un extrait de ces mêmes suites était joué aujourd'hui aux obsèques de Ted Kennedy, à Boston, par Yo-Yo Ma. Le papier que j'ai lu parlait d'une « sérénade » inexistante dans les suites pour violoncelle de Bach ; il s'agissait donc sans doute d'une des sarabandes, morceau lent donc plutôt approprié pour la circonstance.

Boîtier Pentax MX, film Ilford HP5+, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5.

J.-S. Bach, suites pour violoncelle, BWV 1007 à 1012, par Pierre Fournier, CD Archiv Produktion, 1996 (enregistrement original 1961). Ci-dessous, un des passages les plus connus : suite n°3 (BWV 1009), 5 : bourrée I et II, dans une autre version (par Paul Tortelier).

28 août 2009

Et pour la musique

Comme promis, on cause de musique aujourd'hui.

Je continue en effet mon papillonnage musicale, pour tenter d'élargir ma connaissance de ce que l'on appelle, faute de mieux, la musique classique. Comment je procède ? À l'ancienne, en achetant des disques. Eh oui, on peut encore faire ça... Avantage : le disque est accompagné d'une petite notice qui permet de comprendre à peu près ce qu'on écoute. Dernières acquisitions : début août, alors que j'étais rentré à Paris travailler, abandonnant ma petite famille sur les galets de la grève...


La falaise d'argile de la grève de Louannec, 23 juillet dernier.

Comme d'habitude, un picorage varié. D'abord, continuer ma découverte du groupe des six - des musiciens français du début du XXe siècle, dans la lignée de Stravinsky et de Satie, qui ont cherché par tous les moyens à tirer la musique classique de la marmelade des sentiments et des passions à la Wagner. Je vous avais déjà parlé de Francis Poulenc ; cette fois-ci, c'était du Darius Milhaud, avec un choix de concertos (ou assimilé : des morceaux pour soliste et orchestre, ce qu'il est convenu d'appeler de la musique concertante). C'est joué par de très bons solistes (dont le pianiste Eric Le Sage, dont j'avais déjà causé) et un orchestre fort louable pour autant que je puisse en juger, celui de Liège.

Côté instrumentation, comme souvent avec les Six, beaucoup d'instruments à vent : Scaramouche, qui donne son titre à l'album, est un concerto pour saxophone - rare dans ce genre de musique, peut-être parce qu'un bois en cuivre, ça gênait les compositeurs. Le concerto pour clarinette est également une très belle pièce : intéressant, la place que prend cet instrument dans la musique du XXe siècle ; cf. Poulenc, Bartok, Messiaen... L'influence du jazz ? Le saxophone de Scaramouche sonne presque comme une clarinette, d'ailleurs.

La référence au jazz est pour le coup explicite dans le concerto pour batterie et petit orchestre : Milhaud avait été frappé par la manière dont cette manière nouvelle de combiner les percussion formait un instrument de musique à part entière. Ceci dit, contrairement à pas mal d'autres pièces de Milhaud, le morceau lui-même n'a rien de jazzy ; il me rappelle plutôt des composition de Saint-Saens.

Enfin, le carnaval d'Aix est un enchaînement de douze petites pièces pour piano et orchestre, un défilé de souvenir musicaux unis par une couleur comedia dell'arte. C'est une partie du disque que j'ai pour l'instant entendue plus qu'écoutée, je ne peux donc pas en dire grand chose. Le disque comprend en plus, en guise de bonus, une pièce de musique de chambre que j'aime beaucoup (la suite pour violon, clarinette et piano), extraite d'un autre recueil, consacré lui à la musique de chambre de Milhaud. Si c'est pour donner envie d'acheter le disque en question, eh bien : ça marche.

Bref : une excellente acquisition. Si ce genre de musique, à la fois bien écrite, expressive et pleine d'humour pouvait revenir (un peu plus) à la mode, je ne m'en plaindrais pas.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : et pendant ce temps, blotti tout en bas de son petit lit, le petit Plume fait des tas de rêves...

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

Scaramouche, concertos de Darius Milhaud. Eric Le Sage (piano), Paul Meyer (clarinette), Fabrice Moretti (saxophone alto), Geert Verschraegen, percussions ; orchestre philharmonique de Liège Wallonie-Bruxelles dirigé par Paul Meyer. CD RCA Red Seal, 2008. Extrait ci-dessous : Le carnaval d'Aix, I : le corso.

27 août 2009

Les trois frères

Quarante-six ans après John, quarante ans après Bob, le dernier des trois frères Kennedy est mort. Au début, c'était le vilain petit canard du trio, éclipsé par le charismatique John et le survolté Bob, relégué au second plan par leur père, l'inquiétant Joe, dont la fortune était pour le moins suspect et le caractère, pas des plus doux.

Edward M. Kennedy (plus connu sous le nom de Ted) a cependant été propulsé en politique par la volonté de consolider la dynastie : élu président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy avait dû démissionner, en 1958, du mandat de sénateur du Massachusetts qu'il avait conquis depuis peu. Bob était attorney-general et entendait le rester pendant toute la mandature de son frère ; c'est donc Ted qui s'y est collé. Il n'a pas été nommé en remplacement de John dès 1958, la loi de l'État ne le permettant pas, mais s'est présenté avec succès lorsque le siège a été de nouveau soumis au suffrage, en 1962. Dans ces conditions, Ted a été élu. On en attendait peu, il a fait beaucoup.


La tombe de Bob Kennedy, Arlington National Cemetary, VA, décembre 2005.

John et Bob tous deux assassinés, ce dernier alors qu'il s'apprêtait à affronter Richard Nixon pour l'élection présidentielle de 1968, Ted s'est retrouvé seul en piste. La chose aurait pu être de courte durée : en 1969, de retour d'une fête, sa voiture quitte la route et tombe d'un pont ; la jeune femme qui l'accompagnait est tuée, lui quitte les lieux sans prévenir la police : scandale, il risque la prison, est finalement condamné à une peine de deux mois avec sursis, peut conserver son poste. Dès lors, il reconstruit sa carrière, devient un parlementaire actif et assidu ; surtout, alors que les années Nixon marquent l'émergence d'une droite dure et le reflux des idées progressistes qui avaient animé ses frères, il se pose en pilier de la lutte contre la réaction. Après s'être opposé à Nixon, il se présente contre Carter à la primaire de 1980, lui reprochant d'avoir abandonné les plus faibles face aux effets de la crise économique. Il perd ; Carter aussi, à l'élection générale ; pendant les douze années qui suivent, il est une voix majeure de la gauche du parti démocrate au Congrès.

Les années Clinton sont pour lui des années paradoxales : au sein du parti démocrate, pas encore réparé de sa fracture de 1980, les Clinton sont clairement marqués comme des Kennedy people par opposition aux Carter people (le couple Clinton avait activement participé à sa campagne pour l'investiture. C'est toutefois une ligne politique centriste, bien éloignée de la sienne, qui est portée à la Maison blanche ; l'échec d'Hillary Clinton à mener à bien la réforme de l'assurance santé, l'un de ses dossiers fétiches, n'a pu qu'accentuer sa déception. Il faut attendre les catastrophiques mandats de George W. Bush pour qu'il retrouve sa pleine stature, face à la « révolution conservatrice » qui semble triompher.

En 2008, durant la rude primaire démocrate, dernier acte politique, mais pas des moindres : on l'attendait dans le camp d'Hillary Clinton, de même qu'en 2004 il avait fait le choix de son collègue du Massachusetts John Kerry contre Howard Dean (ancien soutien de Carter, il est vrai) ; il mise au contraire sur Obama et met tout son poids politique dans la balance. C'est le tournant de la campagne ; on connait la suite. Enfin, jusqu'à maintenant, au moins.

On le savait atteint d'une tumeur au cerveau et condamné à brève échéance ; sa mort n'est donc pas une surprise. La surprise, finalement, c'est l'ampleur des réactions suscités par cette mort, qui montre la stature qu'il avait acquis dans la sphère politique. Il sera enterré pas très loin de ses frères, au cimetière national d'Arlington.

Si vous ne vous intéressez ni de près, ni de loin, à la politique américaine, vous avez sûrement arrêté de lire cette entrée depuis longtemps. Si vous êtes toujours là, rassurez-vous : demain je parlerai de musique.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-10, objectif SMC Pentax-M 35-80mm f:4-5.6.

26 août 2009

En voiture

Et voilà : rentrés la nuit dernière à Paris Ile-de-France. Départ vers 17h30, après une grosse journée de rangement/chargement, et la route, tranquilles, avec ce qu'il faut de pauses quand on a un bébé à bord...


En voiture à l'anse de Pellinec (commune de Penvénan), début août cette année.

Chargement, disé-je : je n'ai vraiment réalisé le tour de force que vers deux heure du matin, tout le chargement rassemblé dans une pièce de l'appartement. Il y avait là, par ordre décroissant de taille, un parc pour enfant (replié dans son carton, mais tout de même), deux gros sac de voyages, un sac à dos 65 litres, deux gros sacs à provision (dont un chargé de bouquin), une cagette débordant de matériel divers, un sac à dos et un sac de voyage de moyenne taille, quatre ou cinq sacs plus petits, un cartable...

Le tout étant à transporter au moyen d'une (1) Renault Twingo, voire photo. Laquelle devait également transporter deux adulte et un bébé dans sa chaise réglementaire. Bon, j'ai un peu triché, j'avais mis la galerie. Mais tout de même...

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4

Darius Milhaud, Concerto pour batterie et petit orchestre, par Geert Verschraegen (perc.) et l'Orchestre Philharmonique de Liege (dir. Paul Meyer).

24 août 2009

Envol

Comme les oiseaux migrateurs en fin de saison il va être temps pour nous de nous envoler vers d'autres cieux.


Aigrette garzette à l'envol, Porz Bugalé, Plougrescant, début août.

À la différence des oiseaux migrateurs cependant, il y a pas mal de bagages à faire : à l'exception des hirondelles de Monty Python, qui comme l'on sait transportent des noix de coco, les oiseaux voyagent plutôt léger, eux.

J'ai déjà récupéré le moteur hors-bord du bateau ; je l'amène demain à Penvénan, à quelques kilomètres d'ici, pour révision et hivernage. Le plus pénible c'était de le descendre du bateau et de le charger dans la tuture : ça pèse son poids, ces choses-là. Le bateau est prêt à passer l'hiver ; la maison, pas encore.

Le retour va être dur, pour moi en tout cas : ça va à peu près de soi. J'espère que pour le petit bonhomme ce sera sans difficulté.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5 et doubleur de focale Pentax T6-2X.

23 août 2009

Goémon

Le petit bonhomme avait décidé de faire sa sieste après son gouter et non avant, ce qui évidemment décalait un peu les activités prévues. Du coup, à la plage en toute fin d'après-midi et en fin de marée montante : j'ai pris le temps de faire la planche un bon moment dans l'eau, les yeux sur l'ile Tomé et un sourire béat sur le visage - sauf lorsqu'une vague s'y invitait à l'improviste bien sûr.

Et puis, regarder la mer monter, poussant devant elle sur l'estran son cordon d'algues...


Louannec, la grève, vers 19h30 ce soir.

Il fut un temps où, comme les gamines qui poussaient de hauts cris pas très loin, ces algues me dégoutaient un peu. Maintenant, je regarde les vagues jouer avec, et je tente de reconnaitre les espèces : fucus vésiculeux, laminaires (et germes de laminaires, en cette saison), l'infâme algue verte (celle qui pourrit à marée basse en dégageant une puanteur à tuer un cheval), varech, etc. Ces algues font partie de mon petit monde, pourquoi les renier ?

Et le soir, pour compléter les laisses de haute mer, quelques épisodes de l'indémodable Muppets Show :

It's time to play the music
It's time to light the lights
It's time to meet the muppets
On the Muppets Show tonight.

Le Plume vous salue bien.

21 août 2009

Vives eaux

Notre séjour breton touche à sa fin ; je mets donc les bouchées doubles. Et ça progresse : ampoules aux mains, un ligament du genou qui appelle sa mère... À ce rythme, je devrais être parfaitement présentable pour rentrer à Paris.

On est en période de grandes marées ; à Lannion, passé un bon moment quai d'Aiguillon au bord de mon cher Léguer, à regarder l'eau remonter doucement vers les voitures en stationnement.


Le stade d'eau vive du Léguer vu de l'allée du Palais de Justice, Lannion, tout à l'heure.

Quant au « stade d'eau vive » que l'on a construit en amont du pont de Kérampont, là, il n'était pas tout à fait opérationnel : d'abord, au lieu de dévaler vers l'aval, l'eau remontait placidement vers l'amont ; ensuite, les portes pour kayakistes ne m'ont pas semblées être en position réglementaire.

Le Plume vous salue bien.

20 août 2009

Grand frais

Comme il est de tradition, la grande marée de la fin août est saluée, sinon par un coup de vent, du moins par du vent frais qui fait moutonner la mer. Sud-ouest 5-6 Beaufort, un peu trop pour sortir en mer avec un moussaillon d'un an. Par contre par grande marée haute et bon vent de sud-ouest, c'est le moment d'aller faire un tour du côté de la baie de Lannion prendre le vent en pleine poire. Et ce d'autant que le vent a balayé les vilains nuages de pluie qui étaient de passage ce matin...


Landrellec, commune de Pleumeur-Bodou, sur le coup de 19h.

De plus la grande marée repousse vers le haut de l'estran quantité de bestioles qui aiment le bord de mer sans vraiment aimer l'eau : des nuées de puces de mer sautillent à la limite des vagues. Du coup tous les oiseaux du coin sont au rendez-vous pour ce fabuleux gueuleton : mouettes surtout, courlis, goélands, et même une bande de gravelots - tout du moins je le présume, à leur taille et allure générale. Et puis : le vent, les vagues, la phare des Triagoz sur l'horizon, et un petit bonhomme qui essaye de pousser sa poussette contre le vent dans le sable du chemin.

Le Plume vous salue bien.

18 août 2009

Vent arrière

Petite sortie en bateau ce soir, conditions familiales. Retour en douceur, vent arrière, voiles en ciseau. Le petit Plume a bien joué avec la manivelle de winch et les drisses qui se baladaient ; en rentrant, il s'est endormi sur la fin de son biberon.


En baie de Perros tout à l'heure, peu avant 19h.

Et puis : c'est le mois d'août ; dans le châtaigner une chouette hulotte fait des vocalises en début de nuit. Paris devient plus improbable chaque jour.

Le Plume vous salue bien.

16 août 2009

Vacanciers

C'est la mi-août ; dans notre Bretagne nord, le ciel n'est pas toujours bleu, mais au moins on ne cuit pas à feu vif. Sur la plage le bébé a des chagrins d'amour - mais pas trop, après tout ce sont des amours de vacance.


Nantouar, juillet 2009.

Et puis : chaque fois que la route ou le chemin débouche sur la mer je sens comme une porte qui s'ouvre en grand. C'est comme ça.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50m f:1.4.

Olivier Messiaen, L'Ascension, quatre méditations pour orchestre, 3 : « Alléluia sur la trompette, alléluia sur la cymbale.» 

15 août 2009

Jeux de plage

À la demi-lune les marées sont modestes ; à la basse mer ont peut encore aller faire trempette - même les bateaux à l'échouage au fond de Nantouar ont encore les pieds dans l'eau.


Nantouar, juillet 2009.

Le petit bonhomme quant à lui préfère jouer dans le sable, quitte à s'en mettre partout. Les mortes-eaux sont les seuls moment où l'on trouve du sable sec, la marée ne montant pas jusqu'aux galets, exceptionnellement. Le sable sec, pour s'en mettre partout, c'est mieux.

En crapahutant dans le sable, on peut aussi pallier l'insuffisance des jouets descendus par Papa (sous le vil prétexte qu'il était piéton) en allant faire son charmant un peu plus loin, où une grande de cinq ans trois quarts s'est fait un plaisir de lui prêter tout le matériel nécessaire, et même de lui offrir un bouquet de plumes de mouettes. Le charme mène à tout.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50m f:1.4.

Darius Milhaud, Scaramouche, concerto pour saxophone et orchestre, 1 : vif.

14 août 2009

Go West

Toute ces entrées sur Budapest, c'était une feinte : je suis repassé à l'Ouest maintenant.


Récif à Plougrescant, début août. Vers l'ouest, les Sept Iles.

Et de ce pas je vais aller me coucher : les Sept Iles seront encore là demain matin.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5

13 août 2009

Sur le fleuve

Budapest ne manque pas de monuments ; mais le plus beau de tous ne fait que passer : c'est le Danube. S'il n'était pas là, les clochetons à l'infini du palais du parlement auraient l'air bébête, et sur l'autre rive le palais royal sur son rocher serait comme une menace.

Mais entre eux passent les eaux de l'Europe, chargé de limon et de tronc d'arbres venus d'Allemagne, d'Autriche, de Slovaquie ; elles poursuivent leur chemin vigoureusement vers la Croatie, la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie, la Moldavie, l'Ukraine, avant de se jeter dans la Mer Noire.


Le Parlement vu depuis les quais du Danube, 30 juillet 2009.

Pour ma pert c'est vers l'ouest que je me dirigerai demain soir : j'y retourne !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5

Franz Schubert, « Auf dem Flusse », Winterreise D.911 (D. Fischer-Dieskau).

12 août 2009

D'autres choses qui restent, à Budapest

Il y a des bâtiments rigolos à Budapest, d'autres splendides, d'autres curieux ; il y en a quelques uns de sinistres, pour qui connait un peu l'histoire. L'un d'eux serait plutôt pimpant, avec ses céramiques multicolores et ses tours à coupoles, un mélange de grande mosquée d'Ispahan et de duomo italien : la grande synagogue de Pest.


La grande synagogue de Pest, Dohány utca, Budapest, 30 juillet 2009.

Pourquoi sinistre ? Parce qu'elle est grande, très grande : la plus grande d'Europe, dans un pays où la communauté juive n'est plus que le pâle reflet de ce qu'elle était alors.

L'élimination des Juifs de Hongrie est un des épisodes les plus hallucinants de la deuxième guerre mondiale, par sa terrifiante efficacité (moins de deux mois, plus de 400.000 victimes), mais aussi par son caractère tardif : mai 1944, alors que l'Axe est sur la reculade partout, que l'ouverture d'un nouveau front à l'Ouest est imminente, que le front italien se crève, que les batailles font rage en Ukraine et Biélorussie. Alors que l'Armée rouge s'approche, on fait le choix de donner, sous la direction de Eichmann, la priorité à l'extermination sur les opérations militaires.

La déportation est interrompue en juillet 1944, peut-être à la demande du gouvernement collaborationniste hongrois réagissant aux pressions internationales (c'est l'une des rares phases de la Shoah qui a été immédiatement connue dans le monde entier), peut-être aussi parce que les front de l'Est et de l'Ouest venaient de crever pour de bon.

Il y a eu moins de mort parmi les Juifs de Budapest que dans le reste du pays, leur déportation ayant été prévue pour le mois de juillet 1944. Mais cependant, par sa taille, sa monumentalité, son emplacement, cette synagogue est en elle-même la trace de ce qu'était la communauté juive de Hongrie, et qu'elle n'est plus.

Le Plume vous salue bien.

11 août 2009

À la plage

En attendant vendredi, je pense à la plage. La grève, on disait, plutôt. Ma plage, je la préfère avec du sable et des galets et des algues et des rochers.


Louannec, la semaine dernière.

Évidemment il y a des défauts ; par exemple la mer n'est là que quand elle veut bien, et quand elle n'est pas là elle est loin ; et quand elle est trop haut il n'y a plus de sable. Quand elle est encore plus haut et qu'l y a de la tempête elle grignote un petit peu l'argile de la falaise.

Mais dans la falaise il y a les terriers des hirondelles de mer, et sur le haut des galets les plantes pionnières s'installent, tirent leurs racines jusqu'on ne sait où. Quand la marée est basse ça sent un peu la vase vers Nantouar mais il y a des huitriers-pies et des courlis au bord de l'eau.

Les grandes plages de sable fin, je vous les laisse.

Le Plume vous salue bien.

10 août 2009

Les restes de Budapest

En rentrant à Paris je me replonge dans les restes de la conférence de juillet - ne serait-ce parce que j'ai enfin pu ramasser les trucs jetés en vrac lors de mon passage dans la nuit du 30 au 31...

Je réalise donc que je n'ai pas envoyé les messages que j'avais prévu d'envoyer à des gens rencontrés là-bas, que je n'ai pas fait le compte de mes frais de voyage dans l'espoir d'un remboursement éventuel, et que je n'ai même pas rangé le costume qui ne m'a pratiquement pas servi là-bas.


Le grand hall de l'université technologique et économique de Budapest, juillet dernier.

Je n'ai pas non plus déposé au labo les rouleaux photo que je dois faire développer. je vais commencer par là, tiens.

Le Plume vous salue bien.

09 août 2009

Aller et retour

Et un nouvel aller-et-retour, un !

Cette fois, c'est une semaine de permanence dans une université que je suppose presque déserte...


Gare de Saint-Brieuc, au précédent aller-et-retour (27 juillet).

Le problème, c'est que j'abandonne pour cela femme et enfant. Dur. Les petits coucou de la main du bébé sur le quai de la gare, ça fait fondre.

Paris est toujours là. C'est tout ce que je peux en dire pour l'instant. Je verrai demain si c'est aussi le cas du scooter.

Le Plume vous salue bien.

08 août 2009

Le temps, le temps

Passé tout à l'heure devant la maison que j'ai habité autrefois à Lannion. Tout est pareil, mais tout est différent : les nouveaux occupants ont replanté en gazon ce qui était un potager, remplacé les fenêtres qui en avaient bien besoin. L'épicéa dans le jardin est devenu un grand arbre, mais il y a toujours du tamaris près de la porte du fond. Et la rue n'a pas changé : le tout à l'égout avait été installé six moi après que la chaussée ait été refaite ; elle ne l'a pas été depuis.Et le petit escalier qui descend vers la route de Ploubezre est toujours là, ses rampes un peu moins vertes mais un peu plus rouillées...

Un changement de taille, ceci dit : j'avais mon fils dans les bras.


Un papillon sur la toile cirée, Louannec, été 1981 (je crois).

C'est ça le truc, dans ces contrées. Je ne peux pas affirmer que « je suis d'ici » - ce n'est pas le cas - mais ce sont les seuls endroit que je fréquente encore et que j'ai toujours fréquenté, d'aussi loin que je me souvienne. Alors forcément, un petit peu de nostalgie par-ci, par-là...

Le Plume vous salue bien.

07 août 2009

Enfin le bleu

Le beau temps avec petit vent frais de nord-ouest que l'on nous avait promis pour hier est arrivé. Hourra !


L'écoute de génois bâbord autour de son winch, sur le coup de 19h tout à l'heure.

Du coup, la petite sortie en mer en fin de journée, pas déplaisant pour deux sous. Retour au port pour le biberon.

Le Plume vous salue bien.

06 août 2009

Le Trégor

Le Trégor est, si j'en crois sa une, « l'hebdo du pays de Lannion, fondé par Christian Anger et David Mauger » ; son numéro 1336 (du 6 au 9 août 2009) est sorti aujourd'hui. Je déduis de la numérotation qu'il n'est pas sorti continument depuis sa parution puisque 1336 semaines, ça fait un peu plus de 25 ans, et je me rappelle très bien qu'on le lisait (et qu'on y emballait les haricots) à l'époque où l'on habitait Lannion, donc avant 1982.

Mais tel n'est pas mon propos, non plus que la mort d'un cheval à Saint-Michel-en-Grève, sur quatre colonnes à la une (polémique à Saint-Michel-en-Grève, mort d'un cheval : ça sent les algues.) La pauvre bête, enlisée dans des sables mouvants, aurait été asphyxiée par le sulfure d'hydrogène dégagé par les algues vertes en décomposition...

Non, l'article qui m'intéresse est en dernière page : la météo. Je cite :

Jeudi. Il fait beau toute la journée avec du soleil en compagnie de quelques nuages inoffensifs. Le petit vent de nord-ouest stoppe les températures à 20 degrés.

Enfin, le beau temps !


Perros, la rade vue du terre-plein de la douane, 19h30 aujourd'hui.

Résultat, le seul rayon de soleil de la journée a été celui du soleil couchant ; il s'est mis à pleuvoir vers 13h (mes ribs avaient eu le temps de griller au barbecue, tout de même), et il a plu violemment tout l'après-midi. Vers 18h, les voitures avaient leurs phares allumés, ce qui n'est jamais bon signe.

La pluie a cessé vers 19h, ce qui nous a permis une petite promenade en bord de mer sous un ciel pas complètement radieux.

Pas tout ça, mais j'ai du bois à couper, moi !

Le Plume vous salue bien.

04 août 2009

Et toujours dans les arbres

La tête dans la végétation, les pieds par terre : j'élague, coupe, étête, bûche, débarde et tente de diverses manières d'assurer un partage équitable entre le végétal et l'humain.


Aubépine en fleur, Louannec, avril 2009.

S'ajoute à cela une complication bien humaine : il est déconseillé de faire tomber le lignes électriques ou téléphoniques lorsque l'on procède à ce type d'opération...

Quant à l'anticyclone des Açores, il est toujours aux Açores, cet empaffé-là.

Le Plume vous salue bien.

03 août 2009

Ne pas sortir de son trou

Quand j'étais petit, les vacances ça n'était pas compliqué : on venait à Louannec. Un point, c'est tout, ou quasiment. Je ne suis pas mécontent de renouer avec cette tradition.


Un ramasseur de vers de pêche, Louannec, avril 2009.

Le petit, d'ailleurs, il adore. Il ne le dit pas en ces termes bien sûr, mais il s'aventure de plus en plus sur ses deux pieds, jusqu'à mettre un pied devant l'autre - à condition de se tenir solidement des deux mains, tout de même. Et le grand enfant (votre serviteur) ? Il coupe du bois, bricole, trainasse. Ça va.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 200mm f:4, doubleur Pentax Rear Converter K T6-2X.

01 août 2009

Du temps qu'il fait

Je le dis tout net : j'aime autant le crachin breton que les 32° de Budapest.


Budapest : l'arrêt de tram de la place Batthyány.

D'un autre côté, quand une pluie torrentielle déborde de la gouttière sur le barbecue que je m'apprêtais à allumer, c'est pas le top, non plus.

Le Plume vous salue bien.