Comme promis, on cause de musique aujourd'hui.
Je continue en effet mon papillonnage musicale, pour tenter d'élargir ma connaissance de ce que l'on appelle, faute de mieux, la musique classique. Comment je procède ? À l'ancienne, en achetant des disques. Eh oui, on peut encore faire ça... Avantage : le disque est accompagné d'une petite notice qui permet de comprendre à peu près ce qu'on écoute. Dernières acquisitions : début août, alors que j'étais rentré à Paris travailler, abandonnant ma petite famille sur les galets de la grève...
La falaise d'argile de la grève de Louannec, 23 juillet dernier.
Comme d'habitude, un picorage varié. D'abord, continuer ma découverte du groupe des six - des musiciens français du début du XXe siècle, dans la lignée de Stravinsky et de Satie, qui ont cherché par tous les moyens à tirer la musique classique de la marmelade des sentiments et des passions à la Wagner. Je vous avais déjà parlé de Francis Poulenc ; cette fois-ci, c'était du Darius Milhaud, avec un choix de concertos (ou assimilé : des morceaux pour soliste et orchestre, ce qu'il est convenu d'appeler de la musique concertante). C'est joué par de très bons solistes (dont le pianiste Eric Le Sage, dont j'avais déjà causé) et un orchestre fort louable pour autant que je puisse en juger, celui de Liège.
Côté instrumentation, comme souvent avec les Six, beaucoup d'instruments à vent : Scaramouche, qui donne son titre à l'album, est un concerto pour saxophone - rare dans ce genre de musique, peut-être parce qu'un bois en cuivre, ça gênait les compositeurs. Le concerto pour clarinette est également une très belle pièce : intéressant, la place que prend cet instrument dans la musique du XXe siècle ; cf. Poulenc, Bartok, Messiaen... L'influence du jazz ? Le saxophone de Scaramouche sonne presque comme une clarinette, d'ailleurs.
La référence au jazz est pour le coup explicite dans le concerto pour batterie et petit orchestre : Milhaud avait été frappé par la manière dont cette manière nouvelle de combiner les percussion formait un instrument de musique à part entière. Ceci dit, contrairement à pas mal d'autres pièces de Milhaud, le morceau lui-même n'a rien de jazzy ; il me rappelle plutôt des composition de Saint-Saens.
Enfin, le carnaval d'Aix est un enchaînement de douze petites pièces pour piano et orchestre, un défilé de souvenir musicaux unis par une couleur comedia dell'arte. C'est une partie du disque que j'ai pour l'instant entendue plus qu'écoutée, je ne peux donc pas en dire grand chose. Le disque comprend en plus, en guise de bonus, une pièce de musique de chambre que j'aime beaucoup (la suite pour violon, clarinette et piano), extraite d'un autre recueil, consacré lui à la musique de chambre de Milhaud. Si c'est pour donner envie d'acheter le disque en question, eh bien : ça marche.
Bref : une excellente acquisition. Si ce genre de musique, à la fois bien écrite, expressive et pleine d'humour pouvait revenir (un peu plus) à la mode, je ne m'en plaindrais pas.
Le Plume vous salue bien.
P.S. : et pendant ce temps, blotti tout en bas de son petit lit, le petit Plume fait des tas de rêves...
Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.
Scaramouche, concertos de Darius Milhaud. Eric Le Sage (piano), Paul Meyer (clarinette), Fabrice Moretti (saxophone alto), Geert Verschraegen, percussions ; orchestre philharmonique de Liège Wallonie-Bruxelles dirigé par Paul Meyer. CD RCA Red Seal, 2008. Extrait ci-dessous : Le carnaval d'Aix, I : le corso.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire