02 avril 2008

Fantaisie

Musique toujours : je ne me lasse pas de la fantaisie pour piano et violon en Ut majeur D.934, de Schubert. Pas très original, comme inclination, me direz-vous... C'est un morceau enlevé, quelque peu déjanté même - la fantaisie permet au compositeur de s'affranchir des contraintes formelles de la sonate, de se faire plaisir et de faire plaisir au public, en donnant aux interprètes l'occasion de faire des prouesses.


Théâtre de rue, cours des petites écurie, automne 1998.

La Fantaisie pour piano et violon avait été composé pour in violoniste tchèque qu'appréciait Schubert. Et c'est effectivement un morceau à forte résonance bohémienne, pour ne pas dire klezmer - le violon (c'est lui qui est au premier plan, alors même que la partition demande au pianiste de faire des miracles) vous tire, vous entraîne ; c'est l'élan de vie au bout de l'archet.

Je connaissais l'interprétation de Szymon Goldberg et Radu Lupu ; j'ai découverte celle de Maxim Vengerov - brillante, intéressante souvent, mais je l'ai trouvée plus cérébrale, moins entêtante que celle de Goldberg. Sûrement l'effet de l'habitude : quand on a aimé une œuvre d'après une certaine interprétation, il est difficile de s'en détacher pour en découvrir une autre. Je ne peux m'empêcher de penser malgré tout que les fantaisies de Schubert, morceaux pour virtuoses, font courir aux virtuoses le risque d'en faire trop.

J'avais noté ça pour la célébrissime fantaisie Wanderer, pour piano seul, un morceau fantastique mais qui peut à l'occasion se transformer en un simple tour de force pianistique, admiré par les pianistes mais légèrement ennuyeux pour l'amateur profane. Heureusement, c'est loin d'être toujours le cas. La version de Badura-Skoda au pianoforte (dont j'ai déjà parlé ici) est dans les morceaux les plus joués sur mon iTunes il me semble.

C'était l'épisode du jour de notre série Le Plume découvre la musique classique et du coup il en dit plein de bêtises. Merci de nous avoir suivis.

Le Plume vous salue bien.

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