22 décembre 2004

Moulin de Chapiteau

Je vous l'avais promis, le voilà : le moulin de Chapiteau.


Le moulin de Chapiteau, Feuillade, Charente, 20 décembre 2004.

Feuillade se trouve à la limite entre les départements de la Charente et de la Dordogne, au point d'avoir été un point de discussion lors du découpage des départements. C'est surtout le cœur d'une des plus riches zones d'extraction de minerai de fer de la région, rassemblé dans des dépots sédimentaires superficiels sur les collines qui entourent la vallée du Bandiat. Mais avant que le minerai puisse aller au hauts-fourneaux, il fallait le concasser et le laver dans des installations hydrauliques, bocards et lavoirs.

Feuillade était le lieu idéal pour cette activité, proche des lieux d'extractions et sur une partie encore bien en eaux de la rivière : le Bandiat disparait ensuite progressivement dans les failles des terrains calcaires pour ressortir à dix ou vingt kilomètres de là, aux sources de la Touvre.

Jusqu'en 1789, cette activité avait lieu, pour le compte des entrepreneurs de Ruelle, un petit kilomètre en aval, au moulin de Guillot. Mais le changement d'entrepreneur (les nouveaux entrepreneurs, avisés qu'ils sont, signent le 12 juillet -- la famille Seillière a toujours eu le sens de l'histoire, c'est évident) se passe mal et la négociation sur la cession de Guillot, pourtant bien avancée, semble échouer. Dès lors, c'est Chapiteau qui apparait dans mes sources pour jouer le même rôle.

Quelle est l'histoire précise des infrastructures de Chapiteau ? Je ne sais pas, et il n'est pas sûr qu'on puisse la faire un jour. Les structures actuelles datent sans doute du XIXe siècle. Elles sont tout à fait exceptionnelles : pas moins de six chutes d'eau parallèles, dans des bassins ovales manifestement conçus pour le lavage du minerai. Il y avait certainement des bocards, ces machines à piler le minerai, mais difficile de savoir exactement où...

Les structures en pierre séparant les bassins sont maintenant surmontées de petits pavillons et de piscines pour le particulier qui possède aujourd'hui les lieux. Je lui en souhaite : juste dans l'ombre de la colline voisine, il y faisait un froid polaire lundi, malgré le grand soleil qui avait réchauffé les environs.

Le Plume vous salue bien.

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