30 décembre 2009

Variations pour une montagne dorée

Il n'y a pas eu d'entrée sur ce weblog hier soir parce que je me suis dissipé : au lieu de blogguer, j'écoutais les variations Goldberg de Bach, jouées au clavecin par Gustav Leonhardt.

Voilà ce qui s'est passé : comme je partais déjeuner tout seul hier, je me suis acheté au passage un magazine pour passer le temps, la nourriture Sodexho, quoi que correcte, ne méritant pas une attention sans partage. C'est Classica qui m'a attiré l'œil, avec son dossier spécial Bach. Il était vendu avec des CD : c'est souvent le cas de ces magazines musicaux et, bien souvent, les disques qu'on acquiert ainsi ne méritent pas qu'on s'y arrêtent (bien souvent des enregistrements « historiques » quasi inaudibles mais tombés dans le domaine public) - là, coup de pot, ce n'est pas du tout le cas : trois disques d'œuvres de Bach interprétés ou dirigés part un des grands noms de la révolution baroque des années 60 et 70, Gustav Leonhardt donc - nous étions allé l'écouter jouer à l'orgue de Saint-Louis-en l'Ile il y a quelques mois. Les trois disques en question : les concertos brandebourgeois dans une version un petit peu décevante, des extraits de la passion selon Saint Mathieu et ces variations Goldberg lumineuses.


Désolé : je n'avais pas d'autre instrument à clavier sous la main, pour illustrer,
alors j'ai emprunté le piano du petit...

Les variations Goldberg ont un certain nombre de particularités : d'abord, elles n'ont sans doute pas de raison de s'appeler comme ça - c'est le nom d'un élève de Bach, certes très doué, mais les partitions anciennes qu'on en connait n'ont pas de dédicataire, et l'élève en question était encore débutant lorsque ça a été écrit. Ensuite, elles ont été rendues célèbre par une interprétation sur un instrument autre que celui pour lequel elles avaient été écrites : le piano de Glenn Gould, dont l'enregistrement des années 1950 a fait exploser les records de vente. Ceci dit, il est vrai qu'il n'y a aucune raison de confiner les pièces de Bach écrites pour « clavier » au seul clavecin : ça peut être de l'orgue, ça peut être du piano - somme toute c'est l'instrument à clavier auquel nos oreilles sont les plus habituées.

Formellement, enfin, ça ne ressemble ni aux sonates à variations de la génération suivante, ni aux thèmes et variations des romantiques. En taille, pour commencer : trente variations, plus l'air de base au début et à la fin ; entre 40 minutes et une heure de musique suivant le tempo choisi. Et puis, plus que la composition d'un édifice musical à partir du matériau de départ, il s'agit d'une exploration quasi-systématique de la manière de traiter le thème, en le démultipliant en canon notamment. Le tout formant une sorte de grande boucle qui revient à son point de départ.

À se prendre au jeu, on peut passer beaucoup, beaucoup de temps à écouter cascader toutes ces notes !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-M, objectif SMC Pentax-A 28mm f:2.8, flash Pentax AF400T.

Johann Sebastian Bach, variations Goldberg BWV 988, interprétées au clavecin par Gustav Leonhardt (1978) : variation 21, canon à la septième.

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