16 novembre 2010

Minaret

J'étais en métro ce matin ; dans ce cas, je descends (ou plutôt je remonte) place Monge pour couper à travers les petites rues vers mon bureau : rue de la clef, rue Larrey, rue du puit de l'ermite, rue du gril... Les noms de rue seuls méritent que l'on passe par là. Je passe donc à deux pas de la mosquée de Paris.

Et bien entendu, aujourd'hui, nettement plus de monde que d'habitude ; plus encore que les vendredi : c'était l'Aïd du mouton aujourd'hui.


Mosquée de Paris, ce matin.

Cette minuscule promenade parisienne, sous un ciel bleu auquel nous étions déshabitué, m'a donc servi de pense-bête afin que je n'oublie pas de fêter une bonne fête du mouton à ceux qui la célèbrent, et aux autres aussi d'ailleurs. Somme toute, s'il y a un aspect des diverses religions auquel je suis prêt à adhérer sans distinction, ce sont leurs fêtes !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7.

15 novembre 2010

les filets, vus de l'intérieur

Si les filets dont je parlais vendredi (jour du poisson bien entendu) ne contribue guère à l'esthétique du bâtiment, il va de soi que, de l'extérieur, ce n'est pas terrible non plus. Personne ne prétendra qu'un filet à merlu est plus joli quand il est vu du merlu.


Vue de nos bureaux, 10 novembre 2010, en fin de journée.

Et pourtant : paradoxalement, travailler dans ces filets, c'est une bouffée de liberté. Il faut dire que la situation à Paris 7 s'était passablement dégradée ces derniers mois et que, de toute façon, la longe y était courte.

Doucement donc je réapprends mon métier d'ingénieur. Qui est de s'ingénier, certes, mais surtout d'écouter, réfléchir, et puis proposer. Mais si on n'écoute pas, on aura beau s'ingénier, ça ne donnera rien qui vaille.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5.

12 novembre 2010

Auprès des filets

J'avais je crois mentionné une des particularités du bâtiment où se trouve mon nouveau bureau : ses façades sont recouvertes de filets, ressemblant étrangement à des filets de pêche.


Rue Geoffrpoy-Saint-Himaire, mercredi dernier.

Évidemment il ne s'agit pas de capturer des poissons volants mais, comme pour bien des immeubles ayant des céramiques en façade, de prévenir la chute de carrelages sur les passants. Du coup, le bâtiment, de bizarrerie noire qu'il était, devient une véritable mocheté grisâtre. Mais du moins les étudiants qui font la queue pour manger au restaurant universitaire qui occupe les deux premiers étages (il n'y en a pas tant que ça, d'ailleurs) ne se prennent-ils pas une pluie de carreaux de faïence noire sur la physionomie.

Prochaine étape : mettre des filets sur les arbres pour qu'ils arrêtent de perdre leur feuilles sur mon scooter.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7.

Steve Reich, 2×5, interprété par l'ensemble Bang on a Can All Stars, CD Nonesuch, sept. 2010.

11 novembre 2010

Automnal

L'automne dure environ 90 jours, certes ; mais il y a des jours qui devraient compter double.


Rue Geoffroy-Saint-Hilaire, hier matin.

Sinon, les bagels avec cream cheese et saumon de ce midi n'étaient pas là pour célébrer les boys du Général Pershing débarquant sur un continent exsangue il y environ 93 ans. They just happened, that's all.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7.

10 novembre 2010

Honoris causa

La grande affaire de cet après-midi : une cérémonie de remise de doctorats honoris causa au grand amphithéâtre de la Sorbonne - une partie du bâtiment inaccessible au public en temps ordinaire. C'est que ces cérémonies, ce n'est pas rien : robes de cérémonie, personnalités prestigieuses, etc.


Le vestiaire des professeurs avant la cérémonie cet après-midi.

J'ai eu l'occasion de passer pendant les préparatifs : il y avait retransmission sur le web et je devais m'assurer que la connexion réseau des équipements vidéo fonctionnait correctement. Ça m'a donné l'occasion de faire un peu de photo dans l'amphi et les salons d'honneur ; de me moquer gentiment de nos professeurs, tout déguisés qu'ils étaient dans les belles robes jaunes de l'ancienne faculté des lettres.

Bon, ça a un côté ordre du tastevin, ces trucs là, c'est vrai. Mais il est bon je crois de les conserver : l'occasion pour l'université de se montrer dans sa collectivité, non comme boite à délivrer des diplômes mais comme collège de savants, vecteurs de connaissance au sein du corps social. Et puis, certains copains profs sont mignons comme tout en robe jaune.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7.

09 novembre 2010

Contingences

J'ai terminé hier un bon petit bouquin de Paul Veyne, consacré à un tournant historique considérable sur lesquelles les manuels glissent souvent avec une certaine gêne : la transformation de l'empire romain païen en un empire chrétien, à partir de la conversion de Constantin (il utilise comme date-marqueur la bataille de Pont-Milvius en 312). En moins d'un siècle, le christianisme passe du statut de minorité religieuse tolérée ou non suivant les moments à celui de religion officielle : ça n'est pas rien.


Rome, le forum vu du Palatin, février 2001.

L'un des mérites de ce livre, c'est d'insister sur un point essentiel : que, si cette transformation n'est pas l'objet du hasard, elle n'était pas pour autant inévitable ; au demeurant, son succès n'avait rien d'assuré. La théorie de Veyne est qu'une étape décisive du processus est le choix par les armées, en 365, d'empereurs chrétiens (Jovien puis Valentinien) pour succéder à Julien, qui avait tenter d'imposer le retour à un paganisme rénové. Ce choix, dit-il, n'a pas été fait pour des raisons religieuse, mais pour des raisons internes de luttes d'influence entre groupes rivaux. Dès lors, le pli est pris et le siècle s'achève sur l'interdiction des cultes païens par Théodose.

Ni hasard, ni nécessité, donc : entre les deux, la contingence : cela s'est passé ainsi, mais il aurait pu en être autrement. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut rejeter toute notion de causalité en histoire, tout de même ; mais, certainement, qu'il faut la considérer sur un mode instable, diffus, bien loin de la causalité de la physique élémentaire. S'en méfier, de toute façon : le post hoc, ergo propter hoc (confondre succession temporelle et causalité) n'est jamais loin.

D'autres aspect du bouquin peuvent agacer : une structure un petit peu décousue, des métaphores/clins d'œil vers le contemporain, ce que je trouve facilement agaçant. Mais c'est instructif et délicieusement subtil.

Le Plume vous salue bien.

Paul Veyne, Quand notre monde est devenu chrétien (312-39), Albin Michel, Paris, 2007 [Le Livre de Poche n° 31717].

Boîtier Pentax MZ-10.

08 novembre 2010

Lectures, lectures

Un signe que mon changement de boulot me réussit : moi qui n'avais guère lu ces derniers temps que des polars en n-ième lecture, j'ai dévoré en huit jour deux romans (et quelques pages du suivant) et un essai. La forme revient.


Démon dansant sur nos rayonnages, 23 octobre 2010.

Les victimes de cette fringale :

  • Jørn Riel, Heq (Le Chant pour celui qui désire vivre, t. 1), Gaïa, Paris, 1995 (Lindhardt og Ringhof, Copenhague, 1983) ;
  • Julio Llamazares, La pluie jaune, Verdier, Paris, 1988 (Seix Barral, Barcelone, 1985) ;
  • Paul Veyne, Quand notre monde est devenu chrétien (312-394), Albin Michel, Paris, 2007.

À quoi il faut ajouter Henry Bauchau, Œdipe sur la route, tout juste commencé. Je n'aime pas beaucoup parler des romans que j'ai lu ; c'est un sport pour lequel je ne suis vraiment pas doué. Je vous dirais quelques mots du Paul Veyne un de ces jours - très intéressant, très nuancé, comme Veyne sait l'être. On apprend au détour d'un bouquin consacré à la conversion de l'empereur Constantin qu'Emmanuel Leroy-Ladurie était secrétaire d'une cellule du PCF en 1952. Tout ça pour finir académicien, quelle triste chose.

Le Plume vous salue bien.

Appareil numérique compact Olympus μ Tough 8010

05 novembre 2010

Tourisme es-qualité

Première mission : visiter les différents sites sur lequel se propage le réseau de l'université Paris 3. Avec l'œil sur les locaux techniques, fibres optiques etc., mais ça n'interdit pas de relever la tête pour contempler le paysage.


Vue depuis le dernier étage de la bibliothèque Sainte-Barbe (rue Valette, Paris 5e) :
Notre-Dame devant, le Panthéon juste derrière, se reflétant dans la vitre.

Vu cette semaine : Censier, la Sorbonne, la rue des Irlandais, l'école supérieure d'interprétation et de traduction (sise dans les murs de Paris-Dauphine) et la toute nouvelle bibliothèque Sainte-Barbe, sur la face Nord de la montagne Sainte-Geneviève (et par conséquent toute proche de la bibliothèque du même nom). Pas mal pour une semaine de quatre jours.

Et maintenant, repos et vie de famille. Dernier exploit du petit bonhomme : arrache une feuille à un bonsaï d'intérieur, se fait un petit peu gronder et donc tente une diversion : jette en l'air la feuille, objet du délit, la regarde tomber et s'écrie : « c'est l'automne ! » Inutile de dire que la diversion a pleinement fait son office.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m

Béla Bartók, Suite pour deux pianos, Sz. 115a, par Jean-François Heisser et Georges Pludermacher, CD Apex.

04 novembre 2010

Anciens et nouveaux horizons

Avec ce changement de poste, une petite frustration : n'avoir pas pu mener à bien certains dossiers, alors que j'avais fait le maximum pour que ça soit bouclé et que les collègues aient ça à leur disposition le plus vite possible. Mais bon : j'avais proposé de faire ce suivi tout de même, ce que ma direction (l'ancienne) avait refusé. Moi, je fais où on me dis de faire.


Bibliothèque en cours de rénovation, rue Garancière (Paris 6e).

Mais à part ça, qu'est-ce que ça fait du bien d'être sur un poste où on se sent le bienvenu. Où l'on va devoir prendre des décisions, pouvoir choisir les meilleurs outils pour faire le boulot, etc. L'impression de sortir du trou, carrément. Pas de regrets, ah, ça, non !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K-m.

03 novembre 2010

Autoportrait en éventail

Alors que je me reconstruis une vie professionnelle, il est grand temps de mettre à la une une photo outrageusement vacancière...


Louannec, 27 juillet 2010.

Côté boulot, amusant de retrouver ces propres traces après une absence de huit ans, dans les armoires techniques et les fichiers de configuration. Faut croire que je n'avais pas si mal travaillé : une bonne partie de ce que j'avais fait est resté en place.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m.

02 novembre 2010

Nouveaux terrains

Un nouveau boulot, c'est autant de nouveaux terrains de jeu pour mes appareils photo. Premier jour aujourd'hui : j'en ai profité pour visiter l'un des rares sites de Paris 3 que je ne connaissais pas encore, car postérieur à mon précédent passage dans cet établissement. Une ancienne biscuiterie, utilisée pendant un temps par le centre national de documentation pédagogique, et maintenant très partiellement utilisé par le bureau de la recherche de Paris 3. Partiellement, car une bonne partie du site est totalement inutilisable : j'ignorai qu'on trouvait de telles friches industrielles au sommet de la montagne Sainte-Genneviève.


Rue des Irlandais, Paris e, vers 16h.

Sinon, premier jour : j'essaye doucement de faire le tour du paysage et de fixer des priorités pour la suite. En attendant, l'équipe est sympa, la cantine correcte et le trajet nettement raccourci. Ça se rpésente plutôt bien.

Le Plume vous salue bien.

31 octobre 2010

Défocalisé

Ce week-end se déroule dans les limbes entre deux emplois. Un peu déstabilisant, il faut bien le dire. Au passage, un acte manqué comme on n'en fait plus : j'ai laissé mon appareil photo dans mon ancien bureau, en partant vendredi soir. Pas grave, je dois y retourner mardi matin pour rendre mes clés, mais tout de même...


Essai de mise au point à travers une loupe à deux grossissements, 10 octobre 2010.

À part ça, changement d'heure : le square se fait sombre pour la promenade d'après sieste, au point que les toboggans se donnaient un petit air fantomatique. C'est l'automne pour de bon.

Le Plume vous salue bien.

29 octobre 2010

Tourner la page

Et voilà : dernière journée de travail pour l'université Paris Diderot (qui s'appelait « Paris 7 Denis Diderot » à l'époque où je l'ai rejointe, mais c'était trop long pour vendre aux Chinois). On tourne la page.


Destruction de bâtiments préfabriqués, Jussieu, février 2004.

Huit ans que je suis dans la boutique, comme le temps passe. J'étais venu pour participer à la création d'un service capable prendre en charge les réseaux informatiques de l'université, et le service a été créé ; pour tenter de faire marcher un déménagement qui s'annonçait difficile, et le déménagement s'est bien déroulé. Mais pour autant mon départ est un constat d'échec : je m'en vais parce que, tant pour des raisons de personnes que de structure, il n'y avais pas d'autre issue possible.

Le bon côté de la chose : j'ai pu partir, justement, et dans de bonnes conditions, pour prendre un poste intéressant. Entre temps j'ai appris des choses, et rencontré des gens passionnants, et participé à de beaux projets... Pas si mal. Tant pis finalement si ça s'est terminé un peu en eau de boudin.

Le Plume vous salue bien.

Appareil numérique compact Canon Ixus 400.

27 octobre 2010

Lieu de travail

Résultat de ma mutation : mon lieu de travail se déplacera de quelques kilomètres pour redevenir adjacent au jardin des plantes. Une des premières choses à faire, donc : reprendre ma carte de la société des amis du Muséum, histoire de pouvoir faire mes pauses déjeuner en regardant les orangs-outangs. Ou bien l'inverse.


La fontaine de la rue Cuvier, novembre 2008.

Deux derniers jours avant téléportation.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

26 octobre 2010

Derniers chantiers

C'est plus ou moins officiel maintenant : la semaine prochaine mon lieu de travail aura changé. Notons que par mesure de sécurité, les fenêtre de mon nouveau bureau seront équipées de filets à merlus, indispensables au cas où un banc de merlus volants s'abattraient sur nous. La preuve en photo mardi prochain.

En attendant j'essaye de boucler quelques derniers chantiers, comme la rénovation de notre UFR de dentisterie. Unepécialité qui ne sera pas représentée dans l'université que je rejoins : l'université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, qui a comme spécialité les langues, ne s'occupe naturellement pas de dents.

En attendant, par les fenêtres de la bibliothèque d'odontologie, d'autres travaux, à un jet de marteau de l'église Saint-Sulpice...


Rue Garancière, Paris 6e, ce midi.

Une question reste posée : qui donc versera mon salaire le mois prochain ? Je préférerais éviter que la réponse ne soit « personne ». D'autant que j'ai repéré quelques disques qui me font envie.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7.

25 octobre 2010

Au pas de course

La semaine qui commence est peut-être ma dernière semaine de travail sur mon emploi actuel. Peut-être, puisque les délais sont serrés et que ma mutation n'est pas encore faite d'un point de vue administratif... Mais je fais comme si, et c'est par conséquent une semaine au pas de course : trente-six trucs à finir, et pas envie de laisser des copains dans la mouise en ne les bouclant pas.


Parc Montceau, 25 juin 2009.

Sinon, au cas où je l'aurais ignoré, j'ai pu vérifier qu'inviter du monde le dimanche soir ne facilite pas les lundis matins. Mais d'un autre côté, s'il n'y a pas d'autres créneaux, ça en vaut la peine, largement.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax ME Super, film Fuji Pro160S, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5.

21 octobre 2010

Fruitaison d'isolateurs

Un objet qu'on retrouve périodiquement sur ces pages : l'isolateur de ligne électrique. Qui fleurit notamment sur les caténaires de chemins de fer. Fleurit ? Plutôt des fruits que des fleurs, tout de même.


Les voies de la gare de l'Est vues de la rue de Château-Landon hier matin.

Toujours est-il que j'admire ces verreries qui seules permettent de faire cohabiter des fils nus à 25.000 volts et les poteaux d'acier qui les supportent... On notera d'ailleurs que lesdits isolateurs se font plus discrets sur les parties du réseau ferré alimenté en 1500 volts continu, et non en 25.000 volts 50 hertz comme c'est le cas ici : le risque d'amorcer un arc électrique y est plus faible ; il est remplacé à puissance égale par le risque de faire fondre fil et pantographe soumis à un ampérage seize fois plus élevé.

Et puisqu'on est dans les maths, un peu de géométrie : quand on tend un fil entre deux poteaux, il n'est jamais vraiment droit, même en tendant comme une brute. Mais pour alimenter des trains, il le faut, que ça soit droit. D'où les petits bijoux de statique que sont les caténaires : le fil d'alimentation est droit parce que son double, le câble porteur, se charge de pendouiller pour deux - suivant la courbe d'un cosinus hyperbolique, ou courbe de la chaîne, d'où caténaire. Ils sont reliés par des quantités de petits câbles verticaux aux longueurs soigneusement calculées, assez rapprochés pour que le fléchissement du fil inférieur entre deux d'entre eux ne soit pas un problème. Et le tout est électriquement sous tension parce que s'il fallait mettre des isolateurs partout il n'y aurait plus assez de verre disponible pour pouvoir boire un coup. À la bonne vôtre !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7.

20 octobre 2010

Gibbeuse

Le soleil couché sur les Grands Moulins, la lune, gibbeuse et croissante, vient observer la situation.


Grands Moulins de Paris, un peu avant 19h.

Un peu plus tard, le petit bonhomme contemple par la fenêtre de sa chambre :
«  Elle est là, euh, l'autre !
- l'autre ? la lune ?
- Oui ! la lune ! On la voit bien, la lune ! On la voit fort ! »

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5.

19 octobre 2010

Mural

Si les murs ont des oreilles, par contre, ils parlent peu. Sauf à des moments privilégiés ; en particulier, dans un bâtiment en cours de rénovation, au moment où on l'a vidé de ce qu'il contenait mais où plâtrier et peintre n'ont pas encore entrepris de faire du neuf avec le vieux.


Rue Garancière cet après-midi.

Les murs alors nous parlent des efforts successif de leurs occupants pour vivre ou travailler dans le volume qu'ils délimitent ; pour faire beaucoup avec pas grand chose ; pour transformer, améliorer, amender ou tout simplement faire durer. Une sorte de lame mince d'activité humaine, comme sous le microscope du biologiste.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7.

Franz Schubert, duo pour piano et violon en la majeur D.574, 2 : scherzo (presto).

Locaux

À force d'être sur le départ, je ne trouve plus guère de sens à mes lieux de travail. J'y travaille tout de même un peu, des fois.


Bibliothèque des Grands Moulins, 5 juin 2008.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Fuji Acros 100, objectif 50mm f:1.4.

Sergeï Prokofiev, Quintette en sol mineur, op. 39, 4 : Adagio pesante.

15 octobre 2010

Un pont plus loin

La photo ci-dessous n'est pas toute neuve ; ce n'est pas pour autant un vénérable daguerréotype. Et pourtant, ce paysage n'existe plus ; ou plutôt, il est décalé de quelque centaine de mètres vers le sud : prise du même point de vue, cette photo serait maintenant occupée par l'arche d'un pont monumental, inauguré aujourd'hui même.


Hoover Dam, Nevada, 20 août 2004.

Explication : le fleuve, tout au fond du trou, c'est le Colorado, qui forme ici la limite entre les États du Nevada (à droite) et de l'Arizona (à gauche). La photo est prise depuis le parking des visiteurs du barrage Hoover, lequel était jusqu'ici un point de passage obligé ou presque sur la route qui relie Las Vegas à Phoenix, route passablement fréquentée même si l'on exclue le trafic des visiteurs du site. Or, la route qui franchit le barrage est étroite, interdite de plus aux véhicules transportant des matières dangereuses.

Le nouveau pont permettra d'effacer ce point noir, et aussi aux touristes de ne pas risquer de passer sous un semi-remorque en allant profiter de la vue sur le lac Mead en amont ou le Colorado en aval... Il n'est probablement pas non plus fortuit qu'il soit inauguré à quelques jours des élections législatives américaines : le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reed, sénateur du Nevada et natif d'une bourgade voisine (Searchlight, NV), mène une bataille difficile pour sa réélection. Un pont en plus, ça ne peut pas faire de mal.

Le Plume vous salue bien.

Appareil numérique compact Canon Ixus 400.

13 octobre 2010

Par ici la sortie

Pendant que l'on extrait les mineurs chiliens de leur terrier à l'aide d'un splendide suppositoire géant en acier, moi, je tâche simplement de quitter mon boulot actuel sans trop de dégâts.


Travaux sous les boulevards des Maréchaux, derrière la ZAC Rive gauche.

D'un point de vue administratif, ça devrait avancer d'un cran demain avec le feu vert de la commission paritaire d'établissement - un machin qui, va savoir pourquoi, doit approuver toutes les décisions individuelles et qui doit donc se prononcer sur ma demande de départ. Peu importe qu'établissement de départ et établissement d'arrivée soient parfaitement d'accord : le rituel doit être accompli dans ses moindres détails. Reste à espérer que le reste de la procédure permettra de tenir les délais pour une mutation à la fin du mois : les fins de partie, faut pas que ça dure trop.

Sinon, il faudra que j'emprunte aux chiliens leur suppositoire géant.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m

12 octobre 2010

Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui

Il y a des jours où on a une musique dans la tête, moi c'était un vers. Ça me donnera le titre de l'entrée du jour, après tout j'en ai l'auteur en exergue, autant que ça fasse de l'usage.


Vigne vierge vue de nos fenêtres, dimanche matin.

Grève molle aujourd'hui : je ne suis pas allé travailler ; il faut dire que plus la date de mon départ approche, moins l'ambiance s'y prête. Au lieu de cela, après dépose du petit bonhomme à la crèche, longue déambulation dans les rues de l'arrondissement, avec la sonate arpeggione dans les oreilles.

Ce soir, ce sont les contrepoints vocaux des petits concerts spirituels d'Heinrich Schütz, un baroque allemand du XVIIe siècle dont j'avais découvert l'existence l'été dernier en faisant une liste de noms de compositeurs allemands pour un jeu auquel je jouais ; j'avais trouvé ce disque dans le présentoir Harmonia Mundi de la librairie Gwalarn de Lannion.

Une musique d'automne, aussi ; ça va bien à l'humeur du moment.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 200mm f:4.

Heinrich Schütz, Kleine geistliche Konzerts, « SWV 311, Habe deine Lust an dem Herren » (SWV 311, publié en 1639)

11 octobre 2010

Derniers rayons

Des rayons de soleils sont signalés dans nos rues et nos jardins. Il suffit d'avoir l'œil... Ne les ratez pas, demains peut-être ils seront partis.


Square Villemin, hier soir.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5.

Arvo Pärt, Fratres, pour cordes et percussions (1977/1991), par le Tapiola Sinfonietta.

10 octobre 2010

On the Show

Week-end musical : Hier soir, Show Boat par l'opéra de Cape Town mais au théâtre du Châtelet : moins loin. C'était tout ce que doit être une comédie musicale : vivifiant, émouvant, marrant, péchu... Une très, très bonne soirée.


Kiosque du square Villemin cet après-midi.

Aujourd'hui, journée spéciale instruments à vent sur le canal Saint-Martin : un rassemblement festif d'orchestres d'harmonie, pas forcément très bien organisé mais sympa. On y était avec le petit bonhomme une fois terminée sa sieste (« le tuba ! le tuba ! »). Faisait pas chaud par contre : de manière tout à fait appropriée, il y avait du vent.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC 200mm f:4.

J. Kern & O. Hammerstein, « Old Man River », extrait de la comédie musicale Show Boat. C'est la version du film de 1936 ; Otto Maidi dans le rôle de Joe était beaucoup plus lyrique hier soir.

07 octobre 2010

Concrète

Tombé au hasard d'une FNAC sur une compilation de morceaux d'un compositeur contemporain que j'avais découvert dans mes années de lycée, grâce à des cours d'arts plastiques où il n'y avait pas que des arts plastiques. Le titre du disque est digne des érudits du XVIIe siècle :

Pierre Henry . Michel Colombier
les jerks électroniques de la
messe pour le temps présent
et musiques concrètes de Pierre Henry
pour Maurice
béjart.

J'espère que le maquettiste sera retrouvé et châtié. Heureusement, le contenu est d'un autre tonneau.


La ligne de toit d'un train ICE en gare de l'Est, Paris, 12 septembre 2010.

C'est donc une compilation : des extraits d'œuvres créées ou adaptées comme musiques de ballet pour Béjart. Il y a du connu, et même du très connu : le Psyché Rock l'est presque trop, au risque d'être l'arbre qui cache la forêt. Je connaissais très bien les variations pour une porte et un soupir, que j'avais découvertes au cours d'art plastique mentionné ci-dessus et dont je m'étais fait une cassette (j'avais orné la boîte de lamelles de mica entre deux feuilles de plastique, ce qui permettait d'en changer les motifs en la secouant) ; du coup, je regrette presque de n'en avoir que des extraits. Je découvre par contre La reine verte et le voyage, et j'aime beaucoup.

Bref, aimer des musiques de cinglés n'est pas une nouveauté chez moi, plutôt le retour à de bonnes vieilles habitudes.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 100mm f:2.8.

Pierre Henry, Le voyage : « le couple » (1962 ; CD Mercury, 2009).

06 octobre 2010

Côté rhume

Non, non, non, pas de glaçons aujourd'hui : je passe déjà mon temps à me moucher, que c'en est une horreur. Cerveau embrumé, le bide de travers et tout le toutim...


Château des Cars, Haute-Vienne, 14 juillet 2006.

Des pierres sèches, sous le soleil, et un peu en ruine, ça conviendra mieux ; en même temps,je tente d'amadouer mes lecteurs de Haute-Vienne. Et comme musique, du trobar, ça va de soi.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique compact Ixus 400.

Peire Vidal, "Pos tornatz sui en proensa" (v. 1189), chanté par Gérard Zuchetto.

04 octobre 2010

Bain de pieds austral

À force de charger le blog de glaçons nordiques, je crains qu'il ne perde l'équilibre ; voici donc, en guise de compensation, un petit bain de pieds dans une vallée perdue du Western Cape.


Passage à gué dans la vallée du Gamkaskloof, Western Cape, Afrique du Sud, février 1997.

Pour les amateurs de cartographie, j'avais mis un extrait de la carte topographique du secteur sur le blog que je consacre à ce genre de chose, et qui est malheureusement en friche depuis longtemps. Mais je vais m'y remettre, si, si !

Dans un coin de cette carte, ou plutôt de cet extrait de carte, Baviaanskloof. Baviaan, le babouin en néerlandais, tout simplement ; et en afrikaner aussi. Ce qui n'empêche, tout de même, d'être

Baviaan - the dog-headed, barking Baboon, who is Quite the Wisest Animal in All South Africa.

La conclusion s'impose : il est temps que je relise les Just So Stories de Kipling.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Asahi Pentax SP500, film inversible Kodak Elite Chrome 100ASA, objectif Super-Takumar 55mm f:2.

Charles Koechlin, Sonatine pour hautbois d'amour op. 58 n°1, IV : andante con moto.

03 octobre 2010

Littérature

Les paroles sont dans l'image.


Station de métro « bibliothèque François Mitterrand », 1er orctobre 2010.

Des romanciers japonais de l'immédiat après-guerre j'ai d'avantage lu Kawabata que Mishima. Mais le matin en sortant du métro, ça me va.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m.

Philip Glass, quatuor à corde n°3 « Mishima », 3 : « 1934 - Grandmother & Kimitake », interprété par le Kronos Quartet, CD Nonesuch, 1995.

30 septembre 2010

Vêlage

Au fait : les poules pondent, mais les glaciers vêlent.


Glacier Eqip Sermia, Groenland, août 1993.

Langues de glace qui s'étirent depuis la calotte glaciaire, ils postillonnent des icebergs dans les fjords. Les fjords norvégiens d'aujourd'hui, il faut les imaginer remplis par les glaciers qui naguère ont taillé leurs falaises ; et sur leurs eaux, des icebergs dérivant lentement au gré du vent.

Le Plume vous salue bien.

29 septembre 2010

Nord (un peu plus)

À la demande d'une sculpteuse de l'éphémère, je vous présente un objet nordique, éphémère (relativement) et tridimensionnel (et pas qu'un peu).


Ilulissat Isfjord, Groenland, août 1993.

Au fait, pourquoi ces figures de marche d'escalier inversées ? C'est qu'un iceberg fond d'avantage par sa partie immergée, au contact de l'eau salée, que par le haut, même sous le soleil du mois d'août groenlandais. Il y a donc une marge qui se forme au niveau de la ligne de flottaison, puisque la glace recule d'avantage juste en dessous que juste au dessus.

Par contre, ce qui arrive en haut de l'iceberg, c'est que des blocs de glace plus ou moins gros se détachent et tombent à l'eau pour faire leur vie de petits icebergs (les bergibits, qu'on appelle ça). À ces moment là, l'iceberg d'origine remonte d'un cran, en fonction du poids qu'il a perdu. Et on se retrouve donc avec une nouvelle ligne de flottaison en dessous de la précédente. Et ainsi de suite.

Évidemment il ne vaut mieux pas être juste en dessous lorsque que ça se casse la figure...

Le Plume vous salue bien.

Appareil jetable Konica.

Olivier Messiaen, couleurs de la cité céleste (1964).

28 septembre 2010

Lumière du Nord

Exploration de photos moins anciennes que celle d'hier : Copenhague, été 2007. J'ai beau faire, les lumières de l'Europe du Nord sont mes préférées.


Sankt Nikolaj Kirke vu de Højbro Plads, Copenhague, 15 août 2007.

Ego-boosting (mais à Paris) : aller trainer dans les couloirs de mon futur employeur, qui est aussi mon ex-employeur d'il y a huit ans, pour s'entendre dire, il parait que tu reviens, quelle bonne nouvelle. On a beau dire, ça fait du bien.

Le Plume vous salue bien.

Appareil numérique compact Canon Ixus 400.

Steve Reich, Double Sextet, par l'ensemble « eighth blackbird », CD Nonesuch, sept. 2010.

27 septembre 2010

Boîte à photo

La fatigue aidant, les entrées de ce weblog s'espacent. Mais la fatigue aidant, de vieilles images peuvent remonter à la surface, négatifs oubliés dans une boîte à biscuits, souvenirs de premiers clics...


Pointe du Château, Perros-Guirec, été 1981 (?)

Je n'arrive pas à dater précisément ce rouleau de photos. La plupart sont de moi, ça, j'en suis sûr - je me rappelle les avoir prises. Mais quand ? Il y a longtemps, en tout cas. Des grandes vacances, quelque part vers le début des années 1980...

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Asahi Pentax Spotmatic SP500, objectif SMC Takumar 135mm f:3.5.

Fleetwood Mac, Don't Stop.

23 septembre 2010

Bouchons

Comment rentrer sans encombre de la Butte aux Cailles vers le faubourg Saint-Denis lorsque sont bloqués Bastille, place d'Italie, Denfert et tout ce qui est entre ? J'aimerai bien le savoir ; peut-être bien qu'on ne peut pas, même en scooter.

Amprès bien des efforts j'ai fini par m'extirper et rejoindre Montparnasse ; à partir de là, pas de problème.


Du côté de la rue du Moulin des Prés, Paris 13e, en juin dernier.

Vous me direz : j'aurais mieux fait d'y aller, à la manif. Mais j'avais promis un coup de main à quelqu'un qui en avait besoin urgemment, et j'ai tendance (à tort peut-être) à donner la priorité aux engagements que j'ai pris par rapport à des gens que je connsais sur l'engagement politique.

Sinon, nouvelles du front : la varicelle a pointé ses pustules dans nos contrées...

Le Plume vous salue bien.

22 septembre 2010

Mutant

La demande de mutation officielle est maintenant en route ; l'usage dans nos métiers veut en effet que l'on s'assure de l'accord des établissements de départ et d'arrivée avant de lancer la procédure. Voilà donc qui est fait.

Passé du coup sur mon futur lieu de travail, que je connais fort bien pour y avoir travaillé naguère. Le bâtiment lui-même, une annexe de Censier, avait un look de piscine des années 70 en mal de rénovation : il est maintenant enfermé dans des filets comme un dauphin piégé dans une madrague. Pas sûr que ce soit une amélioration, pas sûr non plus du contraire.


Centre Bièvre, cet après-midi.

Ce qui est sûr toutefois, c'est les premiers contacts très positifs avec les futurs collègues que je ne connaissais pas encore, et les retrouvailles chaleureuses avec les anciens. Cette affaire se présente plutôt bien.

Sinon, dans le courrier du jour : un clavier musical USB bon marché pour travailler mon solfège (on a les perversions que l'on peut) et le premier enregistrement publié des dernières œuvres de Steve Reich, Double Sextet et 2×5. Dans les deux cas les formations jouent deux fois : un premier enregistrement, puis un deuxième enregistrement sur fond du premier. Reich précise que ça peut très bien se jouer en une fois avec un effectif complet (douze ou dix musicien, avec des instruments classiques dans le premier cas, rock dans le second) mais le procédé donne des effets de mise en place intéressants. Et c'est un truc de cinglé, bien entendu.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-x

Steve Reich, 2×5, par l'ensemble Bang on a Can, CD Nonesuch 2010.

21 septembre 2010

Transition

Et voilà : je vais changer de boulot, ou plutôt faire le même boulot dans une autre université. Université où je travaillais d'ailleurs avant de rejoindre celle qui m'emploie actuellement, ce qui fait de cette mutation une sorte d'aller-et-retour. J'y gagnerai de sortir d'une situation qui devenait peu confortable, et d'avantage d'autonomie dans mes choix techniques. Probablement plus de travail, aussi.


Du côté du quai de Valmy dimanche soir.

Et puis : qui donc avait annoncé la mort de l'écrit ? Dans le métro que j'avais dû consentir à prendre lundi soir, mon voisin écrivait sur son téléphone un long message (affiché en gros caractères, ce qui me permettait de le lire) dans un curieux mélange de SMS et de haute littérature, quelque chose comme (j'aurais dû noter) : « ceke je regrette profondement C le caractere secondaire 2 mon traitement ». J'en aurais oublié de lire Le rose et le vert, tiens.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-A 50mm f:2.

20 septembre 2010

Des lettres et des mots

J'ai fini de lire le bouquin de Robert Bober que j'avais acheté jeudi. Un peu décevant dans sa deuxième moitié mais pas mal tout de même ; un peu trop de bins sentiments pour faire de la bonne littérature, mais on ne lui en voudra pas pour ça.

À l'ancien couvent des Récollets et au square Villemin voisin se tenait une sirte de forum des associations sur laquelle je suis tombé par hasard en tentant de retrouver les deux autres tiers de ma petite famille, qui se prélassaient alors à l'autre bout du Faubourg Saint-Martin - ce que j'ignorais. La manifestation ne m'intéressait pas franchement ; mais j'ai pris quelques photos d'une installation à base de celluloïd coloré qu'on était en train de décrocher d'un platane, à proximité d'un édifice de carton et de papier baptisé arbre à mots.


Ancien couvent des Récollets, en fin de journée.

Un peu plus tôt, à peine réveillé de sa sieste, le petit bonhomme exige de jouer avec ses légos, assemble à toute vitesse une tour d'une cinquantaine de centimètres de haut puis déclare : « je construis un robot, moi ! »

Les mots comme ça, ce sont ceux que je préfère.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-A 50mm f:2.

Leoš Janáček, quatuor à cordes n° 2 Lettres intimes (1928), 3 : moderato.

18 septembre 2010

Rituels

Si l'on demande au petit bonhomme de choisir sa promenade, le choix est vite fait : « À la gare ! Regarder les trains ! » Et pourquoi pas, après tout ? Nous avons donc vu partir le 18h24 pour Zürich et le 18h35 pour Saint-Dizier. Pour les suivants, nous étions trop occupés à profiter de ce que la gare de l'Est s'est transformée en zone commerciale à l'occasion de sa rénovation ; juste le temps de regarder arriver le 19h00 de Bar-le-Duc (« Lui il s'appelle Tégévé ») avant de redescendre en direction du petit dîner.


Les voies de la gare de l'Est vues du pont de la rue La Fayette, Paris 10e, 12 septembre 2010.

Ce matin passage à la synagogue pour Yom Kippour. Être assis comme ça au milieu des châles brodés pendant qu'on accomplissait un rite auquel je ne comprends pratiquement rien, eh bien : j'ai adoré ça. Avec en prime les regards luisants du petit bout de chou quand il me faisait coucou au travers de la balustrade du premier étage.

Le Plume vous salue bien.

16 septembre 2010

D'une page à l'autre

Côté lecture, je passe temporairement du dix-neuvième siècle au vingt-et-unième : tombé cet après-midi à la librairie du Temple (ou « librairie du Pletzl ») où j'étais passé pour autre un chose un livre qui m'avait attiré l'œil il y a quelques jours, On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux, de Robert Bober. Chose rare, j'ai commencé à le lire tout de suite. Le rose et le vert attendra bien un peu.

Mon seul handicap pour lire ce bouquin, c'est que c'est le roman d'un cinéphile, et même d'un cinéaste, alors que je suis cinénul. Bon, au moins, je vais m'instruire.


Un tournage rue du Faubourg Saint-Denis, automne 2008.

Côté boulot, l'hypothèse de changer de crèmerie se précise. Il s'agirait plus exactement de retourner à l'établissement où j'étais précédemment, c'est à dire il y a déjà huit ans. Entre temps, ils ont eu le temps de refaire les bureaux : tout va bien !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier miniature Pentax Auto 110, film Kodacolor 400 (format 110).

15 septembre 2010

Dix-neuvième siècle

Nous voilà bien : je lis du Stendhal en écoutant Schumann. Serais-je frappé de cuistrerie au dernier stade ? Moi qui me disais fermé au roman, si ce n'est un bon polar, et aussi peu schumannien que possible.

Mais d'un autre côté, ces bouquins sont à notre disposition, cette musique aussi, pourquoi s'en priver ? Et puis de Stendhal j'aime la cruauté : la narration et les personnage ne sont que les prétextes à la composition, et tant pis pour le lecteur. De la prose avec des épines...


Square Villemin, 5 septembre 2010.

Et puis, avec mes histoires de crèches voyageuses, je retrouve des trajets en métro ; il faut bien que j'ai quelque chose à lire !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5.

Robert Schumann, Trois Phantasiestücke pour clarinette et piano, op. 73.

14 septembre 2010

De l'Est

Je parlais dimanche de la passion des trains qui a saisi le petit bonhomme ; il faut avouer que ça ne doit pas grand chose au hasard : pour cause de travaux dans la crèche du secteur, il fréquente en ce moment une crèche plus éloignée située à deux pas des voies de la gare de l'Est. Il longe donc, à chaque jour de crèche, la gare en question et ses quais...


Gare de l'Est, 14 septembre 2008.

Forcément, une poussette poussée à vive allure par un parent pressé, ça ne vaut pas la tranquile promenade dominicale. Mais quand même, il y a toujours moyen de voir au moins partir un train !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-5n, film Fuji Pro800Z, objectif 300mm f:4.

Edouard Lalo, Concerto pour violoncelle en ré mineur, III : introduction - andante, allegro vivace.

13 septembre 2010

Qu'il pleuve ou qu'il vente...

Ayant vu la photo de l'olivier domestique que j'avais prise samedi, une lectrice attentive qui connait fort bien ledit végétal m'a fait remarquer que j'avais en stock de jolies photos de l'olivier baigné non par le soleil francilien mais par une pluie battante. Et elle avait raison, bien entendu.


L'olivier sous un juillet pluvieux, 3 juillet 2010.

Je parlais hier de musique minimaliste ; le terme n'est pas très bon mais il est commode. J'aime mieux que laquo;musqieu répétitive », même si la répétition d'un motif est l'un des principaux outils qu'utilise cette musique pour jouer avec le cours du temps. Laissons tomber les définitions ; mieux vaut écouter. J'avais parlé de Steve Reich hier ; cependant, le grand nom de cette musique, ça reste Philip Glass. Son premier opéra/ballet, Einstein on the Beach, dans les années 70, avait amené en pleine lumière cette musique jusque là plutôt confidentielle. Voilà. Il n'y a qu'à écouter.

Le Plume vous salue bien.

Philip Glass, Einstein on the Beach, acte 3, scène 1 : « In a prematurely air-conditioned supermarket ». Deux morceaux en un, en fait, avec une introduction instrumentale suivie (à 2'22) d'une partie vocale, se concluant par un retour à des éléments de scènes antérieures (10'45).

12 septembre 2010

Voyage (presque) immobile

Une vieille blague, attribuée à Alphonse Allais je crois :

- Quelle est la différence entre un train et une gare ?
- ?...
- La gare demeure mais ne se rend point.

Quand on a la chance d'avoir avec soi un petit bout de chou doté d'une insatiable curiosité, regarder les trains passer est une activité digne d'un lointain voyage. Une fois trouvé un point de vue depuis le pont de la rue Lafayette offrant un beau panorama sur les quais de la gare de l'Est, il n'était plus question de bouger jusqu'à ce qu'il soit largement l'heure du dîner.


Gare de l'Est vue de la rue Lafayette en fin d'après-midi.

Les ICE allemands qui se dandinent avant le départ pour tester le système de pendulation ; les bonnes vieilles CC72000 repeintes en violet, pour faire plus «, vert » semble-t-il (mais ce sont toujours les plus puissantes des locomotives diesel en service commercial) ; des TGV de plusieurs générations ; de nouvelles rames banlieue aux couleurs éclatantes... À vrai dire, c'était une activité qui convenait tout autant au papa qu'au fiston.

Côté musique : j'ai commandé le dernier opus d'un des maîtres du minimalisme, Steve Reich. Les premières commandes bénéficiaient, en plus du CD, d'une partition dédicacée et des fichiers MP3 correspondant à l'album. Difficile de résister. Disque et partition sont partis de New York il y a quelques jours, et je devrais avoir les MP3 le jour de la sortie officielle de l'album, mardi prochain. En attendant, je peux toujours réécouter Desert Music, ou encore, puisqu'on est sur des thèmes ferroviaires, Different Trains..

Le Plume vous salue bien.

Steve Reich, Different Trains, III. America - After the War.

11 septembre 2010

Olivier

On m'a réclamé une photo de l'olivier qui trône à la fenêtre de notre salon ; j'ai donc profité du rayon de soleil quotidien pour le mitrailler de photos depuis des points de vue et avec des objectifs multiples et variés. Le voici, partiellement du moins vu qu'il ne doit pas faire loin de deux mètres de haut.


Midi à nos fenêtre...

Il faut l'avouer : nous n'avons guère l'usage de la vingtaine d'olives produites chaque années. Mais ça améliore nettement notre petit paysage.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 100mm f:2.8.

09 septembre 2010

Vigne vierge

(Sans paroles, mais en couleur et en lumière.)


Un balcon francilien ce matin.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7.

Gabriel Fauré, quatuor à cordes en mi mineur op. 121, par le quatuor Ebène (CD Virgin Classic, 2008) : 2, andante.

08 septembre 2010

5771

Chana Tova ! Une bonne année 5771 à tous mes lecteurs.


Carillon, Grands Moulins de Paris, mars 2008.

Le Plume vous salue bien.

06 septembre 2010

Au milieu des marées

Avec la semaine de travail qui reprend sur les chapeaux de roues et quantité d'autres désagréments, il faut plus que jamais penser aux lieux qui comptent. Et dans cette catégorie j'ai un lieu qui n'en ai pas un, ni achetable ni vendable, ni de la terre ni de la mer : le vaste estran de la baie de Perros, dans ses parties sableuses, avec ses bosses et ses trous miniatures qui en font un tissus serré d'immergé et d'émergé.


Louannec, 16 août 2010.

Aux grandes marées cet espace est fort fréquenté : la pêche à pied est une institution locale, au point que les entreprises et les administrations tournent au ralenti lorsque les coefficients dépassent 100. Et les pêcheurs traversent sans guère y prêter d'attention cette partie de l'estran, trop fréquemment accessible pour mériter l'intérêt des chasseurs de coquillages.

Moi j'aime m'y promener quand il n'y a personne, le haut de la plage lointain déjà, mais la mer libre pas plus proche. Quelques mouettes, peut-être un courlis ou une aigrette ; du vide, en fait.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5.

Zoltan Kodaly, sonatine pour violoncelle et piano.

05 septembre 2010

Dixième

Le week-end, c'est promenades dans le dixième arrondissement, et parfois jusque dans le neuvième, voire le deuxième. C'est regarder tourner le pont de la rue de Lancry par dessus la poussette (« tournez manège ! ») ; c'est regarder un petit bonhomme courir sur les bosses de l'espace de jeux du jardin public.


Pont de la rue de Lancry vers midi aujourd'hui.

C'est aussi se vautrer sur le parquet pour jouer au legos, ou sur le lit pour d'improbables jeux de rodéos inventés par le petit protagoniste...

Sinon, j'ai beau écouter plein d'autres trucs, j'ai la sonate pour violon de César Franck qui tourne dans la tête. Il paraît que c'est une sonate cyclique, donc je suppose que c'est normal qu'elle tourne.

Le Plume vous salue bien.

César Franck, sonate pour violon et piano en la majeur, par Arthur Grumiaux (violon) et Gyorgy Sebok (piano).

03 septembre 2010

Effets spéciaux

Je savais bien que je n'étais pas tiré d'affaire avec mon UFR d'odonto. J'y ai passé la fin de l'après-midi, à démonter et remonter des équipements, tirer des câbles et déplacer des armoires techniques - cinq étages en dessous de la photo précédente.

J'ai pris quelques photos pour montrer aux collègues où j'en étais de l'opération. Mais voilà : le Canon Ixus 400 a un pied dans la tombe et, de temps en temps, on capteur ferraille complètement. D'où quelques effets très spéciaux.


Dans les sous-sols du site Garancière tout à l'heure.

Lundi ou mardi, j'y retourne, terminer le travail - ce qui implique de désosser un coffret technique en tôle, de déplacer avec des précautions d'orfèvre un coffret contenant l'arrivée d'une fibre optique, dévoyer une alimentation 220v et quelques autres trucs du même tonneau. Et je tâcherai d'amener l'autre appareil photo, en espérant qu'il n'ait pas le capteur poussiéreux.

Le Plume vous salue bien.

Appareil numérique compact Canon Ixus 400.

Propellerheads, « Take California », extrait de l'abum Decksanddrumsandrockandroll (1998).

01 septembre 2010

E pericoloso sporgersi

Rappelez-vous : avant les TGV et trains Corail climatisés, on trouvait aux fenêtres des trains cette pierre de Rosette ferroviaire :

E pericoloso sporgersi
Nicht hinauslehnen
Do not lean out of window
Ne pas se pencher au dehors

Le tout sur une petite plaque émaillée, accompagnée si mes souvenirs sont bons de divers pictogrammes sur l'interdiction additionnelle de jeter des objets par la fenêtre. Ce qui est fascinant, au passage, c'est que pour donner la même consigne dans quatre langues finalement relativement proches (il n'y a pas là dedans de Telugu, de Tswana ou d'Algonquin) on utilise quatre phrases que tout sépare, syntaxiquement comme sémantiquement. Voilà qui nous apprend sûrement quelque chose sur quelque chose, mais allez savoir quoi.


UFR d'odontologie, mardi 31 août.

À propos de fenêtres, donc : en se penchant par celles du quatrième étage de l'UFR d'odontologie, rue Garancière, on a une vue imprenable sur les immeuble copur-chics (comme disait ma grand-mère) et légèrement soporifiques du quartier Saint-Sulpice. En regardant vers l'intérieur, par contre, on tombe sur le foutoir des travaux en cours, lesquels vont me donner du fil à retordre dans les jours qui viennent.

Mais pas aujourd'hui : nécessité faisant loi, j'étais contraint et forcé de prendre un jour de congé et de le passer avec mon charmant bambin à jouer aux legos et à se promener avec lui sous le soleil de septembre.

Le Plume vous salue bien.

Appareil numérique compact Canon Ixus 400.