05 juin 2005

À monter soi-même

Activité éminemment dominicale aujourd'hui : le raid chez Ikea. Ça demande autant de préparation, d'audace dans la réalisation et de promptitude dans la fuite qu'un raid viking, sauf que, là, les vikings ne bougent pas et c'est nous qui venons apporter nos sous. Pas cons, les vikings.

Pour commencer, il faut retrouver toutes les pièces de la galerie, achetée d'ailleurs chez Ikea et qui sauf erreur de ma part n'a jamais servi que pour se rendre chez Ikea. Au bout du compte, la seule pièce qui manque est un écrou carré avantageusement remplacé par celui d'un écrou-cage pour rack informatique et qui traînait fort opportunément dans un vide-poche. Moyennant de se rappeler comment tout ça s'emmanche et nous voilà partis, récupérant au vol une amie, complice voire instigatrice de ce raid. Le trajet, facile : à l'heure de Roland Garros, ça roule et, pour s'y retrouver dans le dédale de ronds-points de la zone industrielle Paris-Nord, suffit de suivre le flot.

Dans le magasin lui-même, c'est pas compliqué, il faut suivre les flèches. L'éthique protestante du travail en application : pas question de négliger la salle de bain même si l'on est venu acheter des bibliothèques. Et puis, les grandes questions existentielles : quelle différence entre BILLY et BONDE ? Faut-il préférer EXPEDIT ou DIRIGENT - à moins qu'ENETRI, tous comptes faits..?

Mais le plus drôle, c'est après. Finies les salles d'exposition claires et spacieuses : on descend aux enfers et, après la traversée d'une vaste galerie marchande (purgatoire ?) où l'on achète quelques dizaines d'objets plus ou moins définissables et qui sur le moment ont l'air d'être une vachement bonne idée, on arrive au cœur des ténèbres :

Après avoir trouvé les trésors de son choix dans cette obscure forêt, on se retrouvera aux commandes d'un trente tonnes à quatre roues qu'on manœuvrera grâce à deux poignées de plastique bleu jusqu'à la caisse la plus proche. On y versera un écot substantiel avant de retourner vers son drakkar - non sans récupérer le cas échéant un chargement de butin différé, ce qui laisse le temps de faire le plein de sucres, rapides et lents, à la cafeteria du coin : on en aura besoin.

C'est en effet au moment de charger drakkars et snekkars que le viking s'interroge : était-il vraiment nécessaire de piller cette dernière abbaye avant de rembarquer ? Mais tôt ou tard, tout est dedans, dessus, derrière, plus ou moins solidarisé avec le véhicule grâce à de robustes sangles - de chez Ikea, cela va de soi. Et l'on rentre, sachant gré aux encombrements vespéraux d'épargner moteur, amortisseurs et boîte de vitesse...

Pour le montage, on verra plus tard. Par contre, je tiens à remercier l'ascenceur qui, à deux centimètres près, nous a épargné le charroi à dos d'homme et sur cinq étages de BILLY 200×80 et 200×60...

Le Plume vous salue bien.

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