L'esplanade du Vert Galant est de ces lieux parisiens où l'on ne passe guère par hasard : on s'arrête au milieu du Pont neuf et l'on descend de petits escaliers cachés derrière la statue équestre d'Henri IV qui fait face à la place Dauphine, pour parvenir au petit square qui occupe la poupe de l'île de la Cité. À droite, le Louvre ; à gauche, l'Institut - quelques mètres carrés à l'écart des flux, une pause, une respiration.
Square du Vert Galant, premier arrondissement de Paris, lundi 3 octobre, fin de matinée.
Un tel site est évidemment le lieu idéal pour s'interroger sur, devinez quoi : les spécificités du balisage des voies de navigation intérieures, bien sûr.
Je n'avais jamais remarqué la bouée mouillée à une dizaine de mètres en aval de l'île - si tant est qu'elle est déjà été en place lorsque, nouvel arrivant à Paris, j'étais descendu à cet endroit lire une bande dessinée achetée à un bouquiniste des environs. Une bouée verte à rayures rouges, surmontée d'un voyant conique de couleur verte : voilà qui semble conforme aux recommandations de l'association internationale de signalisation maritime, région A, à ceci près que la marque AISM-A pour une bifurcation de chenal comporte une unique bande rouge et que, par ailleurs, la signalisation maritime définit le sens du balisage latéral (carrés rouges à bâbord, triangles verts à tribord) par rapport à un navire rentrant au port, ce qui ne s'applique guère à une rivière ou à un canal.
Renseignement pris, la navigation intérieure utilise les marques triangulaires vertes pour fixer le côté gauche du chenal en regardant vers l'aval et les carrés rouges pour le côté droit - ce qui somme toute revient exactement au même : la remontée d'un fleuve a une signalisation similaire à l'entrée d'un port. Quant au nombre de rayures, il s'explique par le fait qu'en navigation intérieure, c'est le voyant seul (ici un cône vert) qui indique le chenal préféré - alors qu'en mer le voyant est toujours un simple rappel des indications données par la couleur de la balise, susceptible qu'il est d'être emporté par les intempéries ou un cormoran affamé.
Longue vie donc au cône vert du Vert Galant.
Le Plume vous salue bien.
1 commentaire:
je suis arrivé au Vert Galant en passant par le Pont des ARts
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