12 novembre 2005

Contes de la lune vague après la pluie

Je crois l'avoir mentionné dans une entrée sur le temple du pavillon d'or : si ce dernier est effectivement doré, le pavillon d'argent, lui, est resté dans l'état où il était à la mort de son principal patron, dépourvu de tout placage en métal précieux.


Le temple du pavillon d'argent, Kyoto, août 1998.

Il est vrai que si la dualité or/argent est pertinente d'un point de vue symbolique (soleil/lune, jour/nuit, force/ruse, etc.), elle l'est moins du point de vue de la résistance des matériaux à la corrosion : sauf à être entretenu par une armée de moinillons brandissant des flacons de miror, la couleur aurait fini par être celle du bois de cèdre que l'on voit ici.

C'est parfaitement cohérent, finalement : contrairement à la lumière solaire, celle de la lune se capte et se diffracte difficilement - quiconque a tenté de traverser des sous-bois à la seule lumière d'un clair de lune me comprendra.

Symbole d'un Japon qui tourne déjà le dos à l'antique Kyoto pour regarder du côté d'Edo : le jardin de sable du Ginkakuji représente les reflets de la lune sur la mer au pied du mont Fuji.

Le Plume vous salue bien.

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