05 novembre 2005

Essai d'inventaire analytique d'un espace de travail

Nous avons la chance d'avoir chacun, dans notre appartement parisien, une pièce consacrée à nos travaux intellectuels respectifs. Mon bureau, si l'on doit l'appeler ainsi, a comme meuble principal une table qui est à proprement parler mon bureau - lorsqu'un dîner n'impose pas de la transformer temporairement en une table à manger, cataclysme éminemment salutaire en termes de rangement.

L'encombrement de cette table de travail est en effet un problème récurrent. Je ne me souviens pas d'avoir jamais eu, même dans mes années de collège, de bureau qui ne soit pas un vaste foutoir... En tant qu'historien des techniques, cependant, je m'intéresse à l'organisation spatiale des espaces de travail. Pourquoi ne pas faire l'inventaire de celui-ci ?


Vue aérienne de mon bureau il y a dix jours, quelques jours après le dernier rangement en grand - la situation décrite ci-dessous est nettement plus complexe...

Analysons donc. Cet espace est divisé en quatre zones fonctionnelles aux délimitations mouvantes.

au centre, L'outil de travail par excellence : l'ordinateur portable accompagné de son clavier externe et d'une souris. Derrière lui, une sorte de no man's land contenant une lampe de bureau, un tour de CD petit modèle contenant des CD vierges, un double décimètre que je ne retrouvais plus et une paire de ciseaux.

À droite, au plus près de la porte d'entrée, un espace consacré à la dépose temporaires d'objets, parmis lesquels : une boite à gâteaux japonais contenant divers instruments d'écriture et un compas à pointe sèche ; une tour de CD (moyen modèle) contenant diverses sauvegardes et l'un des disques de Flight simulator 2004 ; le guide vert Michelin de la ville de Rome ; mon Palm ; mes clés ; une agraffeuse de gros calibre ; un petit meuble à trois tiroirs dont l'inventaire serait trop longs mais qui contient entre autre un étui à lunette, mon passeport et pas mal de courrier ; un classeur à fiches ; un casque de bicyclette ; trois fiches bristol de couleur bleue intitulées La Pipaudie, Grosbot et Guillot ; deux fiches bristol de couleur verte intitulées mines de fer et sable et terre à mouler ; une saccoche pour guidon de vélo ; posé sur cette dernière, L'invention technique au siècle des lumières de Liliane Hilaire-Perez que j'avais entrepris de lire dans mon bain.

À gauche, un espace plus spécifiquement réservé aux documents que je consulte lorsque je suis devant l'ordinateur : trois feuilles griffonnées contenant mes notes pour mon exposé d'hier ; un plan de la ville de Rome ; un cahier aux couleurs de l'UC San Diego contenant des notes prises depuis deux ans et d'innombrables feuilles volantes ; une version intermédiaire de ma bibliographie ; une pile d'ouvrages à inclure dans ladite bibliographie : Apologie pour l'hisoire, ou : Métier d'historien de Marc Bloch, Mine et Métal, d'Anne-Françoise Garçon, La Charente révolutionnaire, 1789-1799, de Jean Jézéquel, La banque Seillière-Demachy, une dynastie familiale au centre du négoce, de la finance et des arts ainsi que Gilbert Romme (1750-1795), actes du colloque de Riom ; en dessous, une boite de fiches bristol vierges ; The Hobbit, de J.R.R Tolkien ; une chemise pleine de photocopies d'articles et documents d'archives ; la carte géologique de la France du BRGM au 1/50.000, feuille de Montbron ; la carte IGN au 1/25.000 de Ruelle ; un numéro du New Yorker daté du 19 septembre ; Missionnaires de la république, de Michel Biard ; quelques numéro de l'hebdo des socialistes, encore sous plastique ; une carte de la province de Bergame, don de l'office du tourisme ; un paquet de papier calque au format A4.

Au fond à gauche, hors de portée de main donc : un vieux téléphone portable et son alimentation ; l'alimentation du Dell ; un micro-ordinateur portable Apple Ibook et son alimentation ; un catalogue de vente par correspondance d'accastillage et vêtements de mer, une boite de cartouches d'encre pour Art Pen (si quelqu'un retrouve le stylo qui va avec, je suis preneur) ; la boite de ma carte WiFi ; un câble USB débranché qui se demande un peu ce qu'il fait là.

Je crois que je devrais ranger mon bureau.

Le Plume vous salue bien.

(correction : les fiches bristol bleues et vertes sont maintenant sur le parquet.)

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