06 avril 2011

Histoires d'anches

Les clarinettistes aiment leur instrument, bien entendu. Ils aiment la sensualité du bois, ils apprécient la régularité de la perce, admirent l'ingéniosité du clétage qui vient prolonger leur doigts pour explorer tous les recoins de la gamme. Le bec, ils le choisissent avec soin et l'entretiennent précieusement. Mais les anches, c'est une autre histoire.


Une poignée d'anche sur l'étui de la clarinette.

L'anche (et non pas la (h)anche, par pitié), c'est cette lamelle de roseau que l'on place sur l'ouverture du bec et dont les vibrations produisent le son de l'instrument. C'est dire si elle a une certaine importance... La clarinette et le saxophone ont une anche simple : une seule lame, l'air passant entre cette lame et le bec ; les hautbois, les bassons et leurs familles respectives sont munis d'anches doubles, où l'air soufflé passe entre deux lames de roseaux qui vibrent donc l'une contre l'autre.

Contrairement à l'instrument lui-même, l'anche est une source constante de contrariété, de mauvaise humeur et de récrimination pour le clarinettiste : elle s'abime pour un rien, coup de dent malheureux ou fausse manœuvre avec le couvre-bec ; elle est trop sèche, ou trop humide ; elle n'a jamais la force qu'on souhaite (les anches sont classés par force, de 1 à 4, suivant qu'elles sont plus ou moins flexibles)... Il y a une vidéo d'une répétition où la célèbre clarinettiste Sabine Meyer arrache rageusement l'anche de sa clarinette arrache son anche d'un geste rageur : tout clarinettiste s'exclame : « ah ! elle aussi... ».

Bref : je me suis salement débattu avec mes anches hier soir. À force d'en changer, je vais épuiser les roselières provençales !

Le Plume vous salue bien.

Appareil numérique compact Pentax Optio RZ10.

Johannes Brahms, quintette avec clarinette, op. 115.

Aucun commentaire: