Pour finir cette mini-série sud-africaine, une photo qui associe la splendeur des paysages au poids de l'histoire : l'ancien District 6 du Cap, jadis un quartier multiculturel, bloti au pied la montagne de la Table, tout près de cœur historique de la ville.
Le caractère profondément mixte du quartier faisait tache dans le paysage, à quelques dizaines de minutes à pied du siège du Parlement fédéral. Faute d'avoir pu le ségréger, les technocrates de l'Apartheid ont trouvé une solution simple : le raser, tout simplement. Seuls en sont restés les édifices religieux, scrupule assez grotesque puisque les fidèles en avaient été virés sans ménagement... Le reste, des terrains vagues, à peine entamés par quelques immeubles récents, qu'on avait construits pour accueillir les anciens colons portugais d'Angola et du Mozambique, à ce qu'on m'a dit. Une grosse cicatrice dans le tissus urbain.
District 6, février 1997. Ça c'est un peu construit depuis, je crois.
Mais en cette fin d'année, repassons à un sujet plus léger : le cricket. Pour la première fois depuis son retour en compétition, l'Afrique du Sud a gagné une série de test-matchs contre l'Australie ! On le pressentais à l'issue du troisième jour du match ; on s'en doutait à la fin du quatrième : et voilà, c'est fait, l'Afrique du Sud a gagné le deuxième match (sur trois) de sa tournée australienne. Et par neuf wickets, s'il vous plaît !
Allez, rappelons en version très abrégée les principes du jeu : il y a deux équipes de onze joueur ; l'une a tous ses joueurs sur le terrain, l'autre seulement deux : les batteurs, munis de solides battes (de forme aplatie et non cylindrique, contrairement à d'autres sports de balle qu'on ne nommera pas). L'équipe des batteurs doit marquer le plus de runs possible (en échangeant leurs positions d'un côté et de l'autre d'une partie du terrain, avant que l'équipe adverse ne ramène la balle à son point de départ, ou en envoyant la balle hors de l'aire de jeu). L'autre équipe cherche à limiter le nombre de runs et à éliminer les batteurs en détruisant leur wickets : deux bouts de bois en équilibre sur trois bâtons, juste derrière la position de départ du batteur. Lorsque dix batteurs ont été éliminés, la manche (innings) se termine, et les équipes échangent leur rôle.
Dans un test match, il y a quatre innings, donc pour chaque équipe deux où elle marque des points et deux où elle essaye d'empêcher l'autre équipe d'en marquer. Le gagnant est celui qui a le plus de runs sur ses deux manches. À la fin du match (cinq journée de jeu, donc), on a trois possibilités : soit les quatre innings n'ont pu être terminés (soit parce que la météo a été mauvaise, soit parce que les batteurs ont été particulièrement difficiles à dézinguer), et c'est un match nul ; soit l'équipe qui joue en dernier n'a pas réussi à refaire son retard : on parle alors d'une victoire par tant de runs ; soit elle y est parvenue : le match s'arrête alors dès que l'équipe en question a dépassé le total de son adversaire - de la même manière qu'au tennis on ne joue pas les trois sets si un joueur a gagné les deux premiers. On exprime alors la marge de victoire non pas en runs (la différence étant en général d'une unité) mais en nombre de wickets : le nombre de batteurs qu'il restait à éliminer pour achever l'innings.
Sachant qu'il y a onze joueurs par équipe et que deux batteurs doivent toujours être présents sur le terrain, il faut dix éliminations en tout pour conclure un innings. Une victoire par neuf wickets signifie donc qu'un seul joueur de l'équipe gagnante a été sorti lors du dernier innings. C'est donc exceptionnellement large - c'est là que je voulais en venir !
Le Plume vous salue bien.
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