10 décembre 2008

Du roman

J'avais annoncé l'autre jour mon intention de publier mes notes plutôt vers la mi-journée qu'en soirée ; comme on le voit, c'est bien parti : 21h30, 23h, 22h30, et de nouveau 23h aujourd'hui... C'est que c'est le moment de la journée où on peut commencer à laisser refroidir nos petits moteurs. Difficile d'écrire, même quelques mots, quand on est par monts et par vaux ; je ne sais pas comment faisait Diderot qui écrivait des romans pendant ses voyages en diligence !


Gare d'Angoulême, 13 octobre dernier : un train au repos !.

À propos - relire Jacques le fataliste : ça fait partie des livres qu'il faut que je relise toutes les quelques années. Par contre je n'ai jamais réussi à terminer Le neveu de Rameau ; quant aux Bijoux indiscrets, je crois l'avoir lu jusqu'au bout, mais je n'en jurerai pas. J'en retiens en tout cas les morceaux de bravoure polyglotte et libertin, en anglais, espagnol, italien et latin (qui remplace l'allemand : on peut penser que Diderot ne l'écrivait pas, au moins à cette époque)*. Mais le Jacques est d'un tout autre calibre, tout inspiré qu'il soit du Tristram Shandy de Sterne - quelle importance, finalement.

Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe ? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Sait-on où l'on va ? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien ou de mal ici-bas était écrit là-haut.

LE MAÎTRE

C'est un grand mot que cela.

Et c'est parti. Une époque révolue, où les romanciers ne prenaient pas le roman au sérieux... À ce propos, il est aussi grand temps que je relise Si par une nuit d'hiver un voyageur de Calvino.

Le Plume vous salue bien.

*Il s'agit du chapitre 47, « vingt-sixième essai de l'anneau : le bijou voyageur. »

Une note à lire en écoutant : Camille Saint-Saens, Sonate pour violoncelle et piano n°1 en ut mineur op.32.

Boîtier Pentax MZ-10, film Fuji Pro800Z, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ecrire en diligence me semble faisable. En scooter, c'est déjà plus compliqué !
J'aime aussi beaucoup Jacques le fataliste. J'avais trouvé ça "génial" (au sens plein du terme),quand je l'avais découvert, au lycée. Longtemps que je ne l'ai pas relu, tiens, et en plus, il doit trainer quelque part dans ma bibliothèque.
Accompagné par Saint Saens, en plus, que j'aime beaucoup aussi, même si je connais mieux son carnaval, forcement.

Le Plume a dit…

Le truc marrant avec Saint-Saens: alors que pas mal de ses composition sont d'un académisme pas léger-léger, son oeuvre la plus connue (et la plus vendue sur le marché du disque)est une rigolade écrite pour se distraire pendant les vacances... et qui est sympa justement pour ça, d'ailleurs.

Perso, j'ai découvert Saint-Saens avec la danse macabre, dans une anthologie en douze 33t qui traînait chez mes parents. Mais maintenant, les deux morceaux de lui qui me parlent le plus, ce sont la première sonate pour piano et violoncelle, ainsi que le troisième concerto pour violon. Les deux partagent beaucoup en terme de dynamique, à mon oreille en tout cas!

Anonyme a dit…

Si je commence à relire, je n'aurai plus le temps de lire !!!

Le Plume a dit…

Oui, mais:

Tu vas commencer le nouveau roman d'Italo Calvino, si par une nuit d'hiver un voyageur. Détends-toi. Concentre-toi. Ecarte de toi toute autre pensée. Laisse le monde qui t'entoure s'estomper dans le vague. La porte, il vaut mieux la fermer; de l'autre côté, la télévision est toujours allumée.

Il y a quelque chose dans un (bon) roman déjà lu qui est comme un costume bien taillé: des années plus tard, il vous va toujours aussi bien.