Notre ami médiéviste Zid évoquait hier, dans une belle entrée, ses premières années de recherche, comme doctorant et assistant archiviste. Je repensais du coup à mes premières expériences d'historien - même si, en toute objectivité, je suis à peine un débutant en la matière.
Si l'on exclue mes exposés de lycéen (pour lesquels j'avais tout de même été farfouiller aux archives départementales, ce dont je ne suis pas peu fier), il s'agissait d'expériences de bibliothèques plus que de dépôts d'archive. La British Library tout d'abord, où j'étais allé par curiosité, ma chère moitié y menant ses propres recherches. Là, j'avais fait un bon tour de la bibliographie sur un sujet qui titillait ma curiosité : l'affaire de Fachoda. Si le sujet me titillait ainsi, c'est que je n'en connaissais rien, sauf le nom... J'en sais maintenant plus qu'il n'en faut ; j'ai aussi eu le plaisir d'utiliser la round reading room avant le déménagement à Saint-Pancras. Opération, sois dit en passant, très nettement mieux menée que le déménagement de notre bibliothèque nationale vers la forteresse de Tolbiac, mais c'est une autre affaire.
Mon souvenir suivant (même s'il y a bien dû y avoir entre temps des passages à la bibliothèque Richelieu, justement, avec ses pitoyables lampes de quelques watts qui bousillaient les yeux du lecteur) est un peu plus exotique - la bibliothèque était minuscule,installée au milieu d'un vaste jardin public tropical :
La South African Public Library (ou est-ce le musée qui se trouve juste en face ?), Cape Town, février 1997.
La South African Public Library, quoiqu'ayant le statut de bibliothèque nationale, est en effet bien plus petite que la plupart des bibliothèques municipales qu'il m'ait été donné de visiter. Le gouvernement d'apartheid qui venaient de se tomber n'avaient guère de goût pour les choses de l'esprit ; le public sud-africain pour ce genre d'institutions reste de toute façon limité en dehors du monde universitaire, qui a ses propres bibliothèques. J'y avais travaillé sur la question des transports publics (et en particulier du train) et de son rapport avec la politique d'apartheid - rapport fatalement étrot, le big apartheid étant avant tout une politique de contrôle de l'espace. J'avais trouvé notamment d'intéressants documents montrant que la conception d'un nouveau township dans les environs du Cap avait commencé par l'étude de sa desserte ferroviaire et des gares qu'il faudrait y implanter : logique dans la mesure où la politique d'apartheid voulait que les populations noires de la province du Cap n'y résident qu'à titre temporaire, en tant que force de travail - et qu'il n'était pas questions d'établir la moindre activité économique dans le township.
Je n'avais pas approfondi ces recherches qui je crois n'étaient pas sans intérêt. C'était de toute façon avant que je ne me décide à donner une forme universitaire bien établie à mon intérêt pour la recherche en histoire, mais je dois dire que donner une forme écrite au résultat de mon travail est toujours un problème, ceux qui me lisent depuis le printemps 2004 le savent bien...
Cependant, je reste persuadé que la curiosité est une qualité qu'il faut pleinement assumer. C'est pour cela que je fais de l'histoire.
Le Plume vous salue bien.
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