Les musulmans célèbrent aujourd'hui la fête du mouton. Les esprits chagrins observerons sans doute que le mouton, lui, n'est pas précisément de la fête - on se rappelle que cette célébration était il y a quelques années l'occasion pour l'extrême-droite de draguer les amis des bêtes, par Brigitte Bardot interposée.
Ça tombe bien : je ne suis pas particulièrement un ami des bêtes, et je ne suis même pas un carnivore honteux. Chaque morceau de viande vient d'un animal tué : c'est comme ça. On observera par ailleurs que le sacrifice que célèbre cette fête (celui d'Abraham) a été l'occasion de trucider un mouton plutôt que de trucider une personne. Ce qui semble louable. Et non, non et non, les animaux ne sont pas des personnes, non plus que les fraises des bois, les girolles et les paramécies.
Un mouton solitaire sur la lande d'Ouessant, août 2000.
Plus sérieusement : la religion est essentiellement un phénomène social ; en tant que telle, elle ne peut subsister qu'avec des rituels tangibles qui balisent sa place dans l'univers matériel. Réduire la question religieuse à une question de foi individuelle (c'est la tentation du christianisme contemporain) est une absurdité sociologique. Qui peut d'ailleurs se révéler passablement oppressante pour le l'individu, qui doit non pas rendre compte de ce qu'il fait, mais de ce qu'il ressent. Bon, en cas de besoin, il fera semblant, bien entendu - et on sera ramené à un rituel comme un autre.
N'empêche : c'est à cette forme de religion totalement dématérialisée que j'ai tourné le dos il y a fort longtemps. Ce que je ne regrette pas, d'ailleurs.
Le Plume vous salue bien.
Boîtier Pentax MZ-10, film Kodak Gold 400, zoom SMC Pentax-F 35-80mm 1:4-5.6
2 commentaires:
Bonjour,
J'apprécie votre blog et j'ai là envie d'intervenir.
Pour nous différencier de ces mêmes animaux, il me semble logique de ne point les manger lorsque là possibilité nous en est laissée.
Un kilo de viande de boeuf réclame 100 000 litres d'eau - autours de laquelle de nombreux conflits sont à prévoir ( M Alliot-Marie au grand Journal / Canal + / courant 2008 ) et notre surconsommation de viande affame en outre nos amis d'outre méditerrannée et d'ailleurs en les privant de céréales.
Nous prétendant le fin du fin de la création, il me semble juste de ne pas creuser la tombe de nos congénère lors qu'il est possible de l'éviter.
Merci pour votre blog, je ne souhaite pas être polémique.
Continuez à nous faire voyager !
si on était d'accords sur tout, qu'est-ce qu'on se casserait les pieds...
l'argument des céréales serait recevable s'il était avéré qu'il y a, d'un point de vue global, une pénurie de céréales pour nourrir l'humanité dans son effectif et son régime alimentaire actuel. Ca ne me semble pas clair, sinon de manière très passagère.
Ceux-ci évoluerons; la productivité agricole globale peut aussi diminuer pour des raisons climatiques. Il faudra alors trouver de nouveaux équilibres, c'est évident. En attendant j'aime mieux faire manger le colza à une vache dont je mangerai la viande qu'à un moteur diésel!
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