22 décembre 2008

L'eau verte

Toujours dans la lecture de Moby Dick ; au chapitre 46, la première chasse à la baleine (fût-elle une baleine pas plus blanche que la moyenne) tourne à la débandade, comme tout commencement d'action dans ce bouquin d'ailleurs : somme toute, dès les premières pages, le narrateur arrive à New Bedford et rate la dernière navette pour Nantucket, et un samedi soir qui plus est. Il va donc de soi que la première mise à l'eau des baleinières du Pequod se solde par la destruction de l'une d'elle (par le Pequod lui-même, d'ailleurs, et non par le cachalot visé, parti sans demander son reste) et par un bain de mer forcé du narrateur et de son harponneur préféré, rencontré sur le mauvais matelas d'une auberge du cap Cod.

Inutile de dire qu'un bref endormissement dominical sur le canapé du salon s'était rapidement rempli d'eau verte et de croisière transatlantique. Pourtant, les seules eaux vertes qui m'avoisinent sont celles de la Seine et du canal Saint-Martin.


Canal Saint-Martin, Paris 10e, 7 décembre 2008.

Puisqu'on parle de mer, j'en profite pour déplorer les jeux du cirques qu'on essaye de faire passer pour une course au large, sous le nom de Vendée Globe Challenge. Les organisateurs pouvaient être content : rien de tel qu'un blessé, sauvé en pleine mer (aux frais de qui ?), pour faire causer la télé et remplir d'aise les sponsors. D'ailleurs, l'agité du bocage (qui, ne l'oublions pas, est derrière cette affaire), à qui la radio demandait ce qui faisait l'intérêt de la course, n'a rien trouvé de mieux à raconter que les points de suture sur la langue de Bertrand de Broc il y a quelques années, performance dont le caractère nautique n'échappera à personne...

Si l'on veut juger du meilleur bateau et de la meilleure façon de le mener, c'est du côté des courses en équipage qu'il faut regarder : là, c'est de la vraie navigation. Mais alors, c'est de la voile, pas du combat de gladiateurs : aucun intérêt pour le 20h de TF1.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 200mm f:4.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hmmmm.... la voile, en équipage... comme l'America's Cup, alors ?

Le Plume a dit…

je pensais plutôt à la volvo ocean race, qui est à Singapour ces jours-ci. En plus, c'est un tour du monde qui ne se limite pas à descendre tout droit vers les 60eme, faire le tour de l'antarctique et remonter....

l'Amercia's cup, c'est très particulier, parce que c'est du match racing, un bateau contre un bateau. Les considérations tactiques sont évidemment très différentes puisque le but n'est pas de finir le plus vite possible, mais que l'autre finisse derrière!