21 juillet 2007

Profondeur de champ

Puisqu'on en est à parler technique photo, continuons. Si vous connaissez des photographes amateurs, vous ne l'ignorez pas : tôt ou tard ils vous aprlerons sensibilité ISO, ouverture de diaphragme et longueur focale, et finiront par vous montrer leurs objectifs plutôt que leurs photos. Ou les deux, d'ailleurs.

Leçon du jour : la profondeur de champ. Si une photo pouvait être nette à toute les distances, ça se saurait ; d'ailleurs, l'œil lui même en serait bien incapable - mais lui met au point automatiquement sur ce que vous regardez, ce qui diminue les conséquences pratiques du problème. Sauf si, comme les miens, vos yeux mettent au point de travers, mais c'est une autre histoire.

Le photographe, lui aussi, met au point : il règle son objectif de telle sorte qu'à un point de son sujet corresponde un point sur sa pellicule, et pas une tache vaguement circulaire - sinon, c'est loupé. En optique géométrique pure, un tel réglage est valable uniquement pour une distance donnée entre la lentille et le sujet ; tout ce qui est plus près ou plus loin devrait être immanquablement flou. Heureusement, ce n'est pas tout à fait comme ça que ça se passe. La preuve en image :


La montagne de la Table derrière les anciens jardins de la Compagnie néerlandaise des indes orientales.
Cape Town, février 1997.

La différence, c'est le diaphragme : si on force la lumière à passer par un trou d'épingle entre l'objectif et le film, fini le flou ; les rayons qui sortent du droit chemin ne passent pas, et tout rendre dans l'ordre. C'est le principe de la camera oscura des anciens. Sauf que si on fait comme ça, la quantité de lumière à franchir l'obstacle est tellement faible qu'on n'arrivera à rien, sauf à laisser le film exposé pendant très longtemps, ce qui poserait d'autres problèmes. Mais plus on élargit le trou d'épingle (le diaphragme), plus on retrouve le problème de mise au point : la profondeur de champ diminue - la profondeur de champ étant la zone devant et derrière la distance de mise au point où les objets paraissent nets.

Du coup, le dilemne de base du photographe, le voilà : en fermant le diaphragme, on gagne de la profondeur de champ mais on perd de la lumière, donc on doit allonger le temps d'exposition... D'un autre côté, limiter la profondeur de champs peut aussi être une manière de concentrer la photo sur un sujet plutôt que sur l'arrière-plan ; les portraitistes travaillent souvent comme ça.

Les appareils photos modernes ont tendance à dissimuler ces choix cornéliens dans l'électronique. C'est un peu dommage, peut-être, non ?

Le Plume vous salue bien.

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