Pour le lundi, une photo du quartier des Grands Moulins, puisque j'ai dû m'y traîner pour gagner mon pain à la sueur de mon front. N'exagérons rien - mais tout de même : six étages sans ascenseur, pensez-vous... Notons d'ailleurs une intervention magistrale du réparateur d'ascenseur qui s'est déplacé pour fixer à la porte une affichette « hors service ». Très fort, si, si.
D'un autre côté, je le comprends, cet ascenseur. On lui a expliqué, comme à la presse et au ministre, que le bâtiment était terminé, livré, inauguré, en service ; qu'il (l'ascenseur, pas le ministre) n'aurait plus à transporter que des étudiants malingres ou un occasionnel livreur. Mais voilà : au quatrième étage, plâtriers et électriciens sont en plein travail, y compris aux abords immédiats de la cage (sans porte) dudit ascenseur ; au sous-sol, on construit le compactus de la bibliothèque : on descend donc les plaques d'agglo et les rayonnages en tôle par palettes entières ; au troisième étage on voit encore des brouettes remplies de sable emprunter le même ascenseur, répandant à l'occasion une partie de leur chargement dans les délicats mécanismes. Finalement, il n'y a guère qu'à notre sixième qu'on utilise l'ascenseur comme un ascenseur et non comme un élévateur pour l'exploitation minière. Et du coup on monte à pied.
Les chantiers de la ZAC rive gauche vus du huitième étage des Grands Moulins cet après-midi.
À propos d'élévateurs : avez-vous remarqué que les constructions humaines les plus audacieuses et les plus graciles de nos villes sont des constructions temporaires - les grues. Autant de petites tours Eiffel unijambistes, au molet nettement plus fin et délié que la vraie en plus. Et tout compte fait, il n'en tombe pas si souvent que ça...
Notons d'ailleurs que malgré un ou deux accidents spectaculaires ces dernières années, personne n'a encore eu l'idée de les interdire, ces fameuses grues. C'est bon signe : l'imbécillité collective qui se fait appeler « principe de précaution » n'a pas encore tout envahi...
Le Plume vous salue bien.
P.S. : il y a un séminaire de philosophie des sciences sur cette notion qui se tient dans mes fameux Moulins ; je crois que j'irai y traîner mes guêtres à la prochaine séance. Ça pose des problèmes fort intéressants, malgré tout.
2 commentaires:
Tagada, ouaaaais, vive la fraise du meme nom! euh...
oui, bon, d'accord, je retourne dorm...bosser.
(j'avoue etre encore un peu hermétique à la beauté des grues de travaux, mais après tout, hein)
(et pour les techniciens, quand je pense qu'après, on se moque des Italiens de la ville éternelle qui considèrent que justement, ils ont l'éternité devant eux, alors pourquoi se presser?)
(non, rien, mais jamais deux parenthèses sans trois)
ouais, d'ailleurs au premier plan avec le toit arrondi c'est la halle aux fraises.
(euh, aux farines, en fait...)
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