10 janvier 2009

Pavillon d'or

La liste d'instruments à vent que je donnais hier ne voulait pas être exhaustive - y manquait toutefois l'un des plus spectaculaires : le sousaphone, ou soubassophone, parmi les plus grave (et donc les plus gros) de la famille des cuivres.


Rue du Faubourg Saint-Denis, octobre 1998.

Il doit son nom d'origine à John Philippe Sousa, directeur de la musique des U.S. Marines au début du XXe siècle, et à ce titre grand spécialiste de la musique de marche, pour lequel l'instrument avait été fabriqué. Le sousaphone a l'avantage sur l'hélicon, son proche cousin, d'être mieux équilibré, et d'avoir son vaste pavillon tourné vers l'avant, rehaussé au dessus de la tête des musiciens - notamment de son porteur, qui autrement n'y verrait rien, mais ça évite aussi de balancer ses basses pile dans l'oreille du voisin de devant.

Sinon, c'est un cuivre à piston comme d'autres : ce sont les vibrations des lèvres du musicien qui produisent le son, qui entre en résonance en fonction de la longueur de la colonne d'air présente dans le tube. Si cette colonne d'air était invariable (comme pour le cor de chasse par exemple), on ne pourrait faire qu'un petit nombre de notes : les harmoniques de la note la plus basse de l'instrument. Les pistons sont là pour modifier la longueur en introduisant des dérivations dans le cheminement de l'air, ce qui permet de récupérer les notes manquantes de la gamme.

J'avais vaguement réussi dans le temps à tirer quelques sons d'un cor de chasse qui traînait en Bretagne. Mais si on devait me faire jouer d'un machin pareil, à moi qui ai mal aux joues en gonflant un ballon de baudruche, je tomberais mort avant la fin du premier morceau !

Le Plume vous salue bien

P.S. : paradoxalement, j'écris cette note à l'issue d'une journée où nous avons été pourchassés par les tapages variés, d'un marteau piqueur dans le mur porteur de l'immeuble ce matin à des sonos plus qu'invasives ce soir... Le silence, lui aussi, est d'or.

J. P. Sousa, With Pleasure/dance hilarious (cake walk). Cf. l'émission Les secrets d'Éole sur France Musique du 7 janvier dernier.

Boîtier Pentax MZ-10, film Kodak Gold 200, zoom SMC Pentax-F 35-80mm1:4-5.6 (détail).

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