Ce n'est pas un scoop : sous nos latitudes, il y a des saisons. Quatre, même, et ce n'est pas le chanoine Vivaldi qui me contredira - mais s'il va être question de musique baroque, ce ne sera pas de la sienne.
Les saisons : dans les climats tempérés, un changement progressif de lumière, de températures, de végétation, d'ambiance. Dans d'autre partie du globe, le mot désigne tout autre chose : un plus ou un moins de calamités, de la saison (trop) sèche à la saison des pluies (diluviennes). Voir aussi, dans le même style, la saison des ouragans des Caraïbes, pour ne même pas parler de la mousson.
Chez nous, progressivement, le jour diminue, les feuilles d'arbres jaunissent, les coups de vents venus de l'Atlantique se succèdent pour les arracher aux branches. Et un beau jour, on se rend compte que le soleil s'est couché pendant qu'on faisait ses courses ou qu'on sortait du boulot, et qu'au milieu de la journée il ne montait plus guère. Un moment de l'année propice à la méditation, avec une petite teinte de mélancolie.
Passage des Récollets, septembre 2008.
La musique du jour est appropriée, je trouve, à cette ambiance un peu particulière des premiers soirs d'automne, du premier petit goût d'hiver un peu acidulé dans l'air. C'est une cantate de Bach, composée pourtant pour la saison antipode : c'est une cantate de Pâque.* Mais la ligne-titre (c'est le titre de cette entrée), la tonalité et l'instrumentation (les harmonies paradoxales du hautbois da caccia** et du violoncelle piccolo) en font une composition pensive, idéale pour contempler la lumière qui baisse sur la ville.
Quant à la Nuit blanche parisienne, merci, mais non merci : mon déficit de sommeil se suffit à lui-même.
Le Plume vous salue bien.
* Avec comme prédicat un commentaire, légèrement poussif paraît-il, de l'apparition du Christ sur le chemin d'Emmaüs, dans l'évangile selon (saint) Luc.
** Un curieux hautbois courbe, accordé une quinte plus bas que le hautbois standard, avec un pavillon métallique qui lui donne une sonorité intermédiaire entre les bois et les cuivres.
Musique du jour : J.-S. Bach, cantate BWV 6 Bleib bei uns par l'ensemble baroque de Limoges dirigé par Christophe Coin.
[boîtier Pentax MZ-5N, film Fuji Pro800Z, objectif SMC Pentax-M 35mm f:2.8.]
Cette entrée aura bientôt plus de post-scriptums que de texte. Bah. Avec le jour qui diminue, personne n'y prendra garde.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire