18 novembre 2009

110

Tiens, parlons photo pour une fois... Les lecteurs réguliers ont dû remarquer de temps à autre d'étranges photos comme celle-ci :


Rue de l'échiquier, Paris, printemps 2009.

Outre que cette boutique au visage endormi est une représentation assez fidèle de l'état de mon cerveau ce soir, de quoi s'agit-il ? De films au format 110, ces mini-pellicules à photo de vacances qui se vendaient comme des petits pains dans les années 80, avec un corps plastique reliant deux rouleaux, un pour le départ et l'autre pour l'arrivée, et qu'on utilisait surtout dans les appareils du type instamatic.

Pentax avait mis au point de jolis petits boîtiers réflex à objectifs interchangeables qui utilisaient ces pellicules : les Auto 110, répliques miniatures des réflex 24×36. J'en ai un, et même deux, achetés d'occasion (le premier que j'avais acheté était dans un état suspect) ; j'ai les pellicules qui vont avec ; j'ai même trouvé un labo qui les développe.

Le défaut de ces pellicules, c'est que du fait de leur forme les appareils sont obligés de leur faire confiance pour garder le film bien à plat et à la bonne distance de l'optique, ce qu'elles font très mal. Du coup, Pentax a beau s'évertuer, la netteté des photos est toujours douteuse...

Mon style naturel de photos aurait tendance à être plutôt analytique, comme celle d'hier : après tout le monde est fait de plein de détails. Du coup si je mettais les photos tirées de pellicules 110 tel quel, ça ferait bizarre, je trouve.

Ça tombe bien : comme je numérise ces films avec mon scanner à plat, j'ai tout loisir de scanner un peu au delà de la surface réglementaire de l'image - sachant qu'une particularité unique (et pas bien maligne) du format 110, c'est que la pellicule est préexposée avec des cadres marquant l'emplacement de l'image et son numéro sur le film. Et suivant les marques, les cadres sont de couleurs différentes, c'est plutôt marrant : jaune et vert sur les Ferrania Solaris (un des derniers fabricants sui produise ce format), bleu et rouge chez Fuji, vert sur les vieilles pellicules Kodak... Je trouve ça marrant, et ça sépare clairement ces photos de celles réalisées sur un format de pellicule plus raisonnable !

Il y a eu pire, ceci dit. Qui se souvient des Kodak Disk ?

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax Auto 110, film Ferrania Solaris 200, objectif Pentax-110 18mm f:2.8.

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