24 novembre 2009

Le fantôme du distributeur

Soit un distributeur de sucreries et autre saletés à relative proximité de mon bureau. Notons que les produits disponibles dans ce distributeurs coûtent tous 80 ou 90 centimes.

Soit maintenant un porte-monnaie moyen. Quelle est la probabilité pour qu'à un moment donné on y trouve les trois pièces en laiton nécessaires pour faire l'appoint ? Pas énorme. Si maintenant un usager a dans son porte monnaie une pièce de un ou deux euros, quelles sont les chances pour qu'il ne cherche même pas à savoir s'il a la ferraille pour faire l'appoint ? Considérables.

Sachant que la société à qui appartient le distributeur passe une fois tous les 36 du mois, quel est la probabilité pour qu'il n'y ait plus la monnaie et que la pièce d'un euro qu'on s'apprêtait à dépenser bêtement, alors que par ailleurs on n'a pas la ferraille nécessaire, eh bien, on puisse la remettre dans sa culotte ? Énorme.

Finalement il n'y a rien de plus agaçant que de ne pouvoir gaspiller ses sous une fois qu'on avait décidé de le faire.


Une expo plus ou moins artistique devant le distributeur, Grands Moulins, mars 2008.

Face à une telle contrariété les avenues qui s'ouvrent au malheureux pèlerin ne sont pas légion : taper un collègue pour avoir la ferraille ; forcer le distributeur ; traverser la cour pour aller au distributeur d'en face où les prix sont plus élevés de dix ou vingt centimes et qui acceptera donc volontiers la pièce d'un euro ; partir en courant et en poussant des cris de bête jusqu'au Monoprix voisin ; retourner travailler en se passant de la dose de sucres rapides et de mauvaise graisse que l'on s'était accordée. C'est généralement l'option que je choisis.

(Ah, et non, bien sûr, le distributeur n'accepte pas les cartes Monéo, alors même que les cartes d'étudiants en font maintenant office et que le distributeur se situe précisément dans des bâtiments universitaires, où la quasi-totalité des passants ont donc sur eux une carte monéo plus ou moins chargée.)

Là. Voilà. Tout le monde s'en fiche, mais ça fait plus de bien que de cogner bêtement sur le distributeur.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Fuji Acros 100, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

Esa-Pekka Salonen, Five Images after Sappho, 3 : It's no Use, Dawn Upshaw (soprano), 2004.

2 commentaires:

Madame Plume a dit…

Chez nous, on cogne sur le distributeur, puis on agresse l'envoyé de la boîte à chips, puis on recogne sur le distributeur... mais qu'est-ce qu'on fait quand il n'y a plus d'eau pour le café du distributeur, placé à moins de 2 mètres des chiottes (où il y a de l'eau?)... Le Mans, Bâtiment Enseignement, jeudi dernier... et aussi mardi aujourd'hui... et...

Le Plume a dit…

cf. musique du jour: it's... no... use!