25 novembre 2009

Le jusant et le flux

Je devais aller chercher des photos au labo aujourd'hui ; ça m'est complètement sorti de la tête. Un rouleau sur lequel il devrait y avoir des trucs rigolos, macro et longues focales : c'est une pellicules 800ISO, tout à fait indiquée pour ce genre de facéties. Enfin, si tant est qu'il y ait quelque chose : le boîtier utilisé me cause quelque souci, et le fait que je n'étais pas arrivé au bout de la pellicule bien après la 36e pose ne me rassure guère. On verra demain.

En attendant, une photo de mer, parce que ça fait longtemps, et parce que j'étais en train d'écouter Pêcheur d'Islande de Joseph-Guy Ropartz.


Baie de Perros, 19 août 2009.

Pêcheur d'Islande, c'est une pièce pour orchestre en trois mouvements adaptée d'une musique de scène destinée à une pièce de théâtre tirée du roman de Loti. Ça en fait, des chaînons, mais l'idée est là : il ne s'agit pas de plaisance au soleil mais de campagnes invivables dans des conditions peu clémentes. Le premier mouvement, « mer d'Islande », avec son rythme chaloupé et ses bois grinçants, parle de houle sans vent dans le brouillard, à déconseiller aux victimes du mal de mer.

Les longues campagne de pêche à la morue étaient devenues, aux environs de 1900, un sujet d'émotion pour l'opinion : pas mal d'écrivains avaient décrit le coût humain de cet apport de protéines pour une Europe en pleine croissance. On partait entassés pour une longue traversée, jusqu'aux régions les plus brumeuses qui soient, entre Islande et Groenland. Le bateau restait alors sur la zone de pêche le plus longtemps possible et les hommes embarquaient dans de petits doris pour aller tirer leur lignes, au risque de se perdre dans la brume ou d'être balayés par un coup de vent. Si on revenait au bateau, le plaisir continuait : il fallait préparer le poisson et surtout le saler : il faut imaginer travailler à main nue dans les bailles pleines de saumure - l'idée d'utiliser de l'eau douce pour se laver après étant bien entendu ridicule. Et après, on recommençait. Inutile de dire que le taux de mortalité de ces campagnes était énorme...

Moi, la seule pêche que j'ai pratiquée, c'est celle de maquereau, et encore pas beaucoup.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

Joseph-Guy Ropartz, Pêcheur d'Islande (1891), interprété par l'orchestre de Bretagne dirigé par Kirill Karabits, CD Timpani 2005.

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