30 avril 2005

La nef

Comme je le disais hier soir, la Bretagne ne se caractérise pas seulement par un littoral échancré qui change au rythme des marées, des chemins creux entre les talus et une météo très incertaine - surtout en avril, je dois le reconnaître. Elle a aussi les traces d'une histoire religieuse bien particulière, nettement décalée par rapport au reste de la France. Ce quî explique sans doute que subsiste un catholicisme assez vigoureux, un peu trop à mon goût, mais c'est une autre affaire.

Signe de cette histoire, marquée par l'arrivée massive des celtophones britanniques à la fin du haut Moyen-Âge et l'acculturation partielle de la population locale : le découpage en neuf évéchés (cinq de langue française : Nantes, Rennes, Dol, Saint-Malo et Saint-Brieuc et quatre de langue bretonne : Tréguier, Léon, Quimper et Vannes) ainsi qu'une foule de saints locaux, souvent des prélats débarqués avec les émigrants, quoi que Corentin, le patron de Quimper, soit si ma mémoire est bone antérieur à l'arrivée des Bretons.

La cathédrale Saint-Samson de Dol est assez caractéristique de l'architecture de ce christianisme un peu à part : contemporaine des grandes cathédrale du bassin parisien, elle est plutôt trapue vue de l'extérieur, son granit un peu gris paraît moins agile que le calcaire d'Île de France ou de Picardie. Mais il faut pousser l'unique porte d'entrée : le granit des croisées d'ogive apprend à voler au dessus d'une nef à couper le souffle ; les vitraux sont magnifique ; le mobilier même est hors du commun.


Nef de la cathédrale Saint-Samson de Dol, vue de l'entrée.

À noter notamment les stalles des chanoines dans le cœur, en chêne très sombre et aux accoudoirs sculptés. Une des institutions les plus intéressantes du christianisme ancien, ça, le chapitre cathédral, à la vocation à la fois séculière et régulière d'une part, patrimoniale et spirituelle, d'autre part. Je suis sûr que zid pourrait nous en parler pendant des heures.

Tiens, je vais mettre une photo de vitrail sur blogspot, histoire de répartir un peu l'effort !

Le Plume vous salue bien.

29 avril 2005

En voiture, Mesdames et Messieurs !

Eh oui, ça n'est pas tout de partir, il faut aussi rentrer...


Un TGV Duplex en gare de Rennes dimanche dernier.

En fait, cette photo, c'était à l'aller. Le retour c'est fait en voiture, via Dol-de-Bretagne et Caen. Trajet plutôt rapide et sympa, si l'on excepte la dernière heure de trajet, qui nous a permis de parcourir les cinq kilomètres séparant la porte de Clignancourt de notre parking. J'étais quasi claustrophobique, là dedans.

Sinon, arrêt à Dol pour déjeuner ; ça faisait plusieurs fois que j'étais passer à deux pas sans m'y arrêter. Là, bien que l'arrêt ait été plutôt bref, c'était tout à fait agréable : la pizza était nettement plus sympa qu'un sandwich d'aire de repos et la cathédrale valait le coup d'œil. Car Dol fait partie de ces très modestes villes disposant d'un siège épiscopal, comme Tréguier et Saint-Pol de Léon - ou, de l'autre côté du Couesnon, Coutance et Sées. J'ai pris quelques photos, je vous montrerai ça demain.

En attendant, je suis un peu vanné - une petite douche et au lit !

Le Plume vous salue bien.

28 avril 2005

Cent mille bornes

L'événement du jour : notre brave Twingo (enfin, celle de ma chère épouse, techniquement), vient de franchir la barre des 100.000 kilomètres au compteur.

C'était tout à l'heure, au bourg de Langoat, canton de la Roche-Derrien, Côtes d'Armor, France. Nous revenions par le chemin des écoliers de Coopermarine, à la sortie de Tréguier, où nous avions procédé à mon achat annuel de pull-over.

O.K., ce ne sera pas dans le journal. Mais depuis dix ans qu'on l'a, elle nous aura fait de l'usage, la brave twingetta. Une sacrée tranche de vie !

Le Plume vous salue bien.

27 avril 2005

En bateau

La météo de ce matin : averses, nuages, rares éclaircies ; fiabilité 90%, mais l'atmosphère pourait être plus perturbée. Tel était la prévision météo. Résultat, en se levant ce matin, ciel tout bleu... On a sauté dans des fringues, englouti deux tartines et on est descendus au port.


LE bateau, ce matin, 9h.

Là, le bateau attendait, arrière à quai contrairement à ses petits camarades suite au manœuvres de l'autre jour pour poser le moteur. Et on s'est fait deux heures de voiles avec soleil et vent force 4 Beaufort.

Assez idéal, ma foi.

Le Plume vous salue bien.

26 avril 2005

Marée basse

Pas d'entrée hier pour cause de forme à marée basse : météo peu clémente, contrariétés  nautiques (moteur hors-bord en révision chez un concessionnaire fermé le lundi, du coup un jour de navigation de grillé), maison glaciale et humide, petit coup de froid par dessus tout ça, etc.


La grève de Louannec (Côtes d'Armor) à marée basse hier après-midi.

Aujourd'hui, beaucoup mieux : moteur en place, bateau en bon état et plaisir de voir se regrouper des bateaux de même modèle sur mon petit bout de ponton - il n'y avait que deux écumes de mer dans le port, y compris le mien ; deux autres sont venus s'installer à côté de moi : sympa.

Et si la météo est toujours incertaine, la maison se réchauffe, et puis on a quand même réussi à se faire des grillades sur le barbecue ce midi. On a des joies simples quand on est vacancier.

Sinon, j'ai vu qu'il y avait plein d'entrées aux titres alléchants sur les blogs que je lis régulièrement. Je crois que je vais quand même patienter jusqu'à avoir retrouvé l'ADSL pour en faire le tour - ainsi que pour mettre à jour mes pages persos d'ailleurs. On se déshabitue très vite au modem analogique...

Le Plume vous salue bien.

24 avril 2005

Pachinko

Alors que me voici parti vers l'ouest de quelques degrés de longitude, je termine cette mini-semaine du Japon que j'avais décrétée moi-même personellement tout seul. Et tant qu'à faire, puisque toute mes photos sont du Kansaï, c'est à dire le Sud de Honshu (normal, c'est la seule partie du Japon que j'aie visitée), je termine avec la principale ville de cette région et deuxième ville du pays : Osaka.

Je n'ai pas trouvé de photo à mon goût de la tour d'Osaka ; qu'à cela ne tienne : la voici, sous la forme d'une enseigne de Pachinko.


Une rue du « quartier chaud » d'Osaka. Crédit photo : Madame Plume.
D'ailleurs, votre serviteur se cache dans cette image.

Le pachinko, j'avais dû vous en parler, c'est ce jeu, auquel je n'ai d'ailleurs pas tout compris, où l'on doit diriger des billes qui tombent dans une cage en plexiglas vers différents trous afin de pouvoir, avec un peu de chance, gagner une certaine quantité desdites billes, convertissables en yen à la caisse. Un mélange de flipper vertical et de jackpot, si l'on veut. Les salles de pachinko contiennent des dizaines de ces machines, chacune extrêment bruyantes du fait des chocs des billes d'acier ; la musique d'ambiance est réglée encore plus fort : c'est totalement assourdissant. Et devant les machines, des hommes et femmes de tous les âges, qui jouent pendant des heures avec le plus grand sérieux et qui parfois repartent avec des cagettes pleines de ces fameuses billes - un sacré pactole.

Le pachinko va bien à Osaka, une ville frénétique, toute en mouvement, fascinante et épuisante, bien loin de la tranquilité un petit peu provinciale de Kyoto ou même de Kobe.

Nous étions au Japon au moment où Apple lançait son I-mac. Notre ami tenait à en acheter un au plus vite. Le jour J, il se trouve que nous étions à Kobe : les magasins n'avaient pas été livrés, « dans quelques jours, sans doute. » Le lendemain, nous étions à Osaka : rupture de stock généralisé. Tout était parti le jour même.

Le Plume vous salue bien.

23 avril 2005

Sable

À l'exception du pavillon d'or, que j'avais montré en février dernier, j'ai plutôt évité les temples zen dans la sélection de photos du Japon que j'ai mises ici. En réaction sans doute à la dictature du zen dans l'imaginaire occidental du Japon, sans doute - alors que cette forme aristocratique du bouddhisme a je pense largement perdu sa pertinence dans le Japon d'aujourd'hui.

Mais ne pas parler du tout des fameux jardins de sable, tout de même... Qui sont techniquement des jardins de gravier, d'ailleurs. Il y en a de toutes les sortes, certains franchement grandiloquents, comme celui du Ginkakuji (le « pavillon d'argent ») et sa représentation des reflets de la lune sur la mer calme sur fond de Mont Fuji. Le plus célèbre est un des plus sobres, celui du Ryoan-ji : un enclos de trois vieux murs au crépi inégal, au sud d'un corps de bâtiment allongé. Dans ce rectangle, du gravier blanc parcouru des rayures du rateau et cinq groupes de rochers gris, « comme des îles ou comme des sommets de montagne émergant des nuages ».


Le jardin de sable du Ryoan-ji, août 1998.

C'est beau, c'est équilibré. Et le statut seul de ce lieu dans la culture mondiale fait qu'on ne peut que s'arrêter dix, quinze minute, et regarder - grand privilège : regarder, n'être pas censé faire quoi que ce soit d'autre que regarder.

Question méditation, la chose est un peu plus délicate dans la mesure où l'on fait fatalement partie d'un groupe d'au moins quelques dizaines de personnes en chaussettes et tout aussi perplexes que vous, quelle que soit leur nationalité, sur ce qu'elles devraient éprouver en ce lieu.

Voici donc, par exemple, l'interprétation qu'en fait Italo Calvino par l'entremise de Palomar, son personnage-observatoire :

Il préfère s'acheminer dans une voie plus difficile, chercher à saisir ce que le jardin zen peut donner à qui le contemple dans la seule situation où il peut aujourd'hui être vu, en tendant le cou parmi d'autre cous.

Que voit-il ? Il voit l'espèce humaine à l'époque des grands nombres, dans l'étendue d'une foule nivelée mais cependant toujours faite d'individualités distinctes comme cette mer de petits grains de sable qui couvre la surface du monde... Il voit le monde continuer, en dépit de tout, à exposer les cimes rocheuses de sa nature indifférente au destin de l'humanité, sa dure substance irréductible à toute assimilation humaine... Il voit les formes selon lequel le sable humain s'agrège et tend à se disposer, lignes en mouvement, dessins qui combines la régularité et la fluidité, comme les traces rectilignes et circulaires du rateau... Et, entre l'humanité-sable et le monde-rocher, il a l'intuition d'une harmonie possible comme entre deux harmonies non homogènes.

Italo Calvino, Palomar, trad. fr. Paris, Le Seuil, 1985, p.95 de l'édition de poche.

Évidemment, ça ne suffit pas : il faudrait prendre en compte les arbres, juste derrière le mur - et aussi l'étonnant jardin de mousse, pendant chaotique et verdoyant du jardin de sable, sur lequel s'ouvre la façade nord du même bâtiment.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : vous trouverez un bout de plan de Kyoto dans la rubrique carte sur table. Pas le côté du Ryoan-ji, par contre ; plutôt celui du Kyomizu-dera.

P.P.S., note linguistique : ji et dera dans les noms de temple correspondent au même carractère qui signifie temple, justement. Le premier est la prononciation sino-japonaise du caractère, la deuxième la prononciation dite japonaise. Dérivation phonétique à partir d'un dialecte chinois, dans un cas ; placage du caractère sémantiquement approprié sur un terme japonais prééxistant, d'autre part. L'ennui évidemment c'est qu'un même caractère peut avoir été utilisé pour des raisons sémantiques comme composant de nombreux mots dont la prononciation n'a rien en commun...

22 avril 2005

Made in Japan

Je terminerai demain ma petite semaine du Japon. Peut-être une image de temple, même s'il me paraissait important de parler d'autre chose que de temples. Serait-il par exemple logique de parler de Japon sans parler d'industrie ?

Jusqu'à ce que la Corée capture une partie importante du marché, le Japon était le premier pays du monde pour la construction navale. De la grosse industrie, ça - complexe et high tech parfois, mais aussi de la bonne vieille tôle à la dizaine de tonne.


Les chantiers de Kobe, août 1998.

Kobe. Son port, ses chantiers navals. La ville, coincée entre la montage et la mer, accrue d'îles articifielles menacées de submersion à chaque séisme. Le séisme : symbole des fragilités du Japon de la grande crise, mais aussi de sa capacité à rebondir. Les dégâts ont été réparé plus vite encore que les délais annoncés. C'est ça aussi la force d'un pays.

Le Plume vous salue bien.

21 avril 2005

Le petit train (mais pas dans la campagne)

Le Japon fait partie de ces rares pays où les transports collectifs l'emportent sur la voiture - et de loin, qui plus est. Les lignes s'entrecroisent, avec de nombreuses petites lignes à voie métrique faisant concurrence aux compagnies historiques. Ce n'est pas nécéssairement d'une efficacité socio-économique redoutable, mais ça en fait un paradis pour les amateurs de trains, espèce à laquelle appartient votre humble serviteur.

La ligne Keifuku, que voici, est l'une des plus microscopique : des rames d'une seule voiture, à deux essieux ; un autobus sur rail, finalement. Je ne me souviens plus de son itinéraire exact, mais il me semble qu'elle traverse les quartiers nord de Kyoto. Nous l'avions pris, je crois, pour nous rende au Kinkakuji - ou était-ce au Ryoanji ?


Rame d'une petite ligne à voie métrique du nord de Kyoto (Keifuku) à son terminus d'Arashiyama.

Évidemment, on ne saurait dire de ce petit train qu'il roule dans la campagne : il ne sort pas de Kyoto. Son terminus étant proche de la zone des temples, il bénéficie peut-être d'un petit peu de verdure...

Sinon, chronique de notre hyperactivité culturelle de ces derniers jours :

  • mardi soir, chouette concert de Paris Combo au Grand Rex. Même si le dernier album n'est pas au niveau de l'excellent Living Room ou de l'album Paris Combo, ça faisait un très bon moment, d'autant précisément que la programmation du concert mélangeait parfaitement les différents albums. Et puis, le Grand Rex, c'est certes peu propice à l'agitation, mais c'est une belle salle, et on a quand même tous passé debout la dernière demi-heure du concert.
  • hier soir, à la galerie ÉOF (rue Saint-Fiacre, à deux pas du Rex), une lecture de poésie organisée par l'association franco-américaine Double change, lecture mixte : un poète français suivi d'un poète américain accompagné d'un traducteur. En l'occurence, une belle affiche. Jacques Roubaud (chaque fois que je fais une crise de « la littérature française est morte », je me soigne à coup de « oui, mais Jacques Roubaud... ») a lu des œuvres récentes, souvent drôles, mais pas seulement ; puis Keith Waldrop, avec sa barbe vénérable, a lu des extraits de son The Real Subject: Queries and Conjectures of Jacob Delafon With Sample Poems, dont le titre est tout un programme. Des traductions, qui étaient lues en alternance avec les originaux, mieux vaut ne pas trop parler. Le traducteur parlait d'un « travail en cours, » ce qui me semble bien optimiste vu l'ampleur des dégats.

Me voilà culturé pour un moment. Il est donc temps que j'aille me faire fondre le cerveau auprès d'un feu de cheminée, ce qui est prévu à partir de dimanche.

Le Plume vous salue bien.

20 avril 2005

Ils ont un pape

J'interrompt un instant ma série nippone puisque l'actualité l'exige : les 115 cardianux, réunis dans une chapelle au plafond fraîchement rénové, ont désigné un nouveau pape. Il devait y en avoir 116 mais, dans sa lucidité maintes fois réaffirmée, le Popaul avait trouvé moyen d'en paumer un. On n'est pas à ça près.

Le nouveau pape est donc un ancien des Hitlerjugend, président de la congrégation pour la doctrine de la foi (le nouveau nom de l'Inquisition) et d'une intolérance notoire à tous les égards. Un parfait successeur pour Popaul, quoi... J'ai rarement été aussi content de n'avoir pas été baptisé. Merci Papa, merci Maman.

En tout cas, on ne va pas rigoler tous les jours dans les avenues du Vatican, passablement sinistres de toute façon.


Rome : la basilique Saint-Pierre vue du château Saint-Ange, février 2001.

Ah, si, il a de bons côtés, le nouveau pape : il est plutôt âgé et sa santé serait médiocre. Ceci dit, je plains les copains cathos progressistes. Je serais eux, je commencerais même à me poser de sérieuses questions.

Demain, retour au Japon, ça vaudra mieux.

Le Plume vous salue bien.

19 avril 2005

Japon 1998, suite

Kyoto toujours, mais un coin plus traditionnel que la gare flambant neuve - un des rares quartiers à avoir garder ce caractère, tout compte fait : les hauteurs de Gion, sur le chemin de Kyomizu. C'est le quartier des potiers, les amateurs de céramique y passeront leurs journées. Nous y avons acheté quelques minuscules tortues en porcelaine, un ou deux centimètres de long tout au plus.


Les hauteurs de Gion, août 1998.

Et puis nous avons continué la montée vers le Kyomizu-dera, dont j'ai montré, il y a quelques mois, les impressionnantes structures de bois, accrochées au flanc de la montagne. De ce flanc sortent les sources qui donnent son nom au « temple des eaux pures ». On en boit quelques gorgées au sortir même de la roche, grâce à de petites casseroles à long manche qu'on est prié de ranger dans un dispositif de stérilisation à ultra-violet dernier cri, caché sous une corniche sculptée.

Le Plume vous salue bien.

18 avril 2005

Kyoto no eki

C'est la faute de Calinore : avec ses photos du Japon, elle m'a incité à me replonger dans les miennes, qui datent de ces trois semaines de l'été 1998 passées chez un ami cher, français de naissance, japonais par mariage et kyotoïte d'adoption.

J'en ai déja montré ici quelques unes, de ces photos, mais vu le nombre de rouleaux qui n'ont pas passé l'été, il en reste. Surtout que j'en avais profité pour m'acheter un appareil photo.


La gare de Kyoto, à l'heure où les lumières s'allument.

Allez, je vous laisse sur cette preuve qu'à Kyoto il y a d'autres choses que des temples. Demain, du plus traditionnel peut-être ?

Le Plume vous salue bien.

17 avril 2005

Café et pousse-café

Comme promis, la recette de ma liqueur de café. C'est un mélange de plusieurs recettes trouvées ici ou là, avec une petite touche personnelle en prime.

Ingrédients :

  • 100g de café en grain de bonne qualité ;
  • 50cl d'alcool pour fruits ;
  • 150g de sucre ;
  • 15cl d'eau ;
  • 3cl de triple-sec.

Moudre les grains de café grossièrement - quelques secondes au moulin à café électrique, juste histoire de les broyer un peu. Important : le goût de la liqueur produite sera celui du café que vous avez utilisé. Donc, meilleur le café, meilleure la liqueur... Le café cubain que j'ai utilisé est très bien pour cet usage, à la fois aromatique et assez fort pour donner du peps' à l'ensemble.

Verser les grains dans une bouteille étanche de 75cl minimum ; ajouter l'alcool et, si vous le souhaitez, un zeste d'orange et une demi-gousse de vanille (j'ai fait sans) ; fermer la bouteille et remuer vigoureusement. Laisser macérer cinq à sept jours dans un placard sombre, en agitant une fois par jour.

Préparez un sirop en faisant bouillir le sucre et l'eau pendant dix minutes. On peut faire un mélange de sucre roux et de sucre blanc, mais dans ce cas, mettez plutôt 100g de chaque. Laissez refroidir un peu le sirop, puis ajoutez-le à votre tambouille. Si vous n'avez pas utilisé de zeste d'orange, ajoutez un verre à liqueur de triple-sec, histoire de faire comme si. Remettre à macérer cinq jours de plus.

Filrer l'ensemble ; un filtre à café dans un porte-filtre du bon format fait parfaitement l'affaire. Mieux vaut ne pas essayer de presser le marc, par contre il faut y mettre le temps. Mettre en bouteille. Patientez encore quelques semaines si vous y arrivez (minimum deux, mais la liqueur sera meilleure au bout d'un mois). Et voilà !

Très bon en dessert sur de la glace à la vanille ; pour un tiramisu, ça doit le faire aussi. Pour un Black russian, je conseille 10ml de liqueur pour 30ml de vodka plutôt que les 2/3 - 1/3 indiqué par les recettes habituelle. Maintenant que j'ai terminé les antibiotiques, je vais reprendre l'étude de cette question fondamentale.

Le Plume vous salue bien.

16 avril 2005

À l'ouest, mais moins

Tiens, pour le week-end, ce petit bout du monde, face à l'île de Bréhat : Loguivy-de-la-Mer, petit port de pêche à quelques kilomètres de Paimpol. On y ramène un tonnage assez conséquent de crustacés, ce qui donne lieu à des manœuvres un peu délicate de semi-remorques équipés en viviers, slalomant entre les muret de granit pour aller chercher leur cargaison de homards.


Loguivy de la mer, en Ploubazlanec (22), juillet 2000.

Un peu plus au large, la tourelle rouge-noire-rouge du Rompa (« danger isolé ») marque le rétrécissement du chenal du Ferlas, la passe sud de Bréhat. Au fond, c'est l'archipel bréhatin et sa pagaille d'ilôts et de rochers.

Le Plume vous salue bien.

15 avril 2005

Lente sortie de l'ombre

J'emprunte mon titre du jour à un fort bon roman de Jacques Bens (éditions Stock, 1998) que j'en profite pour vous recommander - Jacques Bens n'était pas seulement l'accolyte de Georges Perec pour leurs « jeux intéressants » publiés par le magazine Ça m'intéresse à l'époque où mes parents m'y avaient abonné, 1982-1984 ou quelque chose de ce genre. Du coup : je me souviens de la mort de Perec en 1982. Jacques Bens est aussi un romancier d'une lecture plaisante et intrigante. Je vous le signale à toutes fins utiles.

Mais ne nous égarons pas. Ce titre, c'est aussi l'état dans lequel je me trouve aujourd'hui, guéri mais rétamé. J'ai traversé la journée avec tout l'allant d'un escargot sous tranxène, quoiqu'en bavant un peu moins. Du coup, je place mon entrée du jour sous le signe du sympathique reptile qui apparait de temps à autres sur ces pages :


Pacouline, Testudo hermanii, photographiée en août 2001 en compagnie de son plat préféré.

Et sur ce je vais allez me pieuter. Thanks God it's Friday.

Le Plume vous salue bien.

14 avril 2005

Un peu à l'ouest

Après avoir regardé Pale Rider, tout naturellement, on a la tête dans les grands espaces de l'Ouest américain, avec des ciels menaçants, la poussière, des montagnes et le fil du télégraphe. Avec une Interstate qui traverse le vide, mais le vide est toujours là, un peu inquiétant.


Clark Mountain, près de la frontière Californie/Nevada, 18 août 2004.

On est aux franges du désert Mojave, près des champs de lave de Cinder Cone : c'est la Shadow Valley, la vallée de l'ombre. Au fond, Clark Mountain. Après, c'est le Nevada, d'autres montagnes, d'autres déserts.

Le Plume vous salue bien.

13 avril 2005

Mammouth

Bon, me voici de nouveau sur pied - et prêt à reprendre le boulot par voie de conséquence. Avec peut-être un ou deux kilos en moins dont je pouvais parfaitement me passer.

Et puisque mon boulot, c'est l'éducation nationale, et que je parle de maigrir, un avertissement... Si l'on dégraisse trop un mammouth, il risque de ne plus rester que ça :


Galerie de paléontologie, muséum national d'histoire naturelle, 1er avril 2004.

Sur ce, je vais me prendre une petite liqueur de café pour finir de me remettre sur pied.

Le Plume vous salue bien.

12 avril 2005

Rame, rameur, rameurs, ramez...

Bon, alors, aujoud'hui, je me traîne, que c'est un vrai bonheur. Vais beaucoup mieux à tous égards, mais pour ce qui est du tonus, vous repasserez. Mais trève de jérémiades...

La dernière fois que je suis allé au jardin des plantes j'ai eu le plaisir de tomber su un nouveau pensionnaire, à la place de l'ancienne fosse aux ours - et donc visible également depuis l'extérieur de la ménagerie : un petit panda, ou panda rouge. Super sympa ces bestioles.


Petit panda au jardin des plantes, 1er avril 2005.

Je n'ai jamais été sûr de leur relation avec le grand panda (le célèbre, noir et blanc avec une tache sur l'œil. À par le nom : le grand panda été baptisé d'après le petit panda, bien connu des Anglais établis dans le nord de l'Inde, parce que ce sont tous les deux des mangeurs de bambous. Il semble d'ailleurs que le nom chinois du petit panda dérive du nom du grand panda pour la même raison, comme quoi tout est relatif, etc. Un peu comme la région de Bolzano, qui s'appelle Haut-Adige pour les Italiens (car de fait si on y va en partant de Trente, il faut remonter le cours de l'Adige) et Südtyrol pour les Autrichiens, pour des raisons symmétriques.

Il semble de toute façon que les zoologues n'aient guère plus de certitudes sur cette parenté, puisque, alors qu'on le classait dans une famille qui n'a rien à voir, celle des procyonidés (comme les ratons laveurs) certains spécialistes le rattachent maintenant aux ursidés, comme le grand panda.

En tout cas, l'est bien sympathique, le bestiau !

Le Plume vous salue bien.

11 avril 2005

Le retour du retour du printemps

Depuis ce matin, je suis officiellement malade, étant donné que : a) je suis sous antibiotiques et b) je suis en arrêt maladie pour trois jours. C'est-y pas un progrès ça ?

Ceci dit, vu la météo (un beau ciel bleu comme ça, si ça tue pas les microbes...), je ne me suis pas interdit d'aller constater sur pièce le retour du retour du printemps dans les rues de Paris et sur les grands boulevards :


Face au Grand Rex, un platane ose enfin ses premières feuilles, cet après-midi vers 15h.

Et puis ça m'a permis de m'acheter de la lecture : le tome 2 de L'histoire des chemins de fers en France de François Caron, que j'attendais depuis des années et un ouvrage très alléchant de Pierre Serna, La république des girouettes, sous-titré 1789-1815 et au-delà, une anomalie politique : la France de l'extrême centre. Je vous en dirai des nouvelles dans la rubrique appropriée. Et un peu de musique au passage, une compil de Compay Secundo, que je recommande tous azimuths.

Résultat de quoi, après cette performance sportive majeure (une petite heure de marche nonchalante), je suis rentré aussi crevé que le marathonien moyen. La pleine forme, on vous dit. Finalement, la bonne vieille crève, moyennant de la cultiver un peu, ça a du potentiel.

Le Plume vous salue bien.

10 avril 2005

Grisaille

Bien, donc, ahem... ahem ! (râclements de gorge, suivie d'une quinte de toux venue du fond des bronches. Repart en coulisses, d'où émergent des bruits bizarres qui pourraient évoquer mouchage, éternuement et toux. Retour sur scène.)

Veuillez nous excuser pour cette interruption momentannée de l'image et du son. Donc c'est pas la super top forme. Je ne serais donc pas trop causant (soupirs de soulagement dans l'assistance) ; enfin, toujours plus qu'hier. Marginalement.

Histoire d'aller avec l'ambiance du moment, je vous propose une image de brumes matinales sur mon petit coin de Bretagne favori. Oui, matinales, même s'il était midi bien sonné ; les brumes font parfois la grasse matinée dans le coin.


Louannec (Côtes d'Armor), 27 mars 2005, vers midi.

L'espèce de manche à balais légèrement poilu qui se dresse sur le talus, c'est ce qui reste d'une tentative malheureuse de plantation en plein vent d'une espèce de palmier - alors que de l'autre côté de la maison, à l'abris donc, son grand frère prospère joyeusement. Et derrière, la baie de Perros se vide doucement de son eau, pour se remplir de nouveau six heures plus tard...

Mais je vous rassure : je ne suis pas parti passer le week end dans une maison sans chauffage au bord de la Manche. Même en restant enfermé dans un appartement bien chauffé, j'ai du mal, alors...

Le Plume vous salue bien.

08 avril 2005

Phares et balises, 4 : LE phare

Je me rends compte, d'une part que ma série Phares et balises est en rade depuis des lustres et d'autre part que je n'y avait pas encore montré le phare par excellence, le plus puissant d'Europe avec sa portée à 32 milles nautiques. J'en profite d'ailleurs pour vouer au gémonies les journalistes qui s'entêtent à angliciser le mille nautique en le prononçant « maïle », d'autant que le mile terrestre dans toutes ses versions est nettement plus court que le mille nautique (1852m, soit une seconde de degré le long d'un méridien - tout comme le kilomètre était naguère défini comme la longueur d'un centième de grade le long d'un méridien). Ne nous égarons pas ; je répare dès à présent ces deux oublis.


Creac'h, 48°27,6 N - 5°03,4 W, Fl(2)10s70m32M. Ouessant, août 2000.

La photo est prise depuis la pointe sud-ouest de l'île d'Ouessant, à travers la baie de Lampaul : Creac'h se trouve en effet sur la pointe nord-ouest de l'île, celle qu'il convient d'éviter lorsqu'on se dirige vers la Manche en provenance de l'Atlantique. Bien sûr, de nos jour, des dispositifs de séparation du trafic, sortes de sens uniques maritimes, renvoient le trafic à bonne distance des parrages d'Ouessant. Mais on n'est jamais trop prudent, vu les conséquences que peuvent avoir un seul échouage, comme celui de l'Amoco Cadiz, pas si loin, une trentaine de milles...

Le Plume vous salue bien.

07 avril 2005

Et si au bout d'un an et un jour...

Complètement oublié de le signaler hier : j'avais lancé ce weblog le 6 avril 2004, il y a un an et un jour donc. Un an, 340 notes, dont 320 dans la rubrique principale : si je n'ai pas totalement rempli l'objectif théorique d'une note quotidienne avec photo, je n'en suis pas si loin. Surtout si l'on tient compte de près de 40 jours d'interruptions, fin avril-début mai 2004, en raison entre autre des problèmes de performances que connaissait alors 20six. Eh, oui, déjà...


D'un an sur l'autre, presque les mêmes nuages dans le ciel de Paris :
Jussieu, le 7 avril 2004.

Un an donc. Si je veux faire durer ce blog dix ans, comme l'un de mes modèles (Ten Years of My Life de Matthew Haughey), il reste neuf ans à courir. J'avoue ne pas être entièrement sûr que 20 six tienne jusque là, les choses étant ce qu'elles sont. Du coup, à tous hasards, j'ai lancé un autre blog sur blogspot, en Anglais celui-ci, histoire de me familiariser un peu avec la plateforme. On ne sait jamais. Mais celui-ci continuera sous sa forme actuelle et à son emplacement actuel, tant que les circonstance n'imposeront pas de changement. De toute façon, en cas de catastrophe, j'ai la base de données de mes pages persos en guise de sauvegarde...

Merci en tout cas aux lecteurs qui depuis un an me donnent envie de continuer. On continue, donc !

Le Plume vous salue bien.

06 avril 2005

D'autres moulins

En sortant de Paris par le canal de l'Ourcq, on n'a pas que de la verdure et des petites fleurs - encore heureux, on n'est pas au fins fonds du Perche tout de même. Premiers bâtiment au sortir de Paris, les magnifiques grands moulins de Pantin. S'arrêter, contempler.


Les grands moulins de Pantin, dimanche dernier vers 11h30.

En revoyant ces photos hier, j'ai réalisé que la plupart des gens qui passent à côté de ces bâtiments, en train, en voiture ou en bicyclette, ne réalisent même pas que leur baguette du matin vient de là. Car, et c'est là que je veut en venir, le citadin ne se pose plus le problème de son alimentation. Enfin, si, il suspecte vaguement que la qualité n'est plus ce qu'elle était, qu'on essaye de lui faire manger des saloperies, etc. Mais quand il achète son pain, il achète ça, du pain. &Cecdil;a vient de la boulangerie. Et avant la boulangerie ? Pas son problème. Et s'il voit parfois un camion de farine garé en double file devant la boutique, il le confondra probablement pour un livreur de fuel.

Reculons, voulez-vous, de deux ou trois siècle. La Seine et tous ses affluents sont suréquipés de moulins à eau partout où l'on peut en mettre, sur les rives, sous les ponts, sur des barges ancrées dans le lit du fleuve. les collines alentours, de Montmartre au plateau de Gonnesse, sont bardées de moulins à vent - technologie coûteuse et incertaine. Que les fleuves gèlent comme à l'hiver 1788, bloquant les roues à aubes, et le spectre de la disette réapparaît : Paris manque de pain ! Car qui dit pain dit farine, et qui dit farine dit moulins : si le grain se conserve honorablement, la farine bien plus périssable et le grain doit être moulu tout au long de l'année.

En amont de la minoterie, même obsession du pain : que la population augmente et les emblavures augmentent d'autant, on fait du blé partout. La plupart des prairies d'aujourd'hui ont été des champs de blé, y compris en période de forte pression démographique des parcelles peu propices à cet usage. Car s'il pleut trop, ou trop peu, ou au mauvais moment ; si l'hiver est trop froid ou s'il est trop doux ; si l'été est orageux et venteux, alors très vite, c'est la crise, les prix s'envolent, les pouvoirs publics tentent d'alimenter les villes au risque de priver les campagnes, les émeutes commencent...

L'importance sociologique des émeutes frumentaires, les effets démographiques de ces crises, tout cela est maintenant bien connu. Mais on réfléchit finalement assez peu à leur disparition. Et ça va vite : la crise européenne de 1847-48 est en partie une crise frumentaire « classique, » certes très atténuée ; la France de l'entre-deux-guerres subit une forte crise agricole de surproduction. 75 ans pour sortir d'un équilibre millénaire fait de peur du manque et d'angoisse du pain, de périodes fastes auxquelles succèdent des années de crise, voire de famine. Avec les lourdes sanctions contre le boulanger qui tricherait sur le poids du pain, les lynchages de meuniers soupçonnés d'avoir volé du grain...

L'agriculture intensive a ses dérives, dommageable au paysage, à notre bien-être ou à notre santé. Mais à la regarder avec l'œil des hommes et femmes d'autrefois, la surproduction généralisée est aussi un petit miracle. Ne l'oublions pas.

Le Plume vous salue bien.

05 avril 2005

Squelettes

Histoire de prendre ma revanche sur les télévisions, radios, journaux, etc. qui me servent du catafalque jour et nuit, j'ai bien l'honneur de vous présenter mes squelettes favoris.


Galerie d'anatomie comparée du muséum vendredi dernier.

Normalement, ils n'attaquent pas l'homme. Mais faudrait pas les énerver, non plus : les carnivores mènent la danse ; derrière eux, rhinocéros, buffles, éléphants... Alors, pas de mouvement brusques, je vous prie.

Le Plume vous salue bien.

04 avril 2005

Corbeau dans un cerisier en fleur (photo couleur)

Sous le cerisier nain du jardin des plantes, chargé de fleurs blanches à en crouler, une corneille saute de branche en branche. Un peu de mal à trouver la sortie, peut-être, à moins qu'elle s'y trouve bien.


Sous le cerisier nain, jardin des plantes, vendredi dernier.

Incident minuscule. Le nombre même de gens qui s'arrêtent longuement pour regarder ce cerisier n'a guère de conséquences. Mais ça fait plutôt du bien tout de même.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : je ne commenterai pas pour le moment l'article du Monde paru cet après-midi à propos du désamiantage de Jussieu. Après tout, le fonctionnaire a tout de même un devoir de réserve. Mais tout de même, il fut un temps où les journalistes du Monde se documentaient avant d'écrire un papier, non ?

03 avril 2005

À bicyclette !

Le titre du jour ne correspond bien sûr pas à une hypothétique suite de la plaisanterie éculée qui m'a servie à cet effet hier et avant-hier : pas de cétacés aujourd'hui.

Vu le temps, je suis parti faire ma première virée à vélo de quelque importance de la saison. Oh, je ne suis pas parti aux aurores blèmes : ce n'est pas le style de la maison. Plutôt vers 11h, après un cooked breakfast préparé par ma chère et tendre. Et comme vu l'heure je ne tenais pas à traverser Paris dans la grande longueur, je suis parti par le canal St. Martin et la Villette rejoindre la piste cyclable du canal de l'Ourcq.

Le début est un peu rude, avec un secteur pavé digne du Paris-Roubaix du côté de Noisy-le-Sec, mais après ça, c'est très sympa. Beaucoup de monde jusqu'au parc de Sevran, après çca se tasse et les derniers kilomètres, passé la limite de la Seine-et-Marne, sont carrément tranquilles. Il faut dire qu'il y a entre les deux plusieurs secteurs en travaux avec des déviations pas ou peu indiquées, ce qui complique un peu les choses.

Mais du coup, on se retrouve sur le chemin de halage à profiter pleinement - quoiqu'à petite allure - de la verdure quasi-miraculeuse de ce petit recoin :


Le canal de l'Ourcq à Villepinte (93), tout à l'heure vers midi et demi.

Arrivé au bout (cinq kilomètre plus loin que ce qu'indique la carte IGN « l'Île-de-France à vélo » d'ailleurs, allez savoir pourquoi), il faut bien faire un choix : enchaîner sur un grand circuit sur le plateau de Goële (mais on est en début de saison, faudrait pas abuser) ; tâcher de rejoindre un itinéraire sympa en bord de Marne, quelques kilomètres plus au sud (mais la piste cyclable répertoriée commence à Noisy-le-Grand, nettement plus à l'ouest, et je ne tiens pas à me retrouver sur les voies express de Marne-la-Vallée) ; faire demi-tour (j'aime pas faire demi-tour) ; rentrer par la route, tout simplement.

C'est ce que j'ai fait, par Mitry-Mory, juste derrière l'aéroport de Roissy, Tremblay, Villepinte, Aulnay-sous-Bois, Bobigny et Pantin. Eh ! ce ne sont pas seulement des gares du R.E.R... « La vraie vie » après la parenthèse bucolique du canal.

Soixante kilomètres en tout, pas mal pour un début de saison. Je commençais à manquer sérieusement de carburant vers la fin par contre : amie barre de céréales, je ne t'oublierai plus !

Le Plume vous salue bien.

P.S. : ma première tentative de liqueur de café maison semble une réussite, je vous donnerai la recette un de ces quatre.

02 avril 2005

...je me cache à l'eau, car j'ai le dos fin !

Voici donc, comme je l'avais plus ou moins promis, une photo de dauphins in situ. Petit retour sur les circonstances de ce cliché : nous entamions une traversée du golfe de Gascogne à bord d'un voilier de 12m. Nous venions de passer les chenaux du four et du fromveur en quelques heures, dans des conditions idéales : vent de secteur nord-ouest, fort courant de marée descendante, mer plate - ce qui est plutôt rare dans le secteur. Du coup, nous nous étions glissé à bonne allure entre Molène et les falaises d'Ouessant.

Et à peine passé le travers du phare de la Jument, on entend un splash ! du côté de l'étrave : c'étaient les dauphins.


Dauphins* devant l'étrave, golfe de Gascogne, juin 1992.

Ils sont restés avec nous jusqu'à notre première étape portugaise, apparaissant souvent au petit matin, au moment du coup de blues du barreur de quart : on est crevé, il fait gris (sous nos lattitudes les levers de soleil sur la mer sont rarissimes), on se demande un peu ce qu'on fait là. Et splash ! les dauphins réapparaissent, jouant comme toujours à deux ou trois, juste devant l'étrave... Ça vous regonfle un équipier instantanément, ça !

Le Plume vous salue bien.

* Si j'en crois les autres photos que j'ai d'eux ainsi que V. Ridoux et al., Étude et conservation des mamifères marins de Bretagne, Brest, Cahiers naturalistes de Bretagne, 2000, il s'agirait de dauphins communs (Delphinus delphis) plutôt que de grands dauphins (Tursiops truncatus), ceux qui ont élu domicile à l'île de Molène.

01 avril 2005

Cétacé, dit la baleine...

Rien à voir avec l'actualité : suis allé faire un tour pendant ma pause déjeuner dans la galerie d'anatomie comparée du muséum. C'est cette galerie à l'ancienne, restaurée à l'identique, avec seulement deux vitrines thématiques (l'une sur les oiseaux et l'autre sur les reptiles) qui font dans la muséographie contemporaine. Le reste, ce sont les squelettes allignés comme à la parade sur leurs socles de chêne, avec de plus petits spécimens ainsi que des organes dans des bocaux de formol dans les vitrines murales.

Je n'ai pas réussi à retrouver l'oryctérope, avec ses dents style clés à douille. Il n'aurait pas dû être bien loin des pangolins, mais vas savoir. De toute façon, toutes les familles de vertébrés sont là, de la lamproie à l'homme, avec toute la variété mais aussi l'unité que ça implique. Et puis, dans le genre spectaculaire, il y a les squelettes de cétacés, qui occupent une petite moitié de la galerie...


Eubalena Glacialis ssp. Australis ou baleine australe, au muséum, cet après-midi.

Un bel espace pour rêver, pour apprendre, pour flâner. Et dehors les cerisiers sont en fleur.

Le Plume vous salue bien.