28 février 2005

Ville éternelle

On cause beaucoup de Rome ces temps-ci - rapport à l'agonie de l'autocrate que l'on sait. Reviens, Leonid... Du coup, les images qu'on nous offre sont celles du parking d'un hôpital de banlieue. Il y a pourtant mieux dans le coin, tant pour le paysage que pour le sujet.

J'avais causé ici du charme discret des placettes du Trastevere et des pelouses du Palatin. Mais j'aurai beau dire, sur la semaine que nous avions passé à Rome, c'est quand même dans le fatras du Foro Romano que j'aurais passé le plus de temps.


Le Foro Romano et les contreforts du Palatin, février 2001.

Tâchons de nous y retrouver, histoire de feuilleter le Guide Archeologiche - Roma de Filippo Coarelli que j'avais acheté à la gare au moment de repartir et qui du coup n'a pas servi autant qu'il aurait pu. Nous sommes donc dans le « forum romain », par oppositions aux différents forums impériaux bâtis dans les deux premiers siècles de l'Empire un chouïa plus au nord. Ceci dit, ce sont les constructions impériales qui dominent, chaque empereur s'étant fait un devoir d'ajouter là la preuve de sa propre grandeur.

À vue de nez et après mûre réflexion, la photo doit être prise depuis les environs de la basilique émilienne et du temple d'Antonin et Faustine, puisque l'on voit la nef de l'église Santi Cosimo e Damiano. Les colonnes pourraient être celles du portique julien et les murs derrière, le temple du divin Jules. Rappelons que les empereurs n'avaient pas le statut de dieux mais acquéraient, à leur mort, celui de divus. Les Romains n'ont donc pas attendu l'église du même nom, catholique et apostolique, pour tirer le meilleurs parti des subtilité sémantiques.

Je renonce à essayer de vous guider dans l'ensemble complexe qui fait la transition entre le Forum et le Palatin, dont les arbres dominent le paysage à l'arrière-plan. le guide mentionne, outre la petite église de Santa Maria Antica, un complexe de bâtiments datant de Domitien, grand bâtisseur sur le Palatin... Faute de m'y être baladé avec ce même guide à la main, et pour cause, je ne m'y retrouve pas. De toute façon, il y en a partout : vaste foutoir issus de la volonté de chacun d'y aller de son bâtiment, de son arc ou de son portique dans un lieu qui gardait la mémoire les triomphes des généraux des siècles précédents.

Fascinante imbrication des niveaux de mémoire : les empereurs construisaient parce que là était la mémoire de la république romaine et de la puissance sénatoriale ; le Moyen-Âge et la Renaissance ont réutilisé colonnes et soubassements pour construire quatre églises ; les romantiques et pré-romantiques y rêvaient à la mort en contemplant les vieilles pierres abandonnées ; Mussollini s'y rêvait en nouveau César, pour ne faire qu'une carrière plus brève encore ; nous y traînions nos godasses avec en tête tous ces niveaux de réinterprétation - en tâchant d'oublier un peu Benito tout de même, a bit too close for comfort.

Tout ça nous mène bien loin des sinistres pantalonnades pré-mortuaires que nous offrent les média ces jours-ci. Et pourtant : seul le pouvoir absolu peut produire une pareille représentation de la vieillesse et de la mort. Je parlais de Brejnev, mais à l'époque, le russe moyen ricanait et n'en pensait pas moins, plutôt que de venir chanter sous les fenêtres de l'auguste mourant. C'est plutôt les derniers jours de Staline, ou de Philippe II d'Espagne qu'il faudrait évoquer. Heureusement, celui-ci n'a de pouvoir que sur ceux qui veulent bien l'écouter. Enfin, l'écouter... bref... n'insistons pas.

Aucun d'entre nous n'aura la longévité de ces tas de pierre. C'est comme ça. Pas de quoi en faire un fromage.

Le Plume vous salue bien.

27 février 2005

"Maman les p'tits les p'tits bateaux..."

Le problème des photos prises depuis un bateau c'est qu'il y a rarement des bateaux dessus. Celle d'hier, par exemple, étaient prise depuis un voilier de douze mètre (un Champagne, plan Ph. Harlé, un excellent bateau), sur lequel j'avais navigué deux à trois semaines et dont je n'ai pas une seule photo. Celle d'avant-hier était certes prise depuis le plancher des vaches, mais au cours d'un voyage sur un autre voilier (un Armagnac, 8m50, plan Harlé lui aussi d'ailleurs) dont je n'ai guère que des vues de loin où on le distingue vaguement.

Alors pour ce soir, une photo de bateaux prise depuis un bateau ; un excellent bateau bien sûr, puisque c'est le mien.


Le Saint Guirec en baie de Perros, août 2001.

Quatre bateaux sur cette photo, si l'on regarde bien : Le Saint Guirec, un bateau de pêche ancien assez bien rénové ; son annexe, à la traîne ; un petit caseyeur rentrant au port avec les langoustes, tourteaux et araignées de mer du jour (le seul pêcheur côtier encore quotidiennement actif à Perros-Guirec, à ma connaissance) ; un plaisancier non identifié dont on distingue la voile derrière le bout-dehors du Saint Guirec. Et nous, qui ne somme pas sur la photo car on ne saurait être simultanément des deux côtés d'un appareil. Tout ce petit monde se fait quelque peu chahuter par le clapot assez raide qui se lève à marée descendante dans la passe est de l'île Tomé pour peu que le vent soit du secteur nord : rien de bien méchant si on n'a pas repris trois fois du cassoulet juste avant, mais ça peut surprendre.

Me manque un peu, en ce moment, le bateau. Ah ? Vous aviez remarqué ? Tiens donc...

Le Plume vous salue bien.

26 février 2005

Phares et balises, 2 : Europa Point

Je n'ai pas les caractéristiques de celui-ci : il ne figure pas dans le seul livre des feux que j'aie sous la main, le bon vieil almanach du marin breton, qui ne s'aventure pas si loin de nos côtes.

Europa point, c'est la pointe sud de Gibraltar. Ça n'en fait pas le point le plus au sud de l'Europe, ni même de la péninsule ibérique : la pointe et le phare de Tarifa sont nettement plus bas. Mais le spectaculaire rocher de Gibraltar, son vieux fort et la tourelle rouge et blanche du phare, cela en fait, en dépit des chiffres, une sorte de figure de proue de l'Europe.


Europa Point, Gibraltar, juin 1992.

Sur le rocher, des touristes et des singes (la seule population de singes sauvages d'Europe) ; dans le fort de la pointe, des militaires britanniques ; autour, une population mêlée pour cette petite Angleterre de Méditerranée. Derrière, l'Espagne, avec laquelle la frontière terrestre a été fermée jusque dans les années 1980 ; en face, les montagnes de l'Atlas marocain, l'Afrique.

Le Plume vous salue bien.

25 février 2005

Une ville, ailleurs (mais pas beaucoup plus chaud)

Puisque le temps s'y prête, pourquoi ne pas vous emmener au Groenland ? Le Groenland au mois d'août, rassurez-vous. Pendant les trois semaines que j'y ai passées, il n'a jamais gelé... Il n'aurait sans doute pas fallu attendre beaucoup plus, toutefois.

Je vous raconterais peut-être un jour ce voyage étrange dans ce pays qui ne l'est pas moins, à une période de ma vie passablement flottante. Mais là n'est pas mon sujet.

Fiskenæsset est une petite ville, un village plutôt, du sud-ouest du Groenland (environ 63° de latitude nord). on a du mal à parler de village dans la mesure où ces petites villes groenlandaises sont largement artificielles, nées de la volonté danoise de rassembler la population là où elle pouvait être éduquée et soignée. Cela donne ces objets urbains étonnants, sans rues car sans voitures (qu'en ferait-on pendant l'hiver ?), sans guère de plan d'ensemble, entièrement construits en bois dans un pays où il n'y a pas un seul arbre.


Fiskenæsset (ou Qeqertarsuatsiaat), août 1993.

Certaines villes, un peu plus grandes, avaient une certaine vie, étaient même franchement sympathique : Sisimiut, plus au nord ; Paamiut, un peu plus au sud. Mais Fiskenæsset était positivement sinistre. Personne, nulle part, à part un adolescent plus ou moins autiste sur une balançoire... Peut-être le plus grand nombre était-il éparpillé dans les îles alentours, profitant de la fin de l'été pour aller à la chasse ou à la pêche... Mais à Paamiut, quand nous évoquions notre passage à Fiskenæsset, on levait les yeux au ciel : la ville avait semble-t-il mauvaise réputation.

Mais peut-être cette ambiance lourde venait-elle de nous : ambiance du bord, plombée par les soucis respectifs d'un équipage pourtant réduit au minimum, par les incompatibilités d'humeur, par la fatigue aussi.

Un ou deux jours plus tard, pendant l'étape suivante, surpris par un coup de vent dans un passage délicat, nous heurtons un growler, un petit bloc de glace flottant entre deux eaux. Voie d'eau importante*, réparation de fortune, c'est après trois jours que nous rejoignons Paamiut, nos affaires trempées et le moral en berne. Mais ceci est une autre histoire.

Le Plume vous salue bien.

* Serait-ce la lecture du Lord Jim de Conrad qui me ramène à cet épisode ?

24 février 2005

Aménagement urbain tout temps

Une autre photo d'hier matin, prouvant la confiance sans borne des architectes dans les merveilles de l'ingénierie :


Dalle des Olympiades, Paris 13ème, hier, 10h07.

Le Plume vous salue bien.

23 février 2005

Une autre ville

Une semaine sans photo de Paris, voilà qui change un peu mes habitudes, dans la mesure je me suis rendu compte que 112 des 282 photos de cette rubrique ont été prises à Paris. Ce qui n'est pas illogique étant donné que c'est là que je vis, volens nolens. Retour à Paris donc, mais est-ce bien Paris ? Il suffit d'un épisode météorologique somme toute parfaitement normal en février pour que la ville change, à la fois plus chaotique et plus souriante.

Les enfants et les étudiants se lancent des boules de neige ; des bonshommes de neige collaboratifs naissent ici ou là. Des gens vous parlent dans la rue. Pour les rendez-vous, par contre ça n'est pas gagné, mais qu'importe ?


Paris 13e, rue nationale, ce matin, 8h20.

Bien que la neige se soit raréfiée dans les rues de Paris, elle va faire un retour en force sur les blogs ce soir, c'est sûr. De vrais gamins, on vous dit. Ou des faux. Mais on aime ça !

Le Plume vous salue bien.

P.S. : Coup de gueule au passage sur la fermeture des jardins (le jardin des plantes en l'occurrence) dès qu'il tombe trois flocons ou qu'il y a une bourrasque de vent. La mairie de Paris avait promis l'an dernier de cesser ces âneries ; il faudrait transmettre la consigne à la direction du muséum national d'histoire naturelle...

22 février 2005

La danse des canards

Si d'aventure vous visitez Boston à la belle saison, n'hésitez pas : faites la ballade en promène-couillon la plus kitsch qui soit, le Boston Duck Tour. De quoi s'agit-il ? d'une flottille de véhicules amphibies plus ou moins récupérés des surplus de l'armée, basés près d'un des grattes-ciel les plus visibles de la ville (la Prudential Tower) et qui vous feront faire un tour du centre-ville, vous mèneront peut-être jusqu'à Charlestown et finiront la virée par un plongeon dans la Charles River.


Un duck car se met à l'eau, Boston, juillet 2001.

Vous naviguerez pendant un petit quart d'heure au milieu des bateaux de l'école de voile locale, avant de revenir (par la route) à votre point de départ. C'est absolument ridicule. À ne manquer sous aucun prétexte.

Le Plume vous salue bien.

21 février 2005

objet urbain non identifié

Une note brève après celle d'hier, qui tombait un peu dans l'excès inverse.

Au hasard d'un économiseur d'écran, je suis retombé sur cette photo ; il m'a fallu un bon moment pour que je me rappelle de quoi il s'agissait. Mérite suffisant pour vous la soumettre...


Boulevard Masséna, 2 février 2005, vers midi.

À la réflexion, il ne s'agissait pas d'un silo pour ogive nucléaire nord-coréenne, ni d'un téléobjectif géant, ni même d'un bracelet pour éléphant, mais tout simplement d'une pile de colliers de serrage pour tuyaux d'égouts (diamètre : 1,20m, à vue de nez), en attente pour le renouvellement des conduites qui précède le chantier du tramway.

C'est tout pour aujourd'hui.

Le Plume vous salue bien.

20 février 2005

Phares et balises, 1 : la Jument

Je crois avoir compté jusqu'ici cinq phares dans les photos de cette rubrique (jeu concours, en donner la liste ; cadeau prime à déterminer pour féliciter les gagnants). Il y en a pas mal d'autres dans ma photothèque, vu que c'est une de mes nombreuses marottes. Cette série, dont la longueur est nettement moins prédéterminée que celle de mes précédentes séries, leur sera consacrée, ainsi qu'aux bouées, balises, amers et autres aides à la navigation.

Un petit mot d'historien pour commencer : les phares et les balises sont l'un des versants de la révolution de la navigation aux débuts de l'époque contemporaine - l'autre versant étant l'hydrographie et sa production de documents nautiques, cartes et instructions nautiques. L'enjeu : rendre possible la navigation dans une région qu'on ne connait pas, ou qu'on connait mal. Jusque là, pas d'autre moyen que de prendre à son bord un « pratique local » : quelqu'un qui connait par cœur tous les cailloux de la côte qu'on longe, qui est capable de s'y repérer même avec une visibilité minimale et qui vous indiquera la route la plus sûre pour parvenir à bon port.

Évidemment, ça ne facilite pas les échanges, et ça devient peu viable dès lors que la navigation s'intensifie et s'internationalise... Alors à partir de la fin du XVIIIe siècle commence le double processus du levé de cartes* et de construction d'aide à la navigation, celles-ci permettant de figurer sa position sur celles-là. Une domestication du monde, rien moins.

Il ne suffit pas de repérer dans la nuit la lumière d'un phare, il faut aussi savoir lequel c'est. C'est pourquoi chaque phare a un rythme lumineux qui lui est propre. Cette caractéristique est indiquée sur les cartes marines ainsi que dans des ouvrages spécialisés, les livres des feux.

C'est évidemment dans les endroits qui combinent dangers et trafic maritime intense qu'on trouve le plus de phares. La pointe de la Bretagne en est donc particulièrement bien pourvu. &Acute; tout seigneur tout honneur : je commencerai donc par un des phares les plus battus par les tempêtes, un de ces « enfers » des gardiens de phares d'autrefois :


La Jument, 48°25,4 N - 5°08,1 W, fl(3)R 15s, H36 P22

C'est à dire trois éclats rouges dans une période de 15 secondes depuis un foyer situé à 36m au dessus des hautes mers et visible à 22 milles nautiques pour un observateur situé au niveau de la mer. Si les conditions le permettent bien sûr. De jour et par beau temps, avec les pieds bien posés sur le plancher des vaches, ça n'est pas franchement une aide à la navigation : de toute façon, à marcher dans cette direction, on arrivera rapidement au bout de la pointe sud-ouest de l'île d'Ouessant. Mais un monument, par contre, c'en est un, sans le moindre doute.

Le Plume vous salue bien.

* à lire à ce sujet : Olivier Chapuis, À la mer comme au ciel, Beautemps-Beaupré & la naissance de l'hydrographie moderne (1700-1850), Paris, Presses de l'université de Paris-Sorbonne, 1999.

19 février 2005

Far West

Puisqu'on en est à faire les continents, voilà un petit coin d'Amérique : Valley Wells, dans la Shadow Valley -- une aire de repos au milieu de nulle part, en plein désert Mojave, à une vingtaine de miles de la frontière du Nevada. C'est l'interstate 15, la veine jugulaire de Las Vegas.

Si on s'éloigne un peu des sentiers battus, on tombe sur ce panneau :

Welcome to the wild, wild West!

Le Plume vous salue bien.

18 février 2005

Swartberg

Envie de faire voyager un peu ce blog : autre jour, autre continent. Moi qui suis un homme des plaines, côtières de préférence, avec si possible quelques collines et vallonnements un peu casses-pattes, je me sens complètement dépaysé par les espaces verticaux et cloisonnés des pays de montagne. Et quand en plus c'est sur un autre continent...

Parce que dans ce style, les montagnes sud-africaines se posent un peu là. Pas forcément très hautes, sauf beaucoup plus à l'est, du côté du Drakensberg, elles se présentent en chaînes rectilignes et uniformes, sans pics marqués mais sans cols raisonnables non plus. Le pays s'en retrouve cloisonné en régions aux climats et aux végétations complètement différents. Peut-être est-ce de là qu'est né chez les Afrikaner ce fantasme de la forteresse...

Le Swartberg est une de ces chaînes-murailles, culminant à 2132m seulement mais isolant totalement des pluies océaniques le Grand Karoo, où l'agriculture se fait rare, concentré autour des rivières qui descendent de la montagne.


Vallée de la Dorpsrivier près de la Swartbergpass, Afrique du Sud, février 1997.

Dans cette vallée que le soleil d'après-midi n'atteint pas plonge la route qui mène à la petite ville de Prins Albert, dans le Grand Karoo, où le couple d'amis avec qui je voyageais et moi faisions étape. Après quelques difficultés à trouver un logement, nous aboutissons dans un bed & breakfast tenu par un homme charmant, s'excusant de ce qu'en l'absence de son compagnon cuisinier, il ne puisse servir à dîner ; nous indiquant le resto sympa du coin ; le lendemain, nous servant un petit déjeuner mémorable et haut en couleur :  tout l'arc-en-ciel dans les fruits du jardin.

le Plume vous salue bien.

17 février 2005

Rome

Encore une journée où il vaut mieux ne pas parler de sa journée... Jetons donc un voile pudique sur le merdier quotidien. Et regardons ailleurs.

Rome par exemple. le forum bien sûr, les ruines antiques, le Colisée. Mais aussi les quais du Tibre, les petites rues du Trastevere et ses placettes où vous débouchez par surprise. L'Isola Tibertina, avec la charmante église San Bartomlomeo della Pelle, censée abriter une relique de marque, la peau de saint Barthélémy, rien moins. Ne vous affolez pas, elle n'est pas accrochée au mur comme un trophée de chasse.

Les couleurs ocre de cette ville du Sud, pas une mégalopole, non, juste une ville, sans autre prétention que d'être une des plus belles du monde.


L'Isola Tibertina et le Grande Synagogue, vues du Trastevere, Rome, février 2001.

J'irais bien y faire un tour, tiens. Mais ça m'a pas l'air de se présenter dans l'immédiat. Ce qui nous ramène aux fibres optiques récalcitrantes qu'on voulait oublier. Encore raté.

Le Plume vous salue bien.

16 février 2005

Pavillon d'or

J'ai déjà dit ici que le Japon ne se limitait pas aux temples, que les temples les plus célébrés par les guides n'étaient pas forcément les plus intéressants, qu'il ne fallait pas se focaliser sur les deux ou trois plus célèbres, et ainsi de suite. Mais tout de même :


Kinkakuji ou temple du pavillon d'or, Kyoto, août 1998.

Comme il se doit, le pavillon d'or (qui est effectivement doré, contrairement à son petit frère le pavillon d'argent, aux limites Est de la ville) n'est que le centre d'un vaste complexe touristico-religieux comprenant notamment un grand portail, un ou deux autres temples, la reconstitution d'un pavillon de thé ancien et un sanctuaire shinto. Il fait partie de la ceinture de temples qui entourent la ville sur trois côté : Tenryuji à l'ouest, Ryoanji, Kinkakuji et Daitokuji (moins connu, mais on y mange bien) au nord, Ginkakuji, Kiyomizu-dera et Sanjusangendô au sud, pour ne citer que ceux que nous avons eu le temps de visiter.

Alors, tant pis pour le cliché : tout de même, le pavillon d'or..!

Le Plume vous salue bien.

15 février 2005

« Dis Astérix, ça veut dire quoi, je me sens lalalalala ? »

Journée idéal pour un sous-genre notoire du blog : le grommellement de fin de journée. Parce que là, j'avoue que j'ai un petit coup de barre.

Points saillants d'aujourd'hui : du vélo sous la neige pour aller en urgence sur un site où le réseau était cassé ; 2h30 de voiture à l'intérieur du cinquième arrondissement sans jamais réussir à en sortir ; 1h de marche au milieu des restes d'une manifestation lycéenne avec un gros carton contenant un commutateur-routeur dans les bras ; réaliser à l'arrivée que les plantages ayant lieu de la même manière avec le matériel de remplacement et celui qui était remplacé, le problème était ailleurs ; trouver une solution absurde à ce problème illogique, solution qui aurait pu se faire dès ce matin sans le moindre effort et voir que contre toute attente ça marche...

Bref je ne sais pas pourquoi mais là je me sens un peu las.

Ah et puis alors que je transportais mon routeur, j'ai croisé plein de gentils CRS photogéniques en diable, mais je n'avais bien entendu pas mon appareil. En échange, un petit coin rigolo du treizième arrondissement, le passage national photographié hier, entre les rues nationale et du château des rentiers. Pavé peu jointifs, petites maisons ouvrières, un garage-tôlerie et l'église chinoise missionnaire de France (avec panneau lumineux bilingue « Jésus t'aime »). Et tout autour, les immeubles, soit d'habitation en béton défraîchi, soit de bureau en verre et acier défraîchis aussi. Et une école d'architecture pseudo-Aillaud néo-postmoderno-organique, couverte de carrelage bleuâtre d'une laideur déroutante. J'aime nettement mieux le crépi grisâtre de ces petites maisons.

Le Plume vous salue bien.

14 février 2005

Et maintenant, une page de publicité

Maintenant que la freebox est dans de meilleures disposition (ne me demandez pas pourquoi), je peux reprendre sur des bases saines et indépendamment de la borne wifi des voisins.

Ceci dit, j'ai quand même réussi à finir de sauvegarder cette rubrique dans la base de donnée de ma page perso. Une petite vue pour attirer le chaland :

Reste à améliorer la navigation et ajouter quelques fonctionnalités de recherche. Vous y trouverez cependant dès à présent :

  • cinq gares ;
  • deux vélos ;
  • deux abbayes désaffectées
  • quatre ports ;
  • sept espèces d'oiseau, dont un mort et un en peluche ;
  • trois verrières ;
  • deux grands moulins, deux moulins pas grands et deux grandes roues ;
  • deux métros et deux stations ;
  • cinq phares, un bateau-phare et une bouée phare ;
  • sept bateaux dont une maquette ;
  • de nombreuses statues en diverses matières ;
  • des tuyaux ;
  • des câbles ;
  • un batracien, un reptile, quelques mammifères dont un cétacé...

Mais qu'on ne vienne pas mêler Jacques Prévert à tout ça !

Le Plume vous salue bien.

12 février 2005

Sept mers, 7 : la Manche

Je termine tout naturellement cette série sur mon chez-moi maritime, la Manche, où j'ai pêché des crevettes avec une épuisette percée et dessalé des optimists du côté de Perros ; regardé manœuvrer les Abeilles dans le port du Havre ; où flotte à l'heure qu'il est l'un de mes rares morceaux conséquents de propriété - enfin, j'espère bien, qu'il flotte ! D'ailleurs, c'est tout naturellement une photo prise à la barre dudit bateau qui illustre cette entrée.


la Manche : le phare de l'île Louet, face à Carantec, baie de Morlaix.

La baie de Morlaix est un coin assez fascinant pour la navigation : vu du large et à première vue, on ne distingue pas la moindre entrée entre les ilots rocheux et les petites îles caillouteuses. Si on a la carte marine du coin, tout devient beaucoup plus simple : avec une bonne paire de jumelles, on repère le phare de la Lande, un peu perdu dans les bois, sur la colline, tout au fond ; puis on l'aligne avec le phare de l'île Louet et on avance jusqu'à contourner de tout près l'île en question - et c'est tout droit, même à marée basse on débouche, en évitant tous les dangers, sur l'arrière-baie*. Plus un seul caillou, un vaste plan d'eau entre des berges en pente douce, impression d'avoir changé de monde en quelques mètres. Tout au fond, la rivière qu'on remontera lorsque la marée le permettra jusqu'au port de Morlaix, presque sous le viaduc du chemin de fer.

Oui, la Manche, c'est un peu mon pays.

Le Plume vous salue bien.

* Ça, c'est la grande passe ; la passe de Tréguier (ainsi nommé parce qu'elle passe du côté du Trégor alors que la grande passe est du côté du Léon) est un peu plus délicate : accessible à mi-marée seulement, le chenal commence par l'alignement du phare de l'île noire (ouh, ouh  !) par le même phare de la Lande mais fait ensuite un coude assez prononcé. Quand je n'ai pas envie de réfléchir, je passe par l'autre côté, le détour n'est pas énorme.

Les sept mers :
  1. mer d'Alboran : pointe de Tarifa, Espagne, juin 1992.
  2. mer celtique : Rosslare Harbour, Irlande, août 1992.
  3. océan atlantique : Boston Harbor, Massachusetts, États-Unis, juillet 2001.
  4. océan pacifique : Solana Beach, California, États-Unis, août 2004.
  5. mer d'Iroise : pointe Saint-Mathieu, Finistère, France, juillet 2000.
  6. mer du Nord : Robin Hood's Bay, North Yorkshire, Angleterre, été 1994.
  7. la Manche : baie de Morlaix, Finistère, été 2001.

11 février 2005

Sur la ligne d'arrivée

Bon, ce soir, coup de calcaire de la freebox : je crains un slam, c'est à dire une demande de dégroupage sur notre ligne de la part d'un autre opérateur auquel je n'ai rien demandé. Plus agressif, comme technique de marketing, on ne fait pas... On verra ça demain. Pour l'instant, les voisins du dessus dont je me plaint si souvent me rendre un gros service (pas tout à fait volontaire certes) en laissant branchée leur borne Airport sans aucune protection. Donc, pour aujourd'hui, ce sera du Noos !

Grâce à la TV sur freebox, j'avais pu regarder l'autre jour l'arrivée d'Ellen McArthur, en direct pendant une demi-heure sur les deux chaînes d'infos anglaises, BBC world et SkyNews. Je ne suis pas un inconditionnel de voile à grand spectacle, mais l'enthousiasme des médias anglais pour cette arrivée faisait plaisir à voir, me rappelant quelques passages de Conrad sur l'Angleterre et la mer.

Bref, le journaliste de la BBC expliquait sans trop de détail que le bateau de la marine anglaise sur lequel il se trouvait ne pouvait pas s'approcher de la côte autant que le trimaran d'Ellen, le littoral étant assez dangereux - et du coup on distinguait seulement le feu de mât et les feux de route, avec au dessus les pinceaux lumineux du phare de Créac'h, Fl(2)10s70m32M me dit mon livre des feux (deux éclats blancs dans un cycle de 10 secondes, foyer à 70m haut dessus du niveau de la marée haute, visible à 32 milles nautiques, ce qui en fait le phare le plus puissant d'Europe).

En effet, la ligne d'arrivée vue en plein jour, ça donne ça :


La côte d'Ouessant au Nord du phare de Créac'h, août 2000

On comprend qu'on ait envie de mettre un phare dans ce coin, assez balaise de préférence. D'autant que la route maritime la plus chargée du monde passe tout près. Se balader dans ce coin-là en plein hiver, de nuit, à la barre d'un gros multicoque et dans un état d'épuisement total, il faut vouloir.

À propos de phares, attendez-vous à voir se développer, sitôt conclue ma série des « sept mers », une série « phares et balises » dont on peut considérer qu'elle a commencé par anticipation cette semaine.

Le Plume vous salue bien.

10 février 2005

Un petit pour la route ?

Après le gâteau, un petit digestif ?


Angoulême, route de Bordeaux, 30 janvier, 18h15.

(Ou si vous en êtes encore à l'apéro : 1/3 Suze, 2/3 jus d'orange, mélanger au shaker avec de la glace, servir, ajouter un trait de crème de cassis pour la couleur et consommer avec modération)

Le Plume vous salue bien.

09 février 2005

34

Eh oui, comme tous les 9 février, je me prends un an sur le coin de la figure. Fini, l'époque où un an d'âge supplémentaire était attendu comme une médaille : il faut se rendre à l'évidence, le « quand je serais grand » est déjà commencé.

Pour des raisons que je ne m'explique pas, l'approche de cet anniversaire me filait un peu le bourdon. Mais maintenant que l'affaire est faite, ça va mieux. Faut pas chercher...

j'ai 34 ans. Je vis une vie qui vaut la peine d'être vécue. Je porte aux pieds un cadeau d'anniversaire idéal pour l'ado prolongé que j'entends rester. Je vais retrouver dans une dizaine de minute la femme que j'aime et avec qui je progresse dans l'existence et on va aller se manger un petit plat entre quatre yeux. Que demande le peuple ?


32 bougies seulement sur ce gateau de février 2003...

Sinon, les gens attentifs auront noté le lien dans les favoris vers le.plume.free.fr, les pages perso dont je vous rebats les oreilles depuis quelques temps. Vous les utilisiez déjà sans le savoir, puisque toute mes images sont dessus, mais je profite de l'occasion pour vous les présenter officiellement. Vous y retrouverez la majeure partie du contenu de ce blog, mis à jour en temps presque réel. Mais pas d'inquiétude : le blog continuera ici même ; les pages perso seront son répertoire, sa béquille aussi en cas de vapeur des serveurs de 20six. Amusez-vous bien et dites-moi ce que vous en pensez.

Le Plume vous salue bien.

08 février 2005

Des tas de pois !

Je continue la thérapie des grands espaces pour ne pas penser au temps qui passe (j'ai 34 ans demain)... Retrouvé hier soir des paquets de photos que je croyais perdus, photos d'une semaine de vacances passées à la toute pointe de la Bretagne, Camaret, Ouessant... Une partie de la région que je connaissais mal et que nous découvrions tranquillement, le tout sous un soleil improbable.


La pointe de Pen Hir et les Tas de pois, Camaret, août 2000.

Sinon, à peu près fini les pages personnelles qui reprennent, sauvegardent et indexent les entrées de ce blog. Tous n'y est pas (il manque à peu près les trois premiers mois), mais ça commence à prendre tournure. J'« inaugure » ça demain, pour l'occasion !

Le Plume vous salue bien.

07 février 2005

Vieux moines

Je me rend compte que je me suis un peu embrouillé lors de mon entrée « sept mers, 5 » de la semaine dernière : le phare de la pointe Saint-Mathieu s'appelle « Saint-Mathieu », tout simplement ; c'est la balise latérale babord qui est juste en dessous qui porte le nom de « Vieux Moines », une grosse tourelle éclairée à la forme un peu biscornue à quelques centaines de mètres de la pointe.

Mais c'est bien le phare et non la tourelle qui cohabite avec l'ancienne abbaye, formant un des plus beaux sites de Bretagne, avec un magnifique panorama sur toute l'Iroise, puisqu'on distingue Sein à l'horizon par les jours de beau temps.


Le phare de la pointe Saint-Mathieu vu du plancher des vaches (ou des moutons), début juillet 2000.

Eh oui, dès que les jours commencent à s'allonger, mon regard a tendance à s'égarer vers l'ouest...

Le Plume vous salue bien.

06 février 2005

Sept mers, 6 : mer du nord

Une mer assez étrangère pour moi - quelque peu à l'est de mes territoires de chasse habituels. Je n'ai pas retrouvé de photos prises du pont d'un bateau ; il faut dire, le seul bateau que j'y ai emprunté, si l'on excepte un lointain Calais-Douvre et retour, c'est le petit promène-couillons du port de Whitby, à quelques kilomètres de cette photo.

Whitby fut, comme chacun sait, le port d'arrivée de Dracula sur le sol britannique. C'est une petite ville portuaire du North Yorkshire, un petit peu endormie, trop loin de Londres pour bénéficier de la manne hebdomadaire des virées de fin de semaine au casino et autres enterrements de vie de garçon/jeune fille qui font la fortune des villes balnéaires du Sud. On n'y voit guère non plus de cargos en provenance de Transylvanie, ce qui est de toute façon géographiquement problématique.


Robin Hood's Bay, North Yorkshire, été 1994.

Et là, Robin Hood's Bay, petite station au pied des falaises, dans les contrées où Robin des Bois fit paraît-il sa carrière. De bois, guère : les vastes landes du Yorkshire commencent tout près, avec leurs immensités de bruyères et de moutons. On est bien loin du Sud-Est de l'Angleterre, loin aussi du pays noir des mines de charbon et des hauts-fourneaux. Une autre Angleterre. J'aime bien celle-ci aussi.

Le Plume vous salue bien

Les sept mers :
  1. mer d'Alboran : pointe de Tarifa, Espagne, juin 1992.
  2. mer celtique : Rosslare Harbour, Irlande, août 1992.
  3. océan atlantique : Boston Harbor, Massachusetts, États-Unis, juillet 2001.
  4. océan pacifique : Solana Beach, California, États-Unis, août 2004.
  5. mer d'Iroise : pointe Saint-Mathieu, Finistère, France, juillet 2000.
  6. mer du Nord : Robin Hood's Bay, North Yorkshire, Angleterre, été 1994.

05 février 2005

Quelques branchements

Depuis qu'on a reçu la Freebox 4, la TV sur ADSL marche nickel. Ça suppose juste quelques branchements.

C'est très simple : la freebox est branchée sur le réseau téléphonique. Le routeur wifi est branché sur la freebox. Le lecteur de DVD est branché sur la chaîne et sur la télévision, via un répartiteur pour pouvoir brancher aussi la freebox. Le répartiteur est branché sur la télé qui est branchée sur l'arrivée de l'antenne. Tous les cinq sont branchés sur le secteur. Soit douze cables seulement et quatres télécommandes. Heureusement qu'on n'utilise pas le téléphone de Free.

Seul hic, avec le répartiteur, ça chie dans la compote dès lors que la freebox y est raccordée, même si on éteint la fonction télé. Zarbe. Retour donc à l'organisation précédente, en changeant à la main le branchement péritel en cas de besoin. Et en lovant les câbles proprement !

Du coup, à nous les concerts de free jazz bulgare aux génériques incompréhensible, les courses de stock car, les jeux télé italiens et le contraste saisissant entre l'anglais qu'on parle à la BBC et celui de CNN... En fait, j'adore, ce fouillis de chaînes dans tous les sens.

Le Plume vous salue bien.

04 février 2005

Jugement dernier

Je vous avais parlé le 27 décembre dernier du portail central de Notre-Dame. Je suis repassé devant, à une heure d'ailleurs comparable ; en voici donc une vue un peu plus détaillée.


Portail central de Notre-Dame, ce soir, 19h30.

L'ensemble se passerait de commentaire si la photo avait été meilleure. Bon, je me lance, bien que n'y connaissant pas grand chose, sur les trois étages de la composition centrale : en bas, le réveil des morts, qui se lèvent, soulevant les pierres tombales sous lesquelles ils gisaient. Les anges sonnent la trompette, et tous se relèvent, hommes, femmes, enfants, le roi, le pape, le juif, le soldat, l'évèque...

Au dessus, c'est le jugement proprement dit. Les âmes sont pesées par un ange et un démon ; les morts sont partagés en deux groupes, à gauche avec les anges, à droite en partance pour l'enfer, enchaînés et tirés par des démons. Au dessus trône le Christ en gloire, entouré par deux figures (saint Pierre et ?) et par deux orants, un prince et un moine. Tout autour, des petits anges contemplent la scène, comme un public acoudé aux balcons d'un théâtre.

Voilà pour une description à deux balles, le premier guide venu doit pouvoir faire mieux. Juste pour signaler que quelques unes des plus belles œuvres de la sculpture médiévale ne sont pas dans des musées mais là, en plein air : il n'y a qu'à lever le nez.

Le Plume vous salue bien.

03 février 2005

Sept mers, 5 : Iroise

La mer d'Iroise, c'est cet espace entre Ouessant et pointe du Raz, domaine des courants de marée qui se bousculent et se chevauchent, levant une mer difficile dès que le vent est contre le courant, impossible par gros temps.

Un espace ouvert : tout droit, c'est l'Amérique. Mais l'océan n'a pas de pareils fleuves marins qui s'inversent tous les jours, jusqu'à 10 nœuds par vives eaux dans le Fromveur ou le raz de Sein. Pour trouver mieux, il faut aller au raz Blanchard, entre Aurigny et la Hague, au bout du Cotentin, mais il s'agit là d'une zone minuscule.


Mer d'Iroise : pointe Saint-Mathieu, Finistère, France, été 2000.

Photo prise (sans doute par Madame Plume) du bateau de la Penn-ar-Bed reliant Camaret à l'ile d'Ouessant. Sur la pointe, flanqué d'une abbaye en ruine, le phare des Vieux-Moines marque le bout de la pointe Saint-Mathieu et l'entrée de la rade de Brest.

Le Plume vous salue bien.

Les sept mers :
  1. mer d'Alboran : pointe de Tarifa, Espagne, juin 1992.
  2. mer celtique : Rosslare Harbour, Irlande, août 1992.
  3. océan atlantique : Boston Harbor, Massachusetts, États-Unis, juillet 2001.
  4. océan pacifique : Solana Beach, California, États-Unis, août 2004.
  5. mer d'Iroise : pointe Saint-Mathieu, Finistère, France, juillet 2000.

02 février 2005

On fera ceinture

Quelque part entre Géant Casino et la rue du Château des Rentiers, un petit bout du chemin de fer de ceinture :


Entre avenue d'Ivry et rue nationale, la petite ceinture.

Faut-il pleurer le chemin de fer de ceinture ? Quelques élus de droite des 14e et 15e arrondissements avaient entonné cet air-là à propos du débat du tramway. Mais si on l'a fermée, ce n'est pas entièrement pour rien : prisonnière de ses emprises, qui rendaient ses accès mal commodes (d'autant qu'elle est rarement au niveau de la chaussée) ; en retrait des quartiers de logement de l'ancienne zone des remparts, pour ne pas parler de la proche banlieue d'outre-périph... Son seul intérêt aurait été de ressusciter les anciennes correspondances ferroviaires (Masséna, Ouest Ceinture...) mais il aurait pour cela falu imposer un arrêt supplémentaire aux banlieusards.

Le but du jeu, de la part de ces élus, ce n'était bien sûr pas de promouvoir le train (qu'ils pourfendent par ailleurs), mais bien de défendre la place de l'automobile sur les boulevards des maréchaux. Ceci dit, j'ai beau ne pas être un hystérique de la lutte contre la voiture, franchement, faut-il vraiment un périphérique-bis juste à côté du premier ?

La nostalgie du chemin de fer de ceinture est tout à fait sympathique ; ça n'en fait pas forcément une bonne politique de transports !

Ca ne m'empêchera pas de regarder avec tendresse ces bouts de rail perdus dans la ville et surmontés de quelques carrés de choux.

Le Plume vous salue bien.

01 février 2005

Las Vegas Las Vegas

Échangé des souvenirs de voyage avec une amie hier soir ; du coup, on se met un peu de clinquant et de ciel bleu dans l'hiver parisien.


Hôtel-casino New York, New York sur le Strip, Las Vegas, 19 août 2004

Le Plume vous salue bien.

P.S. : l'archivage/indexage de mes entrées passées sur mes pages personnelles avance petit à petit ; allez, j'inaugure ça dans huit jours !