Alors, on remet sur le tapis les histoires de carte scolaire, paraît-il...

Le lycée polyvalent Marguerite de Valois, à Angoulême, 15 ans et 8 mois après que j'y aie obtenu mon bac - pas le moindre changement.
Je n'ai pas étudié dans le collège ni dans le lycée que me prescrivaient la carte scolaire : mon père enseignait alors au lycée Marguerite de Valois, à l'autre bout de la ville - y aller simplifiait largement les questions de transport. Au demeurant, ni le collège ni le lycée n'avaient particulièrement bonne réputation : un bâtiment des années soixante, fort laid comme il apparaît ci-dessus, entouré de cités HLM et de banlieues pavillonnaires modestes. Le lycée chic, où toute la bonne société se contorsionnait pour envoyer ses gamins, c'était Guez de Balzac, au cœur du Vieil Angoulême, certainement pas celui-là.
J'y ai passé de très bonnes années ; je n'aurais sûrement pas mieux étudié si j'avais été au « bon » lycée - je m'y serais probablement moins amusé par contre, ce qui aurait été dommage.
Ce que je veux dire : le fantasme du bon lycée est essentiellement ça : un fantasme. Entretenu par les innombrables classements que publient tous les ans les magazines réacs, sur le thème Où faut-il envoyer vos enfants ? - sous-entendu, où ne surtout pas les envoyer, sinon ils se vautreront dans l'échec scolaire, la drogue, la criminalité et sans doute le stupre (pour le stupre, c'était pas terrible, mon lycée, je dois dire). La vérité, c'est que ça ne fait pas (ou peu) de différence. Peut-être plus dans les collèges, je suis prêt à l'admettre - mais dans les lycées, je n'y crois guère.
Le problème, c'est qu'en supprimant la carte scolaire, on encouragerait justement cette fantasmagorie. Et c'est idiot : une fois que tout le monde (riches et pauvres) aura décidé qu'il faut absolument envoyer les gosses au lycée Machin, parce qu'ils l'ont dit dans le journal, on fera quoi ? On tirera au sort ? C'est aberrant.
Bah, c'est vrai que du coup, ça ne changerait pas grand chose. De la démagogie bon marché, quoi...
Je la sens mal, cette campagne électorale !
Le Plume vous salue bien.
P.S. : demain, promis, une photo de mer.