22 juillet 2006

Une usine avec une rivière dedans

Nous avions prévu des choses, parès le colloque : deux nuits à Sarlat, puis descente vers la vallée du Lot, les grottes de Pech-Merle, Saint-Cirq-Lapopie, remontée en douceur via Collonge-la-Rouge... mais il y a des choses que nous n'avions pas prévues :

  1. Que la température monte d'un degré par jour, malgré le gros orage essuyé à la fin du dîner champêtre d'Etouars (je sais de quoi je parle, j'étais sous la bâche posée à la va-vite pour protéger la sono de la soirée franco-polonaise) ;
  2. Que mes parents, piégés par la chaleur, n'auraient pas encore rejoint leur quartier d'été en Côtes d'Armor mais seraient toujours à Angoulême, c'est à dire à trente kilomètre de là où nous étions logés.

Les deux paramètres combinés rendaient nettement moins attractif le crapahutage sur le causse Gramat, et ce quels que soient les mérites du musée en plein air de la vie rurale de Cuzals (Lot). Que je regrette de n'avoir point vu d'ailleurs, si, si. Et nettement plus attractif le fait d'aller passer 24 heures chez mes parents avant de rentrer dans notre chez nous à nous, même s'il n'y fait pas plus froid qu'ailleurs.

Au passage, virée en famille sur le site de l'usine qui est devenu, par le hasard des circonstances, ma raison sociale d'historien : la fonderie de Ruelle. Cette usine avec une rivière dedans, qui en 1870, à l'heure de gloire de la machine à vapeur, tournait encore par la seule énergie hydraulique.


Ruelle (Charente) : vue des ateliers de la DCN depuis le pont de la Touvre, 18 juillet 2006, 12h30.

Évidemment, c'est toujours une usine d'armement, qui depuis 1753 n'a guère eu qu'un seul client, la Marine française - on retrouve quelques ventes à des armateurs privés au XVIIIe siècle, et aux colonels argentins au XXe, mais pour l'essentiel, des frégates de l'amiral d'Estaing aux vedettes de Cherbourg un peu avant Giscard, c'est Ruelle qui fournit les canons. Bref, une usine stratégique, qu'on ne visite pas. On se bornera donc à regarder, et à prendre discrètement quelques photos, depuis les grilles donnant sur la voie publique...

Le mémoire dont je vous ai rebattu les oreilles en ce début d'été portait pour l'essentiel sur un seul atelier, le plus ancien qui ait été conservé dans l'usine actuelle. Enfin, la façade a été conservée, le bâtiment qui est derrière a sérieusement pris du ventre, il me semble. Il ne s'agit pas de celui que vous voyez ici : il est juste derrière, on le distingue vaguement depuis le pont situé en aval de l'usine.

À peu près là où se trouve la bouée orange pour noyés éventuels se trouvaient autrefois les hauts fourneaux construits en 1752 par le marquis de Montalembert et reconstruits en 1777 après que Louis XVI ait racheté l'usine à son frère Artois, le futur Charles X. Pas à dire, je l'aime bien, mon sujet.

Le Plume vous salue bien.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On a (presque) toujours une relation passionelle à son sujet : soit on l'adore, soit on le déteste.