Me suis extrait deux minutes de mon mémoire pour écouter le Vieux. Bilan des courses : on promulgue, mais on promet qu'on va corriger ça plus tard, par une deuxième loi. Quand ? On ne sait pas. Mais si l'on écoute vraiment bien, l'article 8 est de fait suspendu puisqu'il dit que « le gouvernement s'est engagé à ce qu'aucun contrat ne soit signé sans que ces modifications soient prises en compte, » ce qui ne veut rien dire du tout juridiquement, sauf si de fait aucun CPE n'est signé avant que la loi-bis ne soit voté. Pourquoi ne pas dire que l'application de la loi est suspendue, alors ? Parce que dans ce cas, M. de Fursac, il démissionne, et ça, le Vieux, ça l'arrangerait pas bien.
Donc soit le CPE est de fait suspendu jusqu'à nouvel ordre, mais c'est dit de manière tellement floue que personne ne s'en rend compte ; soit il se fiche de nous, ce qui ne serait pas une première. Dans tous les cas, tout le monde est fâché, personne n'est content. La vieillesse est un naufrage, comme disait De Gaulle avant de sombrer.
Je préfère me replonger dans mes canons, tiens.
Tourillon d'un canon de 8 (je crois) en fer coulé, daté de 1610, Perros-Guirec, juillet 2004.
Les tourillons, ce sont les deux appendices cylindriques sur les côtés du canons et qui lui permettent de pivoter sur son affut (dans ce cas, le machin rouge vif en bois), vers le haut ou vers le bas. Les lettres VK qu'on y lit sont la marque du fabricant. Vu la date, sans doute un Hollandais travaillant en Suède, mais je n'en suis pas sûr.
J'ai par contre quelques chances d'avoir trouvé la réponse à la question qui remue les méninges aux érudits locaux : que faisait ce canon au fond de l'eau en baie de Perros, Côtes-d'Armor ? On ne perd pas un canon comme ça, en principe. Voici mon hypothèse : au début de 1780 a lieu un vaste remue-ménage des vieux canons qui étaient stockés depuis des lustres dans tous les arsenaux : on les envoie à la toute nouvelle fonderie d'Indret, près de Nantes, où pour la première fois en France on est capable de refondre des canons en fonte de fer. Pour des raisons historiques, le gros de ces stocks est constitué de canons hollandais comme celui-ci. Qu'une gabarre quelquonque ait été en difficulté et se soit réfugiée dans l'abri relativement sûr de la baie de Perros, ça n'aurait pas grand chose d'étonnant ; il se peut qu'elle ait alors décidé de se débarasser d'une partie de sa cargaison pour éviter le pire. Bon, je n'ai pour l'instant pas trouvé trace d'un tel incident dans les registres de correspondance de la marine, mais c'est tout de même plus probable que d'imaginer un vaisseau hollandais du siècle d'or venir en baie de Perros y semer son armement...
Sinon, je ne crois pas que l'escargot soit d'époque.
Le Plume vous salue bien.
P.S., 1h15 : à en croire la manifestation nocturne de quelques milliers de personnes sur le boulevard de Strasbourg, je ne suis pas le seul à ne pas avoir été convaincu par le verbe présidentiel...