Pour finir le mois, image et son, mais pas trop de mots.
L'image, c'est une presse, dans une imprimerie d'art du quartier dont je vous avais parlé. Le son : un peu de musique concrète, par Pierre Schaeffer, qu'on peut considérer comme l'inventeur du genre, au sein du service recherche de l'ORTF. En gros : de la musique faite de bruits enregistrés et remixés...
Je pourrais disserter sur la question ; m'interroger sur la fin de la dualité entre composition et interprétation ; si c'est bien de la musique ; etc. Mais il est tard, le petit est enrhumé et tousse dans son sommeil ; moi, je tousse tout court. Et je n'ai pas l'intention de m'enregistrer pour me remixer plus tard.
Je vous avais servi la semaine dernière un coucher de soleil sur le Pacifique ; puis, un lever de soleil sur une maternité. Voici maintenant le coucher de soleil sur les chantiers.
Rue de la Croix-Jarry, 4 avril 2008.
Un chantier qui a pas mal changé depuis l'an dernier, puisqu'il s'agit du futur pont-route de la rue Einstein, dont je vous parlais l'autre jour. Mais tel n'est pas mon propos.
Quel est-il, d'ailleurs ? Je n'en ai pas, je crois. Juste regarder la semaine se terminer derrière le chantier déserté.
Frédéric Chopin, Mazurka en si mineur, op.33, n°4, (Maurizio Pollini, piano, 2008). L'interprétation trouvée sur Deezer (ci-dessous) en est une autre, nettement moins bonne je trouve - on fait avec ce qu'on a.
Ça devait arriver : à force de m'aventurer dans la musique du XXe siècle (comme vous l'avez peut-être noté ces derniers jours), je devais tomber sur la musique de John Cage, le représentant le plus célèbre de la musique expérimentale d'outre-Atlantique.
Dans un paysage : composition accidentelle, Lounnec, Côtes d'Armor, mai 2008.
In a Landscape est une pièce pour piano d'une facture relativement classique pour Cage (pas trop de gommes ou de boulons coincés dans les cordes du piano), qui du coup vous a un petit air de Satie ; surtout, une composition circulaire, ou quasi. Serait-on, plutôt qu'en train de regarder un paysage, captifs de l'angle de vue qui définit un paysage - et non pas devant ce paysage mais dedans...
Le monde de Cage est comme ça : un monde de déclage, de conscience qui se déplace.
Oui, parfaitement : weblog engagé, Des photos et des jours appelle solennellement à la grève demain.
Boulevard Beaumarchais, 18 juin 2008.
En tout cas, moi, je serais gréviste ; je me suis officiellement signalé comme tel à mes supérieurs. Et je n'irai pas travailler, évidemment. Bon, par contre, il y a une journée d'études à l'institut d'histoire de la Révolution française à laquelle j'ai bien envie d'aller faire un saut...
Le Plume vous salue bien.
Boîtier miniature Pentax Auto 110, film Fujicolor 200, objectif Pentax-110 18mm f:2.8.
Au beau milieu de la photo d'hier, comme un semi-remorque mal garré entre périph et boulevards des Maréchaux, l'hôtel industriel Berlier (du nom de la rue Jean-Baptiste Berlier, qui le longe).
L'hôtel industriel Berlier vu de la rue Bruneseau, Paris 13e.
Le concept n'en est pas mauvais : les activités industrielles s'éloignent de Paris faute de surfaces pour s'installer, et vont miter le paysage de hangars-boîtes à chaussures dans de vastes » zones d'emploi :«. Pourquoi ne pas concevoir une sorte d'habitat collectif industriel, qui proposerait aux entreprises des surfaces facilement aménageables pour y installer leurs ateliers, sans pour autant aller s'exiler à Brie-Comte-Robert ? Elles y gagnent en services mutualisés (gardiennage, chauffage, etc.).
Pas de pot : cette réalisation a vu le jour alors que l'idée qu'on pouvait produire quoi que ce soit dans ce pays devenait de plus en plus exotique. Sans compter quelques erreurs de conceptions en terme de logistique : manque de quai de chargement, stationnement insuffisant tant pour les employés que pour les livraisons et les véhicules d'entreprises... Résultat, une bonne partie de l'immeuble est restée vide pendant des années ; on y trouve aujourd'hui des activité bien éloignées du concept original : services techniques de l'université voisine, centre d'aide par le travail...
Mais j'avoue : j'ai de la sympathie pour cet étrange bâtiment.
Le Plume vous salue bien.
Pierre Henry & Michel Colombier, Messe pour le temps présent, 2 : « Psyché Rock ».
Parmi les thèmes récurrents de ce weblog : le chantier de la rue Einstein, dans le 13e arrondissement, qui doit prolonger les rues du nouveau quartier jusqu'au boulevard Masséna. Je vous l'avais montré à différents niveaux d'achèvement ; la continuité est maintenant réalisée d'un bout à l'autre du parcours. Il n'y a plus qu'à faire la rue...
Le chantier de la rue Einstein, novembre 2008.
Il est vrai qu'il fallait pour cela construire un viaduc sur la rue Watt et les terrains vagues qui suivent - longeant ainsi le petit bout de la rue de la Croix-Jarry ; il y aura un gymnase sous ce segment m'a-t-on dit. Il y a ensuite le franchissement de la future bretelle ferroviaire entre les voies du chemin de fer d'Orléans et l'ancienne petite ceinture ; ensuite, un remblais permet de rejoindre le boulevard Masséna, juste en face de l'hôtel industriel Berlier.
À part ça : le bleu de Gex, il y a pas, c'est vachement bon.
Il y a quinze jour je vous parlais d'instruments à vent, avec une clarinette comme illustration. Quelques réflexions sur cet instrument précis...
Une clarinette démontée et rangée dans sa boite, Angoulême, 5 janvier dernier.
J'ai l'impression que la clarinette forme, sinon un binôme, du moins une fratrie parfois conflictuelle avec un instrument à l'apparence et à la tessiture assez voisine : le hautbois. Une fois qu'on a dit ça, on ne peut que faire la liste de ce qui les séparent : la perce (c'est à dire le vide au milieu du tuyau que forme le corps de l'instrument) est cylindrique pour l'une, conique pour l'autre ; la vibration est produite par une lamelle de roseau vibrant contre un bec, dans le cas de la clarinette, et par deux lamelles vibrant l'une contre l'autre pour le hautbois. Résultat, le son du hautbois est plus doux, plus pur ; celui de la clarinette étant nettement plus rugueux. Mais aussi plus puissant : dans les morceaux où hautbois et clarinette se répondent (comme un segment du concerto pour violon de Sibelius dont je vous parlais l'autre jour), on voit le hautbois s'efforcer, joues gonflées, à produire un son suffisamment puissant, tandis que le clarinettiste doit se retenir pour ne pas le couvrir totalement... Du coup, si le hautbois était un fidèle compagnon du clavecin, la clarinette s'apparie mieux à la puissance sonore du piano.
Peut-être est-ce pour ça qu'elle est un instrument central de la musique du XXe siècle, que ce soit dans le jazz ou la musique dite classique, l'un renforçant l'autre - d'ailleurs les contrastes pour violon, clarinette et piano de Bartok étaient une commande du clarinettiste de jazz Benny Goodman.
Côté quatuors, on retrouve la clarinette accompagnée du violon, du violoncelle et du piano dans le célèbre quatuor pour la fin du temps de Messiaen, mais là, on doit plutôt le choix des instruments au hasard des musiciens disponibles dans le stalag où il faisait un séjour forcé. Mais la clarinette y rencontre le goût de Messiaen pour les chants d'oiseau... À noter que le hautbois ne disparait pas pour autant : on le retrouve par exemple dans des pièces très intéressantes de John Cage que je découvre ces jours-ci. Pas de chance pour vous, chers lecteurs : ça veut dire que je vous en reparlerai.
Le Plume vous salue bien.
Olivier Messiaen, Quatuor pour la fin du temps, III : abîme des oiseaux (mouvement pour clarinette seule).
Étant passablement liquéfié ce soir, je vous présente tout naturellement une photo consacré à ce que les constructeurs nomment les fluides. C'est à dire, en particulier, mais pas exclusivement, ce que la physique nomme ainsi. Pas exclusivement, puisque l'on inclue en général là dedans l'électricité et, par proximité, les courants faibles - autre jolie désignation, qui inclut tous les circuits électriques sur lesquels on peut mettre le doigt sans bobo : téléphone, données informatiques, vidéo...
Étage technique du bâtiment Lamarck, juillet 2008.
Dans nombre d'immeubles modernes, les combles sont rebaptisés étage technique ; c'est à dire qu'il sont le lieu de résidence principal des fluides. Celui-ci a l'avantage d'être un vrai étage, pas comme dans le bâtiment voisin où le demi-étage correspondant est tellement rempli qu'on ne s'y déplace qu'en rampant, au mieux plié en deux. L'espace y est essentiellement occupé par les tuyaux. Eau chaude, eau froide sanitaire ou très froide de la climatisation ; air ventilé ou au contraire émanations douteuses venues des sorbonnes... On y trouve également des locaux électriques avec les câbles correspondant, et une baie de brassage pour les réseaux informatiques et téléphoniques, raison de mon passage sur les lieux - avec dans le fond de mon sac à malice un boîtier, équipé fort heureusement d'un film à l'aise dans les basses lumières. Surtout en le poussant à 800ISO depuis ses 400ISO théoriques.
Mais cependant : l'humain n'est ici que de passage ; seul signe de sa présence (si l'électricien de service n'a pas laissé traîner son jambon-beurre) : les petits panneaux réglementaires qui lui indique, d'une flèche sans ambiguïté, la sortie la plus proche.
Et cependant, à Jussieu, la neige a fondu, mais on ne peut pas dire que ce soit un progrès esthétique marquant. Ça l'est de toute manière rarement.
Jussieu, 5 janvier dernier.
J'y étais cette après-midi pour dépanner un labo dont le terrain de recherche est, je crois, les mécanismes du mal de dents chez les rats. En tout cas c'est ce que j'ai compris : le rat qui était sous la binoculaire, à deux pas d'une des machines à connecter, n'avait pas l'air d'avoir particulièrement mal aux dents - mais il avait aussi l'air plus mort que vif. Ce qui résout le problème.
Oui, il y a tout ceux qui trouvent qu'on en parle trop. Mais j'étais content d'être à la maison à temps pour suivre sur CNN la prestation de serment et le discours inaugural d'Obama. Et pas seulement pour ricaner lorsque le président de la cours suprême s'est emmêlé dans la vingtaine de mots de la formule du serment...
National Mall, Washington D.C., 26 décembre 2005
Lors de notre passage à Washington en 2005, j'étais allé me promener sur le Mall et j'avais fait le tour du Capitole. C'était nettement plus calme qu'aujourd'hui... Comparez si vous voulez les photos de la presse avec celle que je vous avais proposé il y a quelques temps de ça !
Allez, un petit coup d'Inauguration Madness, parce qu'il n'y a pas de raison. Parce que voir Pete Seegers, le grand-père batailleur de la chanson engagée américaine, chanter avec Springsteen cet hymne national de l'autre Amérique qu'est This land is Your Land de Woody Guthrie, son vieux compère, au pied du Lincoln Memorial, ce n'est pas rien.
Eh oui : This Land is Your Land, c'est peut-être une chanson patriotique, mais c'est ausi une chanson de revendication et de lutte. Ce qui n'est pas contradictoire, pas plus qu'il n'y a contradiction pour cet opposant acharné de la guerre du Vietnam de chanter juste en face de l'Arlington National Cemetary, juste de l'autre côté de la Potomac...
Le Lincoln Memorial vu de l'ancienne demeure de Robert E. Lee, Arlington National Cemetary, Arlington, VA, 30 décembre 2005.
Pete Seegers, vous connaissez forcément certaines de ces chansons : certaines nous sont parvenues, griffes rognées, par l'intermédiaire de Graeme Allwright. Waist Deep in the Big Muddy, Little Boxes (écrite par Melvina Reynolds, mais qui a connu le succès avec Pete Segeres)...
Bien sûr, la Gauche américaine incarnée par Segers et Springsteen sait parfaitement qu'Obama sera un président pragmatique, gouvernant au Centre, et qu'il les fera pester, manifester, pétitionner à plus d'une occasion. Mais ça ne les empêchent pas de célébrer la fin de huit années d'une présidence aberrante. Et nous non plus.
Woody Guthrie, This Land is Your Land, interprété par Pete Seegers et Bruce Springsteen au Lincoln Memorial, Washington D.C. le 18 janvier 2009. Une fois n'est pas coutume, la vidéo :
Il faut le dire : le programme annoncé dans le précédent message a été respecté à la lettre : rien.
À un moment donné, j'ai failli aller faire un tour de vélo, histoire de commencer à éliminer les kilos hivernaux. Finalement, je suis resté tranquile à écouter de la musique et à manger de la galette des rois, et le vélo est resté suspendu à son crochet. Sage décision, n'est il pas ?
(Du point de vue du tour de taille, peut-être pas.)
Le rayon vélo du Décathlon de l'avenue de France, 31 novembre 2008.
Pour résumer : un dimanche passé à regarder pousser les dents du fiston. Qui n'ont pas encore percé, d'ailleurs, ce qui diminue nettement les phénomènes observables. Ça commence à le tracasser, ceci dit - mais il faut bien en passer par là pour croquer la vie à pleine dents !
L'intermianble semaine se termine ; et tel l'autobus en fin de service je rentre au dépôt pour laisser refroidir mon moteur.
Angoulême, dépôt des autobus de la STGA, 3 janvier 2008.
Quel programme, alors ? Eh bien - rien, justement. S'éclairer des sourire du bébé. Ne pas sortir, ou pas trop. Profiter du temps qui passe. Et c'est tout.
Le Plume vous salue bien.
Percy Grainger, The Gum-suckers March (In a Nutshell).
Si le couloir du bâtiment Lavoisier débouche (s'il n'y avait une baie vitrée) sur l'école d'architecture Paris-Val de Seine, quid de l'autre bout ?
Vue au sud-ouest du bâtiment Lavoisier, novembre 2008.
Eh bien : les terrains vagues, les chantiers ; les voies de la gare d'Austerlitz ; le boulevard Masséna. En haut de la côte, la caserne centrale des pompiers parisiens. Pour l'instant, en tout cas : cette vue n'est pas imprenable. Il y aura là une aile du bâtiment M5b2, qui abritera mathématiciens et informaticiens ; un peu plus loin, ce sera M6, où seront les lettres et sciences humaines. À moins que ce soit l'inverse : pas moyen de me rappeler.
Pour l'instant, la future rue Einstein poursuit son lent chemin vers le boulevard Masséna ; je suis passé dans le coin l'autre jour prendre quelques photos. On verra ce que ça donne.
Cette semaine poursuit elle aussi son lent, très lent chemin vers sa fin. Et moi, je vais aller me coucher, sinon je vais faire pareil.
Le Plume vous salue bien.
La musique qui me trotte dans la tête : Camille Saint-Saens, Danse macabre Op. 40 (par l'orchestre de Philadelphie dirigé par E. Ormandy).
La photo que je vous proposais hier n'était pas la première à utiliser la vue que le bâtiment Lavoisier deu nouveau campus de l'université Paris Diderot offre sur son voisin, l'ancienne usine d'air comprimée devenue école d'architecture : en juillet dernier par exemple, tandis qu'il y a un an environ, avant que le bâtiment ne soit livré, je jouais avec ses reflets.
Notez par ailleurs que la photo d'hier était bien une seule photo à travers une fenêtre double, bien sûr.
Non seulement ce bâtiment est particulièrement bien placé pour pouvoir admirer son voisin - du moins tant que rien n'aura poussé sur la parcelle qui les sépare - mais en plus il y a de grandes baies vitrés en bout de couloir. Quand elles ne présentent pas déjà quelques faiblesses...
L'école d'architecture vue du bâtiment Lavoisier (niveau R+8 je crois), 21 novembre 2008.
Fissures, aussi : alors que les universités entament un bras de fer, qui a toutes les chances d'êtres rude et prolongé, avec le gouvernement, la mienne se plonge dans les joies des guéguerres intestines. Il est vrai que la loi dites « liberté et responsabilité des universités », excessivement mal fichue comme la plupart de celles que fait adopter ce gouvernement de branquignols, ouvrait un boulevard à tous les amateurs d'affrontements entre coteries et autres arrangements byzantins. Tout en prétendant faire le contraire bien sûr.
Mais ce n'est pas parce que la loi le permet qu'il faut s'y empresser. D'autant que ce n'est vraiment pas le moment. Dommage.
Et cependant sur notre beau campus tout neuf l'année a repris son cours normal, les brumes de fêtes dissipées et la neige de nouvel an fondue. La saison des galettes s'achève ; et cependant les arrivées continuent dans les bâtiments de l'université. Les arrivants récents sont des chimistes et des biologistes ; pour ce qui concerne l'université Paris Diderot, ils auront bientôt disparu du campus de Jussieu.
L'école d'architecture (ex-usine SUDAC) vue du R+2 du bâtiment Lavoisier, 21 novembre 2008.
Et cependant la prochaine tranche de travaux se profile déjà : les permis de construire des bâtiments de la deuxième tranche pourrait advenir prochainement. Nouveaux projets, nouveaux chantiers...
Jean Sébastien Bach, sonate BWV 1030b (transposition en sol mineur de la sonate pour flute en si mineur BWV 1030) interprétée au hautbois par M. Giboureau et à l'orgue par A. Isoir.
Pour une plaquette en préparation, on m'a demandé de rassembler mes photos du nouveau campus. Du coup, je suis tombé sur les plus anciennes, avant même que les travaux ne commencent pour de bon. Il n'y a pas si longtemps finalement : cinq ans, ce n'est pas grand chose.
Les Grands Moulins vus de l'immeuble Réseau ferré de France, février 2003.
Ceux qui connaissent le quartier en conviendront : il y a eu quelques travaux de réalisés depuis !
Et pendant ce temps, alors que l'université qui m'emploie finit de s'installer dans ses locaux rénovés, les sbires présidentiels travaillent à démolir pierre par pierre l'Université dans son ensemble. Ça aussi, ça progresse, hélas.
La liste d'instruments à vent que je donnais hier ne voulait pas être exhaustive - y manquait toutefois l'un des plus spectaculaires : le sousaphone, ou soubassophone, parmi les plus grave (et donc les plus gros) de la famille des cuivres.
Rue du Faubourg Saint-Denis, octobre 1998.
Il doit son nom d'origine à John Philippe Sousa, directeur de la musique des U.S. Marines au début du XXe siècle, et à ce titre grand spécialiste de la musique de marche, pour lequel l'instrument avait été fabriqué. Le sousaphone a l'avantage sur l'hélicon, son proche cousin, d'être mieux équilibré, et d'avoir son vaste pavillon tourné vers l'avant, rehaussé au dessus de la tête des musiciens - notamment de son porteur, qui autrement n'y verrait rien, mais ça évite aussi de balancer ses basses pile dans l'oreille du voisin de devant.
Sinon, c'est un cuivre à piston comme d'autres : ce sont les vibrations des lèvres du musicien qui produisent le son, qui entre en résonance en fonction de la longueur de la colonne d'air présente dans le tube. Si cette colonne d'air était invariable (comme pour le cor de chasse par exemple), on ne pourrait faire qu'un petit nombre de notes : les harmoniques de la note la plus basse de l'instrument. Les pistons sont là pour modifier la longueur en introduisant des dérivations dans le cheminement de l'air, ce qui permet de récupérer les notes manquantes de la gamme.
J'avais vaguement réussi dans le temps à tirer quelques sons d'un cor de chasse qui traînait en Bretagne. Mais si on devait me faire jouer d'un machin pareil, à moi qui ai mal aux joues en gonflant un ballon de baudruche, je tomberais mort avant la fin du premier morceau !
Le Plume vous salue bien
P.S. : paradoxalement, j'écris cette note à l'issue d'une journée où nous avons été pourchassés par les tapages variés, d'un marteau piqueur dans le mur porteur de l'immeuble ce matin à des sonos plus qu'invasives ce soir... Le silence, lui aussi, est d'or.
J. P. Sousa, With Pleasure/dance hilarious (cake walk). Cf. l'émission Les secrets d'Éole sur France Musique du 7 janvier dernier.
La musique classique a deux instruments rois : le violon et le piano - à moins que ce ne soit l'inverse. Deux instruments à cordes, l'un à clavier et marteaux pour la précision de la note, l'autre à archet et manche lisse pour mettre le musicien en prise directe avec la vibration de la corde. Et le monde du rock calque cette tradition, puisque deux camps s'affrontent sous le regard amusé du batteur : les claviers, d'une part, guitaristes et bassistes de l'autre.
Et les instruments à vent ? À l'exception du plus simple d'entre eux (la voix) ils ont un peu perdu le terrain qu'ils occupaient au temps où l'orgue dominait la messe - ou cet autre temps où le saxophone était roi de Broadway.
Clétage de clarinette, Angoulême, 5 janvier dernier.
Quelle diversité, pourtant. Flûtes traversières ou à bec (qui n'en a pas joué !), famille des cuivres où c'est de la bouche du musicien qu'est issue la vibration : cor de chasse ou cor d'harmonie, trompette, trombone (à coulisse ou à pistons), tuba ; famille des bois où c'est une lamelle de roseau (l'anche) qui joue le rôle de corde vocale (clarinette, saxophones), à moins qu'il n'y en ait deux entre lesquelles l'instrumentiste s'efforce de faire passer son souffle (hautbois, basson, etc.) - sans compter les instruments où le souffle est indirect ou artificiel : cornemuse, accordéon, harmonium et, bien sûr, l'orgue, instrument-monument.
Pour tâter de cette variété, j'aime bien l'émission de France Musique qui y est entièrement consacrée : les secrets d'Éole, le mercredi à 16h (je crains que mon voisin de bureau maudisse le jour où j'ai découvert le site web de France Musique). Ou alors, écoutez quelques morceaux dont j'ai déjà parlé ici, ou d'autres - sonate pour flûte BWV1030 de Bach, danse macabre de Saint-Saens (où vents et cordes se répondent), ou encore le vibrato du sax de Sydney Bechet : il n'y a que l'embarras du choix.
Le beau temps froid, pour prendre les photos, c'est super. Mais au bout d'une dizaine de minutes, ça devient nettement moins super : on ne peut tout de même pas faire ça en moufles ; en conséquence, le bout des doigts se refroidit très rapidement...
Un après-midi d'hiver, Angoulême, 4 janvier 2008.
Lorsqu'il devient difficile d'ajuster vitesse et diaphragme, le message est clair : il est temps de rentrer, prendre un grand mug de thé bien chaud.
On nous l'a répété : l'air froid qui couvrait la France ces derniers jours, il venait de Sibérie et de Scandinavie, oui Monsieur. Bon, évidemment, c'est le mécanisme parfaitement standard du beau temps froid : extension vers le Sud-Ouest de l'anticyclone subpolaire continental déviant les perturbations atlantiques vers la mer de Norvège ; on voit mal comment on aurait cette météo=là autrement.
Voilà en tout cas une occasion d'apprécier des paysages et des températures réellement hivernaux, auxquels nous nous déshabituons vite dans nos climats tempérés.
Le jardin des plantes vu de la place Valhubert, lundi dernier.
On notera d'ailleurs que, comme à l'accoutumée, le jardin des plantes avait fermé ses portes : un temps hivernal en hiver, ça mérite des mesures d'exception, c'est évident. Le parisien est prié d'apprécier son hiver dans les caniveaux gelés, surtout pas au milieu des arbres, fi donc. Du coup, les statues de Lamarck et de Buffon sont bien seules au milieu de la neige - se tournant résolument le dos comme il se doit.
Un peu de musique, tiens : un compositeur finlandais, c'est de saison. Le site web de la Cité de la musique propose pour quelque jour une vidéo de bonne qualité, retransmission d'un concert du Chamber Orchestra of Europe jouant notamment du Sibelius. Le site n'est pas très bien fichu dans la mesure où il est difficile d'interrompre son visionnage pour le reprendre ensuite, mais ça vaut le coup d'y jeter un coup d'œil. Moi qui d'habitude me méfie des jeunes virtuoses russes, là, en soliste dans le Concerto pour violon de Sibelius, ça fonctionne impec - avec en prime un vieux virtuose russe à la direction d'orchestre !
Le Plume vous salue bien.
Jean Sibelius, concerto pour violon op. 47, par Valeriy Sokolov (violon) et le Chamber Orchestra of Europe dirigé par Vladimir Ashkenazy.
Boîtier Pentax ME Super, objectif SMC Pentax-M 35mm f:2.8, film Fuji Pro400H : la première pellicule de l'année 2009.
On ne m'ôtera pas de l'idée que ça a un peu fraîchi ces jours-ci.
Ilulissat Isfjord, Groenland, août 1993.
L'avantage des scooters dont le phare est plutôt haut placé : aux feux rouges, on peut poser les mains dessus pour se réchauffer. Et ça n'est pas inutile.
La reprise aujourd'hui - aïe. Neige sur Paris, juste assez pour faire de la bouillasse, et températures négatives prévues pour demain : ça devrait être intéressant. Le scooter était resté au parking aujourd'hui.
Côté boulot, cette ambiance de reprise, où personne n'a vraiment envie, mais il faut bien ; les fêtes, à la fois proches et déjà si lointaines. Il est encore temps de se souhaiter bonne année, mais ça manque de conviction.
La fête de la science aux Grands Moulins, Paris, novembre 2008.
J'ai tout de même profité de la météo pour terminer une pellicule : premier rouleau de l'année dans quelques jours donc. Pour se rappeler de la neige quand ça aura fondu...
Et voilà : rentrés tout à l'heure d'Angoulême, malgré des trains très en retard et une gare pleine comme un œuf... Mais côté positif des choses : notre bébé est une perle. Objectivement. Être dans une autre maison, il aime bien ; rentrer à la maison, ça le réjouit ; et le voyage, ça l'éclate. Il n'y a que les annonces répétées dans le hall de la gare qui le chagrinaient un peu ; et encore, il ne pouvait pas apprécier pleinement le fait que chacune contredisait la précédente.
Gare d'Angoulême tout à l'heure, bien après 14h57.
Parmi les avantages de ce petit aller-et-retour : nous avons refait connaissance avec la lumière du soleil, qui s'était faite rare à Paris ces derniers temps - nous étions partis sous la neige vendredi matin... Parmi les inconvénients : ça va démarrer demain sur les chapeaux de roues. Tiens : un cadeau surprise à qui me trouvera l'origine exacte de cette expression !
Nouvel an, nouveau millésime : tous les ans, ce millésime semble un peu plus absurde : 2009 ? Mais non, voyons, ça n'est pas possible ! On s'était à peine habitué à 2008... C'est la saison des ratures sur les chèques, ou sur tout autre papier que l'on date à la main.
2008 s'achève, et la fin du monde n'a pas eu lieu. Même l'élection de Sarkozy n'y a pas suffi - ses lendemains ont tout juste eu l'amertume d'une triste comédie. Il faut s'y faire, on en a pris pour cinq ans.
À vrai dire, j'ai tendance à m'isoler des actualités, absorbé que je suis par le seul bilan qui m'importe de l'année écoulée : ce merveilleux petit bonhomme qui a découvert depuis mercredi les joies de la purée de haricots verts !
Angoulême : la gare et le faisceau marchandises, octobre 2008.
Nous partons d'ailleurs quelques jours, partager ce bonheur-là avec ses grands-parents. Compte tenu des difficultés de connexion que j'éprouve en général lors de mes visites à Angoulême, il est possible que ce weblog reste silencieux jusqu'à dimanche prochain. Je suis sûr que vous saurez rester digne dans cette adversité.
Le Plume vous salue bien.
P.S. : lecture de Moby Dick terminée. Je vous en recauserai en rentrant.
Une cantate du premier janvier : J.-S. Bach, Jesu, nun sei gepreiset, BWV41, avec son ouverture spectaculaire aux cuivres triomphants.