Premier chapitre de mon mémoire, dans sa nouvelle moûture : Question de sources : matériaux pour l'histoire d'une usine. Autrement dit, un inventaire critique de mes sources, qui sont essentiellement des documents d'archives. Ça correspond tout à fait à ma conception du métier d'historien : quelqu'un qui fait parler des sources pour reconstituer des faits historiques. Tout le contraire donc d'un exercice de réthorique où l'on jonglerait avec des concepts tout en compilant les travaux antérieurs.
Bonheur donc de me replonger dans mes sources : elles sont belles, variées et abondantes, au risque d'ailleurs de s'y noyer comme je l'avais fait il y a deux ans... On va essayer de faire mieux cette fois-ci, comme disent les sportifs.
Et à propos de sources :
Touvre (Charente) : l'une des sources de la Touvre, le « Dormant ». 6 juin 2004, 14h20.
C'est là en effet que tout commence : l'usine que j'étudie est fondée à Ruelle en raison des particularités de cette rivière, la Touvre. Elle naît de trois résurgences, le Dormant, le Bouillant et la Font Lussac, dont les eaux proviennent de plusieurs rivières qui disparaisse, totalement ou en partie, dans le plateau clacaire qui se trouve un peu plus à l'est. Du coup, son débit est pratiquement constant toute l'année, ce qui permet de faire fonctionner au mieux les hauts fourneaux au charbon de bois (car qui dit haut fourneau dit soufflets et qui dit soufflets dit énergie hydraulique pour les actionner) ainsi que les autres machines nécessaires à la fabrication des canons. La puissance disponible est suffisante pour que, dans les années 1870, alors que la plupart des usines utilisent des machines à vapeur comme source d'énergie mécanique, la fonderie de Ruelle n'ait pas encore eu le besoin d'en établir une.
Aux sources de mes sources, il y a donc ces sources. La boucle est bouclée.
Le Plume vous salue bien.