31 décembre 2007

Crépuscule

Les ombres se sont étirées, et puis le soleil s'est couché. Pour la dernière fois de l'année. Tout laisse cependant penser qu'il se relèvera demain.


Angoulême, rempart de l'Est, jeudi dernier.

Bon réveillon à tous ; rendez-vous en 2008 !

Le Plume vous salue bien.

30 décembre 2007

Photographies

Plongé jusqu'au cou dans les images d'il y a longtemps, images d'enfance - Le Havre, Lannion, des anniversaires, des jardins sous la neige ou en été, des vêtements d'enfant franchement pas très seyant (même pour les années soixante-dix. Et dans les vêtements, ma sœur et moi. Des images dont je me sens plus proche que je l'aurais cru.


De bas en haut, un Agfapan 400 (1980), un Fujicolor (1976),
un film de marque inconnue (1979) et un Kodak Veripan au format 120 (1971).

Pour ce Noêl, j'ai offert pour à ma sœur un appareil photo (numérique). Pour qu'elle puisse photographier son petit dernier. Le temps, le temps, etc.

Le Plume vous salue bien.

Une note à lire en écoutant : Franz Schubert, Moments musicaux, n°3.

29 décembre 2007

Où les côtes sont raides

De retour d'Angoulême. Comme d'habitude, la partie la plus pénible du trajet commence à l'arrêt du train en gare de Montparnasse. Suit un grand trek dans la cohue, le long de tapis roulants en panne, jusqu'à un métro qui, pour une fois, n'était pas outrageusement bondé. Le tout avec notamment sur le dos quelques appareils photos, une bordée de négatifs familiaux à scanner et deux bouteilles de pineau des Charentes. Pour le pineau des Charentes, je n'étais pas forcé, mais fréquentant fort peu les hypermarchés, je me devais de visiter le centre commercial Auchan de La Couronne (Charente) le samedi précédant le nouvel an...

Sinon, j'avais dû le signaler : du côté du centre-ville, les pentes sont plutôt raides.


Angoulême, rue du Secours, jeudi après-midi.

À l'époque où j'étais étudiant, on disait d'ailleurs de ces petites rues montant vers le « plateau » que pour les monter et avoir l'impression qu'elles descendent, il n'y avait qu'une solution : être plus raide qu'elles. Ça c'est vu.

Le Plume vous salue bien.

28 décembre 2007

Lumière d'hiver

L'hiver, dans nos contrées, il n'y a pas de lumière tous les jours, mais quand il y en a, elle est particulièrement belle. Surtout sur la pierre de Charente à l'heure où les ombres s'allongent...


Angoulême, rempart Est, vers 4 heures hier après-midi.

Tiens, j'ai essayé un type de péloche que je n'avais jamais utilisé, ces jours-ci (pellicule pour diapos Fuji Provia 400). Il paraît qu'elle rend particulièrement bien les couleurs... On va voir ça. Sinon, dans les négs paternels, je découvre des marques de pellicules dont j'ignorais l'existence (Orwo, une marque tchèque je crois)... Il faut dire que les négs en question ont juste un peu moins que mon âge. D'un autre côté, c'est aussi le cas d'une bonne partie des appareils d'occasion que j'emploie. Question de mon neveu, à propos du réflex 6×6 Yashica à deux objectifs : « Et ça fait combien de mégapixels ? » Ce qui ne l'a pas empêché d'être content de prendre une photo avec.

Pas beaucoup de lumière aujourd'hui, alors on reste au chaud. Il y a de la famille, de la musique à écouter et de quoi faire une théière bien chaude. On fait pire.

Le Plume vous salue bien.

27 décembre 2007

Dans le lointain

Je vous écris d'un pays lointain. Pas très lointain en fait (Angoulême n'est pas Tamanrasset), sauf du point de vue de la connectivité réseau : une ligne téléphonique en mauvais état me prive même de la ressource de la connexion par modem...

Heureusement, les usagers de wifi du quartier ne sont pas des plus précautionneux. J'en profite lâchement et en vitesse pour faire passer mes habituelles salutations en nom collectif.


Passerelle Simone de Beauvoir (Paris 12e) un jour de brouillard, novembre 2007.

Sinon, je prends quelques photos, j'en trie beaucoup - j'ai entrepris de ranger dans des feuilles Panodia les négatifs familiaux qui traînent dans des boîtes de gâteaux en fer blanc : Gâteaux exquis, véritables Punchs, fabriqués en Bretagne, H. Jan et G. Duault (Sucr.), Uzel, Bretagne, ruban bleu de la biscuiterie Intersuc 1965 ; je pense que ce sont les mêmes qui se sont ensuite appelés Traou Mad pour faire plus couleur locale.

Des négatifs à foison que je compte trier, ranger, classer et numériser - cette deuxième phase du plan étant prévue pour une date ultérieure.

Le Plume vous salue bien.

25 décembre 2007

Bois et charbons

Dans la tradition anglo-saxonne, les enfants pas sages reçoivent reçoivent pour tout cadeau une poignée de charbon. Eh bien, il semble que le Père Noël avait été un peu trop pessimiste cette année : il lui en reste plein !


Barge de charbon au mouillage devant le port de Genevilliers.

Pour ma part, à défaut de train électrique, passé pas mal de temps à jouer avec mon nouveau scanner. Il y a de la photo dans l'air.

Départ demain pour un séjour express à Angoulême. Appareil en bandoulière, bien sûr.

Le Plume vous salue bien.

24 décembre 2007

Vœux de saisons

Bah, euh, joyeux noël, quoi.


Le National Christams Tree à Washington (D.C.), 25 décembre 2005.

Et soyez prudents en déballant votre train électrique : ce serait dommage de le casser !

Le Plume vous salue bien.

23 décembre 2007

Superman et moi

Une fois n'est pas coutume : nous avons été visiter une exposition dans un musée, si si. C'est suffisamment rare pour être noté. Il faut dire qu'à dix minutes en scooter, ça n'est pas une grande expédition...

Il s'agissait de l'expo « De Superman au Chat du rabin », au musée d'art et d'histoire du judaïsme. Chouette petite expo, d'ailleurs - surtout ce qui concerne sa partie américaine, des premiers Comics des années 1920 à l'underground des années soixante et soixante-dix. Où je retrouvais une « vieille connaissance » : Robert Crumb, un classique du genre.


Robert Crumb, autoportait, craie sur tableau noir de mon lycée angoumoisin, janvier 1986.

Il était venu en effet dans notre classe d'Angoulême, à l'invitation de nos profs d'arts plastiques, faire une causerie pour les élèves et les enseignants, à l'occasion d'une édition du festival qui lui consacrait une expo déjantée au possible...

Pour revenir à l'expo dont il était question ici, beaucoup plus sage, on peut regretter qu'elle ne parle de bande dessinée française que fort récente. Il me semble pourtant que l'influence de la culture juive (puisque c'était le propos de l'expo) sur la bande dessinée française des années 1970, en particulier la BD d'humour, est tout sauf négligeable. Du coup, la BD européenne fait un peu pièce rapportée, au bout de la dernière salle de l'expo, avec quelques planches de Pratt (très peu) et des vitrines consacrées au travail de Joann Sfar - qui avait certes toute sa place, mais il n'y a pas que lui... À l'inverse, moyennant de développer un tout petit peu la salle consacrée à Mad Magazine, par exemple, on aurait pu avoir une très bonne expo consacrée entièrement à la bande dessinée américaine, vue pour une fois dans sa totalité, de Superman à Spiegelman.

Ceci dit, l'expo vaut cent fois la peine d'être vue.

Le Plume vous salue bien.

22 décembre 2007

Dock flottant

En fait de cale sèche, le dispositif que je vous montrais hier était bien entendu un dock flottant. On le remplit d'eau jusqu'à ce que son plancher soit largement submergé et que seul le haut des parois lattérale sorte de l'haut ; on fait rentrer le navire à radouber ; on pompe l'eau, et le tout se soulève. Il y en a de bien plus gros, d'ailleurs.


Dock flottant au quai de Bercy, 28 novembre 2007.

Mieux qu'un bateau en cale sèche : un dock flottant dans le brouillard... Ferais aussi bien d'aller me coucher, moi !

Le Plume vous salue bien.

[appareil YashicaMat 124G, film Ilford FP4+]

21 décembre 2007

En cale sèche

Le porte-avion Charles de Gaulle est en cale sèche pour quelques temps, disent les journaux. Moi, c'est pareil : je suis dès ce soir hors de service, et ce jusqu'au 2 janvier 2008. C'est qu'il a été rude, ce semestre !


Un bateau au radoub le long du quai de Bercy, 17 novembre 2007.

Les habitués de ce weblog auront peut-être reconnu la scène (ainsi que la Seine, mais ça il n'y a pas de mérite) : elle avait en effet figuré ici sous un angle différent il y a quelques semaines, en illustration d'un texte de Cendrars. Un angle différent et des couleurs différentes : la pellicule employée était bien différente, quoi que de même marque. Un des multiples paramètres qui font les joies de la photographie « argentique »...

Depuis quelques années, je suis fidèle client des pellicules Fuji. J'en utilise pour l'instant trois types : la Reala 100, pellicule au grain fin appropriée aux fortes lumières ; la Superia 200 - la plus vendue, avec sa sœur Superia Xtra 400 - au couleurs très saturées ; la Pro400H, pellicule plus sensible (donc idéale en faibles lumières) et au couleurs plus neutres. cela couvre la totalité de mes besoins en pellicules couleur au format 135, même si j'ai bien envie de faire quelques pellicules de Velvia, un film inversible (pour diapos) au grain extra-fin et réputée pour ses couleurs. S'ajoutent à cela les pellicules 120 pour le 6&time;6 : j'ai utilisé pour l'instant du Ilford (HP5+ et FP4+) mais je vais tenté la Fuji Neopan, qu'on m'a dite plus contrastée.

J'avoue : j'aime bien cette profusion de choix. Si je voulais absolument « avoir un style », je suppose que je devrais choisir une pellicule et m'y tenir, mais ce serait moins rigolo.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax ME Super, film Fuji Reala 100, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4]

20 décembre 2007

Hissez Haut !

J'oubliais de mentionner le mini-évènement de la semaine : j'ai reçu ma nouvelle carte d'étudiant. Je suis donc maintenant très officiellement thésard. Ça fait bien douze ans que ça ne m'était pas arrivé !

Il ne me reste plus qu'à séjourner dans les salles de lecture de la bibliothèque nationale ou de quelque dépôt d'archives, pour que ma thèse établisse sa voilure pour explorer des mers inconnues...


Le gréement de La Boudeuse devant la Tour des Temps de la Grande Bibliothèque, 17 novembre 2007.

Ce qui m'inquiète, c'est que mes précédentes inscriptions en doctorat n'avaient pas débouché sur grand chose. Et j'étais doctorant à plein temps, à l'époque... Il est vrai que mon sujet avait une difficulté insurmontable : il ne m'intéressait ni de près, ni de loin. Ça n'aide pas.

Comme je dis toujours : on verra bien.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax ME Super, film Fuji Reala 100, objectif SMC Pentax-M 200mm f:4]

19 décembre 2007

Chameau !

Récupéré ce soir mon rouleau coté 2007 PM5 - oui, j'ai développé un système de cote pour mes pellicules photos, on est fou à lier ou on ne l'est pas. Pas très compliqué, comme système, d'ailleurs : l'année où le film a été terminé ; un code d'une ou deux lettres indiquant l'appareil utilisé et un numéro d'ordre. Il s'agit donc du cinquième rouleau pris avec le Pentax ME Super cette année, sachant que je n'ai l'appareil que depuis cet été de toute façon.

Bref, ce film, il n'est pas mal du tout. Pas loin d'une vingtaine de photos sur 37 dont je suis nettement satisfait. Évidemment, je ne peux pas vous les infliger toutes ce soir... Vous ne perdez rien pour attendre.

Pour commencer, une photo prise du côté de la maison de la culture d'Argenteuil, charmante sous-préfecture du Val d'Oise...


Ménagerie du cirque Zavatta à Argenteuil, samedi 15 décembre.

Les chameaux et dromadaires qui paissaient sur les bords de ce terrain n'étaient pas là tout à fait par hasard, ni entièrement de leur plein gré : ils faisaient partie de la ménagerie du cirque Zavatta - ou du moins d'un des cirques Zavatta : depuis la mort du patriarche, il y a au moins autant de cirques Zavatta que de tendance au FLNC...

Inattendu en tout cas. Ajoutons que les chameaux de Bactriane qui grattaient nonchalamment leur énorme fourrure contre un poste électrique n'avaient pas l'air de souffrir du froid. Contrairement au photographe.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax ME Super, film Fuji Reala 100, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4]

18 décembre 2007

Rive gauche

Le ciel était dégagé ce matin, j'étais un peu moins en retard que d'habitude : je suis allé sur les quais prendre quelques photos du nouveau quartier où j'ai le plaisir de travailler.

Certaines de ces photos seront développées demain ; pour d'autres, il faudra attendre un peu. Et les quelques photos prises avec le compact numérique sont déjà là, bien sûr - comme celle-ci.


La ZAC rive gauche vue du Pont national ce matin.

Visite guidée, de gauche à droite et en faisant abstraction des installations portuaires : le bâtiment pas très beau, avec la façade plus ou moins bleue, c'est l'hôtel industriel Biopark, récemment rénové, mais qui a été construit avant que l'aménagement de la ZAC ne commence pour de bon ; du coup, il a salement mal vieilli. De l'autre côté de la rue Watt, en rouge et gris, c'est le bâtiment Condorcet, notre UFR de physique. Ensuite, une parcelle d'immeubles d'habitation, la halle au farine (trop basse pour être vue ici), l'esplanade (même motif, même punition) et les Grands Moulins, seul bâtiment du coin à avoir une vraie toiture. Et derrière, les tours de la Grande Bibliothèque... Bienvenue dans un nouveau quartier.

Au passage : je n'avais jamais remarqué que le Pont national (celui qu'emprunte les boulevards des maréchaux) avait des voies ferrées sur son côté aval. Maintenant, je le sais, et vous aussi. Je suis sûr que ça va transformer votre quotidien.

Le Plume vous salue bien.

17 décembre 2007

L'air de la mer

Gamin, quand arrivaient les vacances, j'attendais le moment où, du viaduc de Saint-Brieuc, je verrai la mer par la fenêtre de la voiture. Et au retour, en passant au même endroit, je me tortillais pour la voir le plus longtemps possible.


Port de l'île de Ven, Suède, 19 août 2007.

Je n'ai pas vu la mer depuis cette excursion entre Danemark et Suède, sur les pas de l'astronomes Tycho Brahé, avec la joyeuse cohorte de la conférence ICOHTEC 2007. Ça commence à faire un peu longtemps à mon goût. À mettre au programme des vacances de noël qui s'annoncent, donc.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MZ-10, zoom Pentax-F 35-80mm f.4-5.6, pellicule Fuji Reala 100.]

16 décembre 2007

Batignolles

La tonalité de la semaine aura été franchement ferroviaire ; je termine donc à l'avenant, par le plus ancien axe ferré de la capitale : la tranchée des Batignolles, qui permet de relier la gare Saint-Lazare à la Seine, en franchissant à mi chemin de la butte Montmartre et du parc Montceau les hauteurs du Nord-Ouest parisien.


Place de l'Europe, 25 novembre dernier.

Les voies franchissent alors la seine au pont d'Asnières avant de se partager en trois : l'une remonte la Seine à flanc de coteau pour rejoindre Saint-Cloud et Versaille ; l'autre contourne par le Nord le Mont-Valérien, vers Saint-Germain-en-Layes, via Nanterre et Rueil. La dernière continue tout droit, coupant par Colombes et Argenteuil, pour rejoindre la Seine bien plus bas, du côté de Meulan et Mantes-la-Jolie - en direction de Rouen et du Havre.

Les voies à quais de Saint-Lazare sont d'ailleurs distinctes en fonction de ces trois branches : c'est finalement trois gare en une, réunies pour bénéficier de cette fameuse tranchée des Batignolles.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Semflex Otomatic B, pellicule Ilford HP5+]

15 décembre 2007

Safari

Le samedi, quand les temps (celui qu'il fait et celui qu'on emploie) le permettent, c'est un bon moment pour le safari photo, enfourcher le scooter et partir, fourre-tout photo en bandoulière... Continué l'exploration commencée il y a trois semaines dans le Nord-Ouest parisien.


Pont d'Argenteuil à Gennevilliers, vers 15h.

Le port de Gennevilliers est fermé au public ; le photographe amateur doit donc se contenter des berges de Seine environnantes. Tout près de là cependant, il y a les vrais Grands Moulins de Paris, ceux qui produisent la farine de notre baguette vespérale. Il y a des chantiers ; il y a la ménagerie d'un cirque qui pâture face au centre culturel Jean Vilar ; il y a la lumière du soir sur le fleuve ; il y a des petits coins oubliés d'Ile-de-France, entre A15 et A86.

Il y avait aussi un vilain petit vent du Nord absolument glacial sur les bords de la Seine et sur la route du retour. Avantage du Pentax ME Super sur le MX : le réglage automatique de la vitesse, ça aide très nettement par temps de doigts gourds... En rentrant, il m'a fallu un bon moment et pas mal de thé brûlant avant de réussir à me réchauffer.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : pas fini la péloche, il faudra patienter un peu pour avoir le résultat !

[appareil numérique Canon Ixus 400, 1/320", f:7.1, iso 50]

14 décembre 2007

Pas perdus

le point commun entre les gares et les tribunaux : on y trouve des salles des pas perdus. De grands espaces où il fait souvent un froid polaire et où l'on marche de long en large pour se réchauffer, en attendant un train ou un verdict.


Gare de l'Est, 25 juillet 2007.

Pour ma part, je l'avoue : aujourd'hui, c'est le week-end, que j'attendais. L'informatique actuelle ne prévoit pas de salle des clics perdus mais c'est parfois tout comme. La bonne nouvelle, c'est qu'il est arrivé, le week-end.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : cette photo était la première prise avec le Pentax P30t, remier appareil que j'aie acheté d'occasion sur la baie - et que j'ai revendu depuis, d'ailleurs. Vous aviez eu droit à la deuxième hier, la troisième mardi et la quatrième lundi.

[boîtier Pentax P30t, objectif AutoChinon 50mm f:1.7, film Fuji Superia 200]

13 décembre 2007

L'heure des trains

Lorsque les chemins de fer ont fait leur apparition, « avoir l'heure », sous la forme d'une pendule et plus encore d'une montre, était encore un privilège. Les autres avaient le son des cloches - mais le temps des cloches n'était pas un temps universel, établi de manière uniforme pour tout le territoire1. Il était, bien plus, une scansion sonore du rythme variable des levers et couchers du soleil.

Le chemin de fer ne peut s'accommoder de cette temporalité là : la « culture des réseaux »2 qui se met en place est faite de coordination et d'horaires bien mûrement étudiés, sinon toujours respectés. Du coup, la gare, c'est l'espace où s'entrechoquent les temporalités populaires et savantes - ce n'est pas un hasard si la grande porte de la gare est souvent surmontée d'une horloge : en pénétrant dans l'édifice, le voyageur fait soumission à ce temps nouveau, précis et mécanisé.


Gare de l'Est, 25 juillet 2007.

Résultat : concrètement, dans une gare, on a deux possibilités : soit on court après son train parce qu'on est en retard, soit on l'attend parce que l'on est en avance - à moins bien sûr, horresco referens que ce soit le train qui soit en retard. L'espace des gares est manifestement pensé en fonction de ces deux possibilités : larges portes et grands escaliers (éventuellement glissants) pour le retardataire pressé ; pour le voyageur en attente, des salles du même nom. Et au milieu, une salle des pas perdus. J'y reviendrai.

Au fait : une des premières phrases enseignée par la méthode Assimil d'italien est : Il treno è in orario. Mais où vont-ils chercher tout ça ?

Le Plume vous salue bien.

P.S. : en l'honneur du premier cours que j'ai pu assurer depuis le 24 octobre, cette note est munie de notes de bas de page en guise de bibliographie.

1 Alain Corbin, Les cloches de la terre, Albin Michel, 1991, p. 111sq de l'édition de poche (Champs Flammarion, 1994).

2 François Caron, Histoire des chemins de fer en France, vol. 1, 1740-1783, Arthème Fayard, 1997, p. 171sq

[boîtier Pentax P30t, objectif AutoChinon 50mm f:1.7, film Fuji Superia 200]

12 décembre 2007

Deux roues

Lors de ma séance de photos du côté de la gare Saint-Lazare, je suis tombé sur une carcasse de scooter fraîchement brûlée. Que je me suis employé à photographier, bien entendu.

Une brave dame très Ouest parisien qui passait par là, me voyant avec un casque de moto sur la tête en train de prendre ces photos, me demande, l'air inquiet, si c'est de ma moto qu'il s'agit. Je lui réponds que non, en la remerciant ; en même temps, je ne suis pas sûr que j'aurais eu besoin de porter un casque si mon véhicule avait été dans cet état...


Squelette de scooter, place de l'Europe, 24 novembre.

Mon scooter à moi, bah, je n'en ai pas. Ma chère épouse, par contre, en a un, et je le lui taxe de temps à autre. Aujourd'hui, d'ailleurs, j'ai rentabilisé cet emprunt : je m'en étais servi pour aller bosser aux Grands Moulins ce matin et, cet après-midi, j'ai dû aller intervenir à au centre d'études médicales Xavier Bichat, où le réseau était en rade. Quai d'Ivry - porte de Saint-Ouen : il n'échappera pas aux parisiens que ce n'est pas la porte à côté. En tout et pour tout, ça a dû me faire une cinquantaine de kilomètres dans la journée. Le tout dans un air plutôt vivifiant...

Ceci dit, rien qu'imaginer la galère absolue qu'aurait été la même intervention par tout autre moyen de transport, ça permet de relativiser la température du fond de l'air, si frais soit-il.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Semflex Otomatic B, pellicule Ilford HP5+]

11 décembre 2007

Gare de l'Est

Tout près de la gare du Nord, la gare de l'Est - prendre la rue des deux gares, descendre les escaliers, et vous y êtes.


Les verrières de la gare de l'Est vue des escaliers de la rue d'Alsace, 25 juillet 2007.

La gare des guerres allemandes et du service militaire à Épinal, disait Desproges ; il y a de ça. Jusqu'aux guichets des grandes lignes : des tables sont prévues le long des files d'attente, histoire que le conscrit repose son sac plein de linge sale. Mais c'est aussi une des gares parisiennes qui a le plus de voies à quais, et ce bien que je ne l'utilise pratiquement jamais - c'est ballot, d'ailleurs, c'est à deux pas d'ici. Ceci tendrait à prouver que le nombre de voies à quais des gares parisiennes n'est pas calculé (ou pas seulement) en fonction de mes habitudes ferroviaires. Cruelle déception.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax P30t, objectif AutoChinon 50mm f:1.7, film Fuji Superia 200]

10 décembre 2007

Gare du Nord

On parlait hier de la gare du Nord... je n'ai pas toutes les gares parisiennes en photo, ou pas encore, mais la gare du Nord, ça, j'ai. C'est dans ce coin que j'avais été essayer mon premier appareil phto d'occasion - en juillet dernier, il y a bien longtemps.


Pignon Ouest de la garde du Nord, Paris, 25 juillet 2007.

J'ai reçu le quatrième* il y a quelques jours, je vous en avais parlé. Toujours pas eu le temps de l'essayer pour de vrai, d'ailleurs : la météo ne s'y prête guère. Il fait plus un temps pour le noir et blanc ; d'ailleurs, je n'ai pas non plus eu le temps d'aller chercher le rouleau 6×6 terminé hier avec le YashicaMat. Demain...

Demain, il fera jour. Au moins un tout petit, petit peu !

Le Plume vous salue bien.

* Sans compter les prêts, et un boîtiers H.S. acheté pour pièces...

[boîtier Pentax P30t, objectif AutoChinon 50mm f:1.7, film Fuji Superia 200]

09 décembre 2007

Saint-Lazare

De Saint-Lazare viennent je crois mes premiers souvenirs ferroviaires. J'ai habité au Havre jusque vers mes 6-7 ans ; on prenait le train pour venir voir la famille à Paris.

Je me souviens (très vaguement) des contrôleurs à l'entrée des quais ; qu'un jour de grosse chaleur, le train du retour s'ébranlant en direction de Rouen et du Havre, j'avais demandé à un voyageur africain qui était en face de nous dans le compartiment s'il faisait aussi chaud que ça, chez lui - c'était avant les voitures Corail climatisées.


Un isolateur vu de la place de l'Europe

Après ça, on a déménagé. Notre gare, c'était à présent Montparnasse ; pour aller chez ma tante, à République, il fallait changer à Réaumur-Sébastopol. Depuis ce temps, je ne crois pas avoir utilisé la gare Saint-Lazare plus de quatre ou cinq fois. Un retour d'Irlande via Le Havre, étudiant fauché comme les blés ; un aller pour Lisieux, rendre visite à une copine qui enseignait au collège de Pont-Audemer ; quelques très rares trajets de banlieue.

Le fait inutile du jour : la gare Saint-Lazare ne tire pas son nom des destinations qu'elle dessert (heureusement !), ni du quartier où elle se trouve mais, tout simplement, de la rue qui longe sa vaste façade, rue qui conduit à l'ancien enclos Saint-Lazare, quelques kilomètres plus à l'est.

Sur les terres de cet ancien enclos conventuel est bâtie la gare du Nord. Qui aurait donc légitimement pu s'appeler gare Saint-Lazare, elle aussi, mais ça n'aurait pas beaucoup aidé les voyageurs. Surtout qu'il y a eu jadis des trains allant de la gare Saint-Lazare à la gare du Nord, via Asnières, Colombes, Argenteuil, Sannois, Ermont, Enghien Épinay et Saint-Denis. C'est en tout cas ce que m'apprend une source irréfutable : le Ve chant de L'idée fixe du Savant Cosinus, récit illustré publié par le Sieur Christophe à partir de 1893.

Le Plume vous salue bien.

08 décembre 2007

Clair-obscur

Avec tout ça, je n'ai posté pour le moment que deux images tirées de ma dernière pellicule au format 120 ; je n'ai pourtant pas l'intention d'en rester là.

Les photos de l'ancien hôpital Saint-Lazare et du poste électrique voisin étaient toutes les deux prises un jour très gris, la lumière diffuse irradiant le haut de la photo par l'entremise des lentilles « à l'ancienne » du Semflex. Avec des lumières plus franches et donc des éclairages plus tranchées, la tâche du photographe est à la fois plus simple et plus compliquée.


Les voies de la gare Saint-Lazare vues de la place de l'Europe, samedi 24 novembre dernier.

Eh oui : difficile d'avoir à la fois un bâtiment recevant de plein fouet les rayons de soleil du soir et les rails qui courent au fond de la tranchée des Batignolles. Et encore : les cheminées des machines ne crachent plus escarbilles et panaches de vapeur...

Nous sommes en effet exactement sur l'emplacement de la première gare parisienne : l'embarcadère de l'Europe, d'où partaient en 1838 les premiers trains à destination de Saint-Germain-en-Laye et, dès l'année suivante, de Versaille-Rive droite. On notera d'ailleurs une particularité du réseau ferré français : les premières liaisons ferroviaires du Pays sont Saint-Étienne-Andrézieux, Paris-Saint-Germain, Montpelier-Sète, Paris-Versaille et Paris-Versailles. Deux lignes, l'une depuis la rive droite, l'autre depuis la rive gauche : le conflit entre les deux projets étant venu devant la Chambre, on décida de ne pas décider, et les deux furent réalisés. Résultat : la ville de Versailles, que ne traverse aucune rivière digne de ce nom, possède une rive gauche et une rive droite.

Revenons place de l'Europe. L'embarcadère une fois remplacé par la gare Saint-Lazare, un peu plus au Sud, cette place conserve les rails mais n'a plus de gare ; c'est beaucoup moins pratique. Elle est du coup la seule place de Paris qui soit en réalité un pont. Vexation supplémentaire : l'électrification demandait d'avantage de hauteur libre au dessus des voies ; interrompre le trafic de la gare la plus empruntée de Paris étant impossible, on décida, tout simplement, de surélever la place de quelques décimètres... Un tel traitement est-il digne d'une place parisienne, je vous le demande.

Le Plume vous salue bien.

07 décembre 2007

Porté pâle

Décroché aujourd'hui. Retour au lit, en passant par la case toubib. Ça ira mieux demain... Dehors la pluie battait contre les vitres ; au delà de la porte cochère donnant sur le Boulevard, à n'en pas douter, la vie continuait - mais aujourd'hui, je suis resté sur le banc de touche.

Me voilà bien peu voyageur, ces temps-ci ; heureusement, mes albums photos contiennent des morceaux de voyage en conserve.


Downtown Philadelphia, décembre 2006.

À propos de photo justement : reçu ma dernière acquisition, un boîtier Pentax MX, qui complète avantageusement mon assortiment par un appareil totalement manuel, conçu à l'époque pour les besoins des professionnels.

De l'extérieur, il ressemble à s'y méprendre au Pentax ME Super que j'avais déjà ; c'est en fait exactement la même carrosserie. Mais ce qui est dedans est bien différent : le ME Super a un obturateur électromagnétique, avec calcul automatique du temps de pause ; le MX est entièrement mécanique, capable donc de fonctionner parfaitement normalement en l'absence de pile. Quelques détails remarquables : le levier servant à la fois de retardateur et de vérification de la profondeur de champ ; un rappel des paramètres de prise de vue dans le viseur par d'astucieux dispositifs mécaniques et optiques... De la belle ouvrage.

Il ne me reste plus qu'à avoir des choses à photographier !

Le Plume vous salue bien.

06 décembre 2007

Albert Einstein

Contrairement à de nombreuses villes de France, Paris n'a pas de rue Albert Einstein. Pour le moment : cette rue, elle existera ; elle existe presque. En fait, la voici, vu du toit du bâtiment Buffon :


La future rue Einstein et la parcelle M6, novembre 2007.

Évidemment, pour l'instant, c'est un vaste chantier, entre rue Watt, boulevard Masséna et voies ferrées. On y trouvera un de ces jours les UFR de mathématiques et d'informatique de l'université Paris Diderot, la rue susdite, et une bretelle ferroviaire permettant de relier la gare d'Austerlitz au faisceau de la gare de Lyon, ce pour dévoyer à Auster quelques TGV sports-d'hivernaux aux période de pointe.

Quant à Albert Einstein (né en 1879 à Ulm, mort en 1955 à Princeton), on ne le présente plus : la plupart des gens croient le connaitre. En tout cas ils savent qu'E=mc2 et qu'il tirait parfois la langue aux photographes. Est-ce que j'en sais beaucoup plus ? Un peu, quand même, mais pas assez pour expliquer ce qui fait de lui le prototype universel du savant du XXe siècle. Peut-être parce qu'il est justement un trait d'union entre la science du XIXe siècle, encore accessible, au moins vaguement, au « grand public cultivé » et celle du XXe (et du XXIe), totalement inaccessible au non spécialiste, faite d'équipes et de réseaux plus que de personnalités. Parce que c'est une figure rassurante, aussi, dans un monde où la science se met à faire peur. C'est loin d'être inutile, comme rôle.

Sinon : encore un séminaire où je ne suis pas allé ce soir. Une crise de sinusite me laisse penser qu'il ferait peut-être un petit peu humide aujourd'hui. Me trompé-je ?

Le Plume vous salue bien.

P.S. : retardé sur le chemin du retour par une charge de la gendarmerie mobile du côté de la rue Faidherbe. Quelqu'un a-t-il la moindre idée de ce dont il s'agissait ?

05 décembre 2007

Un petit coup de blanc ?

Fatigué, pas d'idée, pas envie de parler boulot, alors... un beau ciel bleu et un petit coup de Sauvignon blanc ?


Vignoble de Boschendaal à Paarl, province du Western Cape, Afrique du Sud, février 1997.

À ajouter dans mes projets de bidouillages : renumériser toutes mes diapos d'Afrique du Sud. Frustrant de ne pas retrouver l'intensité des couleur sur ces images... Le programme du prochain dimanche pluvieux !

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Asahi Pentax Spotmatic 500, objectif Super-Takumar 55mm f:2, film Kodak EliteChrome 100asa]

04 décembre 2007

Jean-Baptiste Berlier

Jean-Baptiste Berlier était, à en croire le dictionnaire des rues de Paris, un ingénieur français (1843-1911), inventeur en particulier de la transmission de télégrammes par « pneu ». Sa rue est n'a pas la solennité de l'avenue d'Iéna ou du cours de la Reine : il s'agit de la petite bretelle mal pavée qui part du quai d'Ivry, entre boulevards des maréchaux et Périphérique, juste avant la station service, et qui remonte jusque au boulevard Masséna, entre la cimenterie et le commissariat de police.

Outre ce commissariat, il ne doit guère y avoir qu'une autre adresse dans cette rue : l'hôtel industriel Berlier, tout en haut, juste avant le boulevard - à la fourche du Y formée par la rue Bruneseau (Pierre Emmanuel, 1751-1819, créateur du service des égouts de la ville de Paris). Bâtiment dont je vous avais parlé : certains services de l'université vont y être temporairement installés.


Le pont du périph' vu de l'hôtel industriel Berlier avant-hier soir.

Compte tenu de la spécialité de M. Berlier, on eut pu espérer que le raccordement de ce bâtiment au réseau informatique de notre campus tout proche soit simple ; du moins, en se basant sur celle de M. Bruneseau, tabler sur un passage en égout pour nos fibres optiques... Rien de tout cela : les anciennes fortifs forment une discontinuité complète pour tous les réseaux de la ville de Paris ; les chantiers présents et à venir rendent tous les tracés possibles difficilement envisageables. C'est finalement un système de laser qui permettra d'établir une connexion entre notre tout nouveau bâtiment Buffon et celui-ci. Plus fort que le pneumatique, ça !

Le bâtiment lui-même est loin d'être moche ; il est signé de Dominique Perrault, l'architecte de la BNF. Inutile de dire que, côté fonctionnel, ce n'est pas précisément ça. par exemple, les espèces de planches métalliques posées sur des consoles, le long des vitres, sont des pare-soleil/déflecteurs, une invention très savante pour diffuser la chaleur et la lumière solaire dans les pièces en hiver, limiter ce même rayonnement en été. Malheureusement, toutes les entreprises du bâtiment utilisent comme de bêtes étagères...

Le Plume vous salue bien.

03 décembre 2007

Électricité

EDF : l'Etat vend 2,5% du capital pour financer un plan pour l'université (la presse). Plus démago, comme annonce, on ne fait pas : on privatise, ça fait plaisir à droite ; et on donne le fric à ces gaucho d'universitaires qui ne pourront pas dire non... Évidemment, le lien entre les deux est purement rhétorique : il y a d'une part entrée d'une recette dans le trésor, de l'autre une dépense (enfin, un projet de dépense) - aucun lien légal entre cette entrée et cette sortie.


Le transformateur électrique de la cité de Chabrol, 20 novembre 2007.

Une question, à ce propos : pourquoi, en France, l'idée d'affecter spécifiquement une recette donnée à une dépense donnée est-elle historiquement un discours de la Droite ? Alors que le principe même des finances de l'État, c'est qu'il n'y a qu'une seule caisse, où convergent toutes les recettes et d'où partent toutes les dépenses... Ce n'est pas une question rhétorique, pour le coup : je n'ai pas de réponse.

Le Plume vous salue bien.

[Appareil Semflex Otomatic B, film Ilford HP5+.]

02 décembre 2007

Au garage

Voilà qui est fait : rien de rien, je n'ai rien fichu du week-end. Mission accomplie !

Se laisser soi-même au garage. Un petit luxe dont j'avais grand besoin...


Anciens entrepôts du SERNAM, rue du Chevaleret (Paris 13e), 28 novembre dernier.

Il faut dire qu'aujourd'hui, la tentation de courir les rues était faible - j'ai pourtant été me balader sur les Grands Boulevards, comme dans la chanson, manger une gaufre très médiocre et traîner dans les étals d'une grande enseigne de distribution de disques et livres... Et retour, sous une pluie pas désagréable finalement. Ça, je suppose que c'est mon enfance havraise, puis lannionaise, qui s'exprime : un bon coup de vent d'automne, ça n'a rien d'épouvantable.

Et voilà !

Le Plume vous salue bien.

01 décembre 2007

Instamatic

Aujourd'hui, comme prévu, pas grand chose : à moitié malade de toute façon, je n'étais bon qu'à ça. Et du coup, je me suis lancé dans un projet dont le caractère passionnant n'échappera à personne : la numérisation et le rangement de mes négatifs au format 110.

Le format 110, c'était ces cartouches à deux bobines lancé par Kodak dans les années 70, utilisées par les appareils photo de poche, type Instamatic ou Agfamatic. Format dont on dira généreusement qu'il privilégiait la compacité sur la qualité de l'image : les images faisaient environ 13×17mm sur le négatif - le quart du'un 24×36 en taille, et donc en qualité.


Une image au format 110, brut de scan. Photo prise au Sept Iles, juin 1992.

L'origine de ce projet : j'étais tombé l'autre jour (alors que je cherchais des informations sur le format 110 pour d'autres raisons) sur une entrée de blog s'interrogeant sur ce qu'on pouvait faire avec ces fameux négatifs : il est encore possible de les faire développer, nettement plus délicat de les faire tirer. j'avais suggéré l'usage d'un scanner à plat pour les numériser ; je me devais donc de valider la solution...

Résumons les données du problème. Un négatif « classique », au format 135, fait 35mm de large, pour 24mm d'image - à cause du crantage totalement superflu pour l'usage photographique, souvenir du fait qu'il s'agit d'abord d'une pellicule de cinéma. Le format 110 fait 16mm de haut, pour 12 ou 13mm d'image. Comme la plupart des scanners à plat, mon Canon LiDE 80 était livré avec un kit de numérisation des négatifs : un cache en plastique de la taille d'une bande de négatif et un dispositif de rétro-éclairage que l'on dispose sur le cache à l'emplacement de l'image à numériser. Le négatif 110 « nage » donc largement dans le cache... J'ai donc fini par découper une bande en papier à dessin d'1cm de large pour assurer l'alignement du négatif sur le cache : c'est ce que l'on voit ici au dessus de l'image (dont la taille originale est donc de 35mm environ). Après quelques tentatives, deux petites marques au crayon pour donner le bon positionnement des cran du négatif (on les apperçoit par transparence). Et vogue la galère...

Résultat des courses : d'abord, les images produites sont plutôt meilleures que les tirages papier bon marché que j'avais faits faire à l'époque - tout en restant très médiocres : comme disent nos amis anglophones, you can't shine shit. Ensuite, on se rend compte que l'on a nettement plus d'image que ce que l'on croyait : la photo déborde du format prévu et apparaît partiellement masquée, voire dans des encoches qu'on ne s'explique pas. Quel drôle de format, décidément.

Du coup, j'en ai profité pour ranger ces négatifs avec tous les autres, dans un classeur Panodia. À ceci prêt qu'en rusant un peu, j'ai pu mettre les quatre pellicule 24 poses que j'avais en stock sur une seule feuille de classeur, prévue pour une pellicule 24×36...

Autre avantage de la manip' : tout ça était extrêmement reposant. Ça tombe bien, j'avais un besoin urgent de repos.

Le Plume vous salue bien.