08 décembre 2007

Clair-obscur

Avec tout ça, je n'ai posté pour le moment que deux images tirées de ma dernière pellicule au format 120 ; je n'ai pourtant pas l'intention d'en rester là.

Les photos de l'ancien hôpital Saint-Lazare et du poste électrique voisin étaient toutes les deux prises un jour très gris, la lumière diffuse irradiant le haut de la photo par l'entremise des lentilles « à l'ancienne » du Semflex. Avec des lumières plus franches et donc des éclairages plus tranchées, la tâche du photographe est à la fois plus simple et plus compliquée.


Les voies de la gare Saint-Lazare vues de la place de l'Europe, samedi 24 novembre dernier.

Eh oui : difficile d'avoir à la fois un bâtiment recevant de plein fouet les rayons de soleil du soir et les rails qui courent au fond de la tranchée des Batignolles. Et encore : les cheminées des machines ne crachent plus escarbilles et panaches de vapeur...

Nous sommes en effet exactement sur l'emplacement de la première gare parisienne : l'embarcadère de l'Europe, d'où partaient en 1838 les premiers trains à destination de Saint-Germain-en-Laye et, dès l'année suivante, de Versaille-Rive droite. On notera d'ailleurs une particularité du réseau ferré français : les premières liaisons ferroviaires du Pays sont Saint-Étienne-Andrézieux, Paris-Saint-Germain, Montpelier-Sète, Paris-Versaille et Paris-Versailles. Deux lignes, l'une depuis la rive droite, l'autre depuis la rive gauche : le conflit entre les deux projets étant venu devant la Chambre, on décida de ne pas décider, et les deux furent réalisés. Résultat : la ville de Versailles, que ne traverse aucune rivière digne de ce nom, possède une rive gauche et une rive droite.

Revenons place de l'Europe. L'embarcadère une fois remplacé par la gare Saint-Lazare, un peu plus au Sud, cette place conserve les rails mais n'a plus de gare ; c'est beaucoup moins pratique. Elle est du coup la seule place de Paris qui soit en réalité un pont. Vexation supplémentaire : l'électrification demandait d'avantage de hauteur libre au dessus des voies ; interrompre le trafic de la gare la plus empruntée de Paris étant impossible, on décida, tout simplement, de surélever la place de quelques décimètres... Un tel traitement est-il digne d'une place parisienne, je vous le demande.

Le Plume vous salue bien.

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