02 décembre 2017

Central Texas

Comme j'ai déjà dû le signaler, le Texas, c'est grand. Bigger than France, nous taquinent quelques facétieux - quoi que nettement moins peuplé, tout de même. Le résultat, c'est que les régions du Texas sont aussi différentes les unes des autres que celle de notre hexagone. Il y a le Sud-Est, autour de Houston - presque la Louisiane, déjà, avec alligators et bayous ; les grandes plaines du Nord, autour de Dallas, avec ranchs et vaches à longues cornes ; et bien sûr le Trans-Pecos, à l'Ouest, vers El Paso, le vrai Far West désertique - avec, entre les deux, les champs de pétroles à perte de vue. Et puis, au milieu, le Texas Central, autour d'Austin et San Antonio (plus grand qu'Austin, mais faut pas le dire aux gens d'ici), partagé entre des collines calcaires et des plaines agricoles.

Et donc, c'est là qu'on est. Pour pas longtemps du tout : ça passe à toute vitesse. Et du coup on commence à s'activer sérieusement pour explorer au moins un peu les alentours...


Une bretelle routière en construction à San Marcos, Texas.

Hier, j'étais allé prendre un second petit déjeuner à San Marcos, Hays County (qu'est-ce que je vais faire quand je n'aurais plus de breakfast tacos à ma portée ?). Demain, déjeuner typique à Lockhart (Caldwell County). L'exploration passe par l'estomac, bien entendu.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : et ma pizza patates douces/pulled pork/jalapeños sur fond de sauce aux épinards, je vais la trouver où, à Paris, hein ?

29 novembre 2017

Chemin

Retour toujours - à Austin aujourd'hui, après une nuit raccourcie par les malices du décalage horaire ; promenade avec quelques appareils photo dans les friches urbaines des berges du Colorado (celui du Texas), que j'ai explorées déjà, au pas de course, lors de quelque « sortie longue ». À la recherche, sous un soleil pas moins brillant que celui de la côte Ouest, des recoins intersticiels que j'aime photographier.


Passage piéton sous S. Pleasant Valley Road, à deux pas du Longhorn Dam, Austin, TX.

Hier matin, avant de prendre l'autobus volant de Southwest Airlines (quelques cahots au dessus de l'Arizona et du Nouveau-Mexique), une dernière visite, car ce séjour californien, ce n'était pas pour la plage ou pour les pandas du zoo, c'était pour des amitiés construites au fil d'une quinzaine d'années, ou pas loin. Tout au long de ces cinq jours, du bonheur de retrouvailles, et des larmes aussi, pour ceux qui ne sont plus au rendez-vous. Au passage, revu une photo que j'avais prise il y a dix ans, dans l'atelier de l'amie à qui je l'avais offerte - comme une trace du chemin parcouru.

Le Plume vous salue bien.

27 novembre 2017

La Jolla all over again

À parler de retours : La Jolla, où nous avions séjourné en 2003 (tempus fugit). Une enclave balnéaire en plein San Diego - avec le campus d'UCSD tout autour. Et ce au retour d'un passage express à Los Angeles : Beverly Hills, Bel Air, Mulholland Drive, les hot tubs, tout ça ! Et le fameux signe « Hollywood » qui est en fait singulièrement bien caché. Finalement, La Jolla, ça me ressemble bien davantage.


Brume matinale sur le Pacifique à La Jolla ce matin.

Ce serait idéal pour un petit footing, mais j'ai fait quelques miles hier entre un autre campus (celui d'UCLA) et les villas prétentieuses de Bel Air - mes gluteus maximus me rappellent assez vivement que je suis encore en période de récupération. Alors, juste, regarder la mer, et tâcher de contribuer à ma toute nouvelle collec' (oui, j'ai décidé de collectionner les échantillons de sable).

On rentre à Austin cet après-midi ; on rentre en France dans à peine plus de trois semaine. On rentre, on rentre...

Le Plume vous salue bien.

25 novembre 2017

San Diego, le retour

Thanksgiving, ici, ce n'est pas seulement la dinde et la tarte à la citrouille ; c'est aussi le week-end de l'année où les gens bougent le plus, pour aller voir famille ou amis d'un bout à l'autre du pays. À Rome, fais comme les romains : nous avons nous aussi traversé le continent, pour aller rendre visite aux amis que nous avons en Californie. Un voyage qui est un retour en terrain connu : nous avions séjourné ici, deux étés consécutifs, il y a peu de temps me semble-t-il (mais en vrai c'était en 2003 et 2004). Du coup, autant Austin était un saut dans l'inconnu, autant, ici, ce sont des repères qui reviennent ; la forme des villes ne change pas si vite que ça finalement. Et la météo non plus - juste un chouïa plus chaud que la dernière fois qu'on était là. Ah oui, sauf que c'était en août, la dernière fois.


Coucher de soleil à Moonlight Beach, Encinitas, CA, avant-hier...

Voilà. On profite des amis, on fait du tourisme, on débranche le cerveau, on profite. On a même essayé de prendre d'assaut une base de l'US Navy parce que le GPS signalait un bon fast food à l'intérieur, mais l'US Marine Corps nous en a empêché.

Il ne fait pas loin de 30°C, le ciel est tout bleu. En même temps, rentrer voir les gens que j'aime, même si c'est sous la pluie glacée, ça commence à ressembler à une bonne idée.

Le Plume vous salue bien.

22 novembre 2017

Nouveau-Mexique

S'il y a cinquante États aux États-Unis, notre séjour est largement confiné à un seul d'entre eux. Pas le plus petit il est vrai : deuxième de l'Union par la surface (après l'Alaska) ; deuxième également par la population (après la Californie). Et comme Austin est planté bien au milieu, en sortir n'est pas l'affaire d'une petite promenade.

Une incursion toutefois : à l'occasion d'un week-end prolongé à El Paso, où je participais à un trail (j'en reparlerai sûrement), une virée au Nouveau-Mexique voisin. Car El Paso est toujours au Texas, bien qu'à plus de 900km d'Austin (et même dans un fuseau horaire différent) mais quelque peu en coin, entre le Nouveau-Mexique et le Mexique tout court. Et côté Nouveau-Mexique, à une heure ou deux de voiture, il y a ça :


La végétation des dunes à White Sands National Monument.

Notons au passage que le nom du lieu est trompeur : ce n'est pas du sable, mais du gypse - c'est à dire, d'un point de vue chimique, du plâtre. L'avantage : ça gratte moins dans les chaussures !

Au delà du site, assez fou, j'avoue un coup de cœur pour le Nouveau-Mexique. Land of room enough, and time... Une certitude, j'y reviendrais, et pas seulement pour une journée.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : demain, avion tôt le matin pour une autre incursion, encore plus à l'ouest !

21 novembre 2017

L'exotisme des petites choses

Une expérience d'expatriation. On peut dire ça comme ça... Et cela bien que je sois assez convaincu au bout du compte que toute nationalité n'est que de hasard, et donc pas entièrement persuadé d'avoir une patrie d'où je puisse m'extraire. Cela me désigne certainement comme un affreux « globaliste » pour emprunter un terme à la nouvelle extrême-droite (et à quelques uns qui se disent de gauche) - mais c'est une étiquette que je suis prêt à porter avec fierté, au bout du compte.

Mais pour autant...Ce qui est frappant, finalement, ce n'est pas le grand exotisme des paysages et des climats ; c'est beaucoup plus les petits décalages de tous les jours.


Un Great -tailed grackle (quiscale à longue queue) sous les pacaniers.

Par exemple, ayant beaucoup couru dans les sentiers boisés des environs, je me trouvais entouré de plantes et même d'arbre que je ne connaissais pas. Certes, bien que m'intéressant depuis tout petit aux choses de la nature, je suis loin de connaître toutes les plantes d'Europe de l'Ouest, et il y en a des plus banales dont je n'ai aucune idée du nom. Mais au moins, je les connais de vue, comme quelqu'un que l'on croise régulièrement dans les couloirs sans lui avoir jamais parlé. Ici, des brins d'herbe tout simples m'étaient totalement nouveaux - ces sortes de folle-avoine aux épis plats comme une feuille de papier, par exemple ! Ou ces arbustes aux magnifiques baies violettes qui rappellent vaguement le sureau. Nouveautés parfois peu avenantes, comme ces sortes de liserons aux épines acérées qui poussent précisément dans les « raccourcis » que le coureur mal avisé s'efforce d'emprunter... Les oiseaux, c'est pareil : le grackle est un des oiseaux les plus fréquents de la région ; une silhouette d'étourneau avec la taille d'un gros geai, et un cri aussi peu mélodieux ; le mâle étant noir d'encre avec des reflets bleutés. Il se fait plus rare depuis quelques jours, mais à la fin de l'été, il emplit l'espace visuel et sonore, au point d'être une vraie plaie à la nuit tombée sur les parkings de supermarchés où il se rassemble par milliers. Quant aux cardinals et aux blue jays, ils m'émerveilleraient tout autant si j'étais autochtone, mais sans le choc de surprise renouvelé à chaque buisson où on les trouve.

Je parle ici de flore et de faune, mais on pourrait en dire autant de ce qui est humain. Les échangeurs géants, c'est une chose ; mais les petits panneaux de limitation de vitesse, tellement discrets qu'ils échappent à nos regard de conducteurs européens ? Et tel ou tel produit de tous les jours, légèrement décalé ici par des habitudes différentes ?

Pour moi, c'est surtout ça, l'expatriation : une ribambelle de surprises minuscules, là où on les attend le moins.

Le Plume vous salue bien.

20 novembre 2017

Keep Austin Weird

Austin, Texas, donc - ma résidence présente, quoique temporaire. Curieux : quand on est arrivés, en août, les cinq mois que nous devions passer ici, c'était une longue ère nouvelle qui s'ouvrait ; en un clin d'œil, elle est presque terminée. Décembre, c'est presque demain... On commence à peine à s'y retrouver pour de bon !


Downtown Austin vu de Mount Bonnell, fin août.

Austin, ou le Texas autrement : ville de fonctionnaires, d'universitaires, d'artistes - et, de plus en plus, des nouvelles technologies. Résultat : l'une des villes les plus progressistes du pays, au milieu d'un État qui reste nettement conservateur. Ce qui ne veut pas dire que ce soit une ville modèle, mais ça lui donne une ambiance légère et sympa. Par ailleurs, un type d'urbanisme bien loin de ce qu'on connait en Europe (et dans les grandes villes de la côte Est), avec un tissus urbain assez distendu, des alternance de vide et de plein, pas forcément là où on l'attend ; et qui se distend encore : c'est une ville en croissance rapide, dont la population a doublé depuis 1990 pour atteindre le million d'habitants.

C'est aussi (à peu de chose près) la capitale d'État la plus méridionale des États-Unis, hors Hawaï. On me permettra donc de protester vigoureusement contre les températures nocturnes inférieures à 10°C que nous connaissons actuellement. Et même pas 20°C dans l'après-midi ! Un scandale, on vous dit.

Le Plume vous salue bien.

18 novembre 2017

Outre-Atlantique

Les mois et les années passent, et de ce blog, rien. Les réseaux sociaux y sont pour quelque chose, sans doute ; la vie familiale et professionnelle aussi bien sûr.

Résumons : si mon employeur n'a en principe pas changé, je suis passé de mon activité informatique à l'activité syndicale à temps quasi-plein, puisque j'étais ces derniers mois membre de l'équipe nationale de mon syndicat (le Sgen-CFDT, en l'occurence) sur tout ce qui concerne les questions d'enseignement supérieur et de recherche. Disons-le tout net : le statut de « déchargé syndical », ça n'est pas franchement des vacances ; je crois même n'avoir jamais autant travaillé que depuis que je suis déchargé.

Pour le moment, cependant, c'est autre chose : je suis tout à fait officiellement en congé, ou plutôt en disponibilité pour convenance personnelle. L'opportunité d'un déplacement au &Eactute;tats-Unis s'est en effet présentée et nous l'avons saisie ; nous sommes donc pour ce semestre à Austin, Texas, où je me retrouve de facto homme au foyer.


Le passage à niveau de la 51e rue, Austin, TX.

Plus encore : mes loisirs ont été quelque peu accaparés par une activité nouvelle, débutée d'ailleurs peu après la précédente entrée de ce blog : la course à pied. Eh oui, comme tout le monde... Je prépare d'ailleurs un blog dédié à ça, comme tout le monde aussi. J'ai profité du temps libre que me laissaient mon statut de « disponible » et les rythmes scolaires de mon cher fils pour augmenter nettement la fréquence et le volume de mes courses, avec comme objectif une course en montagne de 50km... qui a eu lieu samedi dernier. Comme il est plus que recommandé de faire une vraie pause après une course comme celle-là, me voici également en disponibilité de la course à pied !

Pleinement disponible donc pour reprendre un peu de blog. On va voir ce qu'on va voir.

Le Plume vous salue bien.

Matériel photo : boîtier Pentax MZ-5n, objectif SMC-Pentax M 50mm f:1.4, film Ilford FP4+.

Suggestion musicale : Cage The Elephant, Whole Wide World (reprise).