21 juillet 2006

kilomètre 550 : Etouars (Dordogne)

Conférence sur deux jours : le samedi 15, la théorie, et le lendemain, travaux pratiques - place à l'archéologie expériementale !

Le 16 juillet, après quelques tartines à la crème de marrons ou à la confiture pomme/coing (productions du maître de maison), la compagnie se retrouve à Etouars, qui forme avec Varaignes, Teyjat et Soudat la communauté de commune du haut Périgord, soit un peu moins de mille habitants. Programme double : d'une part, visite en minibus de quelques sites métallurgiques de la région, d'autre part, deux expériences de réduction du minerai de fer, menées sur la place du village - par la méthode directe, au bas fourneau, comme on le pratiquait jusqu'au XIVe siècle, et jusqu'à une date récente dans certaines régions ; par la méthode indirecte, d'autre part, dans le haut fourneau expérimental construit en dur par une association locale il y a quelques années.


Un paléométallurgiste polonais en costume d'époque au travail sur le soufflet du bas-fourneau

Le bas fourneau, c'était l'affaire des invités polonais du colloque, sur le modèle de ceux qu'ils ont fouillés dans leur région : on y trouve des champs entiers occupés par les restes de fourneaux de ce type. Ils étaient à usage unique puisque les scories restaient piégées dans une fosse creusée sous le foyer et qu'on devait détruire le fourneau pour en tirer la masse de fer qui s'y est formée : la loupe ou, comme on dit en Périgord, le massiot. Contrairement à ce qui se passe dans un haut fourneau, il s'agit directement de fer (d'où le nom de procédé direct) et non de fonte, alliage de fer et de carbone qu'on doit ensuite décarburer.

Pour être tout à fait honnête, le haut fourneau expérimental, s'il a bien permis de couler de la fonte (la première coulée de haut fourneau à Etouars depuis 1866, nous a-t-on dit), il y en avait à peine assez pour produire un boulet de canon, alors que dans un temps comparable les forges du XVIIIe siècle coulaient le canon du calibre adéquat pour ce boulet. Quand au massiot du bas fourneau, il semble avoir été tout aussi modeste. Mais bon, somme toute, l'objectif n'était pas de produire en masse...

Je ferais un de ces jours une entrée plus complète sur l'expérimentation dans le domaine de l'histoire des techniques. Ajoutons que mes résultats du jour au service historique de la marine (limités à une heure de travail, il est vrai) sont largement aussi modeste. Ah, non, j'ai trouvé le compte-rendu de l'expériementation d'un ventilateur nouvellement inventé, dans les entrepôts de la Marine à Brest. En août 1790.

Le Plume vous salue bien.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

pour le ventilo, tu ne peux pas le faire passer à mes patrons? ils ne doivent pas encore s'en être rendu compte!! :(

Le Plume a dit…

eh !

ceci dit, le texte ne comprend pas de description précise, donc je ne vois pas du tout de quel genre d'objet il peut s'agir. Je sais juste qu'il en existe un grand modèle, de quatre pieds de haut, et un hautre réduit à deux pieds pour l'emploi dans les entreponts des vaisseaux, mais je n'en sais pas plus !