03 novembre 2009

Cette fleur verte

Le titre de la note d'aujourd'hui est empruntée à un poème de William Carlos Williams : Asphodel, This Greeny Flower. C'est un poème d'amour et ça tombe bien, de l'amour, il y en a. J'avais aussi des fleurs vertes en stock, mais pas des asphodèles, qui à ma connaissance sont jaunes ou blanches - mais je suis très ignare en fleurs, connaissant mieux les oiseaux de mer.

Ma fleur verte à moi s'en rapproche un peu d'ailleurs - une plante de mer, du littoral pour être honnête ; les botanistes disent végétation halophile, ce qui se pose un peu là dans les conversations. Photographiée le dos à la mer et au granit du phare de Mean Ruz : imaginer le bruit des vagues sur les rochers, etc.


Criste marine à Ploumanac'h, 23 juillet 2009.

Mais revenons au commencement : pourquoi lisais-je donc la poésie du Dr Williams, si ce n'est parce qu'il se trouve qu'on en trouve pas mal sur les étagères familiales ? C'est la faute d'un musicien, voilà ce que c'est.

Le compositeur américain Steve Reich a commis en 1984 un œuvre dénommée The Desert Music dont je vous avais déjà parlé ; le titre est tiré d'un recueil de William Carlos Williams, The Desert Music and other poems (1954) : nous y voilà.

C'est d'avantage que le titre qui est tiré de Williams : l'œuvre comporte une partie vocale, dont les paroles, quant il y en a, sont issues du recueil en question (ou presque puisqu'Asphodel, that Greeny Flower n'y est pas, ou y est partiellement). Mais :

  • le poème intitulé The Desert Music, à propos d'un voyage à El Paso (Texas) et sa voisine Ciudad Juarez (Mexique), n'est pas utilisé pour la partie chantée ;
  • un paragraphe de prose, chanté dans le mouvement central, est sans doute lui-même une citation (plus ou moins reconstruite) du philosophe, logicien et pacifiste Bertrand Russell ;
  • par contre je me demande si la structure elle-même de l'œuvre (« en forme d'arche » d'après Reich), en mouvements séparés par des montées ou descentes de tempo, n'a pas quelque chose à voir avec le poème éponyme.

Et donc je lisais. Et relisais. Et écoutais. Etc.

I am that he whose brains

are scattered

aimlessly*

Le Plume vous salue bien.

*William Carlos Williams, « The Desert Music », Picture from Brueghel and other poems, New Direction Paperback, 1962, p.118 (cf. aussi une édition avec appareil critique : Collected Poems, volume II, 1939-1962, éd. Christopher MacGowan, Paladin, 1991).

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, bonnette Hoya close-up +2.

Steve Reich, The Desert Music, 5ème mouvement (rapide).

Aucun commentaire: