14 mars 2008

Le retour de la fatrasie

Le vendredi se prête bien aux remarques en vrac. D'ailleurs j'avais commis il y a deux ans deux ans !) une fatrasie du vendredi. Je récidive. À moins bien sûr qu'on préfère le mot vraquier - j'aime bien aussi.


Un recoin de Jussieu, février 2008.

La bonne nouvelle du jour, pour commencer ; je l'ai apprise vers 14h, en sortant de mon cours. La première réunion du nouveau conseil d'administration de l'université Paris 4 a sèchement retoqué son président sortant, le très réactionnaire Jean-Robert Pitte, que les miracles de la loi LRU rendaient rééligible. Mais pas réélu : il est donc la première victime d'une loi dont il avait été l'un des plus fervents défenseurs. Il y a une justice. Pitte va pouvoir retourner à son saucisson et à son immonde vin blanc, et c'est tant mieux pour Paris 4.

Architecture maintenant : mon entrée de lundi sur la passerelle des Grands Moulins avait suscité quelques commentaires intéressant, dont l'un, émanant du cabinet d'architectes qui suit le projet, annonçait des essais d'éclairage pour ce soir. Du coup, j'ai fait un détour pour aller voir ça : c'est du chouette boulot, en effet. L'éclairage, intégré aux mains courantes, change d'un instant à l'autre, transformant la passerelle en vaisseau fantôme ou en arc-en-ciel.

Sinon, on a beau dire, dans le métier d'enseignant, les étudiants, c'est ce qu'on fait de mieux. Je le vérifie tous les vendredi : sympa de les voir découvrir des choses nouvelles, avec une bonne dose d'enthousiasme souvent.

Et pour finir : reçu le dernier numéro des Transactions of the Newcomen Society. Variable, comme toujours, mais j'avoue découvrir avec plaisir ces petites monographies sur tel procédé de production de la soude caustique, ou telle usine sidérurgique de Newcastle. J'aime bien découvrir des choses comme ça, un peu par surprise. Et je m'enthousiasme même un peu, des fois.

Le Plume vous salue bien.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Par ailleurs et pour qu'il se console, il a été élu le 3 mars à l'Académie des Sciences morales et politiques, au fauteuil du très communiste - et quasi immortel - Pierre Georges.

http://www.asmp.fr/vie_academie/communiques_presse/election_pitte.htm

Le Plume a dit…

...avec Chaunu, Tulard et Leroy-Ladurie. Joli cortège de vieilles barbes réac, il y sera très bien. Pierre George devait se sentir bien seul dans la section V de cette dérisoire académie.

Avoir choisi Pitte plutôt que Claval, tout un symbole: au lieu du fondateur de la géographie culturelle, l'homme qui a tout fait pour la rabaisser à un vague éloge des vérités du terroir...

(d'un autre côté, Claval était-il seulement candidat?)

Anonyme a dit…

Aucune idée, mais ça aurait clairement été une bien meilleure idée. Et une excellente idée tout court. Mais il n'est pas très bon pour le lobbying, c'est l'une de ses qualités...

Cela dit, de ce côté-ci de l'Atlantique, il est le seul géographe français connu - et était enseigné à la génération des géographes américains de 50 ans.
Depuis, les Américains ont un peu arrêté de considérer les géographies dans d'autres langues.

Et il sera fait en juin docteur honoris causa de l'Université de Montréal.

Anonyme a dit…

Par ailleurs, j'aime assez l'analyse du Monde : "Pitte était soutenu par les professeurs, Molinié par les maîtres de conférences".

Ah, Paris IV...

Le Plume a dit…

L'analyse du Monde est arithmétiquement juste, mais mérite d'être nuancée: pour le rang A, la liste de Pitte ne remporte que 113 voix contre 109. Pour le rang B, c'est 173 contre 377... Mais le mode de scrutin retenu donnait aux deux listes le même nombre d'administrateurs. C'est fou ce qu'on peut faire avec des modes de scrutins bien pensés.

Le Plume a dit…

voir ici pour plus de détail sur les résultats et le mode de scrutin, inspiré de celui que je décrivais avant-hier. Sauf que dans le cas des municipales, évidemment, il n'y a qu'un collège électoral...