05 mars 2007

Salle des inventaires

Journée aux archives aujourd'hui, ou plutôt : journée aux inventaires. Les inventaires, pour l'historien, c'est une première étape pleine de promesses, même si les déceptions sont nombreuses une fois arrivé en salle de consultation !

Parcouru notamment l'inventaire sommaire de la série C des archives départmentales de la Haute-Vienne, qui rassemble pour l'essentiel les documents des intendants de la généralité de Limoges. À l'époque qui m'intéresse, celle-ci couvre une bonne partie des actuels départements de la Haute-Vienne, de la Corrèze, de la Charente et de la Charente-Maritime. Les inventaires sommaires de la fin du sècle dernier (enfin, avant-dernier, je veux dire), c'est assez particulier : ni une simple description du contenu des cartons, ni un inventaire analytique pièce par pièce ; je pense que messieurs les archivistes parcouraient à toute vitesse les cartons et registres sur lesquels ils travaillaient, relevant pour certaines pièces un mot clé, pour d'autres une date ou un nom de lieu, pour certaines rien du tout, ou bien de longs extraits... Une telle méthode (ou absence de méthode) ferait bien sûr hurler un enseignant d'archivistique actuel ; cependant, ça a le mérite d'exister, et c'est bien pratique, un fois rétablis les noms de lieux et de personne souvent transcrits au petit bonheur la chance.


Champagnac-la-Rivière (Haute-Vienne), juillet 2006.

Complication supplémentaire pour l'historien des techniques : certainement incollables en grec et en latin, ces messieurs étaient totalement ignares des questions techniques. Forges, affineries, hauts-fourneaux, tout ça, c'est pareil ; quant à l'importance réciproque du charbon de bois et du charbon de terre à l'époque moderne, visiblement, ça les dépasse complètement.

Du coup, on raterait presque un truc intéressant : la Haute-Vienne a la particularité de comporter beaucoup d'affineries (où l'on transforme la fonte en fer forgé) et très peu de hauts-fourneaux (où l'on transforme le minerai en fonte) - il y en a un à Chapagnac-la-Rivière, deux dans le Sud du département, et c'est tout. Ce qui veut dire que l'on faisait venir la fonte d'ailleurs, en l'occurence du Périgord voisin. Moi je trouve ça intéressant, eux, sans doute pas !

À part ça, trouvé des documents potentiellement intéressants dans les archives privées d'un personnage qui n'a eu personellement aucun lien avec l'affaire que j'étudie ; par contre, son neveu, si - et pour une raison qui m'échappe, une partie de la correspondance du neveu avec le ministère de la Marine a abouti dans les papiers de l'oncle... Prometteur, donc. Mais ce ne sont pour l'instant que des références ; nul moyen de savoir ce que nous réservent les documents avant de les avoir vus. C'est tout le charme de la recherche en archives !

Le Plume vous salue bien.

Aucun commentaire: