29 avril 2008

Brassage

D'après le Littré (édition abrégée) :

brassage (brasser) sm. Action de brasser de la bière. ◊ Travail des ouvriers qui brassent ou remuent les métaux dans les ateliers de monnaie. ◊ Droit accordé au fermier des monnaies pour les frais de fabrication.

Et cependant, depuis dix ans et quelques que je suis dans les « courants faibles », le brassage, ça va de soi : les prises murales, téléphnne ou réseau, sont ramenées à des connecteurs dans un local technique (le répartiteur ou sous-répartiteur) ; brasser, c'est activer ces prises en les raccordant à l'équipement approprié. Ça me semblait aller de soi, comme nom, jusqu'à ce que je l'emploie devant un profane qui était très surpris par cette acception du terme...


Ancien brassage téléphonique, faculté de médecine Xavier Bichat, février 2008.

Bref, aujourd'hui, une des rares activités vaguement productive que j'ai réussi à avoir, c'est le brassage d'une trentaine de prises pour la mise en route d'une salle de cours toute neuve. Et ce n'était pas bien sûr sur d'antiques « fermes » téléphoniques comme celles de la photo, mais entre des panneaux de brassage RJ45 et des commutateurs Cisco. Plus moderne, mais c'est le même principe - il s'agit d'établir un circuit électrique sur de la paire torsadée. Eh oui, rien de virtuel là-dedans : si les électrons ne passent pas, pas de web !

Ne pas confondre (Littré toujours) :

brassiage sm. T. de mar. Mesurage à la brasse. ◊ La quantité de brasses d'eau que l'on trouve avec la sonde.

Pour ça, on verra vendredi.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, film Fuji Neopan Acros 100]

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Tiens donc.
Chez nous dans la Hiaut' (Savoie), brasser, c'est frimer et chercher les emmerdes. Phrase typique : "Lui, avec son brélon, y brasse" ou "Qu'est-ce t'as, tu brasses ?".

daieuxetdailleurs a dit…

Super la photo... ça pourrait donner des idées à un architecte urbain :)
Et la brasse coulée en ce temps de grenouille ?

Anonyme a dit…

Merci, Mymy! Maintenant je comprends mieux pourquoi dans le Grand Ouest on me regarde d'un air bizarre quand je dis: lui, bah, t'en fais pas, y brasse! ;-)

Le Plume a dit…

myriam: ah, tiens, en effet. Je connaissais l'usage impersonnel du verbe (procurer une vive émotion: "ça brasse!") et son usage transitif dans un sens voisin du tiens ("brasser de l'air")...

sapph: côa? côa?

Anonyme a dit…

Bonjour Le Plume,
Dis, toi qui as visité Philadelphie, es-tu allé à l'Academy of Natural Sciences (près du Museum of Art)? Ils ont un des canons de l'Endeavour, jeté par-dessus bord suite à l'«accrochage» avec la Grande Barrière (là, on peut dire que ça a brassé pour l'équipage...), et je me demandais si le reste du musée vaut la peine. Remarque, je n'hésiterai quand même pas à payer mes 10$ pour voir ce canon de près!

Le Plume a dit…

Bah non, pas vu - on n'est resté que quelques jours à Philly et je n'ai pas été de ce côté là. Dommage, j'aurais pu me prendre pour Rocky Balboa sur les escaliers du musée.

Tu noteras la force des courants marins: jetés à la mer sur les côtes de l'actuel Queensland, le canon traverse le Pacifique, passe le cap Horn, remonte l'Atlantique, embouque la Delaware puis la Shuykill pour se retrouver devant un musée. Trop fort.

(Si j'aurais su j'aurais eu été voir, tu penses bien!)

Anonyme a dit…

Schuylkill (prononcer "skookl"), tu veux dire!
Ah oui, les courants du Pacifique Sud sont bien surprenants... Ils ont même réussi à ouvrir la porte et à faire monter un étage au canon!
La vraie histoire de ce périple semble très intéressante, j'ai bien hâte d'en connaître les détails.