11 janvier 2010

Faire les cuivres

Les cuivres, c'est cette famille d'instruments à vent où un son produit par la vibration des lèvres est transmis par une embouchure à un tube dans lequel il résonne - tube généralement fait d'alliage métallique, laiton ou maillechort. D'où il ressort que tout instrument à vent en cuivre n'est pas un cuivre, et inversement.

Les cuivres font parties des nombreux instruments dont je regrette de ne pas savoir jouer. Ensemble qui en définitive contient la quasi totalité des instruments, à l'exception toutefois des quelques uns dont je joue très mal. Ça n'empêche que j'aime bien écouter et regarder des gens qui en jouent.


Un orchestre de cuivres au bord du canal Saint-Martin, Paris 10e, octobre 2009.

Déjà, ce qui est marrant avec les cuivres, c'est leur variété : taille, forme, couleur, manière de jouer... Il y en a des quantités invraisemblables. Cf. photo : à part une trompette et un sousaphone, je ne saurais même pas identifier les instruments dont il s'agit. Des variétés de tubas, pour sûr - mais allez savoir.

Le problème des cuivres c'est qu'on ne peut pas faire résonner toutes les notes dans un même tube. Donc, de deux choses l'une : soit on se contente de faire les notes disponibles avec le tube qu'on a (c'est ce qu'on fait avec le cor de chasse ou la trompette de cavalerie), soit on fait varier la longueur du tube. Là encore, deux possibilités : l'étirer carrément (le trombone, avec sa coulisse), soit faire passer l'air par des sortes de dérivations qui prolongent le circuit, au moyen de pistons ou tout autre dispositif équivalent. On fait ça pour la plupart des cuivres d'aujourd'hui, trompettes, cors d'harmonie ou tubas.

Je m'étais parfois demandé comment les trompettistes pouvaient produire toutes les notes avec trois pistons ; la réponse est toute bête : on ne fait pas ; en fait, on n'essaye même pas. Les notes, on les fait avec la bouche ; les pistons servent seulement à ajuster l'instrument aux notes qui ne passeraient pas avec l'instrument, puisque comme on a dit plus haut un cuivre naturel ne résonne qu'avec certaines notes, les harmoniques de la note fondamentale de l'instrument. Donc avec les pistons on bouche les trous de la gamme, et voilà.

Tout ça pour dire que j'écoute ces jours-ci de la musique joué au cor naturel : le trio pour violon, piano et cor de Brahms (op. 40). Rien n'empêche de faire de la musique avec un instrument qui n'a pas toutes les notes de la gamme chromatique : du moment que le compositeur le sait (et Brahms a semble-t-il pratiqué le cor naturel, au moins en privé) et ne demande pas l'impossible à l'instrumentiste. D'où d'ailleurs la tonalité de mi♭ majeur, comme trois des quatre concertos pour cor de Mozart : une gamme dont toutes les notes soient disponibles, de préférence. C'est nostalgique, comme peut l'être le cor, chantant, savant et simple à la fois.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-5n, film Fuji Pro400H.

Johannes Brahms, trio pour cor, violon et piano op. 40.

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