22 janvier 2010

Sonate pour violoncelle

Un vendredi soir d'hiver, à la fin d'une semaine où l'on n'a pas été des plus efficace, et c'est le moins qu'on puisse dire, où il semble que non seulement on n'arrive à pas grand chose pour le moment, mais qu'on n'y arrivera pas après : c'est un jour à écouter des sonates pour violoncelle et piano.

Ça tombe bien, j'en ai reçu il y a peu : je me suis trouvé un album rassemblant des œuvres, pour ces instruments, de deux grands compositeurs français de la toute fin du XIXe siècle : Gabriel Fauré et Henri Duparc. Duparc est moins connu que Fauré pour une raison simple : frappé par la neurasthénie, comme on disait alors (on parlerait de dépression chronique aujourd'hui), il a cessé de composer très jeune et une bonne partie de ses œuvres ont sans doute été détruites. Il a cependant laissé une sonate pour violoncelle et piano, dont les notes initiales me font venir des images de bords de mer à marée basse.


Louannec (22), le mouillage de Nantouar à mi-marée, 17 juillet 2009.

Le mouvement s'anime ensuite pour devenir une danse rapide, où la phrase du violoncelle est d'abord portée puis débordée par un piano de plus en plus rude, avant que le thème initial ne reviennent rétablir le calme. Suit un mouvement lent central très court, presque incongru entre les deux mouvements vifs : un interlude, comme le titre l'indique mais d'avantage plaintif que ludique. Le troisième mouvement repart directement dans le vif du sujet, franchement rude, avec des accents de chanson de carabin ; mais ce thème alterne avec des passages extrêmement contrastés, à vous déboussoler l'auditeur, avant de venir buter sur une coda en forme de point final.

C'est très beau ; pas 100% jovial il faut bien le dire... On est fin janvier, hein, ça n'est ni noël, ni le carnaval : on est là pour tâcher de passer l'hiver, pas pour rigoler.

Bon week-end à tous !

Le Plume vous salue bien.

P.S. : pour changer d'ambiance, j'attire votre attention sur le somptueux haiku (ou presque) de langue anglaise que j'ai pondu mercredi pendant que je séchais après mon trajet en scooter sous une pluie glacée.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

Henri Duparc, sonate pour piano et violoncelle, par Anssi Kartunnen (violoncelle) et Tuija Hakkila (piano), CD Saphir Productions (2005).

Rappel : cliquer sur l'icône de la pochette de disque pour accéder à la page Deezer de l'album.

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