29 avril 2010

Financier

À chaque fois qu'un problème financier fait les gros titres, ça ne loupe pas : je suis atterré par le niveau des commentaires que l'on entend, y compris de la part de politiques qui devraient pourtant s'y connaître un minimum.


Immeuble Banque populaire/caisse d'épargne, avenue de France, Paris 13e, cet après-midi.

Donc, voilà : avec la crise grecque et l'abaissement de la note de la dette portugaise par une agence de notation, tout le monde tape à bras raccourcis sur ces fameuses agences. Comment osent-elles, de quel droit, etc. ? J'ai même lu un je-ne-sais-qui qui voulait carrément interdire aux agences de notation de noter les dettes souveraines. Comme si une telle interdiction pouvait vouloir dire quoi que ce soit...

Il faut être un tout petit peu raisonnable. Personne n'oblige les États à être en déficit - même si l'on sait que, depuis la naissance des États modernes, presque tous les États sont presque toujours en déficit. Ce qui mérite réflexion, mais ne nous égarons pas. S'ils le sont, ils empruntent ; et libre aux prêteurs potentiels de prendre avis auprès de qui ils veulent pour évaluer le risque lié à ce prêt, avant de proposer leur taux d'intérêt : c'est le rôle desdites agences. Leurs évaluations valent ce qu'elles valent ; elles se basent de toute façon sur des informations incomplètes, fatalement : par exemple, elles n'avaient aucun moyen de contrôler la comptabilité publique grecque, qui on le sait maintenant étaient largement fausse sous le gouvernement précédent.

Évidemment, le problème, c'est que quand une note baisse, les taux d'intérêts augmentent. Ce qui augmente encore plus la charge de la dette des pays concernés, et donc leur déficit, et donc leurs besoins d'emprunter. D'un autre côté, si à un moment donné les demandes de financement d'un pays (ou d'une entreprise d'ailleurs) dépassent ce que les prêteurs veulent ou peuvent lui prêter, ça fait forcément mal, agences de notation ou pas...

En tout cas, ce serait bien qu'on arrête de fantasmer sur les vilains financiers qui s'attaquent aux pauvres petits pays. Les marchés financiers ne se développent que pour répondre à une demande - celle de nos déficits budgétaires. S'il n'y avait pas de marchés financiers, comment ferait ce pauvre gouvernement grec pour acheter nos sous-marins, hein ?

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5, filtre skylight 1B.

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