21 mars 2008

Le soleil se couche, et moi, et moi

Le soleil se couche pour douze heure tout juste en ce moment - c'est l'équinoxe qui veut ça. Je ferais bien d'en faire autant : ces derniers jours, je suis sur la réserve, avec le voyant orange qui clignotte.


Coucher de soleil sur La Défense, Gennevilliers, 24 novembre 2007.

Il faut dire qu'après une quinzaine comme celle-ci, vouloir passer sa soirée à lire un article fort savant* sur l'idée de machine dans l'Encyclopédie, avec Winterreise de Schubert en toile de fond, c'est un peu présumer des ressources de la volonté... Mais je m'y replongerai, c'est important quand on travaille en histoire des techniques d'aller au delà d'une lecture naïve des sources, avec le risque d'anachronisme que ça fait courir. Quand Diderot parle de « machine », il ne désigne pas nécessairement un assemblage de pièces mises en mouvement pour produire un effet donné. Inversement, la machine au sens où nous l'entendons est considérée dès le XVIIème  siècle comme une matérialisation de l'ingénuité humaine appliquée aux choses... La place que prend la machine (et plus généralement la technique) dans la pensée des Lumières, ça ne va pas de soi. Mais c'est plus facile d'y réfléchir quand on n'est pas à deux doigts de s'endormir.

La semaine est terminée. Après un dernier séminaire, où heureusement je ne communiquais pas, et un verre au café du coin, je suis rentré en quelques minutes à travers une ville désertée. Le quinze août, en plus frais. Où est passé tout le monde ? Ils se débrouilleront. Moi, je vais me coucher.

Le Plume vous salue bien.

*Jean-Luc Martine, « L'artcle ART de Diderot : machine et pensée pratique », Recherches sur Diderot et l'Encyclopédie, n°39, octobre 2005, pp.41-79.

[appareil Semflex Otomatic B, film Ilford HP5+ (format 120)]

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