Pour compléter ce que je disais hier à propos des primaires américaines : si les primaires ont généralement lieu en utilisant les infrastructures électorales des États, elles n'en restent pas mins des affaires internes aux partis - raison pour laquelle le fonctionnement des conventions et le mode de nomination des délégués n'est pas identique d'un parti à l'autre.
Typiquement, donc, les conventions qui choisissent les candidats réunissent des délégués choisis par primaire ou par caucus dans les différents États, sur le nom d'un des candidats. Ces délégués votent donc automatiquement pour le candidat au nom duquel ils ont été élus - tout comme les grands électeurs désignés au moment de l'élection générale, en novembre. Au parti républicain, la convention est formée uniquement de ces délégués. Au parti démocrate, par contre, le fonctionnement est légèrement différents : en plus des délégués ordinaires, il y a des superdélégués, qui sont essentiellement des élus ou des responsables locaux du parti, choisis séparément, et qui se décident librement au moment de la convention.
Le clipper Moshulu à quai à Philadelphie (Pennsylvanie), décembre 2006.
À l'arrière plan et de l'autre côté de la Delaware, l'USS New Jersey à quai à Camden (New Jersey).
L'ironie du sort, cette année, est que, d'une part, il est pratiquement certain qu'Hillary Clinton ne rattrapera pas son retard en délégués par rapport à Obama. Mais il est aussi certain que ni l'un, ni l'autre n'auront une majorité absolue de délégués en ne comptant que sur les délégués ordinaires. Il va donc falloir rouler au super (délégué). Ce qui explique la stratégie actuelle d'Hillary Clinton : il s'agit d'enrayer la machine Obama et d'engranger le plus de victoires possibles (notamment en Pennsylvanie, on l'a dit), afin que, même si elle arrive à la convention avec des délégués enb moins, elle puisse faire campagne auprès des superdélégués sur le thème « OK, il a des délégués en plus, mais sa candidature est à bout de souffle ; c'est moi qui suis sur la pente ascendante et qui ait le plus de chance de gagner en novembre. »
Une telle stratégie est-elle viable ? On peut en douter. Mais il y a sans doute une autre arrière-pensée, un côté obscur à cette stratégie : l'espoir d'une grosse boulette du candidat opposé, qui amènerait l'implosion de sa campagne. Après tout, les hurlements d'Howard Dean après son échec en Iowa avaient eu cet effet, sans parler des mésaventures de Garry Hart. On verra bien. Obama semble capable d'éviter les chausse-trappes...
Mes prochaines entrées parleront sans doute de nos élections à nous, vu que j'ai eu ce soir le briefing d'avant-scrutin. Que je résumerai en une seule heure, celle à laquelle je devrais me présenter à la mairie dimanche matin pour récupérer les clés de l'urne.
Six heure trente. Aïe.
Le Plume vous salue bien.
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