06 juillet 2009

Près de l'écran

Sur votre écran : des photos, des vidéos, des textes, et tout un tas de petites images pour savoir « où cliquer » - il sera bien temps un de ces jours de s'émerveiller de la vitesse avec laquelle s'est imposée cette interface particulière qu'est l'association souris/pointeur sur un écran graphique. Bon, ceci dit, la combinaison volant de direction/embrayage/levier de vitesse, nettement plus délicat à maîtriser, n'a pas mis tellement plus de temps à être assimilé. Sans doute moins, même.

Ne nous égarons pas. Ce que je voulais dire c'est que ce que vous regardez quand vous êtes devant votre ordinateur, c'est principalement votre écran. Oui, votre clavier quand vous taper parce que, comme moi, vous n'avez jamais pu maîtriser vraiment la dactylographie. Bien dommage d'ailleurs : voilà quelque chose qu'il faudrait apprendre à l'école, tiens.

Je m'égare de nouveau. Votre écran, il a de grandes chances d'être à cristaux liquides, le tube cathodique étant en voie de rejoindre la lanterne magique au rang des souvenirs sympathiques mais encombrants. Ce qui veux dire que, si vous regardez de très près le brouteur web sur lequel vous me lisez, vous obtiendrez quelque chose comme ça :


Mon écran en macro-photo (×2,7), avril 2009.

Si maintenant vous regardez de plus près cette image, vous verrez que chaque unité de base (le pixel) est composée de trois petits rectangles juxtaposés, rouge, vert et bleu. Preuve s'il en est de ce que la précision est une qualité surfaite : ce n'est que l'imprécision de votre vision qui vous permet de voir à l'écran images ou mots, plutôt qu'un dallage de rectangles colorés, genre vu-mètre à diodes sur le magnétophone.

(On notera une conséquence de cette technique : un écran cathodique avec son pinceau d'électron, se prête à tous les ajustements possibles de l'image ; en particulier, on peut en augmenter ou diminuer la résolution de l'image, sous réserve des capacités nominales de l'écran et de la carte vidéo. Avec un écran LCD, il n'y a qu'une résolution d'affichage possible, celle suivant laquelle la grille d'affichage a été construite. Les résolution inférieure ne sont que du bricolage logiciel, introduisant nécessairement du flou dans l'image puisqu'on approxime par des règles mathématiques le fait de faire déborder un pixel sur ses voisins.)

Tiens, puisqu'on est dans ce genre de factoïdes : la légende de la photo mentionne un grossissement de 2,7. Ça veut dire quoi ? Tout simplement que l'image sur la pellicule (24×36mm) était 2,7 fois plus grosse que l'objet photographié. Le grossissement réel est évidemment nettement plus élevé, à moins que votre écran n'affiche la photo que sous la forme d'une vignette de 36mm de côté, ce que franchement je ne recommande pas. Mais comme on ne peut préjuger de la taille du rendu final (sur papier photo ou sur écran), l'habitude en macrophoto est de donner l'agrandissement comme rapport entre l'image sur la pellicule (ou le capteur) et l'objet photographié.

(Notez que dans ce cas précis, on pourrait exprimer objectivement l'agrandissement obtenu dans l'image telle que je vous la montre : chacun des pixels photographiés (le groupe de trois rectangles côte-à-côte) est représenté par un carré de 11 pixels de côté. Le grossissement est donc de 11.)

Allez : vous regrettez déjà les entrées sans paroles...

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-5n, film Fuji Pro800Z, objectif Chinon 55mm M42 monté sur soufflet Asahi Pentax Bellows (étiré à 13cm), bague de conversion Pentax-K/M42 et tube d'extension Asahi Pentax extenion set K n°2.

1 commentaire:

sel a dit…

Ah non, désolée, je regrette pas, même si j'ai bien aimé la photo d'hier !
Ben à moi, la combinaison volant de direction/embrayage/levier de vitesse, elle s'est nettement moins bien imposée que celle souris-pointeur:p

Mais comme tu dis, ce serait pas mal d'apprendre à taper correctement sur un clavier à l'école. D'ailleurs, cela ne m'étonnerait pas qu'on fasse ça en "techno" au collège, si du moins on fait encore de la techno au collège.

Voilà, non, tout ça, c'était juste pour dire que j'aime bien ce que tu dis sur la précision-l'imprécision, et que c'est cette dernière qui fait qu'on arrive à lire un écran d'ordinateur (et certains tableaux de peinture)
(d'ailleurs, quand on regarde avec précision un écran d'ordi, tout ce qu'on arrive à faire, c'est se détruire les yeux)

Le commentaire inutile du jour vous était offert par Sel.