19 septembre 2009

Du baroque dans une église classique

Jeudi soir dernier nous étions au concert. Pas parce qu'il y a un bébé à la maison qu'il faut se cloîtrer, après tout. D'ailleurs, depuis sa naissance, le nombre de sorties de ce genre que nous avons fait était, précisément, attendez un peu que je compte... Voilà : zéro fois, pour être exact.

La baby-sitter arrivée (une cousine qui nous a fort opportunément dépannés un peu à l'improviste), le baby-sat baigné, et nous nous sommes esquivés, coiffant nos casques jaunes pour monter sur le scooter jaune. Direction l'île Saint-Louis et plus précisément l'église Saint-Louis-en-l'Île qui, comme son nom le laisse penser, se trouve sur l'île en question. On y donnait en effet un concert d'orgue, avec aux claviers un des très grands noms de la « révolution baroque » des années 50 à 70 : Gustav Leonhardt, octogénaire bon pied bon œil (bon pied, pour l'orgue, il y a intérêt) - et qui, surtout, c'est manifeste, prend toujours plaisir à jouer.


L'orgue Aubertin de l'église Saint-Louis-en-l'Île, photographié hier après midi.

L'église Saint-Louis date de la fin du XVIIe siècle, d'architecture de style classique. L'orgue quand à lui, tout récent (inauguré en 2005) prend modèle sur les orgues du monde germanique de la même période : il est donc particulièrement adapté à la musique dite baroque.

(Le terme baroque me gêne toujours un peu puisqu'on m'a appris à l'école que le baroque était associé à la contre-réforme caholique ; peut-on donc appliquer le terme aux musiciens ayant œuvré en terre luthérienne, calviniste ou anglicane ? Admettons...)

Le programme : des compositeurs de la fin du XVIIe siècle, y compris Purcell mais pas trop ; je découvrais tous les autres - Muffat, Blow, Van den Kerckhoven, Fischer. J'aurais bien voulu y voir Sweelinck, compatriote de Leonhardt, mais il faut reconnaître que ça ne collait pas avec le cadre chronologique.

Assister à un concert d'orgue, c'est un peu particulier, puisque le musicien est invisible : l'orgue en question est à commande mécanique, à l'ancienne ; l'organiste est donc caché entre le positif (dont on voit les tuyaux de montre au premier plan de la photo) et le reste de l'orgue. On ne fait qu'apercevoir une chevelure de temps à autre, lors des changements de registres... Le registres justement : avec cet orgue, on est loin des tintamarres des grandes bastringues à la Cavaillé-Coll ; les types de sons se distinguent parfaitement, et on passait suivant les morceaux de sons très pleins, comme pour les toccatas de Muffat, à des sons beaucoup plus intimistes pour les chaconnes de Fischer par exemple. Sans compte le malin plaisir qu'il y a à jouer du contraste sonore entre les différents claviers : après tout, puisqu'ils sont plusieurs, ce serait dommage de ne pas pouvoir les distinguer.

Bref : nous contents.

Le Plume vous salue bien.

Georg Muffat, onzième toccata pour orgue.

Pas trouvé ce morceau (la clôture du programme de jeudi soir, rappel non compris) sur deezer, donc ci-dessous la toccata duodecima et ultima du même Muffat, juste pour donner une idée du style de musique dont il s'agit.

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