J'ai ramené de Suisse un magnifique t-shirt portant le blason du canton d'Uri - une vache noire sur fond jaune, avec un anneau dans les narines. Résultat, tout le monde m'a demandé si j'avais passé mes vacances en Espagne. Ce qui me fournit matière à une habile transition vers la deuxième étape de ce tour d'Europe...
Benalmadena (Andalousie), fin juin 1992, au petit matin.
La photo est mauvaise mais je n'en n'ai pas beaucoup d'autres : j'ai peu (trop peu) visité l'Espagne. En fait, la seule visite dont je me souvienne était un voyage de retour : je débarquais dans le Sud de l'Espagne d'un voilier qui m'avait amené de Saint-Malo et je devais rentrer rapidement à Paris, où j'étais convoqué au Fort Neuf de Vincennes en vue des journées de sélection du service national - eh oui, ça existait encore, ce truc là. La difficulté était donc de traverser le pays avec devant moi assez peu de temps, pas énormément d'argent et une ignorance complète de la langue espagnole.
Voyage somme toute assez facile, d'abord en train de Malaga à Madrid - un long trajet à travers la Sierra Nevada et la montagne andalouse ; heureusement, la bonne sœur qui était assise en face de moi, persuadée sans doute que j'étais un vagabond affamé, entreprit de me gaver d'un délicieux chorizo qu'elle avait dans son sac. Puis de Madrid à Irun, un train de nuit en place assise en compagnie de deux Sud-Africaines rencontrées pendant le trajet. Une fouille des bagages en gare d'Irun par des douaniers français qui semblaient avoir une autre opinion de ma physionomie que la bonne sœur précitée - fouille rapidement expédiée, mon sac contenant le linge sale de deux semaines de mer. Enfin, après une demi-journée de perdue faute de place dans nos chers TGV, Irun-Paris à grande vitesse et arrivée en soirée à mon gourbi d'étudiant de l'époque, crasseux comme un peigne et épuisé. Parfait donc pour se rendre le lendemain matin au centre de sélection de notre chère défense nationale. Qui m'a sans hésiter déclaré bon pour le service.
Cette photo, c'était mes premiers pas sur le sol espagnol, après une nuit de navigation - nous avions quitté Gibraltar la veille au soir. Le pied pas trop assuré ; ça remue un peu, ce fameux plancher des vaches. Les centaines de chats qui se prélassent sur les pierres du brise-lame. La capitainerie néo-mauresque (fermée à cette heure là, bien sûr). Et surtout, la lumière.
Le Plume vous salue bien.
3 commentaires:
Moi aussi, l'Espagne, je l'ai peu, trop peu (tellement peu que pas du tout, en fait) visitée. merci donc de me permettre d'en découvrir au moins des petits boûts! malgré la qualité de la photo, on devine effectivement une lumière qui ne doit pas être particulièrement moche à contempler.
(et si en plus il y a des chats, que demande le peuple, hein?)
!Andaluciii-iia! (et non !Mexiiii-iico!) Avec ce que mon clavier me permet de faire de ponctuation espagnole...
¡ Ole !
(Je serais bien incapable de faire pareil sur le clavier du PC cependant)
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